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TOUTES LES RAISONS DE CROIRE
Conversions de bouddhistes
n°375

France

Juin 1999

Louis Garcia, passé de Bouddha au Christ

Louis est né dans une famille de tradition catholique. En grandissant, il explore différentes sectes, avant de s’engager pleinement dans la voie du taoïsme, puis du bouddhisme. Il développe ses connaissances et ses pratiques bouddhistes jusqu’à les enseigner en vrai professionnel pendant une douzaine d’années. Pendant une expérience de mort imminente, il est accueilli aux portes du paradis, puis il ressent un amour infini le ramener à la vie, point de départ de sa conversion au Christ. Il publie désormais des ouvrages sur la foi chrétienne et la théologie.

© Shutterstock, Mongkolchon Akesin.
© Shutterstock, Mongkolchon Akesin.

Les raisons d'y croire :

  • Louis s’est éloigné de la foi catholique mais, profondément, il reste en recherche spirituelle. Il rencontre Bouddha et explore plusieurs traditions orientales, avant de faire une expérience qui va bouleverser sa vie et l’engager à suivre Jésus.
  • En juin 1999, au milieu de ce qui s’apparente à une EMI – son cœur s’étant arrêté –, il voit une grande église et entend le nom « saint Pierre ». Ce nom n’évoque rien pour lui, qui n’a que très peu été catéchisé. Il comprend cependant qu’il est au seuil de la mort mais que ce n’est pas son heure. Il se sent alors inondé d’amour dans chaque cellule de son corps et est ramené à la vie après une longue lutte.
  • Dès lors, toute pratique bouddhiste ou taoïste lui semble insignifiante comparativement à la force de l’amour qu’il a expérimentée. Brusquement, il ne peut plus exécuter les pratiques « d’éveil » qui constituaient auparavant son quotidien. Louis a perdu tous ses repères, ses amis, sa compagne, mais il sait que le Christ est à ses côtés.
  • Choqué par cet événement, Louis met des années pour comprendre vraiment ce qui lui est arrivé. Il est perdu et, ne sachant plus vraiment que faire, il est sauvé par la rencontre providentielle avec un théologien, qui l’amène à changer de métier pour éditer des livres chrétiens. Il s’engage alors à fond dans l’étude de la mystique chrétienne.
  • Louis prend conscience au fil du temps des écueils du bouddhisme, notamment de certaines pratiques ésotériques dangereuses (le Kalachakra notamment). Il se rend aussi compte que la compassion, qui est un thème sur lequel les bouddhistes méditent souvent, reste la plupart du temps une vue de l’esprit. Dans le christianisme, la charité se pratique par des actions concrètes, Jésus aidant à la vivre au quotidien.
  • Louis a écrit, édité et publié deux livres qui relatent son cheminement et son expérience : Aux portes du Paradis (2013) et Essai sur l’immanence de l’amour de Dieu (2018).

Synthèse :

Louis naît dans une famille catholique peu pratiquante, au sein de laquelle il reçoit les rudiments de la foi chrétienne et fait sa première communion, vers l’âge de onze ans, « pour faire comme tout le monde ». Mais, rapidement, il se désintéresse de Jésus. Cependant, en recherche spirituelle, il commence à s’intéresser aux sectes : Templiers, Rose-Croix, scientologie, mais il reste sur sa faim.

Il rencontre un professeur d’arts martiaux, Gérard Edde, un précurseur en France dans le domaine de la médecine chinoise, de l’ayurveda et de différents arts martiaux. Louis s’attache en particulier au tai-chi et, peu à peu, pratique le qi gong, la médecine chinoise, l’acupuncture et tout ce qui gravite autour du taoïsme chinois. Il avoue : « Ce qui me plaisait, c’est que c’est une voie spirituelle sans religion, même si – on le sait peu en Occident – il existe une religion taoïste. »

Louis découvre ensuite le bouddhisme tibétain. À la différence des sectes auxquelles il s’était intéressé durant son adolescence, il est rassuré par le fait qu’il s’agisse d’une tradition ancienne. « Mais c’est un peu un piège… », dit-il. Au début de la trentaine, Louis commence à enseigner le tai-chi, le qi gong, la méditation. Il part en Chine se perfectionner en acupuncture et se rend parallèlement dans nombre de retraites de méditation tibétaine. Tout cela constitue son cœur de métier.

Cependant, une nuit, il est réveillé par une très forte douleur dans la poitrine. Il fait une crise cardiaque, particulièrement douloureuse. Puisque, dans les pratiques tibétaines, on s’entraîne à mourir et l’on se projette dans le paradis de Chenrezi, Louis n’est pas vraiment effrayé et se dit prêt à mourir. Il n’a pourtant que trente-six ans. Il vit alors une expérience extraordinaire, assimilable aux expériences de mort imminente. Il décrit : « J’étais simplement entouré par des gens, hommes et femmes, qui étaient en demi-cercle autour de moi. C’était tous des inconnus mais, curieusement, c’est comme si je les connaissais. On se reconnaissait et on avait l’impression de se connaître depuis toujours. J’étais si heureux de les retrouver que je les ai pris dans mes bras et les ai serrés très fort un à un ; il y avait beaucoup d’amour. Ensuite, je me suis demandé où j’étais et j’ai regardé autour de moi. Un peu plus loin, à l’horizon, j’ai vu une immense église. Dans ma tête, j’ai entendu "saint Pierre", que je ne connaissais ni d’Ève ni d’Adam. Des gens se tenaient en file indienne devant l’église pour y entrer. Mais ce n’était pas le moment pour moi. J’ai donc fait demi-tour et j’ai descendu une montagne, jusqu’à ce que je reprenne conscience de mon corps. J’étais vraiment mort car je ne respirais pas et je combattais pour tenter de reprendre mon souffle. J’étais en train d’agoniser et c’est là que j’ai vécu quelque chose d’assez indescriptible. J’ai senti un amour qui n’était ni un sentiment ni une émotion. Il composait chaque cellule, chaque atome de mon corps et je les voyais clairement. Cela a duré tout le temps de mon combat intérieur pour tenter de reprendre mon souffle, il est difficile de donner une échelle de temps. Dès que j’ai réussi à respirer, tout a disparu. J’ai eu l’impression que cet amour extraordinaire de puissance m’a ressuscité, même si je ne peux en dire beaucoup plus. »

À partir de là, sa vie bascule. Sa compagne le quitte et emmène son fils. Louis se retrouve seul et avoue avoir beaucoup souffert de la solitude. Il ne sait plus que faire de sa vie. En effet, toutes les pratiques corporelles et spirituelles lui sont devenues, du jour au lendemain, inenvisageables. Le tai-chi, la pratique bouddhiste, les méditations, lui deviennent totalement insignifiantes. Il comprend alors que, par rapport à ce qu’il a vécu, il n’y a aucune méthode pouvant mener à « l’éveil ». Louis est perdu, pleure souvent et réfléchit à une nouvelle orientation. Il se forme dans le multimédia.

Après quelques années, Louis commence à s’intéresser de près au christianisme. Il relit les Évangiles et commence à faire des retraites dans des monastères cisterciens. Il rencontre ensuite la communauté des Béatitudes et découvre de nouvelles facettes de la prière chrétienne. En 2003, Louis fait un pèlerinage à Medjugorje avec la communauté des Béatitudes. C’est après cela qu’il commence à aller à la messe et à se confesser régulièrement. Louis a eu une conversion radicale puisque, du jour au lendemain, il est devenu incapable de pratiquer le bouddhisme. Son expérience a été d’une « violence inouïe. Sans doute me fallait-il cela pour revenir à la raison, car d’autres ont des conversions nettement plus douces », admet-il.

Louis reconnaît que ce qui lui a plu dans le bouddhisme, au départ, c’est le thème de la compassion. Mais, peu à peu, il a compris que c’était un peu biaisé. Le risque est que la compassion devienne une simple vue de l’esprit. « Dans le bouddhisme, on prend sur soi la souffrance du monde, on médite, mais que fait-on concrètement ? Dans le christianisme, la charité se pratique au quotidien, autour de soi, dans sa famille, par des actions concrètes, et non pas en théorie. »

En 2005, il rencontre Arnaud Dumouch, un théologien connu qui cherche à faire éditer son premier livre, L’Heure de la mort. Comme il ne trouve pas d’éditeur, Louis lui propose de créer une maison d’édition et de le publier. Sa maison d’édition s’appelle désormais « Docteur angélique ». Peu à peu, il oublie son ancien métier pour se consacrer à l’édition. Il approfondit la théologie grâce aux livres qu’il publie, ainsi que d’autres. Il prend des cours, notamment sur la mystique du Carmel (en particulier Thérèse d’Avila et saint Jean de la Croix).

Profitant de sa maison d’édition, Louis écrit ensuite un livre pour raconter son expérience. Il s’intitule Aux portes du paradis. C’est un témoignage autobiographique qui se concentre sur ses expériences mystiques et surnaturelles. Cinq ans plus tard, il publie un autre livre, Essai sur l’immanence de l’amour de Dieu, qui complète le premier. Il s’agit d’une réflexion personnelle, sous forme de synthèse théologique et métaphysique.

Camille Mino di Ca, récemment baptisée, s’est convertie à cinquante ans. Passionnée par les récits de conversion et les vies de saints, elle rédige pour Hozana et d’autres supports. Elle pratique l’écriture sous différentes formes, y compris la biographie, le théâtre, la poésie et la chanson.


Aller plus loin :

L’article du site Ressources chrétiennes : « Comparaison entre le bouddhisme et la foi chrétienne ».


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