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TOUTES LES RAISONS DE CROIRE
Lacrimations et images miraculeuses
n°239

Civitavecchia (Italie, à 50 km de Rome)

Février 1995

Notre-Dame pleure dans les mains de l’évêque

Le 2 février 1995, Jessica Gregori, âgée de six ans, aperçoit un liquide rouge coulant des yeux d’une statue de la Vierge Marie, au domicile de ses parents. Ce phénomène se reproduit à plusieurs reprises devant différentes personnes, y compris en présence de Mgr Girolamo Grillo, évêque du diocèse. Plusieurs enquêtes sont menées, accompagnées de diverses analyses scientifiques, qui n’apportent aucune explication naturelle ou humaine à ce phénomène. Plus d’un an après, Mgr Grillo reconnaît personnellement l’authenticité des faits et fait installer la statue dans l’église paroissiale de Saint-Augustin (Pantano, Civitavecchia), où les fidèles peuvent venir prier la Madonnina, dont les traces des larmes de sang sont encore visibles.

© Shutterstock / Zwiebackesser
© Shutterstock / Zwiebackesser

Les raisons d'y croire :

  • Une investigation judiciaire a lieu en bonne et due forme au cours du mois de mars 1995 : surveillance, perquisition et mise sur écoute téléphonique du domicile des Gregori. Ni supercherie, ni trucage, ni cachette à l’intérieur de la statuette n’ayant été découverts, la justice classe l’affaire.
  • La statuette a continué de pleurer alors qu’elle était sous surveillance policière dans le jardin des Gregori, enfermée derrière une plaque de verre solidement fixée.
  • Un premier test sanguin est réalisé par les docteurs Umberto Natalini et Graziano Marsili, alors que la statuette est encore chez les Gregori.
  • Des analyses scientifiques plus complètes des larmes et de la statue sont menées par la suite. Les responsables sont des scientifiques connus et respectés : le professeur Angelo Fiori, directeur de l’institut de médecine légale de la polyclinique Gemelli de Rome, et le professeur Giancarlo Umani Ronchi, directeur de l’institut de médecine légale de l’université romaine de la Sapienza.
  • Les examens chimiques, radiologiques et biologiques réalisés sont les plus exhaustifs possibles. Les résultats sont sans appel : il s’agit de sang humain masculin et le matériau dans lequel a été faite la statuette (plâtre) ne peut en rien être la cause des manifestations lacrymales.
  • À la suite d’une plainte déposée par une association antifraude qui croit à l’existence d’une pompe à l’intérieur de la statue actionnée à l’aide d’une télécommande, et sur ordre du magistrat Antonio Albano, le professeur Maurizio Vincenzoni réalise le 10 février 1995 un scanner qui exclut définitivement la présence d’appareils ou d’autres anomalies à l’intérieur de la statue.
  • Le docteur Aldo Spinella, de la section d’investigations de Criminapol (police scientifique), confirme les résultats des analyses effectuées précédemment, en ajoutant : « Nous sommes allées plus loin que les professeurs Ronchi et Fiori, nous avons déterminé l’ADN mitochondrial. Je confirme les caractéristiques masculines. »

  • Luigi Di Maio, chef du commissariat de Civitavecchia, explique en outre ceci : « Nous avons établi avec une certitude absolue qu’il n’y a pas eu de substitution et que la statuette qui pleurait dans le jardin [des Gregori] est précisément celle qui a été soumise aux tests des professeurs Fiori et Umani Ronchi. » (cf. G. Baccarelli, La storia della Madonnina delle Diritti di Civitavecchia, Edicomp Compagnia editoriale. italiana, 1995, p. 104).

  • L’éventualité d’unemanifestation parapsychologique a été examinée par le professeur Roberto Zavalloni, psychologue clinicien, spécialiste de ces affaires ; après une étude minutieuse et l’interrogation des nombreux témoins, il a rejeté une telle hypothèse.
  • L’approbation publique de ce miracle par l’évêque du diocèse, Mgr Grillo († 2016), est un acte exceptionnel au XXe siècle dans l’Église catholique qui, d’une façon générale, fait preuve d’une prudence évangélique vis-à-vis des phénomènes extraordinaires.
  • Mgr Grillo, évêque du diocèse, n’avait strictement rien d’un homme crédule, passionné par le merveilleux : il fut l’un des meilleurs sociologues italiens d’après-guerre et il fit toujours preuve d’une immense sagesse en matière de discernement et de pastorale.
  • Il se montre d’abord très sceptique face au récit des témoins : « J’avais pensé que c’était une des farces habituelles des statues qui pleurent, et, à cette époque, beaucoup d’entre elles pleuraient dans toute l’Italie », écrit-il dans son journal personnel. Dans un premier temps, il interdit « catégoriquement » à tous ses prêtres de se rendre sur les lieux, en écrivant ces mots dans son journal : « Pauvre de moi, si c’était vrai ! »

  • Il change d’avis lorsque la statue se met à verser des larmes tandis qu’il la tient entre ses mains, le 15 mars 1995, en présence de cinq autres personnes.
  • La réaction de Mgr Grillo devant la lacrimation (d’un état serein, il devient blanc comme un linge, se met à chanceler et on dut prévenir un cardiologue) témoigne de l’authenticité d’un fait bien réel, dépassant la raison, qui le prend au dépourvu.
  • Il témoigne : « Ma sœur l’a touchée et elle s’est mis du sang sur le doigt… » Cela n’est pas possible dans le cas d’une hallucination ou d’une illusion.

  • Détail incroyable : la Madonnina s’est mise à pleurer lorsque Mgr Grillo est parvenu à un certain passage du Salve Regina : « Tournez vers nous vos regards pleins de bonté… »

  • Mgr Grillo n’avait pas d’intérêt personnel à reconnaître l’authenticité des faits. Cela a causé des remous qui lui ont été défavorables, et nombreux furent ses détracteurs.
  • Sur le plan canonique, Mgr Grillo aurait pu juger l’affaire sans en référer à quiconque. Par sagesse, il a préféré immédiatement avertir le Saint-Siège.
  • La commission théologique qu’il a instaurée s’est réunie treize fois entre le 19 avril 1995 et le 22 novembre 1996 ; ses onze membres, tous spécialistes reconnus de leur discipline, ont rendu un avis favorable à l’issue de la dernière réunion.
  • Le 13 mars 1995, Mgr Grillo a en outre reçu un appel téléphonique de don Gabriele Amorth, célèbre exorciste du diocèse de Rome, qui l’a informé du fait suivant : une mystique qu’il accompagnait savait que le cas de Civitavecchia était authentique.
  • Les fruits sont nombreux et ininterrompus depuis 1995 : on vient à Civitavecchia du monde entier et les nombreux ex-voto déposés sur place en hommage à la Madonnina montrent clairement que les pèlerins sont de toutes conditions sociales et que, parmi eux, exclus, malades et anciens toxicomanes sont largement représentés.

Synthèse :

À l’automne 1994, don Pablo Martin, prêtre espagnol, curé d’une paroisse à Civitavecchia, près de Rome, rapporte de Medjugorje une statuette de la Vierge Marie en plâtre blanc, d’une hauteur de quarante-trois centimètres, dont le socle mesure six centimètres de diamètre. Il l’offre à Fabio Gregori, trente-deux ans, électricien, à la suite de son retour à la foi catholique. L’objet est conservé dans le petit jardin familial.

Le 2 février 1995, à 16 heures, la famille Gregori – Fabio, son épouse, Anna Maria, et leurs deux enfants, Jessica, cinq ans, et David, deux ans – se rend à la messe dans sa paroisse de Pantano, faubourg de Civitavecchia, située à moins d’un kilomètre de son domicile. Mais, à l’église, on annonce que la messe va être retardée. Fabio rebrousse chemin avec ses deux enfants. Dix minutes plus tard, ils sont rentrés, et c’est à ce moment que Jessica se met à regarder attentivement la statuette, comme elle a l’habitude de le faire. Elle l’a fait tomber à terre peu de jours avant ; le choc a provoqué des rayures sur le manteau de la Vierge qui sont toujours visibles. Soudain, Fabio, qui s’apprête à reprendre le chemin de l’église, entend dans la pièce voisine : « Papa, viens voir, la Madone pleure du sang. »Pensant que sa fille s’est blessée, il accourt en toute hâte et découvre, stupéfait, qu’un liquide de couleur rouge s’écoule des deux yeux de la statuette. La larme de l’œil droit s’est arrêtée au milieu de la joue et celle de l’œil gauche descend encore. Fabio croit à une sorte d’illusion. Il passe une main sur le visage de la statuette pour en avoir le cœur net. « C’est chaud », s’exclame-t-il. Puis il tente d’essuyer le visage de la Madone avec son mouchoir : étrangement, aucune trace n’apparaît sur le tissu.

Le père et ses deux enfants regagnent la paroisse et assistent à la messe comme de coutume. La cérémonie achevée, toute la famille raconte le phénomène au prêtre. Celui-ci se rend immédiatement au domicile des Gregori en leur compagnie et constate à son tour le prodige. Dans les heures qui viennent, la maison des Gregori est visitée par des parents, des voisins, et des passants surpris de voir un défilé dans cette maison banale. On prend des photos, on s’agenouille devant la « Madonnina »… Le lendemain, le prêtre évoque en chaire l’événement : « Dans notre petite communauté, il se passe actuellement un fait extraordinaire. Une statue de la Vierge pleure des larmes de sang. Ne laissons pas ce signe tomber dans le vide. » C’est la fin de la tranquillité pour les Gregori. Cette fois, le nombre de personnes sonnant à la porte de la maison familiale ne va cesser d’augmenter. Le clergé romain est mis au courant.

Le 3 février au soir, Fabio est témoin d’une seconde lacrimation. Les siens, ainsi que plusieurs amis, constatent l’écoulement des larmes de sang. On décide d’installer la statuette derrière une plaque de verre, solidement fixée à la niche accueillant l’objet, dans le jardin. Dès le lendemain, une foule est massée dans le jardin des Gregori. Nombre de témoins assistent dans la soirée à une nouvelle lacrimation, dont plusieurs policiers, envoyés sur place pour contrôler l’afflux des gens. Le dimanche 5 février 1995, la Madone verse à nouveau des larmes de sang. En fin d’après-midi, Mgr Grillo, évêque de Civitavecchia-Tarquinia, est informé.

Fabio est las : sa maison est transformée en lieu de pèlerinage, la vie quotidienne est perturbée et les autorités ecclésiastiques ne se sont pas prononcées… Il décide d’enlever la statuette de son jardin et de la remettre au prêtre de sa paroisse afin de retrouver un peu de calme. Mais l’évêque est, à cette date, extrêmement prudent quant à la réalité des faits, et refuse que le prêtre prenne la statuette. Celle-ci est alors remise discrètement à un frère de Fabio, qui habite à proximité. La presse s’empare du fait. Mgr Grillo appelle son clergé et les fidèles à la plus grande prudence et interdit à ses prêtres de se rendre chez les Gregori.

Du 13 au 16 février, la statuette pleure à douze reprises, devant plus d’une quarantaine de témoins. L’évêque ordonne que la Madonnina lui soit confiée à son domicile. Là, il l’installe dans sa chapelle privée. Des analyses sont entreprises à la polyclinique Gemelli de Rome. Les rapports des scientifiques chargés d’examiner la statuette et les échantillons de larmes de sang sont sans appel. Il n’y a aucun trucage possible ni explication naturelle envisageable : les larmes sont bien humaines, d’origine masculine.

Le mois suivant, deux événements majeurs se produisent. Une enquête judiciaire est lancée : la famille Gregori, soupçonnée de fraude, est surveillée jour et nuit. Mais les investigations ne mènent à rien et la police reconnaît n’avoir rien trouvé. Fabio et Anna Maria sont lavés de tout soupçon. L’affaire est classée, mais la justice ordonne de mettre la statuette sous séquestre pour prévenir d’éventuels troubles à l’ordre public et pratiquer plus tard d’autres analyses.

Au matin du lundi 15 mars, Mgr Grillo célèbre la messe dans sa chapelle privée en présence de sa sœur, Grazia Maria, et de quatre autres personnes. Après la cérémonie, vers 8 h 15, il prend la statuette dans ses mains et récite le Salve Regina. Parvenu aux deux tiers de cette prière, il s’aperçoit que la Madonnina pleure… Son visage devient blanc et il manque de s’évanouir. Sa sœur, terrorisée, pleure et hurle. Les autres témoins sont stupéfaits. Grazia Maria touche impulsivement la statuette avec ses doigts. « J’ai observé le sang sur le doigt de ma sœur », explique Mgr Grillo, qui demande à cet instant à Marie « sa conversion et l’affermissement de sa foi ».

Le 19 avril 1995, la commission théologique instaurée par l’évêque, constituée de onze membres, se réunit pour la première fois. Elle va interroger une quarantaine de témoins, dont l’évêque lui-même. L’année suivante, ses onze membres affirment l’authenticité du phénomène. Dès lors, plus rien ne s’oppose théoriquement à la reconnaissance du prodige par l’ordinaire du lieu, qui note dès cette date les « fruits abondants » répandus depuis la première lacrimation.

Mgr Grillo a rigoureusement tenu informée la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, avec laquelle il a eu des échanges à répétition. Jean-Paul II a témoigné de son attachement au miracle. La statuette lui a été apportée discrètement par l’évêque pour qu’il puisse l’observer et prier devant elle. Mgr Grillo décide finalement de juger favorablement les faits de Civitavecchia. Il reconnaît personnellement l’authenticité des faits. Il fait installer la statue dans l’église paroissiale Saint-Augustin, à Pantano, faubourg de Civitavecchia, derrière une vitre, où les fidèles peuvent désormais venir prier la Madonnina, dont les traces des larmes de sang sont encore visibles sur le plâtre de l’objet sacré.

Patrick Sbalchiero


Au-delà des raisons d'y croire :

Malgré les attaques des matérialistes et des incrédules de toutes sortes, presque trente ans après les faits, le pèlerinage de Civitavecchia ne désemplit pas, tant les fruits spirituels et humains de toutes sortes sont rapportés de source sûre.


Aller plus loin :

Patrick Sbalchiero, « Civitavecchia (Italie, diocèse de Civitavecchia-Tarquinia) », dans Dictionnaire des apparitions de la Vierge Marie, Paris, Fayard, 2007, p. 1077-1078.


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