Thérèse-Adélaïde Manetti : une enfance pauvre, un riche héritage

Thérèse-Adélaïde Manetti naît en 1846 à San Martino di Campi Bisenzio, près de Florence (Toscane, Italie). Sa famille est pauvre et elle vit des moments difficiles. En 1873, elle fonde les Sœurs Carmélites de Sainte-Thérèse, congrégation de contemplatives ayant une action de charité dans le monde, qui a été rapidement reconnue par les autorités ecclésiastiques. Celle qu’on surnomme « Bettina » prend le nom de Thérèse-Marie de la Croix. Les religieuses accueillent les orphelins de la ville en prenant en charge leur éducation. En 1908, mère Thérèse tombe malade d’un cancer qui lui cause beaucoup de souffrance physique. Dieu la rappelle à lui le 23 avril 1910. Toute son existence a été orientée par la prière et la charité.

Bienheureuse Teresa Marie de la Croix (XXe siècle), anonyme. CC0/wikimedia

Les raisons d'y croire :

Dès l’enfance, Bettina a le goût de la prière. Elle désire intensément répondre à l’amour par lequel elle se sent aimée du Christ : « J’avais dix-neuf ans, quand je me suis donnée tout entière à Dieu. »

Un jour, alors que Thérèse-Adélaïde Manetti n’a pas encore vingt ans, elle rencontre une femme pauvre atteinte d’un mal incurable, qui lui dit : « Bettina, je mourrai tranquille sachant que tu seras, pour mes trois petites, leur maman. » Une œuvre de charité pour assister les enfants pauvres est ainsi créée et se développe rapidement. Les trois filles de la malade deviendront plus tard religieuses dans la congrégation fondée par Bettina en 1873 : les Sœurs Carmélites de Sainte-Thérèse.

La vie intérieure de la bienheureuse ne contient aucun détail qui contrevienne à l’esprit évangélique : toutes ses initiatives, à commencer par une charité sans limites pour les pauvres et les orphelins, sont prises en accord étroit avec les autorités ecclésiastiques, sur la base de l’enseignement de l’Église catholique, et en puisant ses forces dans la prière.

Bettina comprend que la prière a autant de pouvoir que l’action ; c’est pourquoi elle se livre quotidiennement à l’adoration eucharistique. Plus tard, elle fondera à Florence l’Adoration Perpétuelle (1901).

Mère Manetti attire à elle de nombreuses vocations pour le Christ. À partir de 1880, le succès de la nouvelle congrégation nécessite un agrandissement de la maison mère : iI faut bâtir et, pour cela, il faut des moyens matériels. Mère Thérèse sait que la providence divine ne les abandonnera pas. Au fil des semaines, elle voit les dons se multiplier ! Les habitants de San Martino et ceux de toute la Toscane aident considérablement la fondatrice. En 1887, elle peut inaugurer un grand couvent, avec une belle église.

En un laps de temps très court, du vivant même de la fondatrice, l’extension géographique des Sœurs Carmélites de Sainte-Thérèse dépasse l’imagination : Italie, Europe de l’Ouest puis de l’Est, Proche et Moyen-Orient, Amérique latine, etc. À la fin de l’année 2005, la congrégation compte vingt maisons à travers le monde.

L’itinéraire de Thérèse-Marie de la Croix est a priori invraisemblable : partie de rien, alors qu’elle n’a même pas le nécessaire pour assurer sa survie, elle parvient en quelques années à fonder une congrégation prospère et féconde à tous niveaux.

Après avoir quitté ce monde, des miracles divers, dus à son intercession, sont rapportés près de sa tombe. Un premier miracle est authentifié en 1938. À Venise, une sœur de la congrégation recouvre instantanément, totalement et sans aucune séquelle une santé parfaite, après avoir invoqué l’aide de la bienheureuse. Thérèse-Adélaïde Manetti est béatifiée par le pape Jean-Paul II en 1986.

Le 7 décembre 1999 se produit une initiative populaire incroyable : « Bettina » est proclamée sainte patronne de son village natal après qu’une pétition a recueilli pour cela des milliers de signatures.

Synthèse :

Thérèse Adélaïde Manetti naît le 2 mars 1846 à San Martino, un hameau de Campi Bisenzio, tout près de Florence (Toscane, Italie), dans une famille modeste et pieuse. L’enfance de « Bettina », comme la famille et les villageois la surnomment, est difficile en raison des conditions économiques précaires de la famille. Son père meurt prématurément. L’éducation de la fillette est loin d’être complète. Elle n’est scolarisée qu’un temps.

À l’âge de dix-neuf ans, elle traverse une période mystique intense. Sa vocation religieuse est née. Elle veut coûte que coûte servir le Seigneur. Sa foi la porte. Intelligente, organisée et volontaire, elle surmonte peu à peu tous les obstacles. Sainte Thérèse d’Avila, dont elle découvre l’œuvre, devient son modèle.

En 1872, elle invite quelques autres jeunes croyantes à la rejoindre pour pratiquer la charité auprès des plus nécessiteux. Une vie communautaire se met en place. Deux ans plus tard, le groupe s’inscrit dans le tiers ordre du Carmel thérésien et s’installe dans la bourgade de Conventino, dans une petite maison qui deviendra le premier siège de la congrégation. Bettina prend le nom de Thérèse-Marie de la Croix pour l’éternité.

À cette époque, les encouragements et l’accompagnement d’un jeune prêtre, don Ernesto Jacopozzi, exercent une influence formidable sur la communauté. Jusqu’à sa disparition, en 1894, ce prêtre suivra la fondatrice.

Dans son programme de vie, la bienheureuse désire associer la contemplation et l’action apostolique. Refuser de s’engager dans le monde en prenant prétexte que le temps manque, ou que c’est une autre mission, lui déplaît fortement. Elle veut lier Marthe et Marie. C’est en priorité vers les orphelins que se tournent ses regards.

À partir de 1880, le succès de la nouvelle congrégation nécessite un agrandissement de la maison mère. Il faut bâtir et, pour cela, il faut des moyens matériels. Thérèse sait que la providence divine ne l’abandonnera jamais. Au fil des semaines, sans s’y attendre d’aucune manière, elle voit les dons se multiplier ! Les habitants de San Martino et ceux de toute la Toscane aident considérablement la fondatrice et le clergé. En 1887, elle peut inaugurer un grand couvent, avec sa belle église. Le succès des religieuses est tel que des maisons sont ouvertes peu à peu à travers la Toscane, la péninsule italienne, puis aux quatre coins du monde.

En 1901, la bienheureuse fonde à Florence une œuvre d’adoration perpétuelle du saint sacrement, faisant de la dévotion eucharistique le cœur de sa spiritualité.

En 1904, l’ordre des Carmes de Sainte-Thérèse reçoit l’approbation du pape saint Pie X, et des communautés nouvelles voient dès lors le jour en Syrie et en Palestine. Au fil du temps, les sœurs s’implantent également au Liban, en Israël, en Amazonie et, après l’effondrement du communisme, à Prague, où les filles de « Bettina » ont construit un internat pour les jeunes filles étudiantes.

En 1908, la bienheureuse tombe gravement malade. Le diagnostic est sombre : la mère supérieure souffre d’un cancer douloureux et incurable pour la médecine de l’époque. Elle s’abandonne à Dieu, offre ses souffrances physiques au Christ et demande à la Vierge Marie de l’aider à mourir en bonne chrétienne.

Dieu la rappelle à lui le 23 avril 1910, en odeur de sainteté. Rapidement, des témoignages de miracles, de guérisons et de conversions dues à l’intercession de Thérèse-Marie parviennent aux autorités religieuses. En 1930 s’ouvre le procès de béatification. Un premier miracle est authentifié en 1938 : une religieuse de Venise appartenant à la congrégation recouvre instantanément et définitivement la santé alors qu’elle était condamnée par les médecins. Le 19 octobre 1986, à l’occasion de sa visite pastorale à Florence, Jean-Paul II a proclamé Thérèse-Marie de la Croix bienheureuse.

Patrick Sbalchiero, membre de l’Observatoire international des apparitions et des phénomènes mystiques.

Au-delà des raisons d'y croire :

Jean-Paul II rapporte que l’on se pressait auprès d’elle « pour écouter ses paroles de foi capables de transfigurer la souffrance et de rendre la paix ». Elle avait réussi dans les épreuves de sa propre vie à trouver sa joie dans la croix.

Aller plus loin :

Sur le site Internet Bibliothèque monastique, une page est dédiée à bienheureuse Thérèse-Marie de la Croix Manetti.

En savoir plus :

Osservatore Romano, 1986, n^o 44, p 10-11.
Les Heures du Carmel, Lavaur, Éditions du Carmel, 2005.
Sur le site Santi e Beati : « Beata Teresa Maria della Croce (Teresa Manetti). Vergine, fondatrice ».
Sur le site Internet italien parrochie.it, la page « Santa Teresa Manetti » (en italien).