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TOUTES LES RAISONS DE CROIRE
Guérisons miraculeuses
n°561

Saint-Gilles (France, Gard), Rome (Italie), Bologne (Italie), Paris (France)

Vers 1180-1220

Réginald d’Orléans est guéri in extremis par la Vierge Marie

Le bienheureux Réginald d’Orléans est l’un des frères dominicains les plus célèbres du XIIIe siècle. Intellectuel doué, il participe par ses qualités humaines et spirituelles exceptionnelles à l’essor de l’Ordre des Prêcheurs, tant en Italie qu’en France. Il convertit par ses prêches et l’exemple de sa vie évangélique nombre de ses contemporains, y compris parmi l’élite sociale de l’époque. Grand spirituel, il mène une vie pauvre, humble et détachée des honneurs terrestres. À l'origine de sa propre conversion, il y a une intervention de la Vierge Marie qui lui apparaît et le guérit d’une grave maladie qui manque de l’emporter.

© Shutterstock/Fotokon
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Les raisons d'y croire :

  • La sainteté de la vie, les paroles et les actions de Réginald ont frappé les hommes de son époque. L’Église catholique a entériné les nombreux témoignages élogieux de ses contemporains en béatifiant Réginald.
  • Le bienheureux convertit les gens par dizaines uniquement en leur parlant de Jésus et de la vérité de son message. Son entourage témoigne du talent de prédicateur hors-du-commun de Réginald. Un témoin au-dessus de tout reproche, le bienheureux Jourdain de Saxe (✝1237), a écrit à ce sujet : « Son éloquence était enflammée et sa parole, comme une torche allumée, enflammait l’esprit de ses auditeurs. Très peu avaient le cœur assez endurci pour résister à la chaleur de ce feu. Il avait l’air d’un second Élie. »

  • Parmi les multiples convertis que fit Réginald, certains sont célèbres, comme le bienheureux Jourdain de Saxe et son frère Henri, Roland de Crémone (✝1259), futur dominicain, grand intellectuel, professeur à l’université de Toulouse, ou encore la bienheureuse Diane d’Andalo (✝1236), elle aussi moniale dominicaine.
  • La guérison de Réginald en 1218 à Rome est inexplicable en termes scientifiques : il était à l’article de la mort avant d'être gratifié d’une apparition de la Vierge Marie, qui le guérit in extremis. Le bienheureux Jourdain de Saxe a rapporté les faits tels que le bienheureux le lui avait dit : « La Vierge vint à lui sous une forme visible et frotta d’un onguent guérisseur ses yeux, ses narines, ses oreilles, sa bouche, son nombril, ses mains et ses pieds... »

  • La Vierge lui montre aussi l’habit des dominicains qu’elle l’invite à rejoindre. Cette apparition, parfaitement circonstanciée, n’est pas un ajout ultérieur, mais un fait probant à partir duquel le bienheureux se convertit de manière définitive et demande son admission dans l’Ordre des Prêcheurs.
  • En devenant dominicain, Réginald renonce au confort et aux richesses matérielles dont il dispose et choisit de vivre pauvre, sur le modèle de l’Évangile. Le 12 février 1220, lorsque Réginald est rappelé à Dieu, il meurt le sourire aux lèvres, répétant sa joie d’avoir eu le temps d’embrasser la pauvreté du Christ.
  • Au XVIIe siècle, la dévotion de Paris envers le bienheureux est telle que des paroisses entières venaient en procession visiter son tombeau. Les Parisiens y apportent les « enfants en langueur » (souffrant de fièvre infantile) pour obtenir leur guérison. Ils accompagnent leurs prières d’une quantité inimaginable de cierges, à un point tel que les sacristains de l’église tirent de la vente des chandelles « 300 livres de revenus ». De plus, un pilier adjacent au tombeau est alors couvert de la cire qui coule dessus et noirci par la fumée des cierges. Cette dévotion s’explique par les grâces obtenues en priant le bienheureux.

Synthèse :

Enseignant en droit à l’Université de Paris et doyen de la collégiale Saint-Aignan, Réginald de Saint-Gilles est un intellectuel du début du XIIIe siècle, et un grand croyant. Mais peu après le quatrième concile de Latran (1215) dont les Pères lancent un appel à l’évangélisation, il traverse une crise profonde. Doué d’une belle intelligence, personnalité ouverte sur les problèmes de son époque, il mesure l’écart entre la vie confortable et raffinée qu’il mène et son idéal évangélique de pauvreté. En 1218, il décide de rejoindre la Terre sainte. Il prend bientôt la route en compagnie de l’évêque d’Orléans, Manassès II de Seignelay. Parvenu à Rome, Réginald fait la rencontre du cardinal Ugolin, futur pape Grégoire IX, puis, grâce à celui-ci, celle de saint Dominique de Guzman (vers 1170-1221). Celui-ci lui fait immédiatement une impression géniale.

Réginald est conquis par la dimension évangélique du saint, en particulier par son message de pauvreté radicale et prend conscience que l’ordre des Prêcheurs, fondé par Dominique, est une réponse particulièrement adéquate aux besoins des chrétiens, tant en matière de formation catéchétique et théologique, que pour leur édification : en un mot, une fondation pleine d’avenir. Mais Réginald tombe malade. On le croit à l’article de la mort. C’est alors qu’il guérit de manière totalement imprévue. La Vierge Marie lui apparaît le jour de sa guérison et lui montre l’habit des Dominicains. Réginald sait dorénavant que le Ciel l’invite à marcher aux côtés de saint Dominique. Il promet alors qu’à son retour de Palestine il demanderait son entrée dans l’Ordre de saint Dominique pour y devenir prédicateur.

En décembre 1218, saint Dominique l’envoie à Bologne en qualité de vicaire de l’Ordre. Reginald profite de ce premier séjour pour déménager la communauté primitive à San Niccolò delle Vigne ; il multiplie les interventions et son enseignement touche un grand nombre de professeurs et de jeunes étudiants qui rejoignent l’Ordre. A la fin de 1219, saint Dominique lui demande de gagner Paris, où le couvent dominicain de Saint-Jacques (les « Jacobins ») traverse une période difficile. Là, il obtient des résultats analogues à Bologne : le couvent parisien est réformé et le nombre des candidats à la vie dominicaine grandit rapidement.

Mais le 12 février 1220, Réginald est rappelé à Dieu. Il meurt le sourire aux lèvres, répétant sa joie d’avoir eu le temps d’embrasser la pauvreté du Christ. Son corps est inhumé à Paris, dans le cimetière bénédictin de Notre-Dame des Champs, car, à l’époque, les Dominicains, ordre récent, n’avait pas encore de cimetière propre. Le pape Pie IX l’a béatifié en 1875.

Patrick Sbalchiero, membre de l’Observatoire international des apparitions et des phénomènes mystiques.


Au-delà des raisons d'y croire :

La renommée de Réginald d’Orléans est prodigieuse. Intellectuel, universitaire, prédicateur exceptionnel, acteur essentiel de l’essor des Dominicains en France et en Italie, le bienheureux appartient à l’élite de son époque. Mais il est avant tout un priant, un homme de Dieu, en quête d’un idéal évangélique, quête qui forme la trame de son existence. D’une extraordinaire humilité, il relègue ses dons intellectuels, son savoir et ses titres loin derrière sa quête spirituelle.


Aller plus loin :

  • Sylvie Barnay, « Réginald d’Orléans (bienheureux, dominicain, 1183-1220) », dans René Laurentin et Patrick Sbalchiero, Dictionnaire des apparitions de la Vierge Marie, Paris, Fayard, 2007, p. 793-794.

En savoir plus :

  • S. Tugwell, « Excursus I : Reginald’s vision and the Dominican habit », dans Id., Bernardi Guidonis scripta de sancto Dominico, Rome, 1998, Monumenta Ordinis Fratrum Praedicatorum Historica 27, p. 209-228.
  • Daniele Penone, I domenicani nei secoli : Panorama storico dell’Ordine dei frati predicatori, Bologne, Ed. Studio Domenicano, 1998.
  • M.-H. Vicaire, Histoire de saint Dominique, Paris, Le Cerf, 1982, t. II, p. 112-115, 150-158, 175-177, 191-192.
  • Ferrua, « Reginaldo d’Orléans », dans Biblioteca sanctorum, vol. XI, 1968, col. 74-75. 
  • W.J. Walsh, The Apparitions and Shrines of Heaven’s Bright Queen in Legend, Poetry and History. Fron the Earliest Ages to the Present Times, New York-Nouvelle-Orléans, 1904, t. II, p. 17-19.
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