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TOUTES LES RAISONS DE CROIRE
Les grands témoins de la foi
n°470

Italie

XXe siècle

L’offrande de Chiara Luce au Christ

Jeune Italienne décédée peu avant ses dix-neuf ans, Chiara Badano « Luce » a vécu l’Évangile de façon radicale, en particulier au cours de sa maladie. Après sa mort, en 1990, son rayonnement est tel qu’un procès en béatification est lancé, en vue de la proclamer sainte de l’Église catholique. C’est alors que les miracles commencent à affluer… « Je vous invite à la connaître, dira d’elle le pape Benoit XVI. Sa vie a été brève, mais elle est un message extraordinaire… Dix-neuf années pleines de vie, d’amour, de foi.Deux années, les dernières, pleines aussi de douleur, mais toujours dans l’amour et dans la lumière, une lumière qui venait de l’intérieur : de son cœur empli de Dieu ! Comment est-ce possible ? Comment une jeune fille de dix-sept, dix-huit ans peut-elle vivre une telle souffrance, humainement sans espérance, tout en diffusant amour, sérénité, paix, foi ? » (Benoit XVI, rencontre avec les jeunes à Palerme, octobre 2010).

© Shutterstock/Nastyaofly
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Les raisons d'y croire :

  • Jeune fille comme les autres par bien des aspects, Chiara Badano a eu, par sa joie de vivre, sa générosité et sa bonté, une fécondité surnaturelle durant sa courte existence. Pour cette raison, elle fut surnommée Chiara « Luce » (lumière). Un jour, le cardinal Saldarini, de Turin, visitant Chiara, lui demanda : « Tu as une lumière merveilleuse dans les yeux. Comment fais-tu ? » Ce à quoi Chiara répondit timidement : « J’essaie d’aimer Jésus. »

  • Chiara attire vers Dieu les âmes les plus sceptiques. Ainsi, Fabio De Marzi, son médecin, agnostique, avouera : « Depuis que j’ai rencontré Chiara et que j’ai vu son comportement et celui de ses parents, quelque chose a changé en moi. Ici il y a une cohérence, ici tout me plaît dans le christianisme. »

  • Atteinte d’un douloureux cancer des os à seulement dix-sept ans, Chiara Luce vit cette épreuve de façon héroïque. « Si tu le veux, Jésus, je le veux moi aussi », répète-t-elle sans cesse, décidant d’arrêter les antidouleurs afin de vivre sa maladie en communion avec le Christ, en offrant ses souffrances. « La jeune bienheureuse Chiara Badano, morte en 1990, fit l’expérience de la manière dont la souffrance peut être transfigurée par l’amour […]. La clé de sa paix et de sa joie était sa pleine confiance dans le Seigneur, et l’acceptation de la maladie comme expression mystérieuse de sa volonté pour son bien et celui des autres » (pape François, Christus vivit, n° 62).

  • S’oubliant elle-même, Chiara console et aide les autres malades. La manière dont elle vit sa douloureuse maladie, en restant souriante et paisible, pleine d’amour et d’humour, semble impossible sans un secours particulier du Ciel. Son comportement touche profondément son entourage, en particulier médecins et infirmiers, au point que l’un d’entre eux dira d’elle : « À travers son sourire, à travers ses yeux pleins de lumière, elle nous montrait que la mort n’existe pas. Seule la vie existe. »

  • Chiara Luce s’éteint à la veille de ses dix-neuf ans. Plus de deux mille personnes assistent à sa messe de sépulture. Loin de s’arrêter avec sa mort, son rayonnement ne fera que s’étendre. Le procès en béatification de Chiara Luce est engagé une dizaine d’années après son décès, suscitant un engouement considérable, non seulement en Italie mais dans le monde entier.
  • En 2001, un jeune garçon de Trieste, Andrea Bartole, est atteint par une forme très grave de méningite fulgurante. Les médecins ne lui donnent guère plus de quarante-huit heures à vivre : outre la septicémie, cinq organes sont en danger et l’état de l’adolescent empire d’heure en heure. Ses proches décident de prier Chiara Luce afin d’obtenir d’elle la guérison d’Andrea. Une chaîne de mails, SMS, appels téléphoniques, mise en place en quelques heures, permet à une multitude de personnes de s’associer à cette prière adressée à Chiara pour Andrea. Et le miracle survient : du jour au lendemain, Andrea est totalement guéri, sans la moindre séquelle neurologique et sans qu’aucune explication scientifique soit apportée.
  • Cette guérison, attribuée à l’intercession de la vénérable Chiara Badano, est examinée de façon rationnelle par un procédé extrêmement rigoureux en trois étapes. Une commission de médecins doit établir avec certitude la pathologie préexistante et le caractère inexplicable de la guérison en l’état actuel de la science. Une commission de théologiens est chargée de vérifier dans quelle circonstance précise le miracle s’est produit, et s’il a été obtenu par l’intercession de Chiara Luce. Enfin, une commission de cardinaux et d’évêques membres de la Congrégation pour la cause des saints doit entériner les conclusions des médecins et des théologiens.
  • Huit ans plus tard, les médecins convoqués par la Congrégation pour la cause des saints arrivent unanimement à la conclusion du caractère inexplicable, d’un point de vue scientifique, de la guérison « rapide, totale et durable » de l’adolescent. La commission des théologiens, puis des évêques et cardinaux, à Rome, confirme le lien de cause à effet entre invocation et guérison. Le 19 décembre 2009, le pape Benoît XVI reconnaît officiellement l’attribution du miracle à l’intercession de Chiara Luce, qui sera proclamée bienheureuse le 25 septembre 2010 à Rome, devant plus de vingt-cinq mille jeunes.

  • En mars 2022, un drame se produit dans la vie d’Astrid Chereau, vingt-deux ans. Lors d’une chute en ski dans les montagnes suisses, elle sent sa colonne vertébrale se briser. Hospitalisée en urgence, le verdict est sans appel : Astrid souffre effectivement d’une fracture à la colonne vertébrale, qui entraîne une paraplégie. La jeune fille et son entourage demandent à Dieu sa guérison, par l’intercession de Chiara « Luce » Badano, au moyen d’une neuvaine de prière. Le dernier jour de cette neuvaine, Astrid sort de l’hôpital. Debout. Entièrement guérie. Une nouvelle fois, l’intercession de Chiara Luce semble avoir porté du fruit.

Synthèse :

Née le 29 octobre 1971 à Sassello, une petite commune italienne de la région de Gênes, dans une famille catholique pratiquante, Chiara Badano fait preuve d’une étonnante charité dès son plus jeune âge. Un jour, la maman de Chiara entre dans la chambre de sa fille afin de lui proposer de donner certains de ses vieux jouets à des enfants pauvres. Chiara refuse, mais demande ensuite à sa maman un sac afin d’y mettre, non pas ses anciens jouets, mais ses jouets neufs ! La petite dit à sa maman : « Aux enfants pauvres, on ne donne pas des jouets abîmés» Très tôt, Chiara montre aussi une grande sensibilité spirituelle. À l’âge de neuf ans seulement, elle se sent appelée à vivre radicalement l’Évangile et adhèreau mouvement chrétien des Foccolari, fondé par Chiara Lubich. Recevant la confirmation en 1984, Chiara fait don de tous ses cadeaux à des œuvres de ce mouvement. À l’adolescence, comme bien d’autres filles de son âge, elle aime la musique, la danse, le sport, la lecture, les sorties... Adolescente comme les autres, Chiara rayonne pourtant d’une manière toute particulière, par sa joie communicative, son attention aux autres, sa générosité… « Ce n’est pas parler de Dieu qui compte, dira-t-elle à sa mère, moi, je dois le donner ! » En effet, Chiara donne d’elle-même sans compter, en étant aux petits soins envers son entourage, ou encore en offrant toutes ses économies pour un orphelinat au Bénin.

L’année de ses dix-sept ans, cependant, la vie de la jeune fille bascule. Un jour, au beau milieu d’une partie de tennis, Chiara ressent une vive douleur à l’épaule. Après de nombreuses analyses, on lui diagnostique un cancer aigu des os appelé ostéosarcome, avec métastases. Les médecins apprennent à Chiara la gravité de sa maladie, à la suite de quoi la jeune fille rentre chez elle. Sa maman raconte : « Je vois encore arriver Chiara dans le jardin, enveloppée de son manteau vert. Elle a le regard fixe, s’approche et rentre à la maison, l’air absent. Je lui demande comment ça s’est passé. "Non, pas maintenant, ne me parle pas maintenant." Elle se jette sur son lit, les yeux fermés. Elle reste comme cela vingt-cinq minutes… Puis elle se tourne vers moi, elle me sourit : "Maintenant, tu peux parler", me dit-elle. Ça y est, elle a redit son oui. Et elle ne revient plus en arrière. » La jeune fille prend conscience que sa maladie, humainement insensée, est un moyen de se rapprocher de Jésus souffrant et abandonné.

Alors, comme le Christ, Chiara décide de vivre sa maladie en aimant jusqu’au bout, en offrant toutes ses souffrances : « Chaque instant est précieux et il ne faut donc pas le gaspiller. Si l’on vit ainsi, tout est pourvu de sens. Tout trouve sa juste dimension une fois qu’on l’offre à Jésus, même les moments les plus affreux. Donc, il ne faut pas laisser s’échapper la douleur : elle acquiert tout son sens en devenant une offrande à lui. » Souffrant terriblement, Chiara s’exclame un jour : « Pourquoi Jésus ? »Après quoielle ajoute : « Si tu le veux, Jésus, je le veux moi aussi» Ce refrain, Chiara le répétera jusqu’à sa mort : « Si tu le veux, Jésus, je le veux moi aussi»

Malheureusement, la maladie se développe rapidement et l’état de Chiara se dégrade : la tumeur atteint une partie de sa colonne vertébrale et Chiara perd l’usage de ses jambes. Ses chances de survie sont très minces. Elle passe beaucoup de temps à l’hôpital. Son père raconte : « À l’hôpital, malgré les douleurs et la fièvre, elle ne s’arrête pas. Elle s’occupe d’une jeune en pleine dépression qui occupe la chambre voisine. Elle l’accompagne partout, pour de très longues promenades dans les couloirs, même si elle doit se reposer. Devant nos incitations à plus de prudence, elle répond : "J’aurai bien le temps de dormir plus tard." » Chiara a alors une vie de prière intense, marquée par le rosaire et la messe. Convaincue que toute souffrance offerte à Dieu porte du fruit, elle décide de renoncer à la morphine et autres antidouleurs : « Cela me rend moins lucide, or je n’ai plus qu’une chose à faire désormais : offrir ma souffrance à Jésus, car je veux partager sa souffrance sur la croix le plus possible. » La chambre d’hôpital de Chiara attire, devenant un lieu de rencontres, de réconciliation et d’espérance.

Lors de son dernier Noël, une volontaire hospitalière se rend ainsi dans la chambre de la jeune fille, hantée par la question : « Comment un Dieu peut-il exister alors que des enfants meurent du cancer dans cet hôpital ? » Après avoir discuté avec Chiara, cette femme affirmera plus tard que ce Noël fut le plus beau de sa vie. Chiara, quant à elle, sachant sa mort proche, décide de préparer minutieusement ses obsèques, les considérant comme un véritable mariage. « Ne versez pas de larmes sur moi. Je vais voir Jésus, je vais commencer une autre vie. À mon enterrement, je ne veux pas de gens qui pleurent mais qui chantent à pleine voix. » Chiara demande à sa mère d’être vêtue de blanc avec une ceinture rose. Elle lui dit : « Quand tu me prépareras sur mon lit de mort, Maman, tu devras toujours te répéter : “Maintenant Chiara Luce voit Jésus.” » La veille de sa mort, elle dit à l’un de ses amis : « Il faut avoir le courage de mettre de côté ambitions et projets qui détruisent le vrai sens de la vie, qui est seulement de croire à l’amour de Dieu. » Enfin, le jour de sa mort, le 7 octobre 1990, ses dernières paroles sont pour sa maman : « Adieu ! Sois heureuse, parce que je le suis. » Ainsi s’éteint Chiara Badano, surnommée Chiara « Luce », c’est-à-dire « lumière ». Elle décède peu avant ses dix-neuf ans, mais la fécondité qu’a eue Chiara Luce sur la terre semble se poursuivre depuis le Ciel.

Thomas Belleil, auteur de livres de spiritualité, diplômé en sciences religieuses à l’École Pratique des Hautes Études et en théologie au Collège des Bernardins.


Au-delà des raisons d'y croire :

Des années après sa mort, la courte vie de Chiara Luce continue de toucher et d’inspirer des milliers de personnes, partout dans le monde. Ainsi, encore aujourd’hui, les pèlerins affluent en masse sur les lieux où vécut la jeune fille, dans la petite ville de Sassello. Les témoignages se multiplient, de la part de nombreuses personnes affirmant avoir été exaucées dans leur prière par l’intercession de Chiara Luce.


Aller plus loin :

Franz Coriasco, Chiara Luce, 18 ans d’une vie lumineuse, Nouvelle Cité, 2010.


En savoir plus :

  • Michel Zanzucchi, Un sourire de paradis, Nouvelle Cité, 2001.
  • Florence Gillet, Prier 15 jours avec Chiara Luce, Nouvelle Cité, 2013.
  • Mariagrazia Magrini, De lumière en lumière, vie de la Bienheureuse Chiara Badano, Éditions du Jubilé, 2011.
  • Le film documentaire de Maria Amata Calo, Chiara Luce Badano, un magnifique dessein.
  • Le témoignage vidéo d’Astrid, guérie après la prière d’intercession à la bienheureuse Chiara Luce, sur la chaîne YouTube AMEN : Miraculée après un accident de ski.
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