Recevoir les raisons de croire
< Toutes les raisons sont ici !
TOUTES LES RAISONS DE CROIRE
Bilocations
n°439

Italie, Urugay

1887 – 1968

Padre Pio, en même temps ici et ailleurs

Un des traits particulièrement surprenants de la vie extraordinaire de saint Padre Pio (1887 – 1968) est sa faculté de se trouver en plusieurs endroits en même temps, ce qu’on appelle le don de bilocation ou d’ubiquité. Alors qu’il était dans son couvent des Pouilles, de nombreuses personnes attestent l’avoir vu plusieurs centaines de kilomètres plus loin, ici ou là. Ces témoignages ont été documentés et étudiés, et la présence simultanée du capucin à deux endroits a été plus d’une fois démontrée.

Les raisons d'y croire :

  • Parce qu’il n’a pas beaucoup voyagé, on peut facilement dire où se trouvait Padre Pio chaque jour de sa vie. En tant que moine, ses allées et venues sont décidées par ses supérieurs et connues par ses frères religieux. Il entre le 22 janvier 1903 chez les Capucins à Morcone (Campanie, Italie) ; il est envoyé à Pietrelcina le 10 août 1910, puis au couvent de San Giovanni Rotondo (Pouilles, Italie) à partir du 4 septembre 1916. Après cela, il ne voyage plus, à part brièvement pour servir à l’hôpital Sainte-Trinité à Naples pendant la Première Guerre mondiale, avant d’être réformé en août 1917.
  • Pourtant, nombreuses sont les personnes qui assurent l’avoir rencontré et lui avoir parlé, bien loin de son monastère de San Giovanni Rotondo. Ces personnes sont certaines d’avoir rencontré un être de chair, et non une apparition vaporeuse ou un fantôme. Elles ne connaissent pas nécessairement l’identité du moine qu’elles rencontrent sur le moment, mais comprennent a posteriori qu’il s’agissait de Padre Pio en le reconnaissant, par exemple sur des photos.
  • Les bilocations de Padre Pio ne sont jamais des prodiges « gratuits » : elles ont toutes un objectif spirituel, au service de l’Évangile et en parfaite cohérence avec l’enseignement de l’Église.
  • Padre Pio est interrogé sous serment en 1921 par un enquêteur du Vatican au sujet des bilocations qui lui sont attribuées. Il jure de dire toute la vérité, la main sur l’Évangile, puis explique : « Il m’est arrivé d’être en présence de telle ou telle personne, dans tel ou tel lieu. Je ne sais pas si mon esprit a été transporté là-bas ou si ce que j’ai vu était une sorte de vision. Je ne sais pas si j’étais présent avec mon corps ou simplement avec mon esprit […]. Un soir, je me suis retrouvé au chevet d’une femme malade, Maria Massa. J’étais au couvent et je priais. Je ne la connaissais pas personnellement, on me l’avait recommandée. »

  • Voici un exemple, parmi tant d’autres : en 1941, en Uruguay, de nombreuses personnes ont rapporté avoir vu un moine capucin lors du décès de Mgr Damiani. Le mystérieux moine capucin est venu réveiller en pleine nuit Mgr Barbieri pour l’avertir de l’état de santé de Mgr Damiani, afin que ce dernier puisse recevoir les derniers sacrements. Or Mgr Damiani avait rencontré Padre Pio plusieurs années auparavant et ce dernier avait promis de l’assister à l’heure de sa mort. L’évêque mourant prononce les mots « Padre Pio ».

  • Plus tard, lorsqu’il visite San Giovanni Rotondo, Barbieri reconnaît sans l’ombre d’un doute Padre Pio : il est certain que c’est le moine qu’il a vu, à plus de dix mille kilomètres de là, au chevet de Mgr Damiani.
  • Les frères capucins de Padre Pio sont pourtant certains que le moine n’a pas quitté le monastère de San Giovanni Rotondo à cette période. Il est évidemment impossible pour Padre Pio de se rendre en catimini à l’autre bout du monde sans que son absence soit remarquée.
  • En outre, une mitaine est trouvée dans le palais épiscopal uruguayen, identique à celles, assez caractéristiques, du Padre Pio. Elle est conservée comme relique.

Synthèse :

Une petite fille sur qui veiller

Âgé de dix-huit ans, alors qu’il est au séminaire, Padre Pio est « transporté dans un palais lointain où mourait un père de famille tandis que sa petite fille venait au monde », explique-t-il dans une lettre adressée à son confesseur. Il raconte sa vision où la Vierge Marie lui confie cette petite fille à protéger, en la comparant à une pierre précieuse à polir. La Vierge l’assure que cette enfant viendra le voir et qu’auparavant, il la rencontrera dans la basilique Saint-Pierre de Rome. La jeune enfant en question est la marquise Giovanna Rizzani, qui naît à Udine. Son père est un franc-maçon notoire et, aux derniers jours de sa vie, on se relaie afin qu’aucun prêtre ne puisse l’approcher. La mère de Giovanna, au contraire, est une pieuse catholique, qui prie ardemment pour son mari. Elle accouche à l’improviste, accompagnée du gardien. Ce dernier sort pour annoncer la bonne nouvelle, mais il aperçoit un prêtre retenu à l’entrée par les francs-maçons. Ils finissent par céder et laissent entrer le prêtre pour qu’il baptise le nouveau-né. Le prêtre baptise non seulement la jeune fille, mais donne aussi les derniers sacrements à son père.

La veuve s’établit à Rome avec sa fille, qui se rend à dix-sept ans à la basilique Saint-Pierre pour se confesser. Elle croise un jeune capucin à qui elle demande la confession, ce que ce dernier accepte. Après sa confession, Giovanna sort du confessionnal et attend son confesseur. Elle croise le gardien de la basilique qui la presse de sortir. La jeune fille répond qu’elle attend le capucin qui vient de la confesser. Mais le gardien n’a pas vu de capucin. Il ouvre le confessionnal et constate qu’il n’y a personne. Giovanna est consternée.

L’été suivant, la jeune fille se rend à San Giovanni Rotondo avec sa tante. Le Padre arrive et s’arrête tout net devant Giovanna, qui le reconnaît immédiatement : c’était bien celui qui l’avait confessée à Rome ! Le Padre lui dit : « Je te connais toi, tu es née le jour où ton père est mort. » Puis il continue sa route. Le lendemain, Giovanna imite sa tante et va se confesser devant le Padre. Il lui avoue qu’il veille sur elle depuis sa naissance, mission qu’il avait reçue de la Vierge Marie. Giovanna est émue aux larmes et demande ce qu’elle doit faire de sa vie. Pio lui conseillera plus tard d’entrer dans l’ordre des tertiaires franciscaines. Un peu avant la mort du Padre, Giovanna entend sa voix lui conseiller de venir rapidement si elle souhaite le voir avant son décès. Giovanna part toutes affaires cessantes et se rend auprès du Padre pour se confesser ; il décédera peu après, le 23 septembre 1968.

 

Au secours d’un général suicidaire

Après la défaite militaire de Caporetto (au nord de l’Italie), la nuit du 9 novembre 1917, le général Luigi Cadorna veut mettre fin à sa vie. Il a ordonné qu’on ne laisse personne le déranger, mais un moine capucin entre dans la chambre où il s’est enfermé. La présence de ce moine et ses paroles convaincantes dissuadent le général de se suicider. Le moine repart aussi mystérieusement qu’il est arrivé et aucun des gardes postés devant les appartements du général ne l’a aperçu.

Bien plus tard, Luigi Cadorna se rend compte, grâce à une photo dans le journal, que le moine capucin qui lui a sauvé la vie est Padre Pio. Mais, cette fameuse nuit du 9 novembre 1917, Padre Pio est en train de prier dans l’église de Santa Maria delle Grazie, à San Giovanni Rotondo. Par rapport à la ville de Trévise, où se trouve le palais dans lequel loge le général, c’est à l’autre bout de l’Italie, à plusieurs jours de marche.

Le général Cadorna décide de se rendre au couvent de Padre Pio sans son uniforme et de ne pas se présenter. Padre Pio le reconnaît néanmoins, l’interpelle et fait référence à sa tentative de suicide, qui pourtant était restée inconnue du grand public : « Eh bien, général ! Nous l’avons échappé belle cette nuit-là ! »

 

Pour écarter les bombes du couvent

Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’armée américaine établit une base aérienne à Bari, à environ cent cinquante kilomètres de San Giovanni Rotondo, où se trouve une réserve de munitions allemande. Le général en chef de la base de Bari constate que la région du monastère a été épargnée par les bombes. Les aviateurs expliquent avoir vu un moine dans le ciel, ce qui fait beaucoup rire leurs camarades. Le général décide de prendre le commandement d’une escadrille afin d’en avoir le cœur net et, surtout, de détruire enfin le dépôt de munitions allemand.

À son tour, le général est abasourdi : non seulement il a vu le moine dans le ciel, comme l’affirmaient les pilotes, mais les bombes se sont détachées toutes seules plus tôt que prévu et sont tombées dans la forêt. Un soldat avance l’hypothèse qu’il s’agirait peut-être de Padre Pio, un moine en grande réputation de sainteté. Après la guerre, le général se rend auprès du Padre, qu’il reconnaît immédiatement. Le Padre s’approche et lui dit : « Alors, c’était toi qui voulais tous nous tuer ? »

Camille Mino di Ca, récemment baptisée, s’est convertie à cinquante ans. Passionnée par les récits de conversion et les vies de saints, elle rédige pour Hozana et d’autres supports. Elle pratique l’écriture sous différentes formes, y compris la biographie, le théâtre, la poésie et la chanson.


Aller plus loin :

Comité Mirabilis, La Bilocation chez les mystiques au fil des siècles : une anthologie de l’extraordinaire, coll. « L’aventure des miracles », Claire Lumière Éditions, 2023.


En savoir plus :

Partager cette raison

LES RAISONS DE LA SEMAINE