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TOUTES LES RAISONS DE CROIRE
Les grands témoins de la foi
n°647

Campanie (Italie)

1892 – 1973

La mission de Maria Gargani : faire aimer le cœur de Jésus

Maria Gargani, devenue en religion mère Marie Crucifiée de l’Amour est une religieuse catholique italienne du XXe siècle. C’est un exemple de vie transformée par la grâce. Issue d’un milieu très ordinaire, elle devient une femme d’action, fondatrice de congrégation, poussée non par l’ambition humaine, mais par une vocation divine. Nourrie par l’amour du Christ, Maria Gargani consacre sa vie à l’éducation et à la transmission de la foi chrétienne.

© Shutterstock/Doidam 10
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Les raisons d'y croire :

  • Sa décision radicale de devenir religieuse témoigne de la puissance de l’appel chrétien. La beauté et la profondeur de la foi chrétienne se manifestent dans cette vocation par l’amour désintéressé et rayonnant que Maria porte aux autres, et par sa vie totalement donnée.
  • La correspondance épistolaire spirituelle entre Maria Gargani et Padre Pio dure plus de cinquante années. Les lettres qu’ils échangent laissent voir deux personnes qui cherchent avec sincérité la vérité. Ils ont à cœur de discerner la volonté de Dieu.
  • Les prières de Maria Gargani sont manifestement intenses et vivantes, des moments d’union véritable avec le Christ. « Le Seigneur m’a fait longtemps contempler son Cœur et m’a fait sentir sa soif des âmes », révèle-t-elle. Cela lui fait choisir son nom de religion, « sœur Marie Crucifiée de l’Amour Divin ». Elle explique : « Le Seigneur m’a confié une mission : celle de le faire aimer à travers le Cœur transpercé. »

  • Cette expérience mystique la pousse à fonder une congrégation religieuse, les Sœurs Apôtres du Sacré-Cœur, dédiée à la réparation des offenses faites au Sacré Cœur et à l’accueil, l’instruction et l’évangélisation des jeunes, en particulier dans les régions où il y a une pénurie de prêtres. Cette congrégations’appuie sur les vérités centrales de la révélation chrétienne.
  • La foi de Maria n’est pas seulement intellectuelle et mystique ; elle se traduit par des actions concrètes : enseignement, éducation chrétienne, accueil des jeunes et des pauvres... Elle disait souvent : « Il faut aimer avec les mains, pas seulement avec le cœur. » Le christianisme n’est pas un ensemble de croyances, mais une vérité qui se manifeste dans la charité vécue.

  • Après la mort de Maria Gargani, le 23 mai 1973, un miracle par son intercession a été reconnu. En 1975, Michelina Formichella, habitante de Torrecuso (Bénévent, Campanie, Italie) souffre d’une tumeur maligne du pylore. Les médecins déclarent qu’ils ne peuvent pas l’opérer parce que le stade de la maladie est trop avancé : la tumeur est déjà largement métastasée. Pendant son hospitalisation, Michelina ne cesse d’invoquer mère Marie Crucifiée. Un matin, les analyses révèlent que la tumeur a disparu, sans laisser de traces. Michelina meurt quarante ans plus tard sans avoir manifesté aucune récidive cancéreuse. L’enquête menée a conclu que sa guérison devait être considérée comme « inexplicable, complète, durable et obtenue par l’intercession de la fondatrice des Sœurs Apôtres du Sacré-Cœur ».

Synthèse :

Maria Gargani naît le 23 décembre 1892 à Morra Irpina, une commune de la province d’Avellino (Campanie, Italie), dans une famille d’agriculteurs composée de huit enfants. Maria étudie pour devenir enseignante et devient institutrice en 1913 à San Marco La Catola, près de Foggia. Elle rejoint la « Mistica Betania », un groupe de prière qui se réunit au monastère des capucins. Le désir de consacrer sa vie à Dieu grandit alors en elle. Elle commence par entrer en tant que laïque dans le tiers ordre franciscain, au sein duquel elle est catéchiste. Plus tard, elle devient également membre de l’Action catholique.

Maria entreprend diverses activités d’apostolat parmi les enfants et les jeunes du village. Elle les réunit dans une salle qu’elle loue elle-même et utilise du matériel acheté avec ses économies. Les malades sont également l’objet de ses soins. Maria assiste par exemple Lucia et Rosinella : la première est aveugle et vit abandonnée dans l’hospice, la seconde souffre d’arthrite déformante. Maria lui apprend à fabriquer des fleurs en papier pour qu’elle puisse gagner un peu d’argent pour vivre.

En août 1916 commence sa correspondance avec Padre Pio. À partir de là et jusqu’à la mort de ce dernier, en 1968, il sera son accompagnateur spirituel. Ils échangent quelquefois en personne ; Maria décrit d’ailleurs dans son journal leur première rencontre, dans le monastère capucin San Marco La Catola, en 1918. Elle discute notamment avec lui de son désir de se consacrer à Dieu et de son discernement pour savoir dans quel institut religieux s’engager. Elle hésite et essaie plusieurs d’entre eux, mais sans trouver sa place.

Dans la seconde moitié de l’année 1933, de plus en plus indécise quant à sa vocation, Maria décide de faire une neuvaine à la Vierge. Au neuvième jour, agenouillée devant le saint sacrement dans l’église mère de Volturara, elle comprend ce que Dieu lui demande. Dans une « lumière intellectuelle », comme elle le définit dans son journal, elle comprend qu’elle doit fonder une nouvelle institution, à la fois active et contemplative, dédiée à la réparation, par la prière, des offenses faites au Sacré Cœur et à la propagation de cette dévotion, en faisant œuvre d’apostolat auprès des jeunes.

La « Pieuse union des Sœurs apôtres du Cœur eucharistique de Jésus » est approuvée le 11 février 1936 par l’évêque de Lucera. Un mois plus tard, le 21 avril, l’évêque inaugure la première communauté dans l’ancien couvent de Santa Maria della Sanità, à Volturara Appula. Le 12 mars 1963, le pape Jean XXIII donne à son tour son approbation.

Les religieuses, menées par Maria, organisent des écoles catéchétiques, des jardins d’enfants, des activités parascolaires et professionnelles pour les jeunes. Elles y développent des méthodes pédagogiques novatrices au service de la foi, comme l’utilisation de projecteurs pour illustrer la vie de Jésus, afin de rendre l’enseignement de la foi plus accessible et engageant pour les jeunes. Pour Maria, la correspondance épistolaire constitue un moyen d’évangélisation majeur. Une simple carte postale lui fournit l’occasion d’exprimer spontanément et de manière convaincante son amour pour le Christ.

D’autres communautés voient le jour dans les Pouilles, en Campanie, en Sicile, en Toscane et à Rome. Malgré ses responsabilités de fondatrice et le succès de son œuvre, mère Marie Crucifiée continue d’accomplir des tâches modestes au couvent et auprès des jeunes.

Dans sa lettre circulaire numéro 33 de mars 1948, elle écrit : « Sachons nous sacrifier pour la gloire de Dieu, en affrontant les difficultés, en faisant tous les sacrifices, en nous adaptant dans ces lieux inconfortables, où nous serons appelées à aller au secours des âmes marginalisées, en rompant pour elles le pain de la vérité et en nous soumettant d’un cœur joyeux même à la privation de la communion eucharistique quotidienne, dans ces lieux où le prêtre manque. » Comme le Christ, à la lumière de sa croix, Maria a accepté diverses souffrances et incompréhensions, en les unissant à celles de Jésus. Elle a su offrir les épreuves physiques et morales, sans se révolter, pour le salut des âmes. Padre Pio lui écrivait : « Qui aime souffre. Ce n’est pas une punition, c’est une épreuve précieuse » (lettre du 9 avril 1918).

Mère Maria rend son âme à Dieu le 23 mai 1973, à l’âge de quatre-vingt-un ans, au siège de la congrégation, à Naples. Son corps, d’abord enterré au cimetière napolitain de Poggioreale, est ensuite transféré le 17 mai 1992 dans la chapelle de la maison mère, Via Nuova San Rocco 12, à Naples, dans le quartier de Capodimonte, où il est exposé à la vénération des fidèles. Maria Gargani est proclamée bienheureuse le 2 juin 2018.

Solveig Parent


Au-delà des raisons d'y croire :

Mère Maria est morte avec le grand désir de voir la congrégation franchir les frontières italiennes. C’est ce qui s’est produit en 1980, lorsque les premières sœurs missionnaires sont parties pour l’Afrique : aujourd’hui, elles sont présentes au Burkina Faso et au Tchad. Les œuvres auxquelles elles se consacrent sont toujours la propagation du culte du Sacré Cœur, l’éducation des enfants et des jeunes, en particulier dans les régions où il y a une pénurie de prêtres.


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