Marie de Jésus du Bourg s’élève dans la prière

Née le 27 juin 1788 près de Toulouse (France), Marie de Jésus du Bourg, née Joséphine, a six ans lorsque son père, Matthias, conseiller au parlement, est guillotiné. Son oncle, l’abbé du Bourg, la prend alors sous sa protection et lui offre une vraie éducation. En 1802, ce prêtre est nommé évêque de Limoges et Joséphine, orpheline, le rejoint. Le 30 juin 1817, elle entre chez les sœurs de Saint-Alexis, à Limoges, où elle mène une vie mystique dense : locutions intérieures, extases, visions, don de prophétie… Marie devient supérieure générale de la congrégation qu’elle fonde au lieu-dit La Souterraine en 1834. En 1904, les Sœurs du Sauveur et de la Sainte Vierge sont déjà implantées en France, en Belgique, en Italie, en Espagne, en Angleterre et en Suisse puis, ultérieurement, au Maroc et en Colombie.

Les raisons d'y croire :

• La vie de Marie de Jésus du Bourg, sa pensée, sa spiritualité et ses états mystiques sont bien documentés. Les archives du diocèse de Limoges et des communautés religieuses auxquelles elle a appartenu conservent des correspondances, des procès-verbaux et des témoignages de ses contemporains. De plus, des publications de l’époque (brochures, bulletins religieux) relatent des événements marquants de sa vie, notamment ses lévitations et ses prophéties, laissant voir l’impact bénéfique de ses grâces mystiques.

• Marie de Jésus a un souci véritable du bien de l’autre. Le Christ et la Vierge Marie lui inspirent la fondation d’une congrégation religieuse pour répondre aux besoins des plus démunis en milieu rural. Cette congrégation, à la foisenseignante et hospitalière, est à l’origine de la création de nombreuses écoles et lieux de soins médicaux à la campagne. La fondatrice choisit pour devise la parole de l’apôtre Paul : « La charité́ de Jésus-Christ nous presse. » Elle ajoute : « [Elle] nous envoie vers nos frères pour le manifester et le communiquer. »

• De nombreuses lévitations de sœur Marie de Jésus, qui passe chaque jour des heures en prière, ont lieu en public. Ce phénomène demeure sans explication rationnelle. La première se déroule le lundi de Pentecôte 1811 devant des religieuses effrayées : « [Elle] s’élevait alors en l’air à la hauteur de sa chaise puis retombait brusquement sur son prie-Dieu. » Lors de ces phénomènes, la religieuse est plongée dans une extase profonde. Étrangement, elle n’est jamais blessée lors des retombées brusques qui mettent fin aux lévitations.

• Les détails de la lévitation du 7 avril 1857 ont également été consignés : brusquement soulevée de terre, la religieuse reste dans sa prière accrochée de toutes ses forces au prie-Dieu qui, lui aussi, est soulevé ; en retombant, la chute est si brutale que la base du prie-Dieu se brise.

• Marie de Jésus a fréquenté plusieurs couvents : d’abord celui des sœurs de Saint-Alexis, à Limoges, puis du Verbe Incarné à Azérables (Creuse), un autre dans le Cher, puis à La Souterraine… Ainsi, les phénomènes mystiques ont pu être constatés par un nombre considérable de personnes de toutes conditions.

• À aucun moment ses grâces mystiques n’ont perturbé la marche de la congrégation, dans laquelle l’ordre et l’humilité ont été préservés intacts.

• La religieuse a occupé au sein de sa congrégation les fonctions les plus éminentes, à commencer par celle de supérieure générale, dont la mission ne saurait être remplie par une personne souffrant de troubles mentaux. Le succès que la congrégation connaît sous sa direction montre que mère Marie de Jésus remplit admirablement sa mission : efficacité, sens des réalités matérielles, facilité en matière de gestion, discernement des vocations, charité inébranlable… Elle est une figure exemplaire d’abbesse contemplative et apostolique.

• Une peinture à l’huile a été réalisée une vingtaine d’années environ après la mort de la religieuse : elle représente une apparition de la Vierge d’Orcival à la fondatrice. Sœur Marie de Jésus s’est en effet rendue à deux reprises à Orcival, en 1829 et en 1831. Ce tableau est conservé dans l’église paroissiale Notre-Dame d’Orcival.

• Les prophéties de mère Marie de Jésus sont d’une justesse inexplicable et dépassent de très loin les capacités naturelles de la religieuse, dont les connaissances en matière politique ou économique sont extrêmement minces.Par exemple, sous le règne de Louis-Philippe, Jésus lui annonce qu’il a été méprisé par les dirigeants français, qui n’ont pas respecté le repos dominical, et que le roi sera châtié : peu après, la révolution de 1848 entraîne la chutedu souverain français.