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TOUTES LES RAISONS DE CROIRE
Stigmates
n°611

Lucques (Toscane, Italie)

1878 – 1903

Gemma Galgani participe à la Passion du Christ

Gemma Galgani, née en 1878 près de Lucques, est la cinquième d’une famille de huit enfants. Elle reçoit sa première locution intérieure à sept ans, le jour de sa confirmation. Confiée à une pension religieuse après la mort de sa mère, elle voit son ange gardien en 1896. Devenue orpheline de père, elle est recueillie par une tante à Camaiore, puis elle s’installe à Lucques, chez les Giannini, où elle mène une vie laïque, engagée dans le monde et d’une grande proximité avec le Christ. Les expériences mystiques se multiplient : guérison inexpliquée, extases, locutions, apparitions de Jésus, de Marie et de saints, attaques diaboliques… Gemma meurt à l’âge de vingt-cinq ans, le 11 avril 1903 ; sa vie est un témoignage précieux de la vérité de l’Évangile.

Les raisons d'y croire :

  • Gemma ne critique aucunement les refus qu’elle essuie de la part des congrégations chez lesquelles elle tente vainement d’entrer, bien que cela représente pour elle un grand motif de souffrance. Sa santé fragile, ses charismes et les expériences mystiques qu’elle traverse l’empêchent de réaliser son souhait. Elle vivra donc une vie de laïque consacrée, en demeurant humble, obéissante et pauvre (elle n’a pour habit qu’une robe noire sans valeur).
  • Gemma vit les valeurs chrétiennes sur un mode exceptionnel ; sa charité en particulier n’a pas de limite. Sa patience et son amour envers celles et ceux qui la malmènent sont bouleversants, comme envers sa tante, qui l’insulte et la gifle sans raison, ou envers certains habitants de Lucques.
  • Atteinte du mal de Pott, infection d’une gravité extrême due à la tuberculose, elle en guérit miraculeusement par l’intercession de sainte Marguerite-Marie Alacoque. Elle reçoit alors la visite de son ange gardien et de saint Gabriel de l’Addolorata († 1862), passionniste italien, avec qui elle tisse un véritable lien d’amitié depuis le Ciel.
  • Expression forte de sa vie mystique, les entretiens de Gemma avec Jésus, avec Marie, avec son ange gardien et avec saint Gabriel de l’Addolorata sont rapportés dans sa correspondance, son Journal et son Autobiographie, que Mgr Volpi lui demande d’écrire. Personne n’a jamais relevé la moindre incohérence ou zone d’ombre dans les dizaines de pages rédigées par la sainte.
  • La vie de Gemma Galgani est aussi connue grâce à la biographie du père Germano de Saint-Stanislas,La Séraphique vierge de Lucques, Gemma Galgani, publiée en 1907, à peine quatre ans après la mort de la mystique. Ce religieux passionniste est lucide, exigeant et doué d’un grand sens du discernement. Il connaît finement la mystique chrétienne. C’est donc la personne idoine pour accompagner spirituellement Gemma Galgani.
  • C’est le jeudi 8 juin 1899 que s’ouvrent pour la première fois les stigmates de Gemma, lors d’une extase pendant laquelle Jésus et Marie se montrent à elle. Nous sommes alors la veille de la fête du Sacré-Cœur de Jésus. Des plaies s’ouvrent spontanément, sans cause naturelle observable, aux mains, aux pieds, à la tête et au côté, reproduisant les blessures reçues par Jésus pendant sa Passion.
  • Cette expérience douloureuse va se reproduire régulièrement, en épousant le calendrier liturgique avec une parfaite coïncidence : la sainte tombe en extase le jeudi peu avant vingt heures et revient à elle le vendredi à quinze heures. Plusieurs groupes de témoins indépendants constatent le phénomène.
  • L’évolution des stigmates de Gemma est en conformité absolue avec toutes les descriptions relatées dans les annales de la mystique depuis le XIIIe siècle : ouverture soudaine des plaies, absence totale d’infection et de suppuration, fermeture des blessures sans aucune intervention humaine. De telles blessures ne peuvent en aucun cas être pastichées.
  • Gemma est prête à tout sacrifier – à commencer par elle-même – par amour des hommes. C’est en ce sens que ses stigmates font écho au don de Jésus sur la Croix pour le salut de tous. Gemma est dès lors étroitement associée aux souffrances du Christ, vivant dans sa proche chair les étapes successives de la Passion : arrestation au mont des Oliviers, jugement, chemin de Croix, crucifixion. La réalité des souffrances morales et physiques qui les accompagnent est visible successivement chez la mystique : tristesse, déréliction de Jésus, flagellation, couronnement d’épines, etc.
  • Les témoins de la participation de Gemma à la Passion décrivent sa « mort mystique » : immobilité absolue du corps et beauté inexprimable et surnaturelle de son visage. Gemma est transfigurée, corps et âme. Impressionnés, ils prennent des photos à son insu.

  • Dans les dernières années de sa vie terrestre, Gemma est la proie d’attaques diaboliques. Il ne s’agit en rien d’impressions subjectives, de vagues sentiments, mais de persécutions physiques, spirituelles et affectives d’une grande ampleur. L’apparition fulgurante sur son corps d’ecchymoses, de lésions cutanées, de brûlures, sans cause naturelle, a été constatée par maintes personnes de son entourage.
  • La sainte voit le démon sous des aspects très divers qui évoquent pour nombre d’entre eux la vie d’autres grands saints, à commencer par les Pères du désert, que la sainte de Lucques ne pouvait qu’ignorer : nain ou géant horrible, chien, chat, beau jeune homme et même ange lumineux.
  • En mars 1905, des religieuses passionistes arrivent à Lucques pour fonder un monastère dont Gemma avait prophétisé la construction peu avant sa disparition, en déclarant : « Les Passionistes ne m’ont pas voulue vivante ; mais elles m’auront morte. » De fait, ses reliques sont conservées aujourd’hui dans l’église du monastère passionniste de Lucques.

  • Si Gemma est méconnue en France, elle jouit en revanche d’une popularité exceptionnelle en Italie. Dès sa disparition, beaucoup d’Italiens lui ont voué un culte jamais démenti ; les grâces de conversion et les guérisons attribuées à l’intercession de Gemma se multiplient. Saint Padre Pio, par exemple, expliqua qu’il priait chaque soir la sainte de Lucques.
  • L’introduction de sa cause en béatification est donc actée dès 1920, seulement dix-sept ans après sa mort : c’est un délai extrêmement court. L’enquête menée confirme l’enthousiasme populaire : l’Église catholique béatifie Gemma en 1933, puis la canonise en 1940.

Synthèse :

Née le 12 mars 1878 à Borgo Nuovo di Camigliano, en Toscane, non loin de Lucques, Gemma Galgani est la cinquième des huit enfants du foyer parental. La fratrie vit très modestement, avec de fréquents problèmes d’argent. Gemma se révèle vite une fillette aimant la prière et les cérémonies religieuses où ses parents l’emmènent.

Le 26 mai 1885, jour où elle reçoit le sacrement de confirmation, elle entend Jésus lui parler : c’est sa première locution intérieure, au cours de laquelle le Christ lui apprend que sa mère doit mourir prochainement et qu’elle doit en accepter le sacrifice. Effectivement, sa mère rend son âme à Dieu au mois de septembre suivant. Lors de sa première communion, le 19 juin 1887, elle vit une expérience spirituelle rare : « En ces instants, je saisis que les délices du Ciel ne sont pas comme celles de la terre […]. Ce fut ce matin-là que Jésus me donna le grand désir d’être religieuse. » Mais ce projet de vie contemplative ne verra jamais le jour…

Dès cette époque, elle manifeste un amour sans pareil pour les pauvres, n’hésitant pas à leur donner des biens soustraits à la maison parentale. Depuis 1887, elle fréquente l’école des Oblates du Saint-Esprit, où l’une de ses maîtresses, sœur Hélène Guerra (1835 – 1914), future sainte, fondatrice des Sœurs de Sainte-Zita, surnommée « l’apôtre du Saint-Esprit », lui fait une grande impression. Constatant que sa petite élève désire connaître la Passion du Christ, elle lui demande d’en méditer un point chaque jour.

En 1894, Gemma est confiée à une pension religieuse. Elle tombe malade et traverse alors une période difficile, au cours de laquelle Dieu va intervenir auprès d’elle de manière surprenante. En 1896, elle voit pour la première fois son ange gardien qui l’invite à sacrifier sa coquetterie.

L’année suivante, la disparition du père laisse la famille dans une misère noire. Gemma habite quelques mois chez une de ses tantes à Camaiore, puis elle gagne Lucques afin de fuir ses prétendants au mariage. De 1898 à 1899, elle est atteinte d’une maladie grave, le mal de Pott, d’origine tuberculeuse, qui menace sa vie. Saint Gabriel de l’Addolorata lui apparaît alors une première fois. C’est le début d’un lien mystique incroyable avec ce saint passionniste, qui la visitera plusieurs fois. Le 3 mars 1899, Gemma est guérie miraculeusement grâce à l’intercession de sainte Marguerite-Marie Alacoque, en l’honneur de qui la jeune fille a entrepris une neuvaine. Saint Gabriel de l’Addolorata lui apparaît chaque soir. Deux mois plus tard, en mai 1899, elle frappe à la porte des Visitandines italiennes, mais en vain : Gemma n’est pas acceptée car on juge sa santé trop délicate.

Le jeudi 8 juin 1899, la veille de la fête du Sacré-Cœur de Jésus, les stigmates des mains, des pieds, de la tête et du côté apparaissent sur son corps. Elle tombe en extase et ne revient à elle que le vendredi à quinze heures. Dès lors, l’ouverture de ses plaies se renouvellera chaque semaine, du jeudi à vingt heures au lendemain à quinze heures.

Du 25 juin au 9 juillet 1899 a lieu la mission des Passionistes, à Lucques. Gemma y participe et, à cette occasion, découvre que leur habit est identique à celui de saint Gabriel de l’Addorolota, qui lui apparaît souvent.

Durant cette période, les attaques diaboliques se multiplient. Contusions, griffures et saignements inexplicables apparaissent sur le corps de la sainte, sans aucune cause naturelle. Parallèlement, elle éprouve des douleurs morales indescriptibles : elle croit que Dieu l’a abandonnée et qu’elle va aller tout droit en enfer...

En 1900, Gemma est accueillie par la famille Giannini, de Lucques. En janvier débute sa correspondance avec le père Germano. Celui-ci lui demande, à partir de septembre 1900, de rédiger son « journal » sur demande de Mgr Volpi, ainsi que son « autobiographie ».

Elle met donc par écrit ses expériences mystiques. Tout ce qu’elle recevra de grâces extraordinaires jusqu’à sa mort est rigoureusement noté. Du reste, lorsqu’elle n’écrit pas après-coup, son confesseur note ses paroles et les messages surnaturels qu’elle transmet, car elle parle tout haut lors de ses extases.

Gemma tombe gravement malade à la Pentecôte 1902. Jusqu’à la fin juin, elle cesse totalement de s’alimenter, ne prenant comme nourriture que la communion du matin et un peu d’eau, sans que son état général en soit affecté. Le père Germano lui ordonne de prier Jésus de lui rendre la santé. Elle la recouvre effectivement à la fin juin, mais pour peu de temps : elle retombe malade trois semaines plus tard.

En septembre de la même année, les médecins diagnostiquent une tuberculose. Gemma est transportée dans une chambre d’un immeuble attenant au logement des Giannini. C’est là qu’elle rend son âme à Dieu, le 11 avril 1903, Samedi saint.

Patrick Sbalchiero, membre de l’Observatoire international des apparitions et des phénomènes mystiques.


Au-delà des raisons d'y croire :

Béatifiée, canonisée, Gemma Galgani est une grande figure sainte de notre temps. Sa spiritualité est d’une clarté et d’une simplicité tout évangélique : amour, prière, pardon, conversion des cœurs, renoncement, abstinence, abandon à Dieu et à l’Église, dévotion à la Vierge Marie…


Aller plus loin :

  • Lettres et extases, publiées par le père Joachim de l’Immaculée-Conception, Paris-Arras, Brunet et Mignard, 1920.

En savoir plus :

  • Georges Daix, « Gemma Galgani (sainte), 1878 – 1903 », dans Patrick Sbalchiero (dir.), Dictionnaire des miracles et de l’extraordinaire chrétiens, Paris, Fayard, 2002, p. 311-312.
  • Lettres de sainte Gemma Galgani, Téqui, 1999. Cet ouvrage regroupe les lettres au père Germano, à monseigneur Volpi et à divers correspondants, ainsi que les lettres du père Germano à Gemma.
  • Cornelio Fabro, Gemma Galgani, testimone del soprannaturale, Editrice del Verbo Incarnato, 1986.
  • Mgr Giuliano Agresti, Amoureuse du Crucifié, portrait de sainte Gemma Galgani (1878 – 1903), traduit de l’italien par Jean-Claude Delion, Paris, Nouvelle-Cité, 1993.
  • Rudoph M. Bell et Cristina Mazzoni, The Voices of Gemma Galgani: The Life and Afterlife of a Modern Saint, Chicago, University of Chicago Press, 2003.
  • Philippe Plet, Prier 15 jours avec Gemma Galgani, Paris, Nouvelle Cité, 2007.
  • La biographie Gemma Galgani : la séraphique vierge de Lucques, rédigée par le père Germano di Santo Stanislao (1850 – 1909) et publiée pour la première fois en 1907. Peut être consultée en ligne (édition de 1912).
  • Hervé Roullet, Gemma Galgani, Éditions Hervé Roullet, 2020.
  • Le site Internet St Gemma Galgani rassemble les écrits de la sainte. Disponible en plusieurs langues.
  • La vidéo d’Arnaud Dumouch : « La vie de sainte Gemma Galgani, l’amoureuse de Jésus et de saint Gabriel de L’Addolorata (1878 – 1903) ».
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