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Les saints
n°79

Espagne

1556

Saint Ignace de Loyola : à la plus grande gloire de Dieu

La vie de saint Ignace de Loyola apparaît comme une longue quête spirituelle au cours de laquelle la connaissance de soi et de Dieu passe par un discernement intérieur. Le fondateur des Jésuites va concilier foi et humanisme, liberté et humilité, par des exercices spirituels qui disposent la personne à chercher et à trouver la volonté divine dans sa vie. « À la plus grande gloire de Dieu » est sa devise et celle de son ordre, la Compagnie de Jésus, appelé aussi les Jésuites. Il a voulu sans cesse trouver Dieu en toutes choses, répandant le règne du Christ par la Compagnie jusqu’aux extrémités du monde.

Détail de Saint Ignace de Loyola par Rubens, vers 1600, Norton Simon Museum. © CC0/wikimedia
Détail de Saint Ignace de Loyola par Rubens, vers 1600, Norton Simon Museum. © CC0/wikimedia

Les raisons d'y croire :

  • L’autobiographie de saint Ignace, Le Récit du pèlerin, authentifiée par des historiens et des théologiens, met en lumière sa conversion profonde et son don de discernement.
     
  • Les Exercices spirituels du fondateur des Jésuites, que l’on peut vivre sous forme de retraite d’une à quatre semaines, ont aidé des milliers de personnes à trouver leur vocation, et leur mission, dans l’Église et le monde.
     
  • La Compagnie de Jésus a joué un rôle important dans la Contre-Réforme, étendant la foi catholique dans les pays lointains. Elle a donné de grands saints à l’Église. Le pape François est l’un de ses illustres fils.

Synthèse :

Né en 1491, à Azpeitia, au château de Loyola, dans le Pays basque espagnol, Inigo Lopez est le onzième enfant d’une famille de chevaliers. Il fait un séjour à la cour de Castille et s’adonne aux vanités du monde. Officier dans l’armée du roi de Navarre, il est blessé aux jambes lors du siège de Pampelune, en 1521, ce qui lui vaut une année de convalescence au château natal. Délaissant les romans de chevalerie, il lit deux ouvrages à sa disposition : La Vie de Jésus-Christ, du chartreux Ludolf le Saxon, et La Légende dorée, de Jacques de Voragine. Touché par la grâce, il se convertit. Désormais, il ne servira plus les princes de la terre, mais défendra l’Église pour la gloire de Dieu. En même temps, dans un autre château – celui de Wartbourg, en Allemagne – Luther prendra un chemin différent.

En 1522, on voit un jeune homme boiteux se rendre en habit de mendiant dans le monastère que les bénédictins ont bâti sur le Montserrat, en Catalogne. Joyeux, il s’approche de ce lieu de pèlerinage à la Vierge noire, gravit le mont, se confesse à un moine, s’agenouille devant l’image de la Vierge et passe toute la nuit en prière et en larmes. Il a vingt-neuf ans. Son ardeur est telle qu’il s’enferme onze mois dans une grotte, à Manrèse, où il vit de grandes épreuves spirituelles. Il reçoit le don de discernement, qui lui inspirera la rédaction des Exercices spirituels, sans cesse remaniés jusqu’à la fin de 1540. Mais Ignace reste chevalier dans l’âme. En mars 1523, il part à pied pour Jérusalem, dans l’intention surtout de convertir les infidèles.

Il écrit dans son autobiographie :

« Quand je pensais à ce qui est du monde, je m’y délectais ; mais quand ensuite, fatigué, je le laissais, je me trouvais sec et mécontent. Mais quand je pensais aller nu-pieds à Jérusalem, à ne manger que des herbes, à faire toutes les autres austérités que je voyais avoir été faites par les saints, non seulement j’étais consolé quand je me trouvais dans de telles pensées, mais encore, après les avoir laissées, je restais content et allègre. Mais je ne faisais pas attention à cela et ne m’arrêtais pas à peser cette différence jusqu’à ce que, une fois, mes yeux s’ouvrirent un peu : je commençais à m’étonner de cette diversité et à faire réflexion sur elle ; saisissant par expérience qu’après certaines pensées je restais triste et, après d’autres, allègre, j’en vins peu à peu à connaître la diversité des esprits qui m’agitaient, l’un du démon, l’autre de Dieu. »

On reconnaît l’attention aux mouvements intérieurs, à la dynamique du désir, au jeu des passions, comme la joie et la tristesse, qui seront au centre des Exercices spirituels et du discernement des esprits, si chers à la spiritualité ignatienne.

De 1526 à 1528, Ignace entreprend des études de latin dans les universités d’Alcala et de Salamanque. On le prend pour un illuminé, et l’Inquisition l’emprisonne. Il reprend ses études à l’université de Paris, de 1528 à 1535, où il obtient le grade de maître ès arts. C’est à Paris qu’il recrute quelques étudiants qui partagent son idéal : François-Xavier, Pierre Favre, Jacques Lainez, Alfonso Salmeron… En 1534, ils font profession à Montmartre, dans une chapelle dédiée au martyre de saint Denis. Aux trois vœux réguliers, ils ajoutent le vœu d’évangéliser les infidèles en Palestine et, si ce projet se réalise, de se mettre à la disposition du pape. Les bases de la congrégation des clercs de la Compagnie de Jésus, ou Jésuites, sont jetées. Le futur général de l’ordre est ordonné à Venise en 1537. Il écrit à ses premiers frères : « Allez et enflammez le monde. » Le pape Paul III approuve la Compagnie de Jésus en 1540. Ses membres sont liés par un vœu spécial d’obéissance au pape, ce qui les rend disponibles pour toutes sortes de missions dans le monde.

Ignace sera surtout connu par ses Exercices spirituels, un livre à vivre plus qu’à lire. Les exercices spirituels sont une discipline pour l’âme comme peuvent l’être les exercices physiques pour le corps. Saint Paul représentait le chrétien comme un athlète qui court dans le stade. Ignace écrit au début des Exercices : « Par ces mots d’exercices spirituels, on entend toute manière d’examiner sa conscience, de méditer, de contempler, de prier vocalement ou mentalement. »

La proposition des Exercices s’inscrit dans une pédagogie de quatre semaines, au cours desquelles on reçoit ce qui est donné par un directeur spirituel. Le but est de trouver la volonté divine dans la disposition de sa vie par l’attention de l’esprit et du cœur. La première semaine est axée sur la purification de soi. La deuxième semaine est une « sortie de soi » par le pardon de Dieu et la méditation des mystères du Christ, au cours de laquelle on imagine les scènes de sa vie. La troisième semaine est concentrée sur la contemplation de la passion du Christ. La quatrième est dominée par l’acte de prier pour parvenir à l’amour.

La spiritualité ignatienne conduit à une relation personnelle avec le Christ. C’est un chemin d’humanisation qui s’étendra jusqu’aux limites du monde connu : Indes, Amérique latine, Canada. Ignace ne verra pas les fruits de cet apostolat. Il meurt à Rome le 31 juillet 1556, à l’âge de 65 ans, laissant plus de mille disciples et des centaines de collèges et de fondations. Il est canonisé en 1622.

Jacques Gauthier, auteur et théologien, a écrit plus de 80 livres, dont une cinquantaine dans le domaine de la spiritualité. Cet article sur saint Ignace de Loyola est en partie tiré de son blogue.


Au-delà des raisons d'y croire :

Ignace de Loyola est une grande figure de l’Église catholique, qui a mené le bon combat de la foi par l’annonce de l’Évangile et le discernement des esprits. Il a fondé la Compagnie de Jésus, qui s’est distinguée par l’enseignement dans les écoles, les séminaires et les universités. Il a créé des exercices spirituels qui disposent les fidèles à servir Dieu selon la vocation qui est propre à chacun.


Aller plus loin :

Ignace de Loyola, Le Récit du pèlerin, présenté par André Thiry, Salvator, Paris, 2001.


En savoir plus :

  • Ignace de Loyola, Écrits, Desclée de Brouwer, 2011, 1 110 pages.
  • Article détaillé sur la vie et la spiritualité d’Ignace de Loyola, dans Wikipédia.
  • François Sureau, Inigo, Gallimard, octobre 2010.
  • Jacques Gauthier, Les saints, ces fous admirables, (nouvelle édition), Éditions Novalis (Canada) / Éditions des Béatitudes (France), 2018, p. 186-189.
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