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TOUTES LES RAISONS DE CROIRE
Guérisons miraculeuses
n°149

Pays-Bas

20 octobre 2016

Manouchak, opérée par saint Charbel

Manouchak Ephrem David est née en Irak en 1954. La guerre l’a chassée de son pays et elle a trouvé refuge aux Pays-Bas avec sa famille. En 2011, à la suite du diagnostic d’un cancer de l’intestin avancé, elle est hospitalisée pour une chirurgie ablative, durant laquelle on découvre des lésions hépatiques. À peine rétablie, Manouchak se soumet à un protocole de chimiothérapie long et douloureux. En quittant le centre hospitalier, les médecins ne lui laissent aucune perspective de guérison. Elle retrouve donc sa famille, qui place ses derniers espoirs dans une chaîne de prières intenses qu’elle initie avec des amis proches.

Dans la nuit du 20 octobre 2016, Manouchak voit en rêve saint Charbel, penché sur elle. Elle le voit poser la main sur son abdomen, puis introduire ses doigts jusqu’au foie, comme pour l’opérer : la sensation est étrange. Elle est ensuite transportée jusqu’au tombeau du vénéré saint, à Annaya, où sainte Rafka l’accueille pour la mener devant saint Charbel qui l’attend. Après cette nuit, les résultats médicaux de Manouchak s’améliorent, jusqu’à ce que sa guérison complète soit attestée.

Tombeau de saint Charbel / © LLEW, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons
Tombeau de saint Charbel / © LLEW, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons

Les raisons d'y croire :

  • L’opération de Manouchak par saint Charbel s’est déroulée en rêve… Mais, en ouvrant les yeux, c’est bien dans la vie réelle que Manouchak éprouve un grand bien-être et un curieux soulagement.
  • Les contrôles médicaux habituels auxquels Manouchak est soumise montrent à partir de ce jour-là des résultats qui surprennent les médecins. Les paramètres biologiques, les clichés et les scanners se normalisent petit à petit, sans explication possible. Au bout de quelques mois, force est de constater que la guérison est là, attestée, et pour autant inexplicable.
  • La famille et les amis de Manouchak avaient entamé une chaîne de prières, demandant précisément l’intercession de saint Charbel pour la guérison de Manouchak, que les médecins mêmes jugeaient impossible.
  • Manouchak se rend au Liban, sur le tombeau du saint, pour rendre grâce et confier son dossier au père Luis Matar, afin que son témoignage de guérison miraculeuse soit conservé au monastère d’Annaya.

Synthèse :

Le père Luis Matar, archiviste des miracles de saint Charbel dans le monde, conserve et transmet ce témoignage. Le père Luis est le seul moine vivant qui a vu la « grande exhumation » en 1950, c’est-à-dire la deuxième ouverture, dite officielle, du cercueil du saint, en vue de sa béatification, alors que la cause avait été introduite à Rome depuis 1927.

L’enfant qu’il était, aux côtés de son père et de tous les représentants officiels, civils et militaires, du Liban et de Rome, n’oubliera jamais l’émotion ni la ferveur qui entouraient la dépouille du moine, mort et enterré depuis 1998, mais apparaissant intact dans sa bure monastique. Un suintement rosâtre, déjà constaté en 1927, a continué à s’épancher jusqu’à emplir le fond du cercueil. Le corps est intact, les muscles sont souples, et le visage est recouvert d’un voile qui le laisse transparaître à la manière de celui du Linceul de Turin.

C’est cet instant unique qui décida de la vocation du père Luis. En 1966, à la fin de Vatican II, après un procès qui aura duré quarante ans, le pape Paul VI proclame la béatification du « serviteur de Dieu » en ces termes : « Nous permettrons que désormais on donne le titre de bienheureux au vénérable Charbel Makhlouf. » La joie est immense dans tout le Liban et la chrétienté du Proche-Orient.

Le père Luis est alors au séminaire. Il attendra encore douze ans pour voir son modèle de sainteté orientale canonisé par une Église catholique et romaine qui redécouvre les saints du désert et envisage le renouveau de l’érémitisme. Saint Charbel est devenu à jamais le représentant des Églises d’Orient et de leur si haute et si belle tradition monastique. C’est ce que rappelle et dont témoigne le père Luis Matar inlassablement dans son monastère d’Annaya, quand on vient le rencontrer. Dans son petit bureau du monastère, qui a vu des milliers de miraculés venir humblement parler de leurs souffrances et attester des grâces reçues, le père Luis entend, écoute et partage. Plus rien ne le surprend, plus rien ne l’étonne.

Lorsque Manouchak est venue déposer son dossier et ses certificats, le père Luis lui a dit simplement ce qu’il dit à chaque miraculé : « Vous avez cru, c’est-à-dire vous avez été "gratifiée". Vous n’avez aucun mérite initial, mais vous avez suivi la bonne voie. Vous avez eu confiance dans la vérité de Jésus et de son Évangile, et si vous n’avez pas compris toutes ces vérités de la foi, vous en avez accepté les mystères.

Car les mystères ne sont pas des vérités qui vont contre la raison, mais des vérités qui vont au-delà de la raison. Le vrai croyant est celui qui est ouvert à toutes les possibilités, prêt à toutes les surprises, et s’y abandonne. Saint Charbel offrait le monde à Dieu. Comme saint Paul, il a achevé dans sa chair ce qui manquait aux souffrances du Christ. Il a contemplé le crucifié et a réalisé, comme on le dit en Orient, que la croix était son trône, les clous sa parure, les épines sa couronne. Mais Jésus a prouvé qu’après la crucifixion, venait la résurrection.

Manouchak, vous avez été crucifiée dans votre chair et votre âme, mais votre résurrection est là pour témoigner de l’amour de Dieu que saint Charbel a prié pour vous et avec vous. »

Le père Luis ajoute que l’apparition de sainte Rafka n’est pas habituelle. Si elle l’a vue en rêve la conduire auprès de saint Charbel, qui l’attendait, c’est peut-être parce que sainte Rafka a fait sa profession solennelle dans le même ordre libanais maronite et qu’elle est canonisée par l’Église pour mettre en lumière le mystère de l’amour donné et accueilli pour la gloire de Dieu et le salut du monde. Mais c’est surtout parce que sainte Rafka protège et veille sur ceux qui connaissent la souffrance – toutes les souffrances –, car elle n’en a pas été épargnée dans sa vie monastique. « C’est une grande grâce d’être soutenue par les deux plus grands saints libanais », conclut le père Luis en souriant.

À seize ans, en 1844, le jeune Youssef Makhlouf, futur saint Charbel, berger dans les montagnes du Nord-Liban avait fait une étrange rencontre, entre deux cèdres, à 1 600 mètres d’altitude : un ermite avait surgi à l’improviste et lui avait dit : « Quand la paix du Christ descendra sur toi et s’y enracinera, tu l’apporteras aux autres – sa paix ; tu les guériras de leurs souffrances, de leur angoisse de vivre et de leurs doutes. La force de la prière ardente est bien plus forte que celle des remèdes humains et que les forces terrestres. Va mon fils et réfléchis à ce que je suis venu te dire ! »

Jean-Claude et Geneviève Antakli, écrivains et biologistes.


Aller plus loin :

Ernst Josef Görlich et Jean-Claude Antakli, L’Ermite du Liban. Vie prodigieuse de saint Charbel Makhlouf, Éditions du Parvis, 2018.


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