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La profondeur de la spiritualité chrétienne
n°592

Le christianisme offre une clé essentielle pour comprendre la nature humaine

Le christianisme apporte une clé unique pour comprendre la nature humaine en révélant une vérité essentielle que beaucoup ont cherchée sans jamais pleinement saisir. Cette doctrine éclaire un mystère profond, expliquant la tendance humaine vers le mal et mettant en lumière un combat intérieur fondamental. À travers les Écritures, notamment les enseignements de saint Paul, elle apporte des réponses aux grandes questions sur notre nature. Plus qu’une simple croyance, elle offre une vision cohérente et concrète de notre vie morale, aidant chacun à mieux se comprendre et à avancer sur son chemin.

© freepick
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Les raisons d'y croire :

  • Tout au long de l’histoire, les plus grands penseurs de la philosophie ont cherché à expliquer, sans y parvenir pleinement, la dualité qui rend l’homme capable aussi bien du meilleur que du pire.
  • L’enseignement de la doctrine chrétienne sur le péché originel permet de comprendre que l’homme est fait pour le bien mais tend vers le mal parce qu’il naît imparfait. Le christianisme est le seul à avoir mis au jour cette vérité, offrant ainsi un éclairage admirable sur la condition humaine.
  • Plusieurs livres de la Bible convergent, de manière à la fois indépendante et cohérente, vers ce mystère (livre de la Genèse, psaumes, lettres de saint Paul...) Ils ont pourtant été écrits par des auteurs différents et à des époques très variées.
  • Il est remarquable que saint Paul, sans être philosophe, ait su exprimer avec une telle précision cette doctrine essentielle, sans laquelle l’homme ne peut mener à bien sa vie : « Je constate en moi une loi qui fait que je ne fais pas le bien que je voudrais faire et fais le mal que je ne voudrais pas faire » (Rm 7,19).

Synthèse :

Depuis toujours, les grands courants philosophiques ont tenté de percer le mystère de l’homme. Mais face à la complexité de la nature humaine, nul n’a pu en donner une explication pleinement satisfaisante. L’homme est-il fondamentalement bon ou mauvais ? Cette question demeure sans réponse définitive. L’homme peut aussi bien faire preuve d’un héroïsme admirable que se rendre coupable des pires atrocités. Comment comprendre cette dualité ? Le christianisme apporte ici une clé essentielle : il révèle une vérité, un mystère caché au fin fond de la nature humaine. C’est ainsi que Blaise Pascal, grand mathématicien et penseur, affirmait que : « Sans ce mystère, le plus incompréhensible de tous, nous sommes incompréhensibles à nous-mêmes. Le nœud de notre condition prend ses replis et ses tours dans cet abîme. De sorte que l’homme est plus inconcevable sans ce mystère, que ce mystère n’est inconcevable à l’homme. »

Quel est alors ce mystère sans lequel l’homme ne peut se comprendre lui-même ? Expliquera-t-il pourquoi il succombe si facilement au mal ? Oui ! Si l’homme commet si aisément le mal, affirment les Saintes Écritures, c’est parce qu’il existe en lui une force mystérieuse qui l’y pousse et contre laquelle il doit lutter tout au long de sa vie.

La Bible fait plusieurs fois référence à ce phénomène, mais c’est saint Paul, dans la lettre qu’il adresse à la communauté chrétienne de Rome, qui l’exprime le mieux : « Je constate en moi une loi qui fait que je ne fais pas le bien que je voudrais faire et fais le mal que je ne voudrais pas faire. »

Cette loi intérieure, cette force, les chrétiens l’appellent le poids du péché originel, conséquence des évènements relatés aux chapitres 2 et 3 du livre de la Genèse. Chaque personne humaine, affirment-ils, porte en elle la conséquence de ce péché, une sorte de dérèglement, de désharmonisation de notre nature, qui fait que le mal est plus facile à faire que le bien. Pour faire le bien et poser des actes justes et ordonnés, je dois livrer un combat contre moi-même, contre certains de mes penchants, tandis que pour faire le mal, il suffit de se laisser glisser.

Ainsi, si je ne lutte pas contre moi-même, si je ne combats pas certains de mes désirs ou certaines de mes pulsions naturelles, je finis inévitablement par poser des actesdésordonnés qu’au fond de moi, je sais que je ne devrais pas faire.

Par exemple, si je ne prends pas garde à me maîtriser, ma colère contre mon fils qui refuse de manger ses épinards risque de dépasser la mesure. Si je ne me force pas à surmonter ma peur, je n’oserai pas élever la voix pour défendre cet innocent injustement pris à partie dans la rue. Si je ne fais pas l’effort de me dominer, mes désirs sexuels risquent de me faire tomber dans la pornographie ou dans l’adultère.

Bref, il est facile de succomber à la colère, à la lâcheté ou à l’impureté : il suffit de se laisser aller. En revanche, la maîtrise de soi, le courage ou la tempérance exigent un effort, un véritable combat contre soi-même.

Trop nombreux sont ceux qui, après toute une vie, n’ont jamais réalisé l’existence de ce combat intérieur : un combat pour le bien et contre le mal. En effet, comment combattre quelque chose qu’on ignore ?

Si je n’apprends pas dès le plus jeune âge à combattre mes tendances naturelles à la colère, à la lâcheté, à l’impureté, etc., ces mêmes tendances finiront par se transformer en vices qui feront de moi leur esclave !

Voilà la clé de lecture essentielle que le christianisme nous offre pour comprendre la nature humaine. Sans elle, l’homme est condamné à demeurer un mystère pour lui-même. Il lui devient alors impossible d’expliquer son penchant au mal et il basculera inévitablement dans l’un des deux extrêmes : soit se perdre dans la culpabilité et le désespoir, soit endurcir son cœur au point de devenir insensible au mal, allant parfois jusqu’à le justifier et le présenter comme un bien.

Alors, à la question « L’homme est-il intrinsèquement mauvais ? », nous devons répondre que non, l’homme n’est pas mauvais par essence. S’il tend vers le mal, c’est simplement parce qu’il ne naît pas parfait.

Devrait-on dire qu’un homme est par nature un enfant, sous prétexte qu’il naît immature et inachevé ? Bien sûr que non !

De même qu’un homme ne naît pas adulte mais fragile et sans force, il ne naît pas non plus avec la force de faire le bien. De même qu’un bébé doit être nourri pour grandir, l’homme doit cultiver sa capacité à faire le bien pour la renforcer.

L’homme n’est pas fait pour rester un enfant, mais pour devenir un adulte. De même, il n’est pas destiné à demeurer prisonnier de sa tendance au mal, mais à développer en lui la force de faire le bien. Et plus il l’exercera, plus cela lui deviendra naturel.

L’homme n’est donc pas mauvais par essence. Au contraire, il est fait pour le bien. Mais cela ne se fait pas sans effort. Il doit livrer un combat, dur et acharné, contre lui-même, pour transformer peu à peu ses tendances au mal (les vices) en tendances au bien (les vertus).

Tel est l’enseignement de la doctrine chrétienne sur le péché originel, le seul, dans toute l’histoire de la pensée, à offrir une compréhension aussi pertinente de la nature humaine.

Antoine de Montalivet a étudié la philosophie et la théologie au séminaire diocésain de Fréjus-Toulon.


Aller plus loin :

  • Catéchisme de l'Église catholique, en particulier les paragraphes 385 à 412 sur la Chute, disponibles en ligne.

En savoir plus :

  • Lettre de saint Paul, apôtre, aux Romains (en pariticulier Rm 5,12-19 et Rm 7,14-25).
  • Les chapitres 2 et 3 de la Genèse.
  • Lettre de saint Paul, apôtre, aux Corinthiens (notamment 1 Co 15,21-22).
  • Psaume 50, en particulier le verset 7 : « Moi, je suis né dans la faute, j'étais pêcheur dans le sein de ma mère. »
  • Pour mieux comprendre le péché originel et en méditer les conséquences avec saint Josémaria, l’article : « Qu’est-ce que le péché originel ? »
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