Au Saint-Sépulcre, le Christ se révèle à Éric-Emmanuel Schmitt, qui écrit pour le raconter

Synthèse :

Éric-Emmanuel Schmitt est né le 28 mars 1960 à Sainte-Foy-lès-Lyon (Rhône, France). Son père est champion de boxe française et sa mère championne de course à pied, mais ce n’est pas vers le sport que se tourne le jeune garçon : les livres le passionnent et il écrit très vite des histoires.

À l’adolescence, Éric-Emmanuel s’intéresse à tout dans le domaine de la culture : langues, musique, dessin, théâtre. Lycéen, il est lauréat du concours général. Après des études à Lyon en classes préparatoires littéraires, il intègre l’École normale supérieure de la rue d’Ulm en philosophie, où il obtient l’agrégation en 1985. Sa thèse de doctorat intitulée Diderot et la métaphysique est publiée en 1997.

Il est ensuite enseignant pour quelques années (au lycée militaire de Saint-Cyr, à l’université de Besançon, àCherbourg, puis à l’université de Chambéry). Mais le succès de sa pièce Le Visiteur (1994) le fait quitter l’université pour se consacrer entièrement à l’écriture.

Ses talents d’auteur sont unanimement reconnus : le 9 juin 2012, il est élu à l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique (il y vit et a obtenu la nationalité belge) et, en 2016, il devient membre de l’académie Goncourt.

En 1989, Éric-Emmanuel Schmitt entreprend une randonnée dans le désert algérien. Mais il s’égare. Séparé du groupe, il doit passer la nuit seul. Inquiet, contemplant les étoiles, il est brusquement saisi par le sentiment de ne faire qu’un avec l’univers, d’être habité par une force qui le dépasse, une paix absolue et une toute-puissance inouïe. Cette extase est une expérience de tout son être.

Après cette expérience, il a la certitude du sens – la confiance de la foi –, qui lui permet de garder une lumière même lorsqu’il traite de sujets terribles. Mais le livre autobiographique qui raconte sa « nuit de feu » ne paraît que plusieurs décennies plus tard, en 2015. Il ne trouve pas aisé de raconter son expérience surnaturelle : « les mots des hommes ont été inventés pour décrire le monde visible, pas l’expérience du monde invisible qui est bien au-delà du langage. »

Il s’ouvre alors aux religions. En lisant différents écrits mystiques, il se rend compte que des hommes et des femmes font l’expérience de Dieu à toutes les époques, partout sur terre. Par sa lecture des Évangiles et leur étude, sa spiritualité se rapproche progressivement du christianisme, un christianisme intellectuel.

Lorenzo Faccini, qui travaille pour les éditions du Vatican, appelle Éric-Emanuel Schmitt en 2022 pour lui proposer de se rendre en Terre sainte – il ne s’y est encore jamais rendu – et d’en revenir avec le journal de son voyage. Bethléem, Nazareth, Césarée, Jérusalem… Ces lieux font voir à Éric-Emmanuel une dimension nouvelle des textes bibliques. La dynamique du pèlerinage lui montre aussi la force du rite et de la pratique. La surprise finale l’attend en l’église du Saint-Sépulcre, où il fait une rencontre inouïe, avec ce qu’il nomme « l’incompréhensible ». Le récit de sa seconde conversion est relaté dans Le Défi de Jérusalem, publié en 2023 avec une postface du pape François.

Aller plus loin :

Éric-Emmanuel Schmitt, Le Défi de Jérusalem, Albin Michel, 2015.

En savoir plus :

• La vidéo de la chaîne YouTube Les Lueurs, avec Éric-Emmanuel Schmitt : « Mon incroyable expérience mystique ».
• Éric-Emmanuel Schmitt, La Nuit de feu, Albin Michel, 2015.
• Le site Internet d’Éric-Emmanuel Schmitt.
• L’émission « En quête de sens », sur la chaîne YouTube Cathobel : « Le christianisme d’Éric-Emmanuel Schmitt ».
• Le podcast de Radio France : « La rencontre de Jérusalem, avec Éric-Emmanuel Schmitt ».