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Conversions d'athées
n°422

Monastère des Petits Frères de la Croix (Charlevoix, Québec)

2009

Carl découvre le brasier d'amour du Christ

Né en 1968, Carl Fournier est un enfant fragile : le divorce de ses parents engendre chez lui un malaise profond, chevillé au corps. Très jeune, il consomme tous types de drogues et n’a pas d’autre centre d’intérêt dans la vie. Jeune adulte, il se lie avec un groupe de motards et plonge dans la consommation et la vente de drogues dures. Après un séjour en prison et un grave accident, il se décide à sortir de ses addictions avec l’aide des Alcooliques Anonymes. C’est là qu’il entend parler d’un monastère dans lequel il se rend rapidement. Touché par l’Évangile de Jean, il rencontre un prêtre et fait un songe qui va bouleverser sa vie. Ce n’est pas sans difficulté qu’il sort peu à peu de ses addictions et finit par remettre sa vie entre les mains de Dieu.

© Shutterstock/PeopleImages.com - Yuri A
© Shutterstock/PeopleImages.com - Yuri A

Les raisons d'y croire :

  • À cause de sa souffrance, et influencé par l’écoute de musiques hard rock, Carl veut donner son âme au diable. Rempli de haine et de colère, il est addict à l’alcool et aux drogues dures et il est impliqué dans des activités criminelles. Il semble tellement loin de l’église… C’est une série d’événements improbables qui mèneront Carl jusqu’à un monastère où le cours de sa vie sera changé.
  • Lorsqu’il est arrêté et mis en prison, Carl voit un premier signe de la présence Dieu : en arrivant, il trouve dans sa cellule vide une médaille miraculeuse. Carl la conserve et sent que la Sainte Vierge veille sur lui pendant tout son séjour carcéral.
  • À sa sortie, Carl est victime d’un grave accident de moto : non seulement il s’en sort sans séquelles, ce qui « relève du miracle », lui dit-on à l’hôpital, mais cet « heureux événement » lui permet aussi de ne pas retrouver sa bande de motards.

  • Carl s’oriente vers les Alcooliques Anonymes (AA). Mais les périodes de sobriété alternent avec des rechutes régulières, sans qu’il réussisse à sortir de ses addictions. En parallèle, des questions spirituelles le taraudent : « Je voulais savoir qui était Dieu […]. Je voulais trouver Dieu. "Dieu tel que tu le conçois", ça, c’est le Dieu des AA », mais cette définition n’était pas suffisante.

  • Par hasard, il entend parler d’un monastère, dans lequel il se rend en 2009. Lorsqu’il entre dans l’église pendant la messe et qu’il commence à écouter attentivement, il se rend compte que ce qui est lu parle de lui, qu’il s’agit de sa propre histoire. Il est profondément troublé. Il s’agit d’un passage de l’Évangile de saint Jean.
  • Il va ensuite voir un prêtre et se confesse pour la première fois. La nuit qui suit, il fait « le rêve qui a tout changé » : un serpent essaye de manger des rats, mais un feu les consume. Au réveil, Carl sait qu’il est pardonné : il comprend que ses péchés sont brûlés dans le brasier d'amour du Christ.

  • À partir de là, Carl retrouve la conscience du bien et du mal et détient une force nouvelle pour conserver sa sobriété. Il sait avoir été sauvé, contre toute espérance, par la grâce du Christ.

Synthèse :

Carl naît en 1968 au Québec. Dès l’âge de huit ans, il ressent un profond mal-être qui se traduit par un manque d’acceptation de lui-même. Persuadé qu’il n’est pas assez bien, il veut changer de nom, de couleur de cheveux et d’yeux. À l’âge de dix ans, ses parents divorcent et cela augmente son mal-être déjà présent : « Dans l’année qui a suivi le divorce de mes parents, j’avais des pensées suicidaires. J’avais dix ans et j’avais le mal de vivre. Je pensais déjà à consommer de la drogue. » Carl met rapidement en pratique ses pensées : colle sniffée dans les cours d’arts plastiques, joints fumés pendant la pause de midi, microdoses de LSD prises à la patinoire, auxquels s’ajoutent les alcools forts consommés en même temps, font de son adolescence un paradis artificiel quasi permanent que rien n’arrête. À l’âge de treize ans, Carl écoute Ozzy Osbourne – « My name is Lucifer, please take my hand » (N.I.B.) – et veut donner son âme au diable, « à cause de la souffrance que je vivais ».

Pourtant, lorsqu’il assistait, très jeune, à la messe dominicale avec ses grands-parents, il rêvait de servir la messe. La vie monastique l’attirait. Carl oscille sans cesse entre l’envie de faire le bien et le désespoir du mal. Son désir de Dieu ne semble pas faire le poids contre sa tendance à l’addiction. Il entretiendra toute sa vie une relation d’amour et de haine avec Dieu.

Devenu adulte, Carl se met à désirer toujours plus de drogue, et son travail de cuisinier ne suffit plus à financer des produits de plus en plus forts et des doses de plus en plus conséquentes. Il commence à vendre de la cocaïne et côtoie les motards : « Au départ, je n’étais pas tant attiré par les motards, mais j’avais un côté guerrier valeureux et j’ai toujours aimé les motos. » Et puis, ayant beaucoup souffert du rejet dans l’enfance, le groupe comble son désir d’appartenance et de reconnaissance. Il faut le dire, Carl est rempli de haine et de colère : « C’est sûr que c’est un milieu dangereux où tu joues avec les poignées de ta tombe. » Carl ajoute que les ego sont très forts dans ce milieu où l’on ne trouve pas que des gentils, et encore moins des enfants de chœur. Il avoue que ce qui l’a sauvé, c’est d’avoir su reconnaître ses torts et sa capacité d’introspection. Carl gravit les échelons de l’organisation lentement mais sûrement. Il parvient au poste de vice-président du club. Mais ce qui devait arriver arriva : une grosse opération policière emmène Carl et ses complices en prison.

Il purge une peine de quatre ans et, dès son entrée en cellule, il remarque un signe de la présence de Dieu : « Il y avait une petite médaille de la Sainte Vierge par terre. » Carl la ramasse et la colle comme il peut sur un miroir. Elle va veiller sur lui pendant tout son séjour. Lorsqu’il sort, en 2004, Carl se demande s’il va retrouver son club de motards. Mais un accident de moto le laisse gravement atteint et il n’a pas le temps de répondre à cette question. Malgré de multiples fractures, il s’en sort bien et cela « relève du miracle », selon le personnel de l’hôpital. Il continue à consommer de la cocaïne et de l’alcool, mais moins régulièrement, jusqu’à ce qu’une amie l’invite chez les Alcooliques Anonymes. « Je rentre dans la salle de meeting, et l’énergie qu’il y a là... ! Des sourires, des yeux clairs et ronds, tout le monde de bonne humeur, prenant du café. Je me suis dit que la semaine prochaine, j’allais revenir. J’ai été trois ans abstinent. Après ça, j’ai eu une rechute, mais ça n’a pas duré. Après, j’ai refait deux ans d’abstinence, j’ai eu une rechute et ça n’a pas duré. J’ai refait un an ; après ça, rechute. À un moment donné, j’ai plafonné là-dedans. »

Peu à peu, en observant leurs comportements, Carl se lasse des AA et ne s’y sent plus très bien. Parallèlement, des questions spirituelles lui trottent dans la tête, il veut rencontrer Dieu. Or, de « l’Église catholique, de ce que j’en avais entendu, je ne voulais rien savoir d’elle ».

En 2009, il trouve un nouveau groupe d’AA et entend alors parler du monastère des Petits Frères de la Croix, à Charlevoix. Carl pense qu’il n’a rien à perdre à s’y rendre. Arrivé pendant la messe, il entend l’Évangile de Jean, qui lui parle immédiatement. Il va ensuite voir un prêtre : « Ç’a été ma première vraie confession. Le soir même, je me suis couché bien normalement et c’est là que j’ai fait le rêve qui a tout changé. » Il interprète ce rêve comme une purification de ses péchés, brûlés par le brasier du Christ. À son réveil, il se sait pardonné. Dans les deux ans qui suivent, Carl fréquente assidûment le monastère et suit des cours de théologie. Mais, dérangé par ce qu’il voit comme une rigidité dans l’Église, il doute à nouveau, abandonne et rechute. « Ce n’est pas de sortir un gars des motards qui est dur, c’est de sortir le motard du gars », dit-il, conscient de la difficulté à mettre en place de nouvelles habitudes de façon durable. Carl se rend compte que le fond du problème est moins l’excès de boisson que l’excès de colère. Il retourne peu à peu au monastère. « Dieu n’est jamais en retard. Il n’est pas en avance. Il arrive quand c’est le temps. Et là, c’est le temps. Là, je me suis abandonné»

Aujourd’hui, Carl a retrouvé la conscience du bien et du mal et avoue se « laisser guider en toute docilité ». Il est convaincu que rien n’est impossible à Dieu, et Jésus est maintenant tatoué sur son cœur.

Camille Mino di Ca, récemment baptisée, s’est convertie à cinquante ans. Passionnée par les récits de conversion et les vies de saints, elle rédige pour Hozana et d’autres supports. Elle pratique l’écriture sous différentes formes, y compris la biographie, le théâtre, la poésie et la chanson.


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