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TOUTES LES RAISONS DE CROIRE
Jésus
n°22

Palestine

Ier siècle

Jésus, l'homme qui parlait et agissait comme l'égal de Dieu

Le Da Vinci Code de Dan Brown a laissé entendre que la divinité de Jésus aurait été inventée lors du concile de Nicée (325). Il existe pourtant d’excellentes raisons historiques de penser que Jésus a lui-même révélé être Dieu. En effet, le Nouveau Testament relate de quatre manières différentes les actes et les paroles du Christ. On y trouve de très nombreuses fois des marques de sa divinité.

Les raisons d'y croire :

  • Il est établi que le Nouveau Testament a bien été écrit par des témoins oculaires de la vie de Jésus, ou par des personnes lui étant directement liées. Ainsi, les paroles et les actes de Jésus racontés dans les quatre Évangiles ont une forte crédibilité. 
  • L’Évangile de Jean comme les Synoptiques (Matthieu, Marc et Luc) rapportent que Jésus a lui-même révélé sa divinité. Il a affirmé être Dieu de nombreuses manières, y compris de façon tout à fait explicite : « Moi et le Père, nous sommes UN » (Jn 10, 30). Les autorités juives de l’époque ont alors orchestré sa mise à mort pour blasphème.
  • Il est improbable que les premiers apôtres aient inventé eux-mêmes l’idée d’incarnation. Dieu se faisant homme, vulnérable, crucifié, n’a a priori pas de sens dans le schéma mental d’un juif pratiquant du Ier siècle. 

Synthèse :

L’une des objections les plus courantes à l’encontre du christianisme consiste à dire que la divinité de Jésus aurait été « inventée » par les chrétiens au concile de Nicée, en 325. Autrement dit, très longtemps après sa mort. Nous allons voir pourquoi cette rumeur, répandue par Dan Brown dans son best-seller Da Vinci Code, est fausse. 

C’est dès le début que les premiers chrétiens ont cru à la divinité du Christ. Il s’agit là d’un fait historique parfaitement attesté qu’il est facile d’établir en consultant les écrits de l’Église primitive. Les lettres de saint Paul, en particulier, prêchent la divinité du Christ dès les années 50, soit un peu plus de vingt ans après sa mort.Paul définit Jésus comme « notre grand Dieu et Sauveur Jésus-Christ » (Tt 2, 13). Il affirme que c’est « en lui, dans son propre corps, [qu’]habite toute la plénitude de la divinité » (Col 2, 9), que « en lui, tout fut créé » (Col 1, 16), qu’il « est au-dessus de tout, Dieu béni pour les siècles » (Rm 9, 5) et que les juifs ont « Jésus Christ, ce Messie crucifié » (1 Co 2, 7-8). Paul rapporte également que les premiers chrétiens expriment leur foi en disant qu’« il n’y a qu’un seul Dieu, le Père, de qui tout vient et vers qui nous allons ; et un seul Seigneur, Jésus Christ, par qui tout vient et par qui nous vivons » (1 Co 8, 5-6).

Les auteurs du Nouveau Testament sont tout à fait convaincus de la divinité du Christ :

  • La structure et le fil directeur de l’Épître aux Hébreux rappellent constamment la divinité et la supériorité de Jésus-Christ envers toutes choses. L'auteur de l'épître aux Hébreux déclare, par exemple, que c’est par lui que le monde a été créé : « À bien des reprises et de bien des manières, Dieu, dans le passé, a parlé à nos pères par les prophètes ; mais à la fin, en ces jours où nous sommes, il nous a parlé par son Fils qu’il a établi héritier de toutes choses et par qui il a créé les mondes » (Hb 1, 1-2).
  • L’apôtre Pierre croyait également à la divinité de son Maître : « Vous avez fait mourir le Prince de la vie, que Dieu a ressuscité des morts ; nous en sommes témoins » (Ac 3, 15). Ici, le mot grec pour « Prince » est archegos, qui signifie « chef » ou « auteur ». Or, dans la pensée juive, seul Dieu pouvait être auteur de la vie (Is 44, 24).
  • Enfin, Jean affirmait aussi explicitement la nature divine de Jésus dans son Évangile et ses épîtres : « Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu. […] Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous » (Jn 1, 1-14) ; « Nous savons aussi que le Fils de Dieu est venu nous donner l’intelligence pour que nous connaissions Celui qui est vrai ; et nous sommes en Celui qui est vrai, en son Fils Jésus Christ. C’est lui qui est le Dieu vrai, et la vie éternelle » (1 Jn 5, 20).

On notera aussi que Paul ne prend jamais le temps d’argumenter en faveur de la divinité du Christ pour convaincre son auditoire. Il en parle comme si c’était un fait évident. C’est donc que cette croyance était déjà considérée comme acquise dans l’Église primitive, sans aucune contestation. Ainsi, il est parfaitement établi que les premiers chrétiens croyaient à la divinité du Christ. Aucun témoignage de l’Église primitive n’est venu contester les affirmations précédentes. 

Bien évidemment, le fait que les premiers chrétiens aient prêché la divinité du Christ ne prouve pas pour autant que Jésus est Dieu. En revanche, cela démontre qu’ils y ont cru ! Ce fait historique demande une explication. Comment les premiers chrétiens en sont-ils venus à croire en la divinité de Jésus ? Comment un groupe de juifs proches des milieux pharisiens en sont-ils arrivés à diviniser un homme aussi rapidement ?

Si Jésus n’avait pas lui-même affirmé être Dieu, les apôtres n’auraient pas pu l’inventer. En effet, le cadre mental juif – strictement monothéiste – excluait totalement l’idée d’incarnation. Si donc des juifs pieux du Ier siècle se sont soudainement mis à diviniser un homme, c’est que cet homme, d’une manière ou d’une autre, les avait convaincus qu’il était Dieu (par ses paroles ou par ses actes).

Et c’est bien le cas ! Tout au long de son ministère, Jésus se considère comme étant le centre de toute la vie religieuse. Il se place au-dessus de toute créature. Il annonce que ses apôtres doivent donner leur vie pour lui et le suivre en sacrifiant tout. En particulier, il demande d’avoir envers lui un plus grand amour qu’envers ses parents et ses enfants.

De plus, Jésus se désigne lui-même comme étant la porte exclusive vers Dieu : 

  • « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi » (Jn 14, 6).
  • « Moi, je suis la résurrection et la vie » (Jn 11, 25).
  • « Je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais aura la lumière de la vie » (Jn 8, 12).
  • « Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra » (Jn 11, 25).
  • « En dehors de moi, vous ne pouvez rien faire» (Jn 15, 5).
  • « Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas » (Mt 24, 35).
  • « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre » (Mt 28, 18).

Jésus prétend aussi accomplir des miracles en son propre nom (et non au nom de Dieu). Il dit avoir le pouvoir de ressusciter les morts (« Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour », Jn 6, 54) et de guérir les malades par sa propre autorité (« Je le veux, sois purifié », Lc 5, 13), alors que tous les prophètes de l’ancien temps le faisaient par le biais de l’intercession divine. Par ailleurs, Jésus s’octroie lui-même le pouvoir de pardonner les péchés (Mt 9, 2-7 et Mc 2, 5-7) et ajoute que les apôtres auront le pouvoir de pardonner en son nom (Mt 18, 18 et « À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus », Jn 20, 23), chose totalement impensable si Jésus ne croyait pas en sa divinité.

Les Juifs eux-mêmes l'avaient d’ailleurs compris : « C’est pourquoi, de plus en plus, les Juifs cherchaient à le tuer, car non seulement il ne respectait pas le sabbat, mais encore il disait que Dieu était son propre Père, et il se faisait ainsi l’égal de Dieu » (Jn 5, 17-18).

Plus explicite encore, Jésus prétend avoir existé avant la création du monde ! « Glorifie-moi auprès de toi, Père, de la gloire que j’avais auprès de toi avant que le monde existe » (Jn 17, 5). Par ailleurs, il soutient devant les grands prêtres avoir existé avant Abraham : « Amen, amen, je vous le dis : avant qu’Abraham fût, moi, JE SUIS » (Jn 8, 58). Cette parole avait de quoi laisser les juifs bouche bée ! En hébreu, « Je suis » est la formule que Dieu utilise pour se définir. C’est ainsi qu’il se présente à Moïse dans l’Ancien Testament : « Dieu dit à Moïse : Je suis qui je suis. Tu parleras ainsi aux fils d’Israël : Celui qui m’a envoyé vers vous, c’est : JE SUIS » (Ex 3, 14). Le fait que Jésus s’attribue le nom de Dieu donné dans la Torah est donc une profession claire et limpide de sa divinité.

On comprend alors pourquoi Jésus approuve les titres divinisant de ses apôtres : « Vous m’appelez "Maître" et "Seigneur", et vous avez raison, car vraiment je le suis» (Jn 13, 13). « Thomas lui dit :"Mon Seigneur et mon Dieu !" » Et Jésus, plutôt que de reprendre Thomas, confirme son propos : « Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu » (Jn 20, 28-29). 

En conclusion, les innombrables prétentions divines ont bien été comprises par les autorités juives de l’époque qui condamnèrent Jésus, précisément parce qu’il se prenait pour Dieu : « Moi et le Père, nous sommes UN. De nouveau les Juifs prirent des pierres pour lapider Jésus. Celui-ci prit la parole : "J’ai multiplié sous vos yeux les œuvres bonnes qui viennent du Père. Pour laquelle de ces œuvres voulez-vous me lapider ?" Ils lui répondirent : "Ce n’est pas pour une œuvre bonne que nous voulons te lapider, mais c’est pour un blasphème : tu n’es qu’un homme, et tu te fais Dieu" » (Jn 10, 30-33).

Jésus a donc affirmé être Dieu. C’est de loin la meilleure explication historique de l’adoration dont il fut l’objet par ses apôtres, de son rejet violent de la part des autorités religieuses, ainsi que de sa condamnation à mort pour blasphème. Si l’on rejette cette thèse, alors l’exécution du Christ par le tribunal juif devient incompréhensible. Reste à savoir s’il est rationnel de croire à ses prétentions divines : cela fera l’objet d’un prochain article.

Matthieu Lavagna, apologète, auteur de Soyez rationnel, devenez catholique !


Au-delà des raisons d'y croire :

La divinité du Christ est un élément central de la foi chrétienne. Si Jésus n’avait jamais dit être Dieu, alors nous n’aurions aucune raison d’affirmer sa divinité. Nous, chrétiens, professons la divinité du Christ, car Jésus lui-même l’a revendiquée. Et comme il n’est ni un fou ni un menteur, nous avons de bonnes raisons de croire ce qu’il dit.


Aller plus loin :

Rémi Gomez, La divinité du Christ face à L’islam, BLF éditions, 2019.


En savoir plus :

  • Matthieu Lavagna, Soyez rationnel, devenez catholique !, 2nde éd., MDN Prod., 2023.
  • Larry W. Hurtado, Le Seigneur Jésus Christ – La dévotion envers Jésus aux premiers temps du christianisme, Cerf, 2009.
  • Abbé Bernard Lucien, Apologétique – La crédibilité de la Révélation divine transmise aux hommes par Jésus-Christ, éd. Nuntiavit, 2011, p. 479-481.
  • Brant Pitre, The Case for Jesus, Image, 2016.
  • Stephen T. Davis, Christian Philosophical Theology, Oxford, 2006, ch. 9.
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