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Histoires providentielles
n°269

Pluneret (Bretagne)

1623-1625

L’étrange aventure d’Yves Nicolazic

Né en 1591 à Pluneret, Yves Nicolazic est un paysan breton, aisé sans être riche. À partir d’août 1623, sainte Anne lui apparaît à plusieurs reprises. Elle demande que soit reconstruite une chapelle qui lui était jadis dédiée. Durant les deux années suivantes, de nombreux signes, apparitions et miracles seront donnés. Dans la nuit du 7 au 8 mars 1625, un cierge mène Yves Nicolazic et ses voisins à l’endroit exact où doit être construite la chapelle, dans le champ du Bocenno. En creusant, on y trouve une très ancienne statue de femme. Ces événements sont à l’origine de la fondation du sanctuaire le plus célèbre consacré à sainte Anne, mère de Marie et aïeule de Jésus : Sainte-Anne d’Auray.

Découverte de la statue de sainte Anne par Yvon Nicolazic, vitrail de la chapelle des Carmes de Rennes. / © CC BY-SA 4.0, GO69.
Découverte de la statue de sainte Anne par Yvon Nicolazic, vitrail de la chapelle des Carmes de Rennes. / © CC BY-SA 4.0, GO69.

Les raisons d'y croire :

  • Respecté de ses voisins et des notables des environs, Yves Nicolazic est réputé pour son immense piété, sa dévotion mariale et sa probité, ce qui fera dire au prieur du couvent des Carmes d’Auray : « Yves était si loyal qu’il eût mieux aimé souffrir la perte de tout son bien que faire du tort à qui que ce fût. » Fait exceptionnel pour l’époque, il est autorisé à communier tous les dimanches et fêtes. Nul ne peut penser que cet homme « d’une probité allant jusqu’au scrupule » soit un tartuffe montant une scandaleuse escroquerie pour se rendre intéressant.

  • En fait, si ce qui lui arrive attire l’attention sur lui, Nicolazic n’en retire aucun avantage, au contraire. Livré aux interrogatoires ecclésiastiques, aux sollicitations indiscrètes des curieux et des pèlerins, il n’a plus un instant de tranquillité. Il n’en tire nul bénéfice matériel. Il n’a donc aucun avantage à retirer de son histoire ni aucun intérêt à en soutenir la véracité jusque sur son lit de mort.
  • Tous les témoins et tous ceux qui le connaissent, y compris les enquêteurs religieux, sont formels : Nicolazic n’est pas un « mélancolique » (étymologiquement, quelqu’un sujet aux idées noires, donc déséquilibré sur le plan psychologique) mais un homme de tempérament agréable, sérieux, les pieds sur terre, et pas non plus un exalté, puisqu’il s’interroge sur la nature des phénomènes et se montre prudent, voire méfiant.

  • Sur son lit de mort, le 13 mai 1645, Nicolazic se voit demander une dernière fois par les prêtres présents, dont son propre fils, Sylvestre, s’il maintient avoir dit la vérité, s’il a bien trouvé la statue de sainte Anne dans les circonstances qu’il a décrites et s’il pense aller au Ciel voir celle dont il assure qu’elle lui est apparue. Un mensonge, alors qu’il est mourant, constituerait un péché inexpiable qui l’enverrait en enfer. Il est inimaginable qu’il ait osé s’en rendre coupable et simuler jusqu’au bout.
  • Plusieurs personnes, dont son beau-frère, sont témoins des apparitions de cierges allumés ; les phénomènes ne sont donc pas le fruit de l’imagination d’Yves. Quant à leur déroulement, il est d’une grande originalité, de sorte qu’il ne peut être le décalque d’un récit entendu ailleurs.
  • Même si le culte de sainte Anne, ou la survivance du culte de la déesse Anna, christianisée, est ancien et populaire en Bretagne, Nicolazic n’en est pas dévot, et c’est la Vierge Marie qu’il prie, récitant chaque jour le rosaire. S’il inventait, de bonne foi, des apparitions, il penserait plus volontiers à Notre Dame qu’à sa mère.
  • Jusqu’à son dernier souffle, alors qu’il a subi reproches, avertissements et menace en tous genres, jusqu’à celle de l’excommunication – horrible pour cet homme qui communie chaque semaine et voue un tel attachement à l’Eucharistie –, jamais il ne retranche un mot de ses récits, pour demeurer fidèle à la mission dont sainte Anne, sa « bonne maîtresse », l’a chargé.

  • Alors que Nicolazic est en proie aux soupçons et aux reproches, les signes vont se multiplier afin d’accréditer son récit. L’un des plus troublants est, en 1625, pendant l’incendie de sa grange bâtie avec les pierres de l’ancienne chapelle, la protection accordée à ce qu’elle contenait : les réserves de foin et de grain sont retrouvées intactes alors que tout a brûlé autour, ce que tout le village atteste.
  • Les phénomènes se multiplient au Bocenno, à la vue de tout le voisinage : cierges, colonne de feu, pluie d’étoiles filantes...
  • Sainte Anne a promis qu’elle pourvoirait à fournir l’argent nécessaire au sanctuaire qu’elle demande, et que le succès de l’entreprise et du pèlerinage sera la meilleure démonstration de la vérité des dires de Nicolazic. Il en sera ainsi !
  • Cette affaire gêne plutôt l’évêché de Vannes, tant en raison de la crainte d’une résurgence d’un culte païen que du mécontentement du clergé local, qui s’est opposé au projet. Lorsque l’évêque reconnaît le caractère surnaturel des faits, en 1625, et autorise une première célébration lors de la Sainte-Anne, le 26 juillet, il faut donc qu’il soit vraiment sûr de faire le bon choix pour donner son approbation au culte et à la construction du sanctuaire.
  • Nous sommes bien renseignés sur le déroulement des événements grâce aux témoignages recueillis durant l’enquête canonique, menée avec grand sérieux, et notamment celui de Nicolazic, dit « déclaration qu’il fit devant Messire Jacques Bullion », le 12 mai 1625.

Synthèse :

Une nuit d’août 1623, au lieu-dit Keranna (le « domaine d’Anne »), en Pluneret, près d’Auray, Yves Nicolazic, paysan relativement aisé, est tiré de son sommeil par une intense clarté, « celle d’un très gros cierge tenu à la main ». Il ne comprend pas d’où vient cette lumière et ne voit pas la personne qui la porte. Très pieux, effrayé par l’éventualité d’une diablerie, Yves se met à prier sans que la lueur disparaisse, preuve qu’elle n’est pas d’origine diabolique. Le phénomène dure « le temps de réciter deux Pater et deux Ave », puis le cierge disparaît.

Nicolazic le revoit six semaines plus tard, alors qu’il travaille, au crépuscule, dans son champ du Bocenno. Une ancienne tradition orale du pays raconte qu’il existait autrefois, sur la pièce de terre du Bocenno, un sanctuaire dédié à Anne, sans que l’on sache s’il s’agit de la mère de Marie ou de la déesse celtique Anna, mère des dieux et des hommes, qui règne sur le monde souterrain. D’ailleurs, les pierres de l’édifice effondré, enfouies sous une mince couche de terre, affleurent par endroit et gênent la mise en culture. La famille d’Yves en a récupéré assez pour bâtir une grange. Le nom du lieu-dit où vit Nicolazic, Keranna, le rappelle.

Le phénomène se reproduit chaque soir pendant dix-huit mois, et Yves s’habitue à la mystérieuse lumière qui l’éclaire tandis qu’il rentre chez lui à la nuit close. Son beau-frère est aussi témoin du phénomène. En juillet 1624, alors qu’ils font boire leurs bœufs à la fontaine voisine, le cierge apparaît, mais tenu par une main mystérieuse, celle d’une femme. Effrayés, les deux hommes s’enfuient. Puis, songeant qu’il pourrait s’agir de la défunte mère d’Yves venue réclamer des prières, ils reviennent : la dame n’est plus là.

Le 24 juillet, rentrant d’Auray, Nicolazic s’entend appeler par une voix féminine ; c’est l’apparition de l’autre jour, mais ce n’est pas sa mère. Troublé, de retour chez lui, il se retire dans la grange, construite avec les pierres récupérées dans le champ du Bocenno, venant d’une vieille construction enfouie sous terre. Il s’agenouille pour dire son chapelet. Soudain, la dame est là et lui dit en vannetais, la seule langue qu’il comprend : « Ne craignez rien, Yves. Je suis Anne, la mère de Marie. Allez dire à votre recteur que, dans la pièce de terre appelée le Bocenno existait avant tout village une chapelle qui m’était dédiée, la première bâtie en mon honneur par les Bretons. Voilà neuf cent vingt-cinq ans et six mois qu’elle est en ruines. [Cette date renvoie à un raid franc sur la région afin d’écraser les volontés d’indépendance de la Bretagne.]Je désire qu’elle soit rebâtie au plus tôt et que vous en preniez soin : Dieu veut que j’y sois honorée. »

Nicolazik, qui connaît le rude caractère du recteur, dom Sylvestre Rodué, se garde de lui raconter l’affaire, convaincu d’être mal reçu. Sainte Anne réapparaît : « Ne craignez point et ne vous mettez pas tant en peine. Dites en confession ce que vous avez vu et entendu et ne tardez plus à m’obéir. Conférez-en aussi avec quelques hommes de bien pour savoir comment vous y prendre» Dire d’aller révéler les faits en confession, c’est la certitude que l’origine des apparitions n’est pas démoniaque – le diable ne supportant pas que l’on découvre ses ruses sous la protection du sacrement. Quoiqu’il le sache, le prêtre n’en oppose pas moins une fin de non-recevoir à Nicolazic. Sainte Anne revient une troisième fois : « Ne vous souciez pas de ce que diront les hommes. Faites ce que je vous ai dit et, pour le reste, reposez-vous-en sur moi. »

Pendant sept semaines, Yves ne bouge pas. Sainte Anne revient encore : « Consolez-vous, car l’heure viendra où tout ce que je vous ai dit s’accomplira. » Cette fois, Yves ose rétorquer : « Vous savez bien, ma bonne maîtresse, les difficultés que fait notre recteur et ses reproches quand je lui ai parlé de votre part. Je n’ai pas de quoi vous bâtir une chapelle ; pourtant j’aurais été content de vous donner pour cela tout mon bien. — Ne vous inquiétez pas, je vous donnerai de quoi débuter les travaux et rien n’y manquera jamais pour l’achever […]. Ne tardez pas à commencer. Vos impuissances n’empêcheront pas mes desseins […]. Les prodiges en mon pouvoir feront confesser aux plus mécréants que vous êtes mon instrument […]. Ne vous mettez pas en peine de m’alléguer votre pauvreté, je la connais assez, mais tous les trésors du Ciel sont dans mes mains. »

Nicolazic ne bronche pas, bien que les phénomènes se multiplient au Bocenno, à la vue du voisinage : cierges, colonne de feu, pluie d’étoiles filantes... Le 3 mars 1625, il se retrouve miraculeusement transporté au Bocenno, où il entend chanter les anges qui escortent sainte Anne. Elle lui demande de mettre dans le secret le recteur et ses amis, qui devront être témoins de la révélation de l’emplacement exact où la chapelle sera reconstruite, là où se trouve son « ancienne image ».

Consulté, le recteur hurle qu’il y a déjà trop de chapelles dans le pays ; les capucins d’Auray expriment aussi leurs réticences. Nicolazic demande un signe. Ce sera, dans sa chambre, la découverte de la somme exacte dont il avait un besoin urgent.

La nuit du 7 au 8 mars, sainte Anne lui demande de réveiller ses voisins et d’aller avec eux au Bocenno, en emportant une bêche. Le cierge les guide, puis s’élève et se baisse à trois reprises au-dessus d’un endroit où, ayant creusé, l’on découvre une statue de femme, haute de trois pieds, en bois d’olivier, ancienne, « fort mutilée et gâtée », conservant des traces de polychromie de blanc et bleu. Même si le clergé se montre méfiant – l’image est-elle de la sainte ou de la déesse ? –, les foules se pressent sur le lieu de la découverte ; le dimanche suivant, la grange de Nicolazic flambe, restituant les pierres dérobées à leur légitime propriétaire.

L’évêque de Vannes, Mgr de Rosmadec, se saisit du dossier et commence à instruire sérieusement cette histoire d’apparitions. Les conclusions de l’enquête, longue et approfondie, reconnaissent le caractère surnaturel des faits. À la fin de l’année, l’évêque de Quimper donne, lui aussi, son approbation, et le chantier commence. Dans l’intervalle, deux enfants sont nés chez les Nicolazic, mariés depuis quinze ans et jusque-là frappés de stérilité. Le sanctuaire s’élève et les foules s’y pressent.

Nicolazic y meurt le 12 mai 1645, en murmurant : « À la volonté de Dieu. » Jusqu’au bout, les prêtres présents tentent de lui arracher l’aveu d’une tromperie. En vain. Soudain, alors qu’il souffre beaucoup, il lève les yeux et s’exclame, transfiguré : « Je vois la Sainte Vierge et sainte Anne, ma bonne maîtresse ! », puis il rend l’âme, comme il le souhaitait, « heureux de mourir au pied de sainte Anne ».

Spécialiste de l’histoire de l’Église, postulateur d’une cause de béatification, journaliste pour de nombreux médias catholiques, Anne Bernet est l’auteur de plus d’une quarantaine d’ouvrages pour la plupart consacrés à la sainteté.


Au-delà des raisons d'y croire :

Même s’il a fallu attendre l’an 2000 pour qu’à la demande de Jean-Paul II, venu à Auray en 1996, l’on ouvre la cause de béatification de Nicolazic, sa réputation de sainteté était établie dès sa mort, puisque le prieur des Carmes d’Auray, le père Hugues, n’hésite pas à dire alors qu’il le croit « un bienheureux au Ciel ». Le retard mis à ouvrir la cause tient aux usages de l’époque, non à des réticences à son égard. De même, il est improbable que la lenteur de la procédure romaine, banale, soit due à des documents secrets qui discréditeraient le voyant. En pareil cas, Rome annonce la fermeture du dossier, même si elle n’est pas tenue d’expliquer pourquoi. L’on peut donc écarter l’hypothèse selon laquelle la mention « prêtre indigne », dont l’abbé Sylvestre Nicolazic fait, tardivement, suivre sa signature, soit liée à la découverte du « mensonge » paternel. Il s’agit simplement du scrupule d’un prêtre pieux qui mesure l’abîme le séparant de la sainteté qui devrait accompagner le sacerdoce ; cette mention se retrouve sur maints autres documents du temps, parfois signés par des saints canonisés.


Aller plus loin :

Patrick Huchet, La grande histoire de Sainte-Anne d’Auray, Ouest-France, 1996, réédition Téqui, 2005.


En savoir plus :

  • J. Buléon et E. Le Garrec, Yves Nicolazic, le voyant de Sainte-Anne, Imprimerie Lescuyer, 1952.
  • Sanctuaire de Sainte-Anne d’Auray, Yves Nicolazic, le paysan, le voyant, le bâtisseur, Éditions Charles Paillart, 1930.
  • Père Charland, La Bonne Sainte ou l’histoire de la dévotion à sainte Anne, Montréal, 1904.
  • Sur le site Internet du sanctuaire de Sainte-Anne d’Auray : la chronologie et le récit des apparitions, ainsi que des méditations à partir des messages de sainte Anne à Yves Nicolazic.
  • La vidéo d’Arnaud Dumouch : « Le vénérable Yves Nicolazic et sainte Anne d’Auray († 1645) ».
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