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TOUTES LES RAISONS DE CROIRE
Stigmates
n°303

Banlieue de Damas (Syrie)

Jeudi saint et Vendredi saint 1987

Un triduum au côté de Jésus souffrant

Le 17 avril 1987, les chrétiens du Proche-Orient s’apprêtent à fêter tous ensemble la Résurrection du Christ, puisque, cette année-là, les calendriers catholique et orthodoxe coïncident pour la fête de Pâques. Or le Christ et Marie se manifestent depuis cinq ans à Soufanieh, un quartier chrétien de Damas, délivrant à Myrna Nazzour des messages sur la nécessité d’unité dans l’Église. Ces messages sont accompagnés de phénomènes extraordinaires : apparitions, suintements d’huile d’une reproduction d’icône sur papier, exsudation d’huile des mains et du corps de Myrna à de nombreuses reprises et enfin stigmatisation...

L'incrédulité de Saint Thomas, peint par Pierre Paul Rubens en 1613. Conservé au Musée royal des Beaux Arts d'Anvers, Belgique.
L'incrédulité de Saint Thomas, peint par Pierre Paul Rubens en 1613. Conservé au Musée royal des Beaux Arts d'Anvers, Belgique.

Les raisons d'y croire :

  • En avril 1987, les événements de Soufanieh sont observés et documentés depuis déjà cinq ans sans que personne ait pu remettre en question leur véracité, ni les expliquer.
  • L’avion que nous avons pris en famille n’ayant pas atterri à Alep, où nous devions fêter Pâques, mais à Damas, j’ai été invité chez les Nazzour par un ami prêtre qui accompagne la voyante.
  • L’atmosphère qui règne dans la maison de Myrna n’a rien d’hystérique : malgré la foule compacte, tout est silencieux. Chacun prie côte à côte, y compris des musulmans.
  • Myrna se tient allongée dans sa chambre, dans laquelle la présence de deux médecins, en plus de sa famille et de prêtres, permet d’avoir un rapport détaillé de ce qui s’y déroule.
  • Les événements sont également filmés par un cameraman, Nabil Choukair, et photographiés par de nombreuses personnes, notamment un de nos fils, équipé d’un Polaroid.
  • Notre ami, le père Elias Zahlaoui, rapporte également méthodiquement tout ce qu’il a observé sur le corps de Myrna : « Son front présente plusieurs entailles. Un large filet de sang a coulé, contournant l’aile du nez jusqu’aux pommettes. Ses deux pieds croisés l’un sur l’autre semblent avoir été transpercés et, dans le geste qu’elle fait comme pour enlever des épines sur son front, j’aperçois des filets de sang dans la paume de ses mains. »

  • En ce triduum 1987, c’est bien à une stigmatisation de la jeune mère de famille que tous ces témoins assistent. Elle revit la Passion du Christ. Au bout d’un moment, la plaie au côté apparaît à son tour, examinée par ma femme Geneviève Antakli, biologiste : une entaille de douze centimètres sous le sein gauche.
  • La volonté d’objectiver les faits est sans arrêt présente : le père Elias nous demande un rapport médical. Il demande que nous le rédigions, si succinct soit-il, avant de quitter Damas. Avant notre départ, il insiste pour que ma femme, à l’abri des regards, refasse un constat médical des plaies, pour envoyer son témoignage au Vatican.
  • Mon épouse entre à contrecœur dans la chambre car, accompagnée de nos trois jeunes enfants, elle craint qu’ils ne soient effrayés. Au contraire, ils observent paisiblement la scène, bercés par la prière douce et monocorde qui monte derrière eux. Le lendemain, au réveil, nous revenons à Soufanieh à la demande des enfants, qui ne semblent pas traumatisés mais qui veulent « revoir la dame », dont le teint blême et la plaie tuméfiée au milieu du front ne les impressionnent nullement.

  • Témoins de ces événements, nous n’avons rien décidé nous-mêmes, rien souhaité, ni choisi, notre présence à Soufanieh étant fortuite. Mais nous avons pu constater à plusieurs reprises l’authenticité des stigmates dont Myrna a été marquée cette année-là.

Synthèse :

Nous sommes à Orly avec nos trois enfants, ce 15 avril 1987, pour passer les fêtes pascales à Alep, dans le nord de la Syrie, dans notre famille. À l’embarquement pour Francfort, nous apprenons que notre vol Francfort-Alep sera détourné sur Damas en raison d’une piste d’atterrissage inutilisable à Alep. C’est donc de Francfort, en transit, que nous informons notre ami le père Elias Zahlaoui de cet imprévu, en lui confiant le soin de nous réserver un hébergement. Il nous accueille à Damas et nous fait remarquer : « Cette année, nous fêtons Pâques ensemble, catholiques et orthodoxes. La Vierge, dans le message du 24 mars 1983 adressé à Myrna, a insisté sur l’unité des chrétiens : "L’Église que Jésus a adoptée est une, parce que Jésus est un. L’Église est le Royaume des cieux sur la terre. Qui l’a divisée a péché. Qui se réjouit de sa division pèche. Quand Jésus l’a bâtie, elle était petite, quand elle a grandi, elle s’est divisée. Qui la divise n’a pas l’amour en lui. Unifiez-vous !" »

À 15 heures, ce Jeudi saint 16 avril, nous sommes devant chez Myrna. On se fraye un passage jusqu’à la porte qui, par un étroit couloir, donne dans le patio, bondé lui aussi. Les gens sont en prière, debout, certains à genoux, d’autres assis. Un musulman âgé laisse sa place à ma femme, qui s’installe en serrant contre elle nos trois enfants.

Je pénètre seul dans la chambre où Myrna, allongée sur son lit, une couverture brune sur elle, les pieds découverts, gémit faiblement, tournant la tête de droite à gauche. L’atmosphère est étouffante, les flashs crépitent, des caméras tournent avec un bruit métallique et, penchés sur elle, son époux, son père, deux prêtres et deux médecins sont figés, à l’affût de la moindre parole et du moindre geste accompagnant la Passion qu’elle est indubitablement en train de vivre. Le père Zahlaoui me remarque et me salue brièvement, puis il s’échappe. Il sort de la chambre pour rejoindre mon épouse et je le suis.

« Pourquoi, ne rentrez-vous pas dans la chambre, lui demande-t-il ?
— Je préfère rester avec les enfants, je crains qu’ils ne soient effrayés…
— Réfléchissez… Ce n’est pas à vous de choisir. Peut-être même avez-vous été choisis ?
 
» Et il la laisse là, sur le sofa, entre un musulman abîmé dans sa prière et une jeune femme qui s’évente, le chapelet à la main. Elle se lève et, poussant devant elle nos deux garçons et notre fille de sept ans, se retrouve au pied du lit de Myrna, à côté du père Zahlaoui, au moment même où, pour la deuxième fois, les stigmates sur le dos des pieds et sur le front s’ouvrent à nouveau. Le père Zahlaoui a repris sa place près de Myrna. Pendant plus de trois heures, il va échanger avec elle en arabe, consignant questions et réponses dans un dossier qu’il nous remettra le soir même après la messe de 18 heures.

Le père Elias témoigne : « Je suis arrivé à Soufanieh ce jeudi vers 14 h 25. La famille Nazzour prenait son repas dans le patio, près de l’icône sainte. J’ai prié un moment devant l’icône, et j’ai demandé où se trouvait Myrna. On me répond qu’elle est dans la chambre, en prière, avec le père Maalouli. Je suis rentré et je l’ai trouvée un peu inquiète [...]. Myrna : "Père, ne laisse entrer personne, je préfère qu’on reste seuls." [...] Nous sommes restés seuls, tous les trois. Myrna s’est levée, répétant en marchant "Jésus, Marie..." Elle s’est arrêtée : "Père, j’ai des frissons dans tout le corps, est-ce la peur ?" Je lui ai répondu : "Myrna, cesse de prononcer le mot peur et laisse faire le Seigneur !" Elle a fait quelques pas, regardant à terre, et, en passant les mains sur son visage, s’est agenouillée dans un coin de la chambre, à gauche du lit, reprenant : "Vierge Marie, ô Jésus…" Tout à coup, elle s’est mise à hurler, en portant les deux mains à ses tempes : "Enlevez-le, enlevez-le !" J’ai couru dans sa direction, car elle penchait en arrière, comme si elle allait perdre connaissance : d’un coup, je vis le sang gicler littéralement de son front. Elle a ouvert les bras et les a laissés retomber : du sang coulait de la paume de ses mains. Le père Maalouli et moi, nous l’avons aidée à s’allonger sur le lit. J’ai couru aussitôt au téléphone pour prévenir amis et médecins [...] et suis revenu ensuite m’installer au chevet de Myrna. À part le moment où j’ai accueilli Jean-Claude et Geneviève Antakli, je suis resté là tout le temps qu’a duré la Passion ainsi que l’extase, et jusqu’à ce que Myrna revienne à elle [...]. De mon cœur monte une immense action de grâce au Seigneur pour nous avoir permis, au père Maalouli, à moi-même, aux amis de France (Jean-Claude et Geneviève Antakli) d’être témoins d’un tel événement. J’ai pris note sur place de tous ces événements. »

À 17 h 20, Myrna entrouvre les yeux, et le père Élias lui demande :
« Tu as vu quelque chose ?
— J’ai vu ce qu’il a fait pour nous.
— Est-ce qu’il t’a dit quelque chose d’autre ?
— Non.
— La souffrance est-elle comme avant ?
— Non, mais je suis brisée, j’ai vécu toute la Passion... Je suis très fatiguée... Ce spectacle, il m’est impossible de l’oublier... Je le raconterai plus tard.
— Je te demanderai d’écrire ce que tu as vu.
— Je l’écrirai. De loin, je l’ai vu descendre un escalier... portant une Croix... en tenue rouge... une couronne au front... ils ont escaladé une montagne, la Vierge avec les trois autres... il y avait trois femmes... on l’a beaucoup frappé... quand ils l’ont flagellé... Oui... Quand il a été flagellé, avant qu’on ne lui donne la Croix... Quelqu’un a porté la Croix avec Lui... Un soldat... spectacle d’une Croix... Une parole dite très haute, comme si ce n’était pas lui qui l’avait poussée : "Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font." ... Trois femmes par terre, comme agenouillées. Je n’ai pas entendu de bruit : c’était un spectacle silencieux… Ils lui ont donné à boire... Ils l’ont transpercé d’un javelot... Il n’a pas bu... La dernière chose, c’était son cri : "Père, pardonne-leur..."
 
»

Myrna ajoute : « Peut-être qu’il nous vise aussi nous par cette parole, je ne sais pas... Quand il a expiré, il pleuvait... Spectacle silencieux... Un seul homme et trois femmes l’ont descendu de la Croix. Le monde est devenu sombre (littéralement : noir) ... des femmes, un militaire... un homme et trois femmes. »

Jean-Claude et Geneviève Antakli, écrivains et biologistes.


Aller plus loin :

Jean-Claude Antakli, Itinéraire d’un chrétien d’Orient, 5e édition, Le Parvis, 2023.


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