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Les saints
n°279

Espagne

1811 – 1872

Bienheureux Francisco Palau y Quer, un amoureux de l’Église

La vie du père François Palau y Quer s’inscrit dans un contexte de guerre civile en Espagne, qui voit naître de profondes réformes au sein de la vie de l’Église, et en particulier des ordres réguliers, qui seront bannis. Malgré cela, le père Palau reste ancré dans le Christ et mène une vie exemplaire en tant qu’ermite et apôtre de la foi. Contraint d’abandonner son désir de vie conventuelle, il se donne entièrement à l’Église. Attaqué à plusieurs reprises et soupçonné d’inciter au soulèvement populaire, il est contraint à l’exil sur l’île d’Ibiza. Libéré par la reine, il ne cesse d’entreprendre des missions apostoliques ; il est suivi par de nombreux disciples, remportant partout l’adhésion populaire. François Palau y Quer décède le 20 mars 1872 du typhus, qu’il a contracté auprès des malades qu’il secourait à Tarragone.

© Shutterstock, ROMSVETNIK.
© Shutterstock, ROMSVETNIK.

Les raisons d'y croire :

  • Le père Palau s’engage dès sa jeunesse dans une vie qu’il consacrera en totalité à l’Église. Malgré son désir de vie conventuelle et solitaire, il sait écarter sa propre volonté au profit de celle de Dieu.
  • Persécuté en Espagne dans une période de violence anticléricale, le père Palau ne perd jamais courage et poursuit son chemin apostolique avec un zèle irréfréné.
  • Au cours d’une profonde nuit de la foi qui dure six années, le père Palau trouve toujours le courage de prier et de prêcher, ce qui montre combien sa foi est solidement ancrée.
  • Inspiré par l’Esprit Saint, le père Palau possède un incontestable charisme de prêche. L’École de la vertu, qu’il fonde pour dispenser la catéchèse aux adultes, connaît un succès exceptionnel : plusieurs centaines de personnes se réunissent chaque dimanche après-midi dans l’église Saint-Augustin de Barcelone pour l’écouter.
  • De partout affluent vers lui des malades et des possédés. Si toutes ces personnes viennent voir le père Palau, c’est parce qu’elles savent qu’elles seront soignées ou délivrées par lui.
  • Le père Palau parvient à fonder de nouvelles congrégations religieuses dans une période particulièrement hostile à l’Église : deux tiers ordres, un masculin et un féminin, qui seront validés par les supérieurs des Carmes déchaussés quelques années avant sa mort, le 20 mars 1872. La branche féminine de cet ordre perdure encore aujourd’hui.

Synthèse :

François Palau y Quer naît en 1811 près de Lérida, en Espagne, dans une famille modeste. Ses parents sont profondément chrétiens et il est baptisé à la naissance. Dès son enfance, il est remarqué pour ses brillantes aptitudes scolaires. Il obtient une bourse d’études pour le séminaire, où il suit trois ans de cours, avant de se détourner de la prêtrise diocésaine et de choisir d’entrer au couvent des Carmes déchaussés de Barcelone en octobre 1832. Il reçoit le nom de frère François de Jésus-Marie-Joseph. Il est ordonné diacre en janvier 1834.

Cependant, à la mort du roi d’Espagne, en 1833, commence en Espagne une guerre civile particulièrement violente qui oppose les partisans de sa fille Isabelle – désignée de son vivant par le défunt roi pour lui succéder, avec l’aide de la régente Marie-Christine – au frère du roi, Charles. Dans ce contexte, des mesures anticléricales voient le jour, et un décret de suppression des ordres religieux masculins est promulgué. En juillet 1835, le couvent des Carmes déchaussés de Barcelone est pris d’assaut et les bâtiments sont incendiés. François et un de ses confrères sont emprisonnés, avant d’être libérés.

Il est ordonné prêtre en avril 1836 dans sa région natale, bien qu’il espère encore mener une vie conventuelle, ce qui ne sera plus jamais possible. Dans une vie entrecoupée de périodes érémitiques, il exerce comme missionnaire apostolique, et ses prédications deviennent populaires. Il s’installe à Lérida en 1837.

Mais les violences anticléricales perdurent et, pour échapper aux persécutions, le père François de Jésus-Marie-Joseph est contraint de s’exiler en France en 1840, tout d’abord à Perpignan. Il séjourne souvent dans des grottes pour y mener une vie d’ermite inspirée des pères du Carmel. Deux ans plus tard, il s’installe dans le diocèse de Montauban. Il s’établit ensuite à Caylus, dans le Tarn-et-Garonne, et fonde deux petites communautés, avec des disciples attirés par sa renommée. Il s’agit d’une communauté d’hommes réunis autour de lui, et d’une communauté de femmes qu’il accompagne. Mais ces communautés sont calomniées et suspectées : le père Palau est contraint de quitter la France.

Il rentre à Barcelone en mai 1851. Comme ses confrères, il est contraint de vivre une vie de prêtre séculier. Toujours en lien avec ses filles spirituelles, il fonde l’École de la vertu en novembre 1851, où il enseigne les bases de la doctrine chrétienne, afin d’aider les gens à agir en conscience. L’École remporte un vif succès et il écrit dans le même temps des articles dans un journal local, qui traite des activités de l’École. Malheureusement, la situation en Espagne étant toujours très agitée, l’École est soupçonnée de véhiculer des idées subversives et, lorsque éclate une grève des ouvriers, en mars 1854, l’École est accusée d’avoir poussé au soulèvement populaire. Les autorités ordonnent sa fermeture et contraignent son directeur à s’exiler à Ibiza. S’ensuit une période de nuit de la foi, pendant laquelle il s’adonne à la prière, même si, régulièrement, il ne peut retenir son zèle apostolique sur l’île. En décembre 1859, il adresse une requête à la reine d’Espagne Isabelle II, par laquelle il lui demande de lever sa peine et lui apporte les preuves de son caractère infondé, ce qui est accepté par décret royal en juillet 1860.

Après une vision mystique, le père Palau comprend sa vocation. Il passera les douze dernières années de sa vie en missions apostoliques à Madrid, en Catalogne et aux Baléares. Il prend aussi la charge d’exorciste, ce qui lui vaut des déboires avec l’autorité ecclésiastique. Parallèlement, il entrecoupe ces périodes d’intense activité ecclésiale par des périodes de retraite et devient père spirituel de petits groupes érémitiques. Le concordat de 1851 n’autorisant plus les ordres réguliers purs, il fonde des ordres féminins et masculins qui mènent une vie combinée de prière et d’apostolat. Son œuvre fondatrice prend enfin corps en deux congrégations : les Frères tertiaires carmes de la charité, répartis en six communautés entre les Baléares et la Catalogne, et les Sœurs tertiaires de Notre-Dame du Mont-Carmel et de Sainte-Thérèse entre la Catalogne et l’Aragon. Les deux ordres sont reconnus officiellement par les supérieurs des Carmes déchaussés en 1867, et le père Palau en devient le directeur, ce qui représente l’aboutissement de l’œuvre de sa vie. Il crée un journal, El Ermitano, en 1868, dans lequel il traite de l’Église et de la liberté dans la société. Il travaille ensuite à la constitution et la publication des règles des tiers ordres des Carmes déchaussés. Il décède le 20 mars 1872, après avoir contracté le typhus au contact de malades, lesquels étaient assistés par l’une de ses plus célèbres filles spirituelles, Juana Gratias.

La branche masculine du tiers ordre des Carmes déchaussés est décimée pendant la guerre civile espagnole de 1936, mais la branche féminine perdure à travers deux communautés : les Carmélites missionnaires et les Carmélites missionnaires thérésiennes. Une association de fidèles laïcs vivant selon la spiritualité de don Palau est fondée en 1987 sous le nom de Carmel Missionnaire Séculier, reconnue comme association internationale de fidèles de droit pontifical en 1996.

Camille Mino di Ca, récemment baptisée, s’est convertie à cinquante ans. Passionnée par les récits de conversion et les vies de saints, elle rédige pour Hozana et d’autres supports. Elle pratique l’écriture sous différentes formes, y compris la biographie, le théâtre, la poésie et la chanson.


Aller plus loin :

Sur le site Internet Le Carmel en France, la biographie de François Palau y Quer.


En savoir plus :

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