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TOUTES LES RAISONS DE CROIRE
La Bible
n°45

Palestine

Ier siècle

Le Nouveau Testament est le manuscrit le mieux attesté de l’Antiquité

La critique textuelle est la méthode qui analyse les différentes variantes que l'on peut trouver dans les manuscrits, dans le but de retrouver le texte qui s'approche le plus de la version originale. Il est aujourd’hui reconnu au sein de cette discipline que le Nouveau Testament est le texte le mieux attesté de toute l’Antiquité. Les spécialistes des manuscrits antiques sont unanimes à ce sujet. Les records sont présents à tous les niveaux.

© https://https://biblequestions.info/ 14 décembre 2019
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Les raisons d'y croire :

  • La quantité des manuscrits (24 000 au total dont 5 800 en grec) dépasse de très loin le nombre de manuscrits que nous avons pour les autres œuvres de l’Antiquité (comme l’Iliade d’Homère ou la Guerre des Gaules de Jules César).
  • Il est possible de reconstruire le texte original à 99,5 % d’exactitude. Seules quelques micro variantes restent encore non résolues par la critique textuelle sans que cela n’affecte aucun aspect de la doctrine chrétienne.
  • En plus de l’abondance des manuscrits anciens, la quasi-totalité du Nouveau Testament se retrouve aussi préservée dans les 36 000 citations des Pères de l’Église. Ainsi, même si nous perdions l’intégralité de nos 5 800 manuscrits grecs, la critique textuelle serait en mesure de reconstruire intégralement le texte original.
  • Par conséquent, les écrits du Nouveau Testament dont nous disposons aujourd’hui ne sont pas des affabulations tardives rédigées par des personnes ayant corrompu le texte d’origine.

Synthèse :

Les documents du Nouveau Testament sont mieux attestés que tout autre ouvrage de l’Antiquité. Nous avons au total plus de 24 000 manuscrits, dont 5 800 en grec, 10 000 en latin et entre 500 et 1 000 en d’autres langues. Il est facile de les comparer pour reconstruire le texte original, car nous avons 500 manuscrits qui sont antérieurs à l’an 500. Avant l’invention de l’imprimerie par Gutenberg, nous avions déjà plus de 5 700 manuscrits en différentes langues. C’est un record ! En guise de comparaison, le deuxième texte le plus attesté de l’Antiquité que nous avons est le poème épique l’Iliade d’Homère, dont nous n’avons que 50 exemplaires qui datent d’environ 500 ans après son origine. La Guerre des Gaules de Jules César est aussi un exemple de comparaison souvent proposé dans ce contexte. Les manuscrits les plus anciens de cette œuvre datent du début du Xe siècle (soit plus de neuf cents ans après la mort de l’auteur). Au total, il n’existe que 251 copies manuscrites de cet ouvrage et, pourtant,les historiens considèrent la Guerre des Gaules comme une source historique sérieuse, bien qu’elle soit cent fois moins bien attestée que les manuscrits du Nouveau Testament.

Pour bien faire comprendre cette différence radicale d’attestation historique, les historiens proposent l’analogie suivante : « Si l’on suppose que le manuscrit moyen fait cinq centimètres d’épaisseur, et si l’on entassait toutes les copies de l’œuvre d’un auteur grec de l’Antiquité, cette pile ferait en moyenne 1,2 mètre, alors que les copies du Nouveau Testament s’élèveraient à 1,6 kilomètre ! Voici ce qu’on appelle un embarras de richesses » (J. Ed. Komoszewski, M. J. Sawyer, D. B. Wallace, Reinventing Jesus: How Contemporary Skeptics Miss the Real Jesus and Mislead Popular Culture, Kregel Publications, 2006).

Cette abondance de manuscrits nous permet de les comparer les uns avec les autres et de nous assurer qu’ils ont été fidèlement transmis jusqu’à nous avec très peu de variantes. Cela signifie qu’ils communiquent de manière fiable leur message d’origine et qu’ils ne sont pas un conglomérat de légendes qui s’est construit lentement au fil du temps. S’il y avait un grand nombre d’erreurs de falsification, cela serait aisément détectable en comparant les manuscrits de régions différentes. Rappelons que les nombreuses copies ont été effectuées par des scribes professionnels, formés et payés pour réaliser minutieusement leur travail. L’idée qu’ils aient pu être eux-mêmes les auteurs de changements pour des raisons idéologiques contredit tout ce que nous savons sur les scribes de l’Antiquité. En effet, copier des manuscrits sacrés était une manière de glorifier Dieu. On peut donc imaginer à quel point les scribes s’appliquaient à réaliser minutieusement leur travail qu’ils considéraient comme une mission sacrée.

En ce qui concerne les Évangiles, il est possible d’établir qu’ils commencèrent à circuler à la fin du premier siècle et au début du deuxième, grâce aux citations des Pères de l’Église dits « apostoliques » (Clément mort en 96 ; Ignace qui rédige ses lettres en 107 ; et Polycarpe en 120). Entre eux, ils attestent qu’ils connaissent 25 des 27 textes du Nouveau Testament (seuls Jude et la troisième lettre de Jean ne sont pas mentionnés). On peut donc en déduire que la plupart des livres du Nouveau Testament circulaient avant l’an 100, ce qui prouve que, dès la fin du premier siècle, les écrits du Nouveau Testament ont vite fait autorité chez les chrétiens.

On dispose aussi de 36 000 citations du Nouveau Testament par les Pères de l’Église, si bien que même l’exégète athée et sceptique Bart Ehrman admet que les écrits de ces premiers Pères constituent des sources si abondantes qu’ils permettraient à eux seuls de reconstituer quasi intégralement le Nouveau Testament si l’ensemble des 24 000 manuscrits que nous possédons étaient détruits (Bruce M. Metzger et Bart D. Ehrman, The Text of the New Testament: It’s Transmission, Corruption, and Restoration, Oxford University Press, 2005, p. 126).

L’historien P. W. Comfort en concluait que la méfiance exacerbée envers le Nouveau Testament était parfaitement infondée et irrationnelle, et nous menait à l’impossibilité d’avoir une connaissance historique quelconque du monde antique : « Le scepticisme à l’égard des textes que nous avons du Nouveau Testament fait sombrer tous les classiques dans l’obscurité, car aucun autre document de l’Antiquité n’est authentifié bibliographiquement autant que ne l’est le Nouveau Testament » (W. Comfort, The Text of the Earliest New Testament Greek Manuscripts, Kregel Publications, 2001, p. 17).

Matthieu Lavagna, auteur du livre Soyez rationnel, devenez catholique !


Aller plus loin :

Bruce M. Metzger et Bart D. Erhman, The Text of the New Testament: Its Transmission, Corruption, and Restoration, Oxford University Press, 2005.


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