La Vierge Marie sauve Bartolo Longo des griffes de Satan

Curieux spectacle que donne à Naples, un soir de 1877, le jeune avocat Bartolo Longo dans l’une de ces loges ésotériques, entre franc-maçonnerie et culte démoniaque, qui fleurissent en ville. Bien connu de ce cercle, dont il a longtemps été l’un des animateurs, Longo en a franchi sans peine les portes, même si, depuis des mois, on ne l’y voyait plus. On a mis son absence prolongée sur le compte de ses ennuis de santé. Mais, soudain, parmi ces habitués qui le connaissent tous, Longo sort de sa poche un chapelet béni et, le brandissant triomphalement, s’écrie : « Je renonce à l’occultisme, labyrinthe de mensonges où l’âme se fourvoie. » Puis il tourne les talons et sort. L’adepte de Lucifer est devenu l’avocat de Marie.

Les raisons d'y croire :

• Le parcours qui conduit Longo à renier les promesses de son baptême et l’éducation catholique reçue est très comparable à ceux que décrivent encore aujourd’hui des personnes tombées sans le comprendre et souvent sans l’avoir voulu sous l’emprise du démon. Il n’y a aucune exagération dans son témoignage.

• Le jeune Bartolo Longo perd définitivement la foi pendant ses études universitaires, dans les années 1860, à Naples. Libertaire et libertin, il cherche son plaisir dans la drogue, l’alcool, le sexe et la pratique du satanisme. Bartolo pratique des séances de spiritisme, durant lesquelles il est persuadé d’être en relationavec les esprits des morts. Ces esprits – en réalité des démons – vont, selon leur méthode habituelle, jouer avec les angoisses métaphysiques du jeune homme, mêlant mensonges et vérités.

• L’un des esprits, usurpant l’identité du saint archange Michel, flatte Bartolo en lui promettant de faire de lui un grand initié. Bartolo Longo accepte toutes les suggestions de ce prétendu maître céleste, s’abandonnant à des orgies à prétentions sacrées, à toutes sortes de débauches, à l’alcool et enfin à la drogue.

• Le soir où Bartolo Longo est fait prêtre du démon, un séisme secoue la ville et la crypte où a lieu la cérémonie. Si les Napolitains sont habitués aux tremblements de terre, l’assistance est cependant prise de panique quand, après la secousse, l’on entend pendant plusieurs minutes des voix étranges, tantôt geignardes, tantôt menaçantes.

• Contrairement à ce que l’esprit lui avait promis, car les démons sont menteurs par nature, Bartolo ne trouve dans cette initiation et ces pratiques ni réponse ni satisfaction. Il constate simplement qu’il est de plus en plus malheureux, que sa santé se dégrade, et il commence à souffrir de troubles psychiatriques et de paranoïa. Mais il ne fait d’abord pas le rapport entre ses ennuis de travail et de santé et sa pratique démoniaque…  Le tout est pourtant étroitement lié.

• La chance de Bartolo est d’avoir été à sa naissance consacré à Marie par sa mère. Cette protection de la Vierge restreint cette emprise démoniaque, lui conservant un peu de lucidité et de libre arbitre.

• Une nuit, Bartolo est réveillé par la voix, toute proche et qu’il reconnaît sans peine, de sa défunte mère, qui le supplie d’abandonner ses erreurs et de revenir à la foi catholique. Il ignore que sa famille, inquiète de ses dérives, prie et fait prier pour lui : ce soutien spirituel sera déterminant, lui permettant de se libérer de l’emprise démoniaque.

• Peu après, il ose confier ses problèmes à un ami, le professeur Pepe, qui comprend très bien ce qui lui arrive et l’incite à rencontrer un prêtre. Face aux réticences du jeune homme, Pepe lui dit brutalement : « Préfères-tu mourir interné chez les fous puis aller en enfer pour l’éternité ? » Ce terrible diagnostic fait prendre conscience à Bartolo de la gravité de son état. Quelques semaines après, il accepte de voir un dominicain, le père Radente, qui le réconcilie avec Dieu et le libère de ses addictions. Que le garçon soit débarrassé ainsi de l’alcool et de la drogue relève d’une intervention divine.

• Dès lors, Bartolo change de vie, se prépare à entrer dans le tiers ordre dominicain et se fait l’avocat bénévole des pauvres et défavorisés. Ce changement radical et durable de comportement est garant de l’authenticité et de la force de sa conversion.

• Mais le passé le hante toujours et il craint que sa conversion n’ait pas suffi à le délivrer de l’emprise démoniaque et du pacte avec le diable, accepté en se vouant à son culte. Il est un jour assailli par la pensée qu’il est « l’esclave et le bien de Satan et que nul ne peut le sauver de la damnation ». C’est alors qu’il entend distinctement une voix lui dire : « Répands le rosaire. C’est une promesse de Marie : celui qui répand le rosaire est assuré de son salut. » Dès lors, Bartolo est délivré de toute influence démoniaque et peut vouer sa vie à Dieu et au prochain.

• Lorsqu’il meurt à Pompéi, le 5 octobre 1926, ses derniers mots sont : « Mon seul désir est de voir Marie qui m’a sauvé et me sauvera des griffes de Satan. »