Des conversions au Christ massives en terre d’islam

Synthèse :

Dès le début de son histoire, l’islam s’est construit en opposition au christianisme. Si le Coran lui-même affirme n’être qu’un rappel et confirmer les Livres venus avant lui, notamment la Torah et l’Évangile, la tradition musulmane a très tôt accusé les chrétiens et les juifs d’avoir falsifié leurs livres saints. Le principal reproche fait aux chrétiens est celui d’être polythéistes, à cause de leur mauvaise compréhension de la croyance en un Dieu trinitaire.

La conquête des terres christianisées par le pouvoir musulman s’est accompagnée d’une discrimination officielle des chrétiens, plus ou moins affirmée et violente en fonction des périodes et des lieux. Cela a conduit à une baisse progressive du nombre de chrétiens. Un chrétien qui se convertissait à l’islam pouvait bénéficier de nombreux avantages au sein de la société. Mais, dans le cas contraire, un musulman qui se convertissait au christianisme risquait la mort – peine prévue par le droit musulman pour sanctionner l’apostasie (l’abandon de la religion musulmane pour une autre religion). Les martyrs n’ont pas manqué : dès l’époque de Muhammad, certains musulmans sont devenus chrétiens, le plus souvent au prix de leur vie. Toutefois, pendant treize siècles, ces conversions étaient essentiellement individuelles et ne permettaient pas l’implantation ou le développement de nouvelles Églises en terre musulmane.

Les choses ont commencé à changer à la fin du XIXe siècle avec des conversions de plus en plus nombreuses de musulmans au christianisme. Ce changement s’est accéléré au cours du XXe siècle et surtout en ce début de XXIe siècle. Un peu partout dans le monde musulman et dans sa grande diversité, ethnique, géographique et linguistique, nous assistons à des conversions massives au christianisme.

David Garrison, qui a soutenu un doctorat à l’université de Chicago, a entrepris une vaste étude de ce phénomène. Il ne prend en compte que les conversions dites « collectives » : les mouvements qui, en vingt ans, ont créé cent nouvelles églises ou qui ont baptisé mille personnes. Il a divisé le monde musulman en neuf ensembles géoculturels (Indo-Malaisie, Afrique de l’Est, Afrique du Nord, Asie du Sud-Est, Perse, Turkestan, Afrique de l’Ouest, Asie du Sud-Ouest, Monde arabe) et a découvert qu’en dépit de leur grande diversité, ce phénomène de conversion de masse était observable dans ces neuf ensembles.

Avec l’aide de nombreux collaborateurs, notamment des traducteurs, il s’est entretenu avec plus de mille personnes issues de quarante-cinq mouvements, trente-trois groupes ethnolinguistiques et quatorze pays différents. Uniquement pour les douze premières années du XXIe siècle, il a compté soixante-neuf mouvements vers le Christ répondant aux critères énumérés plus haut.

Il a relevé plusieurs points communs à quasiment tous les récits collectés :

1. Une intervention de Dieu

L’action de Dieu prend différentes formes. De nombreux convertis ont fait des rêves qui les ont conduits à Jésus. Beaucoup évoquent aussi des guérisons miraculeuses ou des réponses très précises à des prières effectuées alors qu’ils cherchaient la vérité. Nous pouvons par exemple évoquer l’histoire d’un couple, Nabil et Hamideh. Le mari, Nabil, était déjà devenu chrétien, mais sa femme, Hamideh, ne s’était pas encore convertie. Quelques années après leur mariage, celle-ci fut atteinte de sclérose en plaques. Nabil demanda à Jésus d’intervenir pour elle et Hamideh fut guérie. Malgré ce premier miracle, elle n’accepta pas encore Jésus. Son mari fut arrêté pour sa foi et, après sa libération, le couple dut s’exiler. Durant cet exil, Hamideh fut à nouveau atteinte par la sclérose en plaques. Cette fois, Nabil lui dit qu’elle devait elle-même prier Jésus pour sa guérison. Hamideh accepta et fut exaucée. À la suite de cette guérison, elle donna sa vie à Jésus et se fit baptiser.

2. La comparaison entre la Bible et le Coran

Dans les groupes ethnolinguistiques qui ne parlent pas l’arabe, beaucoup de personnes lisent, voire apprennent par cœur le Coran, sans nécessairement le comprendre. En découvrant ce que dit véritablement le Coran, ils constatent que Muhammad est bien moins important que Jésus, fils de Marie. Comme le Coran lui-même affirme confirmer les Livres révélés avant lui, et notamment la Torah et l’Évangile, cela conduit ces musulmans à s’intéresser à ces Livres, à les lire, et à découvrir qui est véritablement Jésus.

3. L’amour fraternel chrétien

Enfin, ces musulmans ont souvent pu bénéficier du témoignage d’autres chrétiens et constater l’amour fraternel dont ils font preuve.

À leur tour, ces musulmans, lorsqu’ils reconnaissent Jésus comme leur Seigneur et leur Sauveur, ont souvent à cœur de rester dans leur communauté d’origine pour partager cette Bonne Nouvelle avec leurs familles, voisins, proches, etc. Cela se fait bien souvent au risque de leur vie, ce qui prouve que ces conversions ne sont pas motivées par la volonté d’un gain terrestre, contrairement à ce qu’affirment souvent leurs détracteurs.

Au-delà des raisons d'y croire :

La conversion des musulmans au christianisme constitue un mouvement structurel de grande ampleur touchant tous les continents et voué à prendre dans le futur une dimension encore plus importante.

Aller plus loin :

David Garrison, Un souffle dans la maison de l’islam, Paris, Première Partie, 2016.

En savoir plus :

• La conférence donnée par David Garrison sur son livre, filmée et disponible sur la chaîne YouTube Xenos Summer Institute : A Wind in The House of Islam.
• L’article de Valeurs Actuelles : « De l’islam au christianisme : le long chemin de croix des nouveaux convertis ».