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TOUTES LES RAISONS DE CROIRE
Corps conservés des saints
n°335

Pedara (Sicile, Italie)

1847-1871

Giuseppina Faro, servante de Dieu et des pauvres

Joséphine naît dans une famille riche de Sicile en 1847. Elle montre très tôt des vertus exemplaires et fait l’admiration de ses parents. Ses relations sont également admiratives de son comportement exemplaire, de son charisme naturel et de son abnégation. Malgré l’opulence de sa famille et ses dispositions pour l’étude, Joséphine renonce à tout pour se consacrer aux pauvres et aux malades, travaillant dans des conditions difficiles en termes d’hygiène et de salubrité. Joséphine tombe gravement malade à vingt-quatre ans et, malgré la souffrance, ne se plaint jamais, cherchant au contraire à se rapprocher de son Seigneur par la souffrance. Elle meurt à vingt-quatre ans, le 24 mai 1871, et son corps est resté intact jusqu’à ce jour. Une cause en béatification est ouverte en 1988.

© Shutterstock, Roman Zaiets.
© Shutterstock, Roman Zaiets.

Les raisons d'y croire :

  • La famille Faro est riche, et influente en Sicile. Les membres de cette famille n’ont a priori aucune raison de s’intéresser aux pauvres. Pourtant, ils ont à cœur de prendre soin des ouvriers et des nécessiteux, ce qui n’est pas très courant pour une famille de leur classe sociale.
  • Dès l’enfance, Joséphine fait preuve de qualités et de vertus hors normes : bonté, joie, optimisme, charité. Joséphine n’a que treize ans lorsqu’elle décide de consacrer sa vie à Jésus, et ce malgré l’avis de ses parents, qui s’opposent dans un premier temps à ce que Joséphine s’habille en pauvresse. Joséphine persiste et s’adonne à la prière pour affermir son désir et le prouver à ses parents.
  • Joséphine présente de belles dispositions pour l’étude et un certain génie pour la musique en particulier, que son professeur lui reconnaît rapidement. Le succès, qui l’attend de façon certaine dans les études ou la musique, ne détourne pas Joséphine du Christ : elle choisit de lui consacrer sa vie.
  • Joséphine, élevée dans la haute société italienne, est habituée aux tenues précieuses, au mobilier élégant et aux intérieurs raffinés. Mais elle n’hésite pas à se rendre dans les maisons les plus pauvres et les plus souillées pour les nettoyer, et nourrir et soigner les malades comme elle peut.
  • Malgré la maladie qui l’accable de souffrances à la fin de sa vie (de fortes fièvres l’obligent à s’aliter), Joséphine ne se plaint jamais et reste calme, sereine et joyeuse. Elle désire même souffrir davantage afin de se rapprocher du Christ.
  • Lors de ses funérailles, les hautes instances régionales sont présentes dans le cortège : clergé, confréries, autorités administratives, ainsi que toutes les personnes qui ont bénéficié de son aide et lui sont reconnaissantes. Joséphine relie alors toutes les classes de la société autour d’elle, sans distinction aucune.
  • Dès ce jour, Joséphine accorde des grâces qui confirment sa réputation de sainteté. Ces grâces (de nombreuses guérisons et conversions) ont été consignées ; on peut en trouver les récits détaillés dans l’ouvrage de l’abbé Nicolas Couturier, La Servante de Dieu, Giuseppina Faro, de Pedara, chapitres XV et XVI.
  • Vingt-cinq ans plus tard, comme l’atteste le rapport du docteur Pappalardo, en 1896, le corps de Joséphine reste incorrompu malgré tout le temps passé sous terre, dans une salle attenante à l’église de Pedara, devenue sanctuaire. Ce rapport peut être consulté en ligne.
  • La dévotion à Joséphine Faro n’a jamais cessé en Sicile. Le 24 mai 1988, l’archevêque, Mgr Domenico Picchinenna, juge le moment opportun pour ouvrir un procès diocésain pour sa cause de canonisation.

Synthèse :

Giuseppina (Joséphine en français) naît le 16 janvier 1847 dans une des familles les plus riches et les plus influentes de la région de Catane, en Sicile, dans le petit village de Pedara. Malgré leur aisance et leur influence politique, les parents de Joséphine sont particulièrement attentifs aux besoins des pauvres et emprunts d’une profonde religiosité.

Joséphine naît en Italie dans un contexte politique agité : la révolution sicilienne voit le peuple se soulever pour l’indépendance de la Sicile, et le Risorgamento réalise l’unité italienne, proclamant le royaume d’Italie en 1861. Dans ce contexte, la famille Faro joue un rôle de premier plan. Les parents de Joséphine sont particulièrement sensibles aux besoins du peuple, notamment à ceux des ouvriers et des colons qui travaillent à temps partiel et dont les conditions de vie frisent la misère. La maison Faro est aussi la seule de Pedara à disposer d’un oratoire privé. C’est dans ce contexte que grandit Joséphine, la future servante de Dieu.

Elle fait montre dès l’enfance de bonté, d’une nature toujours souriante et optimiste et d’une inclination à la charité. Forte de ces qualités naturelles, elle est initiée à l’étude de la littérature et des arts. Ses parents tiennent à son éducation : dotée en outre d’une oreille délicate et d’une belle voix, elle montre un grand génie pour la musique.

À treize ans, elle commence à méditer sur la vie de Jésus, s’interroge sur la possibilité de vivre son enseignement, lui consacre sa virginité et entreprend une mission éducative auprès des jeunes filles. Dynamique et tissé de petits gestes quotidiens, son projet de fidélité à Dieu est vécu dans la simplicité et la richesse de sa vie intérieure. Elle prie Dieu ardemment pendant deux ans, avant d’obtenir enfin l’autorisation de sa mère d’abandonner les vêtements précieux de son milieu et de s’habiller comme une humble dévote. « Elle avaitjusqu’alors manifesté un attachement excessif à l’élégance de sa personne et s’était habillée avec un certain raffinement », commentent ses biographes. Elle commence une vie de laïque consacrée, ou « religieuse de maison » comme on les appelait à l’époque. Ses amis sont impressionnés par l’exemplarité de sa conduite et se sentent invités à la partager. Elle transforme peu à peu sa maison en lieu de rencontre pour les âmes pieuses qui l’accompagnent à l’église et à l’hospice. Joséphine se sent alors appelée à servir les pauvres et les malades.

À l’âge de dix-sept ans, en 1864, elle introduit dans l’église de son village la pratique de la récitation quotidienne du rosaire avec le chant des litanies laurentines, les neuvaines des fêtes mariales et les dévotions pieuses du mois de mai. La même année, elle réalise sa mission éducative, principalement axée sur l’intégration sociale des plus pauvres. Habillée en paysanne et accompagnée de femmes de sa famille, elle court chez les pauvres malades pour balayer leurs masures crasseuses et préparer leur nourriture, à ses frais et de ses propres mains, pour laver leurs draps pourris et ensanglantés. Lors des famines qui frappent le pays dans les années 1860 et lors du choléra de 1867, Joséphine se montre très active. Lors des repas dans sa famille, elle pose souvent une feuille de papier fort sur ses genoux et laisse secrètement tomber sa portion de viande ou d’autres aliments, qu’elle cache ensuite dans son tablier pour l’apporter aux nécessiteux. Les parents laissent souvent du pain et d’autres aliments sur la table, qu’elle ramasse pour en faire don. Elle apostrophe souvent les enfants pauvres, à qui elle enseigne les premiers rudiments de la foi et donne à manger.

Mais son désir de devenir religieuse grandit. Ce n’est qu’à l’âge de vingt et un ans, en 1869, qu’elle obtient l’accord de ses parents et entre comme moniale dans l’ancien monastère San Giuliano, à Catane. Ses supérieures constatent son habitude constante de la prière, sa capacité d’obéissance, son amour pour Jésus dans l’Eucharistie, ses méditations sur la personne du Christ.

Cependant, elle tombe très malade au début de l’année 1871 et ses parents la ramènent à Pedara. Elle vit la maladie et la souffrance en s’assimilant au Christ, et jamais un mot de plainte ne sort de ses lèvres. Au début du mois de mai, elle est alitée et ne peut se relever. Elle demande que, dans sa chambre, un petit autel soit érigé à la mère de Dieu. Joséphine termine sa vie terrestre à l’âge de vingt-quatre ans, le 24 mai 1871. Deux jours plus tard, son corps est suivi par un cortège inhabituel jusqu’à l’église de Pedara, où les funérailles sont célébrées.

Camille Mino di Ca, récemment baptisée, s’est convertie à cinquante ans. Passionnée par les récits de conversion et les vies de saints, elle rédige pour Hozana et d’autres supports. Elle pratique l’écriture sous différentes formes, y compris la biographie, le théâtre, la poésie et la chanson.


Aller plus loin :

Abbé Nicolas Couturier, La Servante de Dieu, Giuseppina Faro, de Pedara. Hachette BnF, réédition de 1902. Peut être consulté en ligne.


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