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Les moines
n°222

Mont Athos (Macédoine, Grèce)

1924 – 1994

Les prophéties du père Païssios, du mont Athos

Le mont Athos, aussi appelé « Sainte Montagne », se situe au nord de la Grèce et constitue un haut lieu du christianisme orthodoxe. Une communauté monastique y est établie depuis 1054, regroupant aujourd’hui encore une vingtaine de monastères et plusieurs ermitages. Le père Païssios fut l’un des deux mille moines qui y résidaient au XXe siècle. Il écrivit beaucoup, interprétant de façon particulièrement éclairée les événements et les tendances de son époque, décrivant leurs conséquences, et prophétisant avec justesse plusieurs calamités du monde actuel.

L'église principale du monastère de la Grande Laure, avec le mont Athos en arrière-plan. /© CC Dimboukas.
L'église principale du monastère de la Grande Laure, avec le mont Athos en arrière-plan. /© CC Dimboukas.

Les raisons d'y croire :

  • Les écrits du père Païssios nous sont parvenus très directement, par l’intermédiaire du père Jules Baghdassarian, qui désirait les voir publier, et de Jean-Claude Antakli, qui s’est chargé de leur traduction fidèle en français.
  • De son vivant (1924 – 1994), en parlant des « guerres insensées », le père Païssios avait annoncé : les guerres des conflits israélo-arabes, la guerre civile au Liban (1975-1990) et la guerre en Irak (2003), pour des armes de destruction massive qui n’ont jamais existé.

  • En 1985, après le premier accord de Schengen qui établit la libre circulation entre les pays signataires, le père Païssios voit et annonce déjà l’impasse dans laquelle l’Europe va se trouver.
  • En 1989, alors que l’ambiance est euphorique avec la chute du mur de Berlin, il se positionne à contre-courant en prédisant le danger de la « botte russe » qui s’est effectivement manifesté plus tard en Géorgie, Crimée, Syrie et Ukraine...

  • De son vivant, le père Païssios annonçait aussi la persécution croissante des chrétiens à travers le monde. On recense en effet 365 millions de chrétiens persécutés par an, avec des assassinats de masse en Asie, au Proche-Orient et en Afrique (dont les 200 dernières victimes au Nigéria). Le père Païssios prédisait aussi que l’Église et les médias resteraient très silencieux, évitant les confrontations.
  • Le père Païssos pressent que « l’Église est rendue vulnérable, et particulièrement en la personne des prêtres. Nombreux sont ceux aujourd’hui qui s’emploient à tout pervertir, la famille, la jeunesse et l’Église. » Il encourage à ne pas garder le silence, mais à faire face à ses responsabilités « sans attendre que ce soit quelqu’un d’autre qui extirpe le serpent hors de son nid ». Ces paroles prennent sens aujourd’hui. 

  • Outre les prophéties réalisées sur les plans géopolitique et sociétal, plusieurs miracles de guérisons (cécité, cancer, possession, etc.)ont été rapportés, impliquant la personne du père, de son vivant et après sa mort. Nous pouvons en citer deux à titre d’exemple.
  • Larisa Nicolaïevna Maslova, médecin à Moscou, est hospitaliée le 4 février 2002 après un grave accident qui lui fait perdre la vue de l’œil gauche. Elle passe sa première nuit en prière, dans l'angoisse et sans pouvoir dormir. Au matin, elle voit un moine se pencher sur elle et lui couvrir la tête d'une serviette. Elle reconnait le père Païssios dont elle a lu un des livres. A l'instant où le moine disparaît, Larisa recouvre la vue de l’œil qui avait été endommagé.
  • Alors qu’un jeune homme roulait à grande vitesse en moto, il heurte une voiture et est projeté au loin. Par miracle, un moine inconnu le tient fermement par le bras et le motard retombe sans aucun mal. Bouleversé, le jeune homme raconte cela au prêtre de sa paroisse à Thessalonique. Le père présente des photos d'anciens moines parmi lesquels le jeune homme reconnait tout de suite le père Païssios. Ils apprirent plus tard que la mère du motard avait placé dans la poche du blouson de son fils, sans le lui dire, deux photos : une icône du Christ, une autre du père Païssios.
  • En outre, il était fréquent que le père Païssios dégage un parfum sur son passage et les personnes qui parlaient avec lui ou ouvraient un de ses livres le remarquaient souvent. A sa mort, tous les visiteurs ont témoigné qu’une forte et agréable odeur exhalait de son corps et ses vêtements.

Synthèse :

Comment les prophéties écrites du père Païssios nous sont parvenues

J’ai connu le père Jules Baghdassarian en 2009 lors de la création par mon épouse de l’Institut infirmier Dar Basile (à la demande de Mgr Jean Clément Jeanbart, archevêque de l’Église melkite d’Alep). Il était alors économe et remplissait en même temps les fonctions de nonce apostolique en Syrie. Très vite des liens d’amitié se sont tissés entre nous.

En juillet 2012, notre sécurité n’étant plus assurée, nous avons été obligés de quitter Alep dans l’urgence. La veille de notre départ, le père Jules me remet, en testament, un document qui lui tient particulièrement à cœur, et me dit : « Jean-Claude, j’ai rencontré le père Païssios, c’est un saint homme. Il faut que tu traduises ses messages, car la France doit écouter ses prophéties ! » J’ai été très surpris, mais je connaissais le charisme du père Jules, son inlassable dévouement lors de l’afflux incessant de réfugiés, femmes, enfants, vieillards, nécessitant la réquisition de tous les bâtiments d’église, des écoles, des dispensaires. Il avait organisé depuis de longs mois des soupes populaires dans les paroisses. Je lui accordais ma confiance et, alors que j’allais le saluer le matin de notre départ, il insista à nouveau, me rappelant que le père Païssios était considéré comme l’un des plus grands ascètes du mont Athos (célèbre pour les vingt monastères établis depuis le Xe siècle). Le document original était en grec et il l’avait traduit en arabe. Je devais en faire une version en français.

Quatre mois plus tard, en novembre 2012, le père Jules n’est pas tombé sous les balles, comme tant d’autres prêtres, mais au soir d’une journée éprouvante, un AVC l’a terrassé. En apprenant la mort du prêtre, j’ai demandé au Seigneur que mon ami puisse m’aider à être fidèle à l’esprit de ce précieux document, qu’il pensait être prophétique.

 

La Sainte Montagne et le père Païssios

Située sur la péninsule montagneuse de Macédoine, en Grèce, la Sainte Montagne jouit d’un statut d’autonomie : c’est la république monastique du mont Athos, confirmée en droit international par le traité de Lausanne en 1923, et inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO. Le territoire fut donné par l’empereur Constantin VI aux moines, qui y combinèrent érémitisme et cénobitisme. C’est là que l’humble père Païssios (1924 – 1994) prophétisait et tentait de maintenir l’équilibre spirituel de tous ceux qui le consultaient sur les événements de ce monde, de plus en plus hostiles à leur salut. Le père Païssios a annoncé les guerres insensées, l’impasse dans laquelle se trouve l’Europe de Schengen, l’obsession sécuritaire des États-Unis, la botte russe, le glissement de notre monde dans les scandales et les corruptions…

 

Extraits des annonces prophétiques et des interprétations éclairées du père Païssios :

Il y a une guerre aujourd’hui, une guerre sainte. Si les métropolites se taisent, alors qui va parler ? Ce qui me dérange, c’est le calme ambiant face à ce qui se prépare. Jusqu’à présent, nous ne comprenons pas clairement ce qui est en train de se tramer et, jusqu’à ma mort, je ne saurai pas l’issue de cette situation si complexe. Ce qui est certain, c’est que le sort du monde repose sur une poignée d’hommes, et Dieu ne cesse de les interpeller. La prière des cœurs dans la peine peut forcer la main de Dieu. Les événements que nous allons vivre, les complots, les bombes, les cendres, les séismes vont assombrir notre horizon, et peut-être aurons-nous besoin d’une violente tempête pour balayer toutes ces calamités.

La situation peut paraître effrayante, car on tente de dresser entre nous une tour de Babel. Mais, malgré cela, je vous le dis : « N’ayez pas peur. » Car Dieu continue à habiter le cœur de quelques chrétiens – ce peuple de prière qui résiste. Je suis serein et confiant, car notre Dieu bienveillant remettra chaque chose à sa place. L’humanité a traversé des tempêtes, sans être anéantie. Devons-nous être effrayés par celle qui s’annonce ? Oui, mais nous ne périrons pas ! Dans le cœur de chacun se trouve enfouie une force cachée qui se révèle en cas de besoins. Et Dieu est seul juge de chacun, selon ses mérites.

Aujourd’hui, on essaie de détruire les fondements de la foi, en retirant discrètement, sournoisement, pierre après pierre, tout ce qui en a constitué le ciment. Nous sommes tous responsables de cette destruction, et pas seulement ceux qui s’acharnent à la détruire. Nous voyons, nous vivons cet affaissement, et quels efforts faisons-nous pour la renforcer ? L’Église est rendue vulnérable, et particulièrement en la personne des prêtres. Nombreux sont ceux aujourd’hui qui s’emploient à tout pervertir, la famille, la jeunesse et l’Église. Il est difficile de s’en prendre à un État ou à une nation, dont les lois font fi de celles de Dieu.

J’ai entendu des prêtres dire : « Ne nous mêlons pas de cela, ce n’est pas notre affaire. » S’ils avaient atteint, par la prière, un détachement total, je leur aurais baisé les pieds. Mais je ne peux le faire, car, en fait, c’est qu’ils préfèrent vivre dans l’indifférence et le confort. L’indifférence est inacceptable pour les laïcs, et plus encore pour le clergé : « Maudit soit celui qui fait avec négligence le travail de Yahvé » (Jr, 48-10). Aujourd’hui a lieu une guerre sainte, et il m’appartient d’être sur la ligne de front, face aux marxistes, aux francs-maçons, aux satanistes et aux sectes ! Ce que je vois de ce qui nous attend me blesse jusqu’à goûter l’amertume de la douleur humaine dans ma bouche. C’est par l’esprit que l’épreuve sera surmontée, et la tempête jettera tout ce qui est inutile sur le rivage. Certains seront alors récompensés, alors que d’autres devront payer leurs dettes.

Nous sommes dans le règne de la tiédeur ! Il y a peu d’hommes courageux, car nous sommes corrompus. Comment Dieu continue-t-il à nous supporter ? La génération d’aujourd’hui est la génération de l’indifférence. Comme il n’y a plus de guerriers, la majorité se contente de parader. L’impiété et le blasphème sont permis à la télévision. L’Église est silencieuse et ne blâme pas les blasphémateurs. Qu’attend-elle pour le faire ? Il le faut, sans attendre que ce soit quelqu’un d’autre qui extirpe le serpent hors de son nid, pour que nous puissions vivre en paix. À cause de leur indifférence, ils sont devenus silencieux ! Ce qui est pire, c’est que même ceux qui possèdent un reste de foi s’interrogent intérieurement : « Vraiment puis-je faire quelque chose pour changer la situation ? » Témoignons de notre foi avec audace, car si nous continuons à garder le silence, il faudra bien répondre à la fin. Car il incombe à chacun de se lever et de faire, en ces jours difficiles, ce qui est en son pouvoir, et de laisser Dieu régler ce qui relève du sien. Alors, nous aurons par ce biais la conscience tranquille. Si nous n’entrons pas en résistance, nos ancêtres se lèveront de leurs tombes, eux qui ont tant œuvré pour leur patrie !

Que faisons-nous pour eux, nous, chrétiens qui ne témoignons pas de notre foi, qui ne résistons pas au mal et qui laissons grandir l’influence de ceux qui veulent nous détruire ? Quand l’Église persiste dans son silence, pour éviter une confrontation avec nos gouvernants, si les métropolites se taisent et si les moines sont silencieux, alors qui va prendre la parole ? La tiédeur du clergé encourage à la paresse. Pour ne pas être bousculés, les prêtres préfèrent ne pas alarmer. Il ne faut pas parler de guerre, ni d’Apocalypse, ni de la mort à laquelle on doit se préparer. Certains avec une hypocrite gentillesse, protègent les hérétiques et leurs délires pour montrer leur tolérance. Les gens sont mous, sans levain !

On fait fi de la sainteté si on privilégie son confort. Être doux spirituellement est une chose, être négligent en est une autre. Certains prétendent qu’être chrétien, c’est être joyeux et calme. Mais sont-ils chrétiens… ou simplement joyeux, calmes et indifférents ? Leur joie est une joie superficielle. Celui qui vit des mondanités ne peut être spirituel, car l’être spirituel se construit dans la douleur. En d’autres termes, il souffre de tout ce qui se passe autour de lui, il partage la douleur des gens et Dieu le couvre de sa compassion, en raison de cette souffrance partagée. L’objectif pour nous aujourd’hui, c’est de vivre en orthodoxe, pas de parler ou d’écrire en orthodoxe. Le prédicateur qui ne vit pas profondément ne touchera aucun cœur, ne changera jamais les gens. Et chacun sait que penser en orthodoxe est facile, mais vivre en orthodoxe exige beaucoup d’efforts.

Dieu tolère ce qui se passe. Mais s’il s’agit de votre prochain, blessé dans son appel à la sainteté, alors seulement votre indignation est légitime. Il est inconvenant de se mettre en colère quand on est attaqué. Mais c’est un devoir de le faire dans la défense de graves questions spirituelles, pour notre sainte foi. Contrer les blasphémateurs, c’est défendre son prochain, penser à lui avec amour.

Le mal est en nous, et quand nous n’avons pas l’amour, nous ne pouvons ressentir que chacun est notre frère, car nous ne voyons que ses travers. « Malheur à l’homme par qui le scandale arrive » (Mt 18,7) signifie que nous ne devons pas exposer les faiblesses morales de nos frères à tout le monde, car, d’une certaine façon, nous donnons des armes aux ennemis de l’Église. Et la foi des faibles en est, elle aussi, altérée. Si vous voulez aider l’Église, essayez de vous corriger vous-même, plutôt que les autres. En vous corrigeant, c’est une partie de l’être que vous corrigez, et, si chacun se mettait à faire cela, l’Église serait parfaite. Aujourd’hui, les gens s’occupent de tout et de tout le monde, car il est très facile de moraliser les autres, alors que s’améliorer soi-même exige un effort.

La vérité énoncée sans jugement peut être criminelle. Et celui qui s’érige en détenteur de la vérité commet un mal contre lui-même et contre les autres, car sa sincérité est dépourvue d’empathie. Un chrétien n’est pas fanatique, car il porte en son cœur l’amour. La dévotion est louable, ainsi que la passion pour le bien, mais le discernement et l’épanouissement personnel prémunissent contre le fanatisme, ce compagnon de la fausse dévotion. Être éveillé et retenu est indispensable. Nous devons tout faire pour l’amour de Dieu. Quand nous cherchons l’approbation des autres, prenons garde de n’en tirer aucun bénéfice personnel.

Notre époque vit dans le sensationnel et le bruit. Mais la vie spirituelle n’est pas bruyante. Nous avons besoin d’être illuminés par Dieu pour sortir de l’obscurité et de la confusion. Il fut un temps où l’Esprit Saint nous éclairait le chemin, mais aujourd’hui il ne voit aucune raison de se tourner vers nous. Des années difficiles nous attendent, et la tour de Babel de l’Ancien Testament nous apparaîtra anodine par rapport à ce qui nous attend. Le sceau de l’Antéchrist devient réalité. Il est fort possible que vous soyez amenés à vivre une grande partie de ce qui est décrit dans le livre de l’Apocalypse. La situation est terrible et l’apostasie est sur nous. Relisez 2 Th 3,42 : « Que personne ne vous abuse d’aucune manière, auparavant doit venir l’apostasie et se révéler l’homme impie, l’être perdu, l’adversaire, celui qui s’élève au-dessus de tout ce qui porte le nom de Dieu… se produisant lui-même comme Dieu. »

Nous en sommes là : le monde s’est transformé en maisons de fous. Il règne beaucoup de confusion, les gouvernements agissent avec inconscience, et nous faisons face à des événements imprévisibles, se succédant très rapidement. La maçonnerie, les marchés, l’organisation du commerce international, la gouvernance mondiale et la création d’une religion universelle préfabriquée : tout ceci émane d’un plan diabolique et y participe.Les chrétiens dans le monde sont et vont être persécutés, comme ce qui est annoncé pour la fin des temps. L’Écriture sainte nous dit que même les élus seront trompés, abusés. La providence m’a dit que l’Antéchrist veut asservir le monde en utilisant ce qui a été décrit dans le Livre de l’Apocalypse, il y a deux mille ans : « Tous, petits ou grands, riches ou pauvres, libres ou esclaves, se feront marquer sur la main droite ou sur le front, et nul ne pourra acheter ou vendre, s’il n’est pas marqué au nom de la bête ou au chiffre de son nom […]. Le chiffre de la bête est un chiffre d’homme, son chiffre, c’est 666 » (Ap 13,16-18). C’est en rapport avec ce qui est écrit dans le livre des Rois et le Deuxième Livre des Chroniques : Salomon surpasse en richesse tous les rois de la terre, recevant des peuples qu’il avait conquis par la guerre une taxe annuelle de 666 talents d’or. Autrement dit, 666 est devenu le nombre de mammon, terme araméen signifiant richesse, qui personnifie l’argent et asservit le monde.

Les orthodoxes s’opposent à cela : nous ne voulons ni dictature, ni Antéchrist. Arriveront des moments difficiles où ceux qui n’accepteront pas la « marque » seront exclus : « Acceptez, vous diront-ils, et vous n’aurez aucun problème ! » Certains peuvent-ils accepter la « marque » sans le savoir ? Non, si une personne l’ignore, c’est qu’elle n’est pas intéressée à le savoir, donc elle prend le risque de perdre la grâce divine. Quand un prêtre plonge l’enfant dans l’eau du baptême, ce dernier reçoit l’Esprit Saint sans le savoir, mais la grâce divine entre en lui et y demeure. Certains s’interrogent sur le pouvoir de Dieu en nous, et se demandent ce qu’ils ont à faire, eux ?

Des prêtres dits modernes traitent leurs ouailles comme des enfants pour ne pas être importunés par leurs questions : « Ce qui se passe aujourd’hui n’est pas grave, soyez sans crainte, l’important est d’avoir la foi dans vos cœurs », disent-ils. Ils vont jusqu’à vous réprimander : « Les questions sur l’Apocalypse et sur ce que nous vivons aujourd’hui sont là pour semer le trouble dans nos esprits ». Ils devraient plutôt vous inciter à vivre plus spirituellement, à vous rapprocher du Christ qui ôte toute peur et à vous préparer aux épreuves à venir. Connaître la vérité amène à réfléchir et sort les gens de leur torpeur. Commencer à prier, à être éveillé, c’est ne pas tomber dans les pièges que l’on vous tend. Or, que voyons-nous aujourd’hui ? Ceux qui interprètent les Saintes Écritures arrangent les prophéties à leur façon. Il serait préférable qu’ils ne craignent pas d’exprimer leurs inquiétudes, afin d’aider les chrétiens à se préoccuper de leur salut.

Le monde a perdu la maîtrise des événements. On a oublié le sens du sacrifice, de la dignité, et la joie que procure le sacrifice. On en vient à ne penser qu’à soi-même. Le mal de vivre vient de là. C’est quand on partage la souffrance de l’autre, que l’on s’oublie pour l’autre, que l’on reçoit la grâce divine et que les miracles arrivent. On est comme dans un chaudron bouillant, on a besoin d’audace et de courage. On doit être vigilant et ne pas se laisser surprendre pour être en mesure de résister aux épreuves qui nous attendent. En ces temps difficiles, on ne doit pas se contenter d’être prêt, mais triplement prêt, à tout le moins. Ne vous installez pas confortablement dans votre vie paisible : « Tenez-vous prêts, car c’est à l’heure que vous ne pensez pas que le Fils de l’homme va venir » (Mt 24,44).

Je vois quelque chose qui se prépare dans la peur et qui est constamment ajourné… Qui retarde ce qui doit arriver… Qui nous donne ces sursis, si ce n’est Dieu, pour nous préparer ? Tant que nous savons ce qui nous attend, nous devons entretenir le véritable amour fraternel, source de la vraie force. L’épreuve de la mort ne fait que renforcer la miséricorde de Dieu, particulièrement pour ceux qui se sacrifient héroïquement pour défendre les autres, car imiter le Christ, c’est accepter de donner sa vie pour ceux que l’on aime. C’est à ce prix qu’on accède à la vie éternelle. Toutes ces manigances aboutiront à l’unité des chrétiens, non pas celle que certains espèrent, mais selon la vraie prophétie : « Un seul troupeau et un seul Pasteur. » Nous ne devons pas céder à la peur face à de tels événements, car Dieu, qui nous connaît, nous veut calmes et sereins pour utiliser notre raison et continuer à prier, quoi qu’il arrive. Par la crainte de Dieu, l’homme le plus faible peut se surpasser.

Jean-Claude et Geneviève Antakli, écrivains et biologistes.


Au-delà des raisons d'y croire :

La permanence du prophétisme constatée tout au long de l’histoire est une réponse à une révélation ponctuelle qui ouvre la voie à de nouvelles perspectives existentielles. Plus qu’un devin, le prophète, comme on l’a vu dans le prophétisme biblique, est avant tout : « celui qui est appelé par Dieu ». Il est celui qui voit clairement le présent, les conséquences qui en découlent, et le choix idéal selon Dieu. C’est alors et avant tout un guide spirituel.


Aller plus loin :

Geneviève et Jean Claude Antakli, Dieu existe. Ses merveilles étincellent sous nos yeux, Éditions du Parvis, 2020.


En savoir plus :

  • Pierre-Yves Péchoux, Ancrage territorial d’une communauté monastique : le mont Athos, disponible en ligne.
  • Archéologia, hors-série n° 13 : « Mont Athos, les monastères de la Sainte Montagne », juin 2009.
  • Alain Durel, Parce que tu es tiède... : entretiens avec un moine du mont Athos, Desclée De Brouwer, 2012.
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