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TOUTES LES RAISONS DE CROIRE
Histoires providentielles
n°98

Rome

1949

La découverte du tombeau de saint Pierre à Rome

« La tombe du prince des apôtres a été retrouvée » proclame triomphalement le pape Pie XII dans son message de Noël 1950. Et effectivement, si la Tradition avait toujours soutenu que l’empereur Constantin avait édifié la toute première basilique Saint-Pierre sur l’emplacement même du martyre et du tombeau du premier pape, certains le contestaient, et il n’y avait pas jusqu’ici d’éléments matériels probants pour valider cette croyance. Mais, à partir de 1939, une série d’événements fortuits vont conduire à des découvertes extraordinaires confirmant la justesse et la fiabilité des vénérables traditions liées à la fondation de l’Église de Rome.

Autel papal et baldaquin au dessus de la confession de saint Pierre, chapelle de la basilique Saint-Pierre, Rome. / © CC BY 2.0/ General Cucombre from New York, USA
Autel papal et baldaquin au dessus de la confession de saint Pierre, chapelle de la basilique Saint-Pierre, Rome. / © CC BY 2.0/ General Cucombre from New York, USA

Les raisons d'y croire :

  • Comme l’écrit dans son livre Marguerita Guarducci, l’archéologue et épigraphe qui a permis l’identification de la tombe : « À une époque où, à Rome, n’existait pas encore le commerce des reliques, les ossements furent enfermés dans un monument parfaitement datable, dans un loculus resté intact jusqu’à nos jours, et mêlés à divers objets qui contribuent, chacun pour son compte et avec une impressionnante cohérence, à démontrer leur authenticité » (Saint Pierre retrouvé, p. 145).
  • Dans cette affaire comme dans toutes celles qui ont pu être élucidées, les vénérables traditions de l’Église se révèlent exactes et fondées.
  • Ces éléments concrets que l’on peut dater de 64 ou 67 contredisent toutes les théories fumeuses prétendant que la religion chrétienne est une fiction inventée bien plus tard qu’au Ier siècle.
  • Les découvertes archéologiques sous la basilique Saint-Pierre sont également un élément de plus pour confirmer la réalité du martyre de saint Pierre et de quantité d’autres chrétiens qui n’ont pas hésité à donner leur vie pour ne pas renier le Christ, sans y gagner aucun avantage pour la Terre, mais en considérant seulement le Ciel et le salut des âmes : ces témoignages sont dès l’origine et jusqu’à nos jours de très fortes et très convaincantes raisons de croire.

Synthèse :

Dans le Nouveau Testament, l’apôtre saint Pierre conclut sa première Épître en disant qu’il est « à Babylone » (1 P 5,13), c’est-à-dire à Rome, et, de manière unanime, la Tradition a toujours affirmé qu’il y est mort martyr, sous le règne de Néron, à la suite de la persécution déclenchée contre les chrétiens rapportée par exemple par Tacite, historien contemporain des faits, dans ses Annales.

De nombreuses autres sources écrites attestent également du martyre de Pierre à Rome, notamment la première Lettre aux Corinthiens de saint Clément, 4e évêque de Rome, qui date de l’an 95, et une lettre envoyée par le prêtre Gaius à un certain Proclus autour de l’an 200, dans laquelle il explique que les apôtres Pierre et Paul sont enterrés tous deux à Rome, le premier au Vatican, le second sur la route d’Ostie : « Je peux évidemment te désigner les trophées (monuments dédiés aux martyrs) des apôtres. Si tu veux aller au Vatican ou sur la route d’Ostie, tu trouveras les trophées de ceux qui ont fondé l’Église romaine. »

Origène, Tertullien, Eusèbe de Césarée et les Actes de Pierre, texte apocryphe, parlent aussi de ce lieu près du cirque de Caligula restauré par Néron, long de 600 mètres, en dehors de Rome, au pied de la colline du Vatican, affirmant que Pierre a été crucifié la tête en bas, à sa demande, s’estimant indigne de mourir de la même manière que Jésus. Le corps du saint est ensuite déposé dans une tombe à même le sol, sous un petit toit de tuiles, dans la nécropole païenne de cette colline du Vatican, selon la coutume juive d’ensevelir vite et à proximité.

Entre 319 et 333, la construction de la basilique Saint-Pierre, sous le règne de l’empereur Constantin, cherchera à respecter la tradition vénérable de l’emplacement, mais sans preuve matérielle. L’autel est construit à la verticale de la tombe présumée de l’apôtre, le terrain en pente de la colline est remblayé, et la nécropole est comblée avec près de 40 000 m3 de terre sur 90 mètres de long. Au-dessus de la tombe originelle, Constantin fait édifier un monument haut de 3 mètres, en marbre et en porphyre, que l’on a retrouvé, et dont on peut voir encore aujourd’hui une colonne et un pan de mur.

Dès le pontificat de Libère (352-366), les papes sont enterrés dans la basilique. En 1451, le pape Jules II (1503-1513), arguant de la fragilité des bâtiments, décide de raser une partie de la basilique et d’en reconstruire une, majestueuse – celle que l’on connaît aujourd’hui. L’autel papal est bien sûr conservé au-dessus de la tombe de saint Pierre.

La tradition situant la tombe au Vatican était donc ancienne, constante mais aussi contestée. Luther, notamment, dans son pamphlet Contre la papauté romaine, invention du diable, nous dit : « En vérité, j’ose le dire, car je l’ai vu et entendu à Rome, personne ne sait avec certitude où reposent les corps de saint Pierre et de saint Paul, ni même s’ils y sont. Le pape et les cardinaux savent parfaitement que c’est là chose incertaine. »

Mais lorsque Pie XI meurt en 1939, son testament indique sa volonté d’être enterré le plus près possible de la tombe présumée de saint Pierre. Le nouveau pape, Pie XII, très désireux de respecter les dernières volontés de son prédécesseur, décide alors de faire abaisser le pavement des grottes pour construire ce tombeau. Mais, en opérant les travaux, les ouvriers découvrent sous le pavement un espace vide où l’on distingue les vestiges d’un édifice funéraire. C’est ainsi qu’apparaît un troisième niveau, celui d’une vaste nécropole romaine.

Pie XII décide alors secrètement de lancer les fouilles, avec le soutien financier de George Strake, un magnat du pétrole, fervent catholique. Une première campagne de fouilles est lancée de 1940 à 1947. Les archéologues mettent au jour vingt-deux tombeaux, ainsi que des centaines de tombes plus petites, de part et d’autre d’une ruelle étroite. Mais la découverte la plus spectaculaire est bien sûr la découverte de la tombe de saint Pierre, directement sous le grand autel du Bernin, avec les restes d’un petit monument funéraire édifié au milieu du IIe siècle et qui se révèle être, selon toute probabilité, la tombe du premier pape.

La découverte devient publique le 22 août 1949, lorsqu’un journaliste italien, Camille Gianfara, publie le récit des fouilles en première page du New York Times, dans un article intitulé « On a retrouvé les ossements de saint Pierre. » Après un temps, Pie XII confirme la nouvelle lors de la clôture du jubilé de l’Année sainte 1950, le 24 décembre. Dans son radio-message, il s’exclame : « La conclusion finale des travaux et études répond un oui très clair : la tombe du prince des apôtres a été retrouvée. » Il décrit un « sépulcre originairement très modeste, mais sur lequel la vénération des siècles postérieurs a élevé, par une merveilleuse succession de travaux, le plus grand temple de la chrétienté ».

En 1952, l’archéologue et épigraphiste Margherita Guarducci permettra d’avancer encore plus dans l’identification des restes de saint Pierre en décryptant des inscriptions indiquant « Près de Pierre » et « Petros eni » (« Pierre est ici ») ou encore « Pierre, prie pour les saints hommes chrétiens ensevelis près de ton corps ». Une deuxième vague de fouilles sera alors lancée entre 1953 et 1957, et une centaine d’ossements humains, qui avaient été découverts près de ces inscriptions et mis dans une caisse en 1941, sont alors ressortis et étudiés en laboratoire : il s’agissait en fait d’un seul individu, masculin, robuste, correspondant à l’âge et aux blessures de Pierre, avec des morceaux de pourpre et d’or.

En 1966, le pape Paul VI demande une synthèse de tous ces éléments, et cinq experts indépendants les confirment, si bien que le 26 juin 1968, lors d’une audience, Paul VI pourra déclarer que « les reliques de saint Pierre ont été, elles aussi, identifiées d’une façon que nous pouvons tenir pour convaincante ».

Le 24 novembre 2013, neuf fragments de ces ossements attribués à saint Pierre ont été exposés publiquement pour la première fois. Cela a eu lieu lors de l’ostension, au cours de la messe de clôture de l’Année de la foi, présidée par le pape François. Ces reliques ont été placées dans un reliquaire de bronze. D’autres ossements restent rangés dans des boîtes en plexiglas, sous l’édicule qui marque l’emplacement de la tombe.

Le 29 juin 2019, le pape François a offert neuf fragments d’ossements de saint Pierre au patriarche Bartholomée, dans l’espoir de favoriser l’unité entre catholiques et orthodoxes.

Les millions de touristes qui se pressent pour visiter la basilique Saint-Pierre ignorent souvent qu’il est possible de visiter les fouilles archéologiques situées sous l’immense lieu de culte.

Olivier Bonnassies


Au-delà des raisons d'y croire :

Les promesses du Christ à Pierre sont belles et fortes : « Heureux es-tu, Simon fils de Yonas : ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux. Et moi, je te le déclare : "Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle. Je te donnerai les clés du royaume des Cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux" » (Mt 16,17-19), et il est très beau de voir que la mémoire du martyre du « prince des apôtres » a été magnifiquement conservée dans la grandiose basilique Saint-Pierre.


Aller plus loin :

Le livre dans lequel Margherita Guarducci († 1999), archéologue italienne, publie le résultat de ses recherches : Saint Pierre retrouvé. Le martyre, la tombe, les reliques, Éditions Saint-Paul, Paris, 1974.


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