Recevoir les raisons de croire
< Toutes les raisons sont ici !
TOUTES LES RAISONS DE CROIRE
Témoignages de rencontres avec le Christ
n°215

Pologne

1934 – 2012

Alice Lenczewska : dialogues avec Jésus

Polonaise née à Varsovie quelque temps avant la Seconde Guerre mondiale, Alice Lenczewska suit sa mère dans la tourmente de la guerre et, déplacée plusieurs fois sous la botte nazie puis soviétique, c’est à Szczecin (Stetin) qu’elle s’installe, sans donner de place à la foi chrétienne. Alors qu’elle a cinquante ans, en 1984, sa mère chérie meurt et la laisse désemparée. Elle se convertit et, lors d’une retraite, en 1985, elle reçoit le « don mystique de la conversation avec le Christ » ; don qui se perpétue presque jusqu’à sa mort, le 5 janvier 2012. Elle consigne ces conversations dans deux ouvrages, Témoignage et Exhortations,qui ont reçu l’imprimatur du vicaire général de l’évêque du lieu, monseigneur Henryk Wejman. Figure spirituelle exceptionnelle, Alice Lenczewska se laisse enseigner par le Christ et se consacre à son service, donnant l’exemple de la prière et de l’offrande aux autres tout le reste de sa vie.

© Shutterstock / Gorodenkoff
© Shutterstock / Gorodenkoff

Les raisons d'y croire :

  • Adhérente au parti communiste, Alice Lenczewska mène un temps une vie très éloignée de l’Église. En 1985, alors qu’elle avait déjà entamé un retour à la foi, elle vit une rencontre véritable avec Jésus-Christ : « Là-bas, il s’est passé quelque chose qui changea ma vie. Jésus s’y tint devant moi. Plus réel, plus vrai que tout ce qui se trouvait dans la chapelle. »

  • Après sa conversion, qui sera définitive, sa vie est radicalement transformée : elle assiste tous les jours à l’Eucharistie, adore le saint sacrement, lit la Bible, récite le chapelet, jeûne les mercredis et vendredis au pain et à l’eau, etc. Un tel changement de mode de vie ne saurait reposer sur du vent.
  • Entre 1985 et 2010, Alice vit régulièrement des rencontres mystiques avec Jésus. Ses conversations avec lui, simples d’apparence, ont non seulement été jugées parfaitement orthodoxe sur le plan de la foi par les autorités ecclésiastiques chargées de les examiner, mais aussi d’une profondeur théologique et spirituelle hors du commun.
  • Alice a toujours mené une vie modeste, sans excès, et sans souci psychiatrique connu.
  • À partir de sa conversion, Alice n’a cessé de faire le bien autour d’elle, consolant les malheureux, aidant les nécessiteux, répandant la parole du Christ. Les fruits de son témoignage sont nombreux et patents : conversions, retour à la foi, vocations…

Synthèse :

Alice Lenczewska est née à Varsovie le 5 décembre 1934. Alors qu’elle n’a que cinq ans, son père décède et sa mère se retrouve à éduquer seule ses deux enfants, Alice et son frère. Après l’invasion de la Pologne et la prise de Varsovie par les Allemands, la famille déménage vers la ville de Rzeszów, dans le sud-est du pays. Quand la Seconde Guerre mondiale s’achève, la Pologne est en ruines, martyrisée par les nazis et les Soviétiques : la famille décide alors, en 1946, de partir vivre à Szczecin, où Alice poursuivra sa scolarité. Sa mère s’efforce d’aller toujours régulièrement à la messe avec ses enfants et de prier quotidiennement avec eux.

Mais Alice, qui travaille comme professeur de dessin technique au lycée à Szczecin, adhère au parti communiste et oublie peu à peu les leçons maternelles : sa foi s’affaiblit et devient presque inexistante. Elle le reconnaîtra plus tard : sa vie était alors bien éloignée des enseignements de l’Église catholique. Elle l’écrit ainsi dans une lettre : « Il y eut des périodes de plusieurs années pendant lesquelles je vivais en dehors de l’Église, presque ouvertement en opposition aux commandements divins. » Néanmoins, tout n’est pas vain, elle recherche le sens de la vie, le bien et le beau : « La nostalgie vers ces valeurs me fit parcourir de nombreux pays pendant plusieurs années. Mais à la fin, je sentais toujours plus clairement le vide d’un tel style de vie. » C’est surtout la mort de sa mère, en 1984, qui marque un basculement dans sa vie : après le traumatisme de la perte de l’être chéri qui avait marqué toute leur vie, Alice et son frère se rapprochent du Renouveau charismatique. C’est dans cette communauté qu’Alice découvre progressivement un lien singulier avec Jésus et décide de se consacrer à lui : « À cette époque, je commençais à lire des livres religieux, parmi lesquels La Croix et le Poignard (David Wilkerson), Nine O’Clock in the Morning (Dennis Bennett), The Happiest People on Earth (Demos Shakarian), et d’autres qui parlaient du Renouveau charismatique. » La lecture de ces livres réveille sa foi.

Le 8 mars 1985, alors qu’elle participe à Gostyn à une retraite pour animateurs, elle reçoit le don mystique de la conversation avec le Christ. Elle le racontera plus tard dans son journal : « Là-bas, il s’est passé quelque chose qui changea ma vie. Jésus s’y tint devant moi. Plus réel, plus vrai que tout ce qui se trouvait dans la chapelle, que les gens qui se trouvaient à côté. Cela arriva après la communion (pendant la messe), quand je pensais avec contrition combien j’étais en retard dans mon cheminement vers lui. Tout cessa d’exister, il n’y avait plus que lui. Sa force, sa puissance, sagrandeur toujours plus grande, et moi toujours plus petite en comparaison avec lui. Une masse d’amour si grande, si exceptionnelle que, face à elle, on ne pouvait que pleurer son ingratitude. Et ensuite la joie de savoir qu’il m’aime. Une joie qui fait éclater le cœur. »

C’est alors que sa vie bascule et qu’elle décide de tout lui consacrer : « Dès cet instant, tout changea : ma hiérarchie des valeurs, la structure de mes besoins, le but de ma vie. Lui – Jésus-Christ – devint ma seule valeur, mon seul désir et mon seul but. Et mes moments les plus beaux devinrent ceux de mes rencontres avec lui : dans la prière quotidienne, dans l’eucharistie quotidienne, dans la sainte communion, mais aussi dans les activités courantes et dans le service aux autres. Tout ce qui me manquait et ce que je cherchais pendant tant d’années de par le monde, il me le donna. Il me donna beaucoup plus que je ne pouvais l’imaginer ou le désirer. »

Alice commence à assister tous les jours à l’Eucharistie, à adorer le saint sacrement, à lire les Écritures, à réciter le chapelet, le bréviaire, à jeûner les mercredis et vendredis au pain et à l’eau. Jésus lui demande également de s’abstenir entièrement d’alcool. Au début de l’année 1989, Alice reçoit en outre le don de stigmates invisibles.

Alice part à la retraite en 1987. Pendant seize ans, elle travaille comme bénévole au bureau de la paroisse du Saint-Sacrement. Consacrée entièrement à l’évangélisation, elle devient membre de la Famille du cœur de l’amour crucifié : en mars 1988, elle prononce des vœux monastiques temporels dans cette communauté, et des vœux définitifs le 25 décembre 2005.

Fortement impliquée dans la communauté des Apôtres du pur amour, dont elle est cofondatrice, elle dirige des séminaires pour le Renouveau charismatique à l’église Saint-Jean-Baptiste.

Jusqu’en 2010, les rencontres mystiques d’Alice avec Jésus deviennent de plus en plus rares, puis s’achèvent. Cette même année, on lui détecte un cancer du rein avec des métastases aux poumons. Elle accepte cette maladie et cette souffrance avec une grande sérénité, comme un don divin spécial. Après plusieurs séjours dans les hôpitaux et plusieurs opérations, elle est reçue le 7 décembre 2011 à l’hospice Saint-Jean-l’Évangéliste, à Stetin. Elle désirait beaucoup passer les derniers jours de sa vie terrestre à cet endroit, parce qu’elle voulait assister tous les jours à l’Eucharistie et ne pas être une charge pour ses proches. Entourée des soins attentifs du personnel traitant et de la prière de son frère, de sa belle-sœur et de beaucoup d’amis, Alice Lenczewska décède le 5 janvier 2012 à 19 h 42. Ses derniers mots sont : « Jésus, regarde-moi ! Nous brûlons, Jésus ! Nous brûlons jusqu’au bout ! Tu t’es consommé jusqu’au bout. Je me suis consommée jusqu’au bout. »

Au cours de ses échanges avec Jésus, Alice retranscrit tous les conseils spirituels qu’elle reçoit – qui invitent en particulier à une profonde vénération de l’Eucharistie – dans deux textes : Témoignage (Swiadectwo) et Exhortations (Słowo pouczenia). La profondeur de ces textes touche les cœurs, fortifie les esprits et représente une source précieuse d’instructions pour l’âme. Le journal spirituel d’Alice parvient aux mains de l’archevêque Andrzej Dzięga, qui forme une commission théologique dans le but d’évaluer le contenu du journal. Il s’avère que les écrits d’Alice Lenczewska ont une profondeur théologique et spirituelle hors du commun, et qu’ils sont entièrement en accord avec l’enseignement de l’Église catholique. Sur cette base, monseigneur Henryk Weiman, le vicaire général, donne son accord pour la publication du journal.

Jacques de Guillebon est essayiste et journaliste. Il collabore notamment à la revue catholique La Nef.


Au-delà des raisons d'y croire :

Le seul sujet des conversations d’Alice Lenczewska avec Jésus, finalement, est l’amour divin : les moyens de le recevoir et d’y demeurer.


Aller plus loin :

Alice Lenczewska, Témoignage, journal spirituel (1985-1989), Éditions du Parvis, 2021. Également disponible en ligne.


En savoir plus :

  • Alice Lenczewska, Exhortations, Éditions du Parvis, 2021.
  • Alice Lenczewska, Reviens au sanctuaire de ton âme. Conversations avec Jésus, Éditions des Béatitudes, 2018.
Partager cette raison

LES RAISONS DE LA SEMAINE