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TOUTES LES RAISONS DE CROIRE
Les visionnaires
n°349

Liban

Mai 2002 à nos jours

Les 20 000 icônes de Mariette Kerbage

Mariette Kerbage, modeste couturière d’Alep, est entrée au couvent des Servantes de Jésus dans la Sainte-Eucharistie à Braij (Liban) après avoir reçu plusieurs visions de Jésus et de Marie. À partir de mai 2002, sous l’égide de celui qui peut tout, Mariette peint des icônes, environ mille toiles par an, pour que le Christ se révèle aux autres, comme il se révèle à elle, qui a le bonheur quotidien de le rencontrer lors de l’adoration du saint sacrement. Ces peintures sont une œuvre d’évangélisation pour la glorification de l’Église.

© J-C ANTAKLI
© J-C ANTAKLI

Les raisons d'y croire :

  • Mariette Kerbage est toujours vivante aujourd’hui et des faits extraordinaires continuent de se produire dans sa vie. Tout ce qui est rapporté dans cet article peut donc être confirmé par différents témoins. J’ai moi-même eu l’occasion de la rencontrer à plusieurs reprises et de voir de mes propres yeux les icônes.
  • Lorsque Mariette peint, ses doigts ne lui appartiennent plus, ils ne sont que le prolongement de la volonté du Seigneur. Mariette assure simplement sa disponibilité et son obéissance absolue dans les choix relatifs aux toiles, qui n’ont rien de terrestre ni d’humain. « Ce n’est pas moi, c’est Jésus qui me tient la main ; j’exécute sans saisir ni le sens ni la portée de ces tableaux et c’est seulement après que je sais ce que cela signifie », témoigne-t-elle.

  • La dimension théologique et spirituelle des toiles n’est jamais ratée : les icônes ont pour but de raconter l’histoire du Christ, l’histoire de la Vierge Marie ou l’histoire de l’Esprit Saint. Mariette n’est pas une intellectuelle, ces tableaux l’aident, elle aussi, à mieux comprendre ce que Jésus veut enseigner.
  • Sous la dictée du Christ, Mariette tient également des cahiers avec de nombreuses pages : ou bien à l’écriture soignée et sans ratures, dans un arabe littérairement parfait, ou bien avec des cotes, des longueurs, des hauteurs, des fonctions et des colonnes, aux traits tirés à la règle et noircies de chiffres.Hormis la couture, Mariette n’a pourtant pas fait d’études : sa scolarité s’est arrêtée en cinquième.
  • Mariette n’a aucune connaissance en arts plastiques et elle a pensé un moment à s’inscrire à des cours de dessins. Mais le Seigneur lui a fait savoir qu’il ne le souhaite pas, car Mariette risquerait alors de faire transparaître dans les dessins sa vision humaine. « Alors que si c’est moi qui prends en charge ta main, tu dessines selon ma propre volonté ! », lui explique le Christ. La technique de dessin, la préparation des toiles, leur conservation, les palettes de couleurs et le type de peinture à utiliser… Tout cela lui est donc inspiré et enseigné de façon surnaturelle.

  • Le père Mani témoigne de plusieurs choses surprenantes lorsque Mariette peint les toiles : parfois, elle n’utilise qu’une seule couleur et en voit apparaître plusieurs quand elle l’étale avec son pinceau sur la toile ; il lui arrive aussi de somnoler devant le chevalet, mais sa main continue son geste à son insu, poursuivant la toile au fur et à mesure, sans aucune bavure.
  • Le caractère de Mariette argumente en faveur de l’authenticité de son comportement. C’est une personne discrète et simple. Bien loin de chercher l’attention ou la gloire, elle refuse l’attention des médias et choisit une vie monastique enfouie et tournée vers Jésus dans le saint sacrement. Les événements se poursuivent en effet dans la plus grande discrétion, et c’est seulement le bouche-à-oreille qui amène les pèlerins au couvent.

Synthèse :

De passage à Alep (Syrie) en mai 2004, j’apprends que Mgr Jean Clément Jeanbart, l’archevêque grec catholique-melkite, a cru bon d’envoyer au couvent des Servantes de Jésus dans la Sainte-Eucharistie, à Braij (Liban), où Mariette a été appelée par le Seigneur, le père Mani, son père spirituel. Depuis 1982, c’est lui qui encadre et accompagne les manifestations que nous avons déjà rapportées. Contre toute attente, la petite communauté canadienne Marie Porte-du-Ciel vient de se développer et ce sont six servantes consacrées qui vivent dans ce coin retiré, en contrebas de la route, entre Jbeil et Annaya, dans un monastère accroché au flanc de la montagne libanaise avec, pour horizon, l’étendue limpide de la Méditerranée.

C’est donc un endroit lumineux, discret, au bout d’un chemin rocailleux propice à la méditation, au milieu d’un jardin suspendu, sous le regard d’une statue en pied de saint Charbel, qui m’accueille, voyageur de passage.

« Moi qui t’ai connue couturière à Alep, te voilà consacrée aujourd’hui, Mariette, entourée d’appelées comme toi, et de surcroît au Liban ! Mais quel chemin !

— Le Seigneur m’y a préparée lentement et par étapes. En fait, je n’ai eu qu’à obéir, à ne faire que sa volonté. Et, curieusement, cela a rejoint et accompli ce désir profond que j’ai eu dès mon adolescence.

— Pourquoi donc as-tu accepté de te marier ?

— C’est ma mère, pourtant très pieuse, qui s’est opposée à ce que je souhaitais. Nous étions très pauvres, sans éducation, sans culture, et moi sans dot. Dans un couvent, je n’aurais pu être qu’une « Khadamet », comme nous disons, une souillon. Le mariage ne demande pas d’instruction ! Et puis tu sais, en Orient, on se plie à la volonté des parents.

— Mais ton mariage n’a pas été heureux ?

— Si, et nous souhaitions même avoir des enfants. Seulement mon mari a été découvert stérile et tu sais qu’en Syrie, c’est presque inacceptable pour un homme. Cela a été un choc et, un jour, il est parti sans rien dire à personne au Venezuela… refaire sa vie. J’ai repris la mienne, simple, modeste, et j’ai vécu de mon travail de couturière à domicile jusqu’en 1982. C’est alors que les événements que tu connais m’ont fait entrer dans une relation intime avec le Seigneur et sa Très Sainte Mère. L’eucharistie, les longues heures d’adoration, m’ont conduite à une écoute, à une compréhension et à une acceptation de son désir de me voir me consacrer à une vie monastique, qui m’attirait aussi. Je dis que le Christ m’a happée. Ma première initiation a été à Alep, au couvent de Jésus-Ouvrier, pour quarante jours d’isolement. C’est le père Mani et Mgr Chelhot, l’évêque syriaque, qui dirigeaient mes exercices spirituels. Je me suis sentie épanouie et heureuse, et j’en étais étonnée.

En revenant chez moi, la Vierge m’est apparue et m’a demandé d’aller au Liban pour un trimestre de retraite à Braij, au sein d’une communauté nouvelle dont je n’avais jamais entendu parler. Elles étaient deux à prier pour des vocations au pied du monastère d’Annaya, où repose notre grand saint. Là, j’ai découvert la vie en communauté, avec ses joies, ses problèmes, ses soucis. Certains croient que franchir les grilles d’un couvent, c’est laisser derrière soi le quotidien banal et les ennuis, bref tirer un trait sur sa vie. Peut-être étais-je mal préparée, car j’ai préféré revenir à Alep, où, là, j’ai senti peu après un autre appel pour aller au couvent du Christ-Roi, entre Jounié et Beyrouth, que je connaissais un peu et où je suis restée quelques mois. Je m’occupais entre autres de familles en difficulté. À mon retour en Syrie, j’ai été rappelée au couvent de Braij pour quelques jours, et la supérieure m’a demandé clairement si je ne voulais pas revenir et rester au Liban. J’hésitais encore, mais j’ai posé la question au Seigneur, car je ne décide de rien. Et j’ai cru entendre : "Oui, reste ici." En accord avec la hiérarchie de l’Église et le père Mani, j’ai alors été envoyée participer à deux retraites, que j’ai faites au Maroc dans deux couvents, en plein désert. Et la supérieure canadienne de Braij est décédée… Elle a confié dans son testament son souhait que je la remplace. »

Je la regarde, entourée du père Mani et de ses sœurs, et il me vient comme un doute : suis-je bien certain de connaître la petite personne douce, timide et souriante qui se tient devant moi ?

« Mais alors, que fais-tu ici ? — Viens voir ! »

Et elle nous ouvre sa chambre : un feu d’artifice m’attend, aux couleurs vives et pastel, sur des toiles éclatantes aux murs, par terre et sur un chevalet, des portraits à la Modigliani qui me renvoient aux scènes évangéliques de mon enfance. Les toiles sont ébauchées, d’autres très picturales, empilées et numérotées.

« Ce n’est pas moi, me dit vivement Mariette devant mon étonnement, c’est Jésus qui me tient la main ; j’exécute sans saisir ni le sens ni la portée de ces tableaux, et c’est seulement après que je sais ce que cela signifie. Vois-tu, par Marie j’ai découvert le mystère de l’Eucharistie et du sang rédempteur de Jésus. Tout ce que je comprends par la sainte communion ou par des visions divines m’a conduite à demander au Seigneur comment le faire partager. Je voulais exprimer ce monde intérieur qu’il m’avait fait découvrir. Consciente de mes limites et de mon inaptitude, j’ai pensé m’inscrire à des cours de dessins et j’ai demandé au Seigneur, qui a catégoriquement refusé, car, dit-il : "Le jour, où tu vas me dessiner ou représenter même ma Mère, tu ne feras que traduire une vision humaine, alors que si c’est moi qui prends en charge ta main, tu pourras alors dessiner selon ma propre volonté !"

— Mais, enfin, la technique, les couleurs, la palette de couleurs, la préparation des toiles, leur conservation…

— Mais, dès son plus jeune âge, le Seigneur a formé Mariette, interrompt le père Mani : n’oubliez pas qu’elle est couturière, donc manuelle et qu’elle aime les couleurs. Le Seigneur, en 2001, lui a demandé de cueillir toutes les fleurs qu’elle pouvait, puis avec un catalogue de noter tous les numéros de couleurs qui se rapprochaient le plus des teintes qu’elle voyait. Il a alors choisi le numéro des pinceaux et la taille des cadres. On est allé acheter tout cela et, le 1er mai 2002, après plus de six mois de prières et de préparation, le Seigneur lui a pris la main pour la première icône que vous voyez là, la Vierge et sur sa poitrine un Enfant Jésus les mains ouvertes, que le Seigneur a intitulée : "La Reine de gloire qu’on ne peut vaincre". À partir de ce jour, Mariette a tout appris : la préparation, la conservation, le classement, la date, le thème et la signification de chaque tableau. Elle ne mélange pas les couleurs mais superpose les couches pour donner plus de profondeur et de transparence. Parfois, elle n’utilise qu’une seule couleur et en voit apparaître plusieurs quand elle l’étale avec son pinceau sur la toile. Elle peut travailler toute une nuit ou seulement une heure, en journée, c’est selon ! Il lui arrive de tomber de sommeil, de quitter des yeux son chevalet, et sa main continue son geste à son insu. Une fois, assis à côté d’elle, j’ai été témoin, alors qu’elle somnolait, de son pinceau illuminé au bout, qui continuait à peindre, éclairant la toile au fur et à mesure, sans aucune bavure.

— Mais, un millier de tableaux réalisés en plus d’un an, dis-je, pourquoi, pour qui ?

— Je sais, me dit-elle, c’est long et parfois douloureux, mon dos en sait quelque chose ! Mais c’est pour la glorification de l’Église. Vois-tu, Jésus m’a précisé qu’environ un tiers de ces icônes ont pour but de raconter l’histoire du Christ ; un autre tiers l’histoire de la Vierge Marie, et le dernier l’histoire de l’Esprit Saint. Le Seigneur sait bien que je ne suis pas une intellectuelle, alors par ces tableaux il me donne la possibilité de mieux comprendre ce qu’il veut enseigner aujourd’hui. Le Seigneur n’a sûrement pas trouvé plus médiocre et plus incapable que moi, c’est pour cela qu’il m’a choisie. Je travaille pour lui et à son rythme. C’est une très grande grâce. »

Elle se tait et ferme les yeux. « "Si l’homme sait témoigner sa gratitude, s’il prie l’Esprit Saint avec humilité, au nom des blessures du Christ Jésus, il recevra toutes les grâces qu’il demande." J’apprends à me dépouiller de tout pour privilégier l’essentiel, non pas à mes yeux mais à ceux de Dieu. Je vais te donner un exemple. À l’exception de saint Charbel, j’ai une grande dévotion depuis mon enfance pour saint Antoine de Padoue, que j’allais prier dans l’église latine d’Alep avec ma mère. Je me souviens de lui avoir demandé une grâce très importante pour moi, à tel point que je m’étais engagée à offrir un petit enfant en or massif s’il arrivait à convaincre le Seigneur de m’exaucer. Pourquoi un enfant et pourquoi en or massif ? Parce que tu connais le respect, l’attention et l’amour que saint Antoine avait pour les plus petits, et en or parce que ce prix exorbitant, compte tenu de mes faibles ressources, montrait celui que j’attachais à cette demande. Des années plus tard, mon vœu a été exaucé… Quand je n’avais plus de travail et que j’étais prête à m’engager. Je suis revenue à l’église latine pour remercier saint Antoine, tellement confuse de ne pas pouvoir tenir ma promesse et prête à lui en faire une autre qui pourrait me coûter autant. Et j’ai clairement entendu cette voix : "Mariette, je suis le serviteur de Dieu, tu es la servante du Seigneur, sauvons une seule âme ensemble et tu seras quitte de tout." Dans ce couvent, nous nous efforçons d’aller à l’essentiel : la prière, l’adoration et sa sainte volonté. Comme il nous a aimés et comme il nous aime, nous aimons ceux que nous rencontrons, ceux que nous ne connaissons pas, que nous ne connaîtrons jamais, mais qui sont appelés à le connaître, lui. Cela peut paraître étonnant, mais nous accomplissons sa volonté, nous sommes ses servantes, pour sa gloire. »

Je suis revenu bien des fois à Braij depuis 2004. Mariette et ses sœurs ont prononcé leurs vœux solennels, définitifs, et leur mission continue sereinement au milieu des bouleversements de ce Proche et Moyen-Orient dévasté. Les icônes sont en lieu sûr, certaines pas encore terminées. « Rien ne presse, me dit Mariette, l’heure de Dieu n’est pas la nôtre et comme le disait le père Mani, aujourd’hui décédé : "…mais quand elle sonne, tout s’aplanit." »

Jean-Claude et Geneviève Antakli, écrivains et biologistes.


Au-delà des raisons d'y croire :

L’itinéraire de Mariette, la multiplicité des icônes et leur signification sont, par leur immensité, comparables à l’œuvre de Maria Valtorta.


Aller plus loin :

Geneviève et Jean-Claude Antakli, Dieu existe. Ses merveilles étincellent sous nos yeux, Éditions du Parvis, 2020.


En savoir plus :

  • Jean-Claude Antakli, Itinéraire d’un chrétien d’Orient, 5e édition, Le Parvis, 2023.
  • Consultez également le premier article 1 000 raisons de croire paru sur Mariette Kerbage : Mariette Kerbage, la voyante d’Alep.
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