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TOUTES LES RAISONS DE CROIRE
Des miracles étonnants
n°316

Bourg d’Onnex (Villaz, France)

2 mai 1623

La résurrection de Jérôme Genin

Noyé dans la rivière locale, le Fier, Jérôme Genin n’est repêché que huit heures plus tard. Il ressuscite le lendemain, le 2 mai 1623, après un vœu à saint François de Sales, décédé quatre mois plus tôt.

© CC0 pxhere
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Les raisons d'y croire :

  • Le fait s’est produit en public, devant plusieurs dizaines de témoins, et immédiatement divulgué sans être contesté par personne.
  • Le lieu de la noyade (près de l’actuel « pont d’Onnex », bâti en 1937) est bien connu, ainsi que celui du miracle (rappelé par une plaque commémorative, au 220, route des Aulnes, à Onnex).
  • Une enquête méthodique a recueilli, sous serment, la déposition de dix témoins, dont Jérôme Genin lui-même.
  • La mort fut indubitable, car, après la noyade, le corps est resté huit heures au fond de la rivière. Il a fallu faire appel au meilleur nageur de la région pour l’en sortir.
  • De plus, le lendemain, l’odeur de putréfaction faisait reculer les bonnes âmes venant prier près du cadavre.
  • Jérôme Genin, qui avait suivi les catéchismes de saint François de Sales, l’a expressément invoqué en tombant dans l’eau, et il déclare l’avoir ensuite clairement vu, de ses yeux, en train de le bénir, au moment où il est revenu à lui.
  • Deux jours après la résurrection, le miracle s’est achevé à Annecy, sur le tombeau du saint évêque, où Jérôme Genin s’est rendu en pèlerinage : les plaies, égratignures, hématomes et autres traces de l’accident ont disparu en un instant.

Synthèse :

« J’ai vu un miracle qui est, je crois, le plus grand de tous », déclare devant la commission d’enquête Marin Raphin, témoin direct de la résurrection. « Le plus grand miracle qu’on puisse voir », renchérit Louise de Ronzier, qui a veillé le défunt, puis aidé à le mettre dans le linceul, et s’est évanouie en le voyant se redresser subitement.

 

Lundi 1er mai 1623 : la noyade dans les eaux du Fier

Tout commence le lundi 1er mai 1623, vers 7 h 30 du matin, lorsque Jérôme Genin (quinze ans) et son frère François (quatorze ans), voient la rivière du Fier « extraordinairement enflée par les neiges qui étaient en abondance quelques jours auparavant ». Pour passer, il n’y a plus de pont, mais seulement « trois chevrons qui n’étaient point attachés l’un à l’autre », dira François – « trois planches de bois assez faibles et qui allaient à peine d’un bout de la rivière à l’autre », confirme son frère.

 

7 h 45 : vœu à François de Sales

Avant de traverser, les deux garçons invoquent François de Sales, dont ils ont fréquenté le catéchisme l’année précédente. Depuis sa mort, ils entendent parler des miracles obtenus sur son tombeau. « Nous fîmes vœu que si, par sa protection, nous pouvions passer ladite rivière, nous irions visiter son tombeau. »

 

8 h : noyade

Engagé sur ces planches branlantes, Jérôme est pris de vertige. Il se raccroche d’abord aux planches, mais finit par tomber dans l’eau, non sans avoir encoreinvoqué François de Sales. « Après quoi je tombai dans la rivière et il ne me souvient plus de rien. » Son frère, qui a essayé en vain de le secourir, ne voit plus « que son chapeau qui allait flottant sur l’eau ».

 

8 h 30 : appel au secours à Onnex

François court chercher de l’aide au bourg voisin, Onnex. « Environ les huit heures et demie du matin, témoignera un habitant,sortant de notre maison, mon père et moi, nous vîmes un jeune garçon qui pleurait […]. Il nous pria d’aller au bord de la rivière pour tâcher de trouver le corps. »

 

9 h à 16 h : sept heures de recherches

Dès 9 h, les habitants d’Onnex inspectent les rives du Fier. Ils sont rejoints, à « environ midi et demi », par le meilleur plongeur de la région, Alexandre Raphin. Mais il ne découvre le corps coincé dans l’eau que vers 16 h, beaucoup plus bas.

 

16 h 30 : une mort évidente

Le cadavre est alors étendu sur la rive, devant plusieurs dizaines de témoins. « Chacun le regarda avec pitié […]tant il était difforme, ayant le visage livide et les yeux horriblement enflés, et plein d’eau jusqu’à la gorge », témoigne Martin Curlet. François Genin confirme : « Il était froid comme un marbre et chacun le crut si bien mort que si l’on eût été proche de l’église, on disait qu’il fallait de l’heure l’enterrer» Mais il faut le porter à Onnex, où est le cimetière. On le trouve « fort pesant pour son âge, à raison de la quantité d’eau qu’il avait avalée ».

 

17 h : le curé repousse l’enterrement au lendemain

Le curé du lieu arrive vers 17 h. Ayant ausculté et palpé le cadavre, il confirme la mort et fait creuser la tombe. Mais l’enterrement est reporté au lendemain. En attendant, le corps est étendu dans une grange (aujourd’hui 220, route des Aulnes, à Onnex).

 

18 h : le vœu du chanoine

Le chanoine Claude Puthod, chez qui les deux frères Genin étaient pensionnaires, arrive vers 18 h. Il fait à son tourun vœu en l’honneur de François de Sales : neuf messes devant son tombeau « s’il plaisait à la divine bonté, pour la gloire de ce sien serviteur, de donner la vie à ce corps ».

 

Nuit du 1er au 2 mai : veillée funèbre

Toute la nuit, des habitants se relaient pour prier auprès du corps, maintenant en voie de décomposition. En y revenant à l’aube, François le trouve « encore plus hideux et plus difforme ».

 

Mardi 2 mai au matin : l’odeur de la mort

Dans la matinée, « le corps commençait à sentir fort mauvais, et nous eûmes de la peine à demeurer auprès », rapporte un témoin. D’autres parlent de « puanteur » ou « d’infection ». L’odeur fait reculer le clergé, arrivé vers 11 h pour l’enterrement. « Étant entrés dans la grange, plusieurs personnes nous dirent qu’il n’y avait plus moyen de demeurer auprès, tant il sentait mal » (chanoine Puthod).

 

11 h : le mort se relève

Un habitant d’Onnex confirme : « N’ayant pu supporter l’infection, [les prêtres] sortirent pour donner temps à l’envelopper dans le linceul que ma cousine Antonie apporta. Et comme elle voulut le mettre dedans, assistée de ladite Louise de Ronzier, nous fûmes bien surpris de le voir lever un bras et faire une plainte et dire au même instant : "Ô bienheureux François de Sales !" Ce qui effraya tellement que Louise de Ronzier tomba pâmée, et mon père sortit criant : "Miracle, miracle ! Il est ressuscité !" ». Trente à quarante personnes ont assisté à la scène. En parvenant à la grange, les prêtres voient « tout ce peuple assemblé, les uns à genoux et d’autres levant les bras au ciel, et la plupart s’écriant en parlant à nous : "Messieurs, accourez ! Ce mort est ressuscité !" »

 

Apparition de François de Sales

Jérôme Genin, qui s’est redressé, parle immédiatement de François de Sales. Il assurera l’avoir vu « distinctement » devant lui, « ayant le visage rayonnant et me regardant d’un œil doux et bénin » en donnant sa bénédiction. Il certifiera que ce ne fut pas un songe, mais « une apparition réelle »

 

Aucune eau rejetée

Si le ressuscité se rince la bouche et les oreilles, encore souillées de boue, les témoins notent qu’il n’a pas rejeté une seule goutte d’eau depuis qu’il a été retiré de la rivière.

 

Jeudi 4 mai 1623 : guérison complète sur le tombeau de François de Sales

Il reste pourtant meurtri aux jambes et aux bras. Mais toutes ses douleurs cessent le 4 mai 1623, lorsqu’il s’étend sur le tombeau de François de Sales. On constate alors que toutes les plaies, bien visibles quelques heures auparavant, ont subitement disparu. Nouvelle signature du miracle.

Frère Aymon-Marie, o.p., après des études d’histoire.


Au-delà des raisons d'y croire :

François de Sales, qui avait réussi à vaincre son tempérament violent au point d’être surnommé « le doux François de Sales » est un des principaux évêques de la Réforme catholique, qui suivit le concile de Trente.


Aller plus loin :

L’étude la plus détaillée sur la résurrection de Jérôme Genin, avec une discussion méthodique des témoignages, est parue dans la revue Le Sel de la terre n° 122 (automne 2022) : « La résurrection de Jérôme Genin, enquête sur un miracle bien attesté mais mal daté ». Elle est suivie de la reproduction des dépositions de Jérôme Genin, de son frère François, du chanoine Puthod et du plongeur Alexandre Raphin.


En savoir plus :

  • Sur la vie de saint François de Sales : Mgr Trochu, Saint François de Sales, Paris, Vitte, 1941.
  • Sur ses nombreux miracles : Pouvoir de saint François de Sales, ou miracles et guérisons opérés par le saint évêque, Annecy, Charles Burdet, 1865, tiré du procès de canonisation du saint, plusieurs fois réédité, et consultable en ligne sur le site Gallica.
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