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TOUTES LES RAISONS DE CROIRE
Les visionnaires
n°245

Meryemana (Turquie)

1881 et 1891

La découverte de la maison de la Vierge Marie à Éphèse

Anne-Catherine Emmerich, religieuse augustine à Dülmen (Allemagne), reçut des visions dès son enfance. L’arrivée de l’écrivain Clemens Brentano, en 1818, a permis que ses visions soient rapportées à partir de cette année-là et jusqu’à la mort de la voyante, le 9 février 1824. Les visions sur la vie de la Vierge Marie ont abouti à la découverte de la maison de la Vierge à Éphèse, en 1881 et 1891.

Gabriel von Max, La Vierge extatique Anna Katharina Emmerick, 1885, Neue Pinakothek. / © CC BY-SA 4.0 DEED Yelkrokoyade.
Gabriel von Max, La Vierge extatique Anna Katharina Emmerick, 1885, Neue Pinakothek. / © CC BY-SA 4.0 DEED Yelkrokoyade.

Les raisons d'y croire :

  • La visionnaire n’avait aucune formation historique ou géographique.
  • La visionnaire n’avait jamais voyagé et n’avait jamais visité la Turquie.
  • La maison décrite dans les visions correspond à la maison retrouvée. En effet, des détails minutieux et singuliers sont fournis, non seulement sur la maison elle-même, mais sur le pays environnant, le site, l’orientation, les distances, etc. C’est la description tellement précise de la région qui a permis l’identification de l’emplacement de la maison.
  • Aux débuts du christianisme, Éphèse était un centre religieux, mais il se vida de toute présence chrétienne sous les Ottomans (1453-1922), de sorte que la Tradition tomba dans l’oubli.
  • Une référence à la maison avait seulement persisté dans le nom local « Panaya-Kapulu », « porte de la Très Sainte ».
  • Depuis sa découverte, le site est devenu un lieu vivant de pèlerinage.

Synthèse :

Une première découverte fut faite par l’abbé Gouyet le 18 octobre 1881. Dix ans plus tard, une deuxième investigation eut lieu.

 

Des religieux et religieuses sceptiques devant une révélation mystique

La découverte de Meryemana est liée à un épisode de vie conventuelle. Sœur Marie de Mandat Grancey, supérieure des Filles de la Charité chargées de l’hôpital français d’Izmir, écoutant un jour à table la lecture de ce passage de la Vie de la Vierge, d’Anne-Catherine Emmerich, entend décrire les détails qui ont trait à la « maison d’Éphèse ». Elle demande au père Jung et au père Poulin, deux lazaristes qui enseignaient au collège du Sacré-Cœur, à Izmir, et qui venaient célébrer la messe à l’hôpital, de vérifier la véracité de ces « révélations ». Le père Poulin raconte ce qui arrive alors, de manière détachée et assez captivante :

« Vers la mi-novembre 1890, la Vie de la Vierge par Anna Katharina Emmerick, tomba entre les mains de quelques prêtres demeurant à Izmir. Ces prêtres, il faut l’avouer, n’étaient en rien bien disposés en faveur de ses prétendues révélations. Ils lurent pourtant son livre. Grand fut leur étonnement de ne trouver, eu lieu des rêveries auxquelles ils s’attendaient, que simplicité, candeur, droiture et bon sens. Ils firent part de leur lecture et de leurs impressions à leur entourage. De longues et intéressantes discussions s’engagèrent : les uns, la majorité, critiquant avec verve et humour ; les autres – ceux qui avaient lu – répliquant avec une patience infatigable que, sans trancher la question de fond, il y avait au moins trois mérites qu’on ne pouvait dénier aux visions de Katharina Emmerick : celui de la bonne foi, celui de la piété, celui enfin de n’avancer rien qui ne puisse cadrer parfaitement avec les données de l’Évangile…

Dans les deux derniers chapitres, la voyante raconte que la Vierge a séjourné à Éphèse, ou plutôt aux environs d’Éphèse, dans une maison bâtie pour elle par saint Jean. Et, là-dessus, elle entre dans les détails les plus minutieux et les plus précis, non seulement sur la maison elle-même, mais sur le pays environnant, sur le site, l’orientation, sur les distances, etc.

À cette lecture, il n’y eut rien qu’un cri dans les deux camps : il faut aller voir ! Et, il fut décidé qu’on irait voir. On ne pouvait en effet souhaiter meilleure occasion, d’un côté comme de l’autre, pour saisir la voyante en flagrant délit de fausseté ou constater jusqu’à l’évidence sa parfaite véracité.

Le plus sceptique des opposants – non le moins compétent dans la matière – fut chargé de l’expédition (le père Jung). Il prit avec lui un autre prêtre, ancien soldat de 1870 comme lui et presque aussi incroyant, un domestique pour les bagages, un homme du chemin de fer, et il partit, fermement résolu à fouiller toute la montagne pour bien établir qu’il n’y avait rien, et en finir une fois pour toutes, comme il disait, avec ces rêveries de filles ! Nous allons voir comment ce fut tout le contraire qui arriva…

 

Une expédition saisissante

Le 29 juillet 1891, un mercredi, jour dédié à saint Joseph, et fête de Marthe, on s’engagea résolument dans la montagne, boussole à la main, et allant droit devant soi, dans la direction indiquée par Anna Katharina Emmerick.

Enfin, vers onze heures, ils finissent par atteindre un plateau qu’ils trouvent couronné par un champ de tabac où travaillent quelques femmes. En tout autre moment, la vue de ces femmes, de ce champ en culture, n’eût pas manqué de frapper leur attention. Mais dans l’état d’accablement où ils sont, harassés de fatigue, mourant de soif et de chaleur, ils n’ont tous qu’une seule pensée et qu’un cri : "Néro ! Néro !" ("De l’eau ! De l’eau !"). "Nous n’avons plus d’eau, disent les bonnes femmes ; mais là-bas, au Monastri, il y a une source ; et de la main elles leur indiquent un bouquet d’arbres à dix minutes de là." Ils y courent. Quelle n’est pas leur surprise, lorsqu’en approchant de la fontaine, ils découvrent, à quelques pas, cachées sous les grands arbres, comme les ruines d’une vieille maison ou chapelle !

Tout à coup une pensée jaillit dans leur esprit. Ce champ qu’ils viennent de traverser…cette ruine antique… ce nom qu’on lui donne de Panaya-Kapulu, « Porte de la Vierge »… ces rochers à pic… cette montagne derrière… cette mer en face ! Quoi ! Est-ce qu’ils seraient tombés, sans le savoir, sur la maison qu’ils cherchent ? L’émotion est vive. Vite ! il faut s’en assurer. Katharina Emmerick dit que, du haut de la montagne qui abrite la maison, on doit apercevoir Éphèse d’un côté, et de l’autre la mer, plus rapprochée qu’elle n’est d’Éphèse.

On oublie fatigue, chaleur, soif. On grimpe, on court, on arrive au sommet de la montagne. Plus de doute ! Voilà sur la droite Aya Solouk, le Prion et la plaine d’Éphèse qui l’entoure en fer à cheval ; et voici, sur la gauche, la mer tout près, avec Samos en vue !

 

Seconde et troisième expédition

Il serait difficile d’exprimer le saisissement et la joie de nos explorateurs. Cependant, il ne faudrait pas se laisser prendre à quelques apparences. Il s’agit donc de se bien assurer avant de porter un jugement quelconque, avant surtout de parler. Les deux jours qui suivent sont employés à étudier maison, terrain, orientation, lieux avoisinants, etc. Après ces deux jours d’examen et d’étude, la conviction était faite. Nos hommes revinrent alors à Izmir faire part aux amis et aux ennemis de leur étourdissante découverte.

Quinze jours après, 13 août, une seconde expédition se rendit sur les lieux pour contrôler le rapport de la première. Elle constata le bien-fondé de tout ce qu’avaient dit les auteurs de la première expédition, et même, elle releva certains détails nouveaux, favorables, qui avaient échappé la première fois.

Du 19 au 25 août, troisième expédition, composée du chef de la première et de quatre ou cinq laïques, instruits. Cette troisième expédition demeura une semaine entière sur le terrain, mesurant, dessinant, photographiant, relevant avec toute l’exactitude possible chaque point quelque peu important. Après six jours de ce travail, elle entra à Izmir avec plans, cartes, mesures, dessins, photographies, et surtout avec l’assurance la plus entière qu’on avait trouvé, et qu’il n’y avait plus à chercher ailleurs.

 

Procès-verbal officiel

Disons enfin que l’autorité diocésaine en a elle-même parlé, consacrant en quelque sorte par son propre témoignage tous les témoignages précédents, et leur donnant par le caractère officiel de sa parole le dernier sceau de la véracité et de l’authenticité.

Le jeudi 1er décembre 1892, Mgr Timoni, Archevêque d’Izmir, de qui Éphèse relève, voulant se rendre compte par lui-même de l’exactitude des rapports qui lui étaient faits de divers côtés, se transporta de sa personne, en compagnie d’une douzaine de notables tant laïques qu’ecclésiastiques, audit lieu de Panaya-Kapulu.

Après avoir attentivement tout observé de ses propres yeux, il reconnut comme tout le monde qu’il y avait ressemblance indéniable entre la maison de Panaya-Kapulu et celle que décrit Katharina Emmerick, et il n’hésita pas à consigner le fait dans un procès-verbal public et officiel. Le temps est venu de dire au monde chrétien : "Voyez si ce qui a été trouvé n’est point la maison que la Vierge a habitée pendant son séjour à Éphèse." »

D’après l’Encyclopédie mariale de l’Association Marie de Nazareth : « Récit de la découverte de la Maison de Marie »


Au-delà des raisons d'y croire :

Anne-Catherine Emmerich a été béatifiée pour ses vertus, non pas pour les dons reçus (visions, stigmates, reconnaissance de reliques…).


Aller plus loin :

La traduction francophone des visions sur la vie de la Vierge, dont les épisodes de sa vie à Éphèse : Vie de la Sainte Vierge, d’après les méditations d’Anne-Catherine Emmerich, religieuse augustine du couvent d’Agnetenberg, à Dulmen, morte en 1824, traduction d’Edmond de Cazalès, Bruxelles, Éditions Goemaere, 1854. Disponible en ligne.


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