Rozalia Celak, une mystique à la mission très spéciale

Synthèse :

Rozalia Celak naît en septembre 1901 en Pologne. Elle est l’aînée des huit enfants d’une famille très pieuse qui lui donne une très bonne éducation religieuse. Très tôt, elle se sent attirée par la voie mystique. C’est en se préparant au sacrement de la première communion qu’elle entend Jésus pour la première fois lui parler : « Mon enfant, aime-moi comme mon cœur t’a aimée en premier, aime-moi pour le monde entier. » Dès lors, Jésus et Marie deviennent peu à peu le centre de son univers.

Ses premières épreuves arrivent alors qu’elle est âgée de seize ans. Elle est soudainement atteinte d’une grave maladie qui ne peut être diagnostiquée. Elle reste alitée un mois et les médecins restent perplexes. Elle s’adresse à la Vierge et récite une neuvaine à son intention ; elle est miraculeusement guérie, à la surprise générale. Elle comprend alors que la souffrance mène à la sainteté et que des souffrances spirituelles, bien plus graves encore, l’attendent prochainement.

À dix-neuf ans, elle entre dans une nuit de la foi terrible qui va durer six longues années. Elle estime que la souffrance de cette nuit était « mille fois pire que la mort elle-même » : « Alors que mon âme était constamment tourmentée, j’ai progressivement perdu Notre Seigneur de vue. J’étais plongée dans des ténèbres si profondes que l’esprit humain en devient totalement impuissant [...]. À chaque heure, il me semblait que je tombais dans le précipice infernal. » Lors de la dernière année, ses visions de l’enfer sont atroces et elle éprouve des douleurs physiques abominables, tout en entendant le diable la narguer. Un jour, elle s’évanouit et se retrouve de l’enfer au paradis. Dès lors, le Seigneur ne la quittera plus.

En 1924, Rozalia s’installe à Cracovie et travaille à l’hôpital dans un service de dermatologie, où elle côtoie des prostituées qui blasphèment et médisent à longueur de temps. Elle est effarée par cet « enfer sur terre » et décide de quitter l’hôpital pour entrer chez les Clarisses. Mais dès l’entrée, elle est avertie que ce lieu « n’est pas pour elle ». Dans les mois qui suivent, elle est en effet contrainte de quitter le lieu car sa santé s’est gravement détériorée. Elle retourne alors au service des maladies vénériennes à l’hôpital comme garde-malade. Elle passera plus tard l’examen d’infirmière qu’elle réussira.

Peu à peu, elle progresse dans sa vie spirituelle et elle est gratifiée de visions mystiques. Son confesseur lui conseille de mettre par écrit ses visions et les demandes du Christ.

Dès 1930, le Seigneur demande par l’intermédiaire de Rozalia son intronisation comme roi de Pologne : « Si la Pologne veut se sauver, elle doit proclamer Jésus comme son Roi par l’acte d’intronisation. Cela doit être fait par toute la nation, et en particulier par les autorités de l’État et de l’Église, qui doivent conduire la cérémonie au nom de la nation. » Elle en parle à son confesseur. Si lui et ses supérieurs acceptent volontiers, guidés par la Vierge, la mission s’avère très difficile. Les autorités ecclésiastiques supérieures la font examiner par un médecin, puis un neurologue. Rien de suspect n’est trouvé.

En mars 1938, Rozalia a des visions de la guerre qui approche, et le Seigneur lui assure que la Pologne sera épargnée si elle le consacre roi. Rozalia est profondément affligée par la situation qui n’avance pas, et se mortifie dans son travail en acceptant les tâches les plus ingrates. Dans les mois qui suivent, elle a alors une vision du globe et une voix lui explique que « le châtiment sera terrible pour les péchés et les crimes commis par les gens dans le monde entier », et que « l’intronisation doit se faire en Pologne ». Puis le globe se fissure et est envahi par une épaisse lave. La voix lui explique que la guerre va tout ravager, que ce n’est pas la fin du monde mais le prix à payer pour les péchés et la haine du monde.

Les efforts déployés pour célébrer l’intronisation de Jésus en tant que roi de Pologne échouent avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. La Pologne et de nombreux autres pays sont ruinés et ravagés. Pendant la guerre, alors que Rozalia s’inquiète du sort de la Pologne, Jésus lui dit : « Le temps de Dieu est-il le même que le temps perçu par les hommes ? Ne suis-je pas en train de préparer les cœurs humains au moment solennel de l’intronisation ? Crois-tu que ma promesse ne puisse pas s’accomplir ? »

Rozalia s’éteint progressivement, affaiblie par le dur labeur, les maladies et le chagrin, car son appel continuait d’être ignoré. Elle décède le 13 septembre 1944. De nombreux fidèles assistent à son enterrement.

Jésus sera finalement intronisé roi de Pologne en 2016 lors d’une grande célébration regroupant les autorités politiques, de nombreux fidèles et les membres du clergé.

Le procès en béatification de Rozalia débute en 1996. Le pape François la déclare vénérable en 2022.

Aller plus loin :

Le site Internet dédié à la servante de Dieu Rosalie Celakowna (en anglais).

En savoir plus :

• Le site du bureau de la postulation de Rosalia Celak, en polonais : Biuro Postulacji S.B. Rozalii Celakówny. 
• Sur le site de la congrégation pour la cause des saints : Rosalia Celak.