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Reliques
n°540

Jérusalem

Ier siècle

L’image du Linceul de Turin ne peut s’expliquer que par la Passion et la Résurrection de Jésus

Depuis 1578, la ville de Turin garde un Linceul qu’on disait pouvoir être celui qui a enveloppé le corps du Christ après sa Passion, mais, jusqu’au XIXe siècle, il semblait ne s’agir que d’une importante relique parmi d’autres. En 1898, cependant, le photographe Secondo Pia découvrit par hasard qu’il s’agissait de l’équivalent d’un négatif photographique, concept inconnu avant le XIXe siècle. Cet événement fit naître un grand intérêt pour le Linceul et lança une longue série d’études scientifiques permettant de conclure aujourd’hui que l’image était tout à fait inconcevable et irréalisable au Moyen Âge ou auparavant et qu’elle est aussi absolument unique et singulière de bien des manières. Or, à un effet absolument singulier doit correspondre une cause aussi absolument singulière. Et seules la Passion et la Résurrection du Christ permettent de concevoir un scénario qui met en cohérence tous les éléments relatifs au Linceul.

Pourtant, en 1988, la datation du Linceul au carbone 14, réalisée par trois laboratoires, a semblé un temps apporter un élément nouveau, en contradiction avec l’ensemble des autres données disponibles. Puis, l’analyse statistique des données brutes, fournies vingt-neuf ans après, a finalement conclu que la répartition du carbone 14 n’est pas homogène sur ce drap et qu’elle croît quand on se rapproche du centre du linge. Ce phénomène, tout à fait anormal, renforce la certitude que l’image a été produite par un rayonnement très spécial, et permet de conclure qu’aujourd’hui, toutes les hypothèses alternatives à la Passion et la Résurrection sont contredites. De manière très étonnante, l’enquête débouche sur une conclusion claire, car comme dit Sherlock Holmes : « Quand vous avez éliminé l’impossible, ce qui reste, aussi improbable soit-il, est nécessairement la vérité. »

© Shutterstock/godongphoto
© Shutterstock/godongphoto

Les raisons d'y croire :

  • Le Linceul de Turin était inconcevable au Moyen Âge (et avant) parce que l’image est l’équivalent d’un négatif photographique monochrome, qu’elle contient un effet 3D, que la répartition du carbone 14 est croissante vers le centre, qu’il n’y a pas d’image sous les traces de sang, que les clous sont dans les poignets pour la première fois dans l’Histoire, que le Christ est représenté nu dans une scène post-crucifixion, ce qui est très rare, qu’il y a de l’ADN indien, des pollens et des huiles du Moyen-Orient sur le linge et de la poussière d’aragonite, le calcaire de Jérusalem, sur les genoux, les pieds et le nez. Personne dans le passé ne pouvait imaginer toutes ces choses et donc concevoir une telle œuvre...
  • Le Linceul était aussi irréalisable à cette époque (et encore aujourd’hui) parce que la brûlure extrêmement superficielle du lin ne porte que sur 0,2 micron, qu’il est impossible de peindre à trois mètres de distance un négatif photographique monochrome représentant un visage très expressif, non déformé et recelant un effet 3D, qu’on ne sait pas comment créer une répartition du carbone 14 croissante vers le centre, ni comment incorporer l’ADN, les pollens, les huiles, la poussière d’aragonite et le calcaire de diverses régions du monde sans contact avec elles. Impossible à réaliser, donc : un Anglais a même proposé un challenge à un million de dollars à qui parviendrait à dire le contraire. Sans succès…
  • Cette image, qui se révèle finalement absolument singulière et unique au monde, est 100 % cohérente avec tout ce qu’on sait aujourd’hui du contexte et de la réalité historique de la Passion du Christ (couronne d’épines, flagellation, plaie au côté, clous, sang resté rouge sous l’effet de la bilirubine – substance qui n’est générée que par l’effet d’un stress énorme combiné au soleil –, etc.) : les archéologues ont mis au jour des beaucoup de linceuls antiques, mais jamais, sur aucun d’entre eux, n’a pu être vu le début du commencement d’une image comparable à celle du Linceul de Turin.
  • En conséquence de ce dossier très fourni, il n’y a aucun scénario alternatif à celui qui s’impose aujourd’hui avec évidence, à savoir que cette image absolument singulière vient de la seule cause absolument singulière et réaliste, qui est la Passion et la Résurrection du Christ. En effet, seul ce scénario permet de mettre en cohérence les vingt-cinq éléments très précis qui ressortent de 500 000 heures d’études scientifiques de cet artefact, qu’on dit le plus étudié au monde, et il est donc possible de conclure de manière définitive, au-delà de tout doute raisonnable.

Synthèse :

En 1898, Secondo Pia est autorisé à réaliser la première photo du Linceul. Lorsque, dans sa chambre noire, il dépose la plaque dans le révélateur, il découvre que l’image est en fait un « négatif » photographique ! Submergé par l’émotion, il n’en croit pas ses yeux. La nouvelle est bien vite diffusée et fait l’effet d’une bombe, révélant pour la première fois un visage paisible et mystérieux : est-ce bien le Christ ? Comment un faussaire aurait-il pu concevoir cela ?

En 1902, l’Académie des sciences de Paris étudie les clichés en confiant le travail au professeur Yves Delage, agnostique et anticlérical, et à son assistant Paul Vignon, qui veulent démasquer la supercherie, mais, après une étude approfondie, ils sont totalement retournés. Leur rapport à l’Académie des sciences de Paris fait scandale en concluant que l’homme du Linceul est bien le Christ. Scandaleusement, le président Marcellin Berthelot refuse, pour des raisons idéologiques et contre tout usage, d’enregistrer leur déposition. Yves Delage s’en plaint dans une lettre à Charles Richet, directeur de l’Académie des sciences, dans laquelle il argumente avec bon sens sur l’impossibilité d’un faux :  « Il eut donc fallu que le faussaire, en peignant en négatif, eût su placer les clairs et les ombres de manière à ce qu’après renversement, ils eussent donné la figure qu’il attribuait au Christ ; et cela avec une précision parfaite, car on sait combien peu il suffit de modifier une belle tête pour en faire une caricature, surtout quand sa beauté est due à l’expression […].

Pourquoi ce faussaire se serait-il préoccupé de réaliser une beauté qu’on ne voyait pas sur son œuvre et qu’on ne pourrait voir qu’après un renversement qui n’est possible que plus tard ? Il travaillait pour ses contemporains et non pour le XXe siècle et pour l’Académie des sciences […].

Un examen attentif de l’image du linceul permet de reconnaître la loi de sa formation. La voici : l’image est une projection à peu près orthogonale, un peu diffuse, et l’intensité de la teinte en chaque point varie en sens inverse de la distance de ce point au point du cadavre correspondant […]. Si, au lieu du Christ, il s’était agi d’un Sargon, d’un Achille ou d’un pharaon quelconque, personne n’eût trouvé rien à redire. »

Cent ans plus tard, rien n’est venu contredire ces conclusions de bon sens, bien au contraire !

La science du XXIe siècle est en échec pour expliquer la réalisation de cette image unique, qui apparaît de plus en plus clairement comme une réalisation miraculeuse, à tel point que l’Anglais David Rolfe a osé lancer en 2022 le « 1 M$ Challenge », en défi au British Museum et à tous les scientifiques. Il offre un million de dollars à toute personne qui pourrait expliquer de manière scientifique comment aurait pu être reproduite ou réalisée au Moyen Âge ou auparavant une image qui a tant de caractéristiques extraordinaires :

  1.  La profondeur de pénétration de la couleur n’est égale qu’à 0,2 micromètre, ce qui correspond à l’épaisseur de la paroi cellulaire primaire de la fibre de lin, la cellulose intérieure étant incolore.
  2. Les fibres sont uniformément colorées sur toute leur surface cylindrique.
  3. Lorsque la lumière et l’ombre sont inversées, comme dans un négatif photographique, l’image apparaît comme une représentation réaliste et anatomiquement exacte d’un corps.
  4. L’image recèle un effet 3D, c’est-à-dire un effet d’ombrage dû à la densité surfacique des fibres brûlées, qui ont chacune la même couleur, c’est-à-dire la même valeur RVB, et cette variation est telle que, lorsqu’elle est rendue sous la forme d’un profil basé sur l’intensité de l’ombrage, elle permet de produire une image 3D aux contours précis d’une forme humaine.
  5. Les images avant et arrière du corps présentent la même intensité de couleur.
  6. Il n’y a aucune trace visible de peinture, d’encre, de teinture, de colorant ou de pigment.
  7. Il y a des taches de sang sur le Suaire de Turin avec des éléments caractéristiques de la composition du sang, notamment l’hémoglobine, la bilirubine, l’immunoglobuline et l’albumine.

L’idée derrière ce « challenge », qui n’a pas été relevé, est qu’il est impossible de reproduire simultanément les caractéristiques susmentionnées sur une seule image recto verso grandeur nature, de la même taille et de la même forme que le Suaire de Turin, en utilisant uniquement les matériaux et les méthodes à la disposition d’un prétendu faussaire médiéval.

En réalité, la simple question de la superficialité de l’image est absolument clé et quasiment suffisante à elle seule pour conclure. Pour bien comprendre ce point, il faut voir qu’il y a en fait deux niveaux de superficialité sur les fils entrecroisés composés chacun de 200 fibres :

  1. L’image n’est présente que sur les deux ou trois fibres les plus extérieures du tissu, sur 10 % de l’épaisseur du linge (0,34 mm) : 90 % du tissu n’a aucune trace de cette « oxydation acide déshydratante de la cellulose », qu’on qualifie de « brûlure ». Il n’y a pas d’image de l’autre côté.
  2. Sur chacune de ces fibres, l’image n’est présente que sur 0,0002 mm, soit 0,2 micron. Et c’est le revêtement de polysaccharides de la fibre qui est « coloré » et non la cellulose à l’intérieur. Les fibres ne sont pas imprégnées (l’équivalent des poils d’un seul bras).

Ce type de superficialité de l’image est unique au monde (il n’existe aucun autre exemple). Il a été repéré et signalé par le professeur Silvio Curto dès 1973 et a été établi, analysé et confirmé par toutes les études qui ont suivi : The Shroud of Turin Research Project (STURP), de 1978 à 1984, dont Heller et Adler (1981), ainsi que Schwalbe et Rogers (1982) ; Paolo di Lazzaro (2010) ; Fanti (2010 et 2015). Et même par les opposants (sans l’analyse 0,2 micron) : McCrone (1983), Luigi Garlaschelli (2024). Cette superficialité n’est contestée par personne dans le monde académique : c’est une grande spécificité du Linceul.

À elle seule, cette caractéristique détruit l’hypothèse d’un faux du Moyen Âge, car un bas-relief, une peinture ou toute création de l’image par contact avec n’importe quelle substance apportée (artiste ou phénomène naturel) aurait coloré par capillarité les fibres du tissu dans toute leur épaisseur.

La conclusion logique est que la superficialité implique que l’image a été produite par un rayonnement très spécial (pas trop énergétique) et directionnel (orthogonalité verticale). Ce rayonnement est confirmé par la découverte de la directionnalité de la densité de carbone 14 mis à jour récemment à partir des résultats des études publiées en 1988 par les trois laboratoires (Oxford, Zurich, Tucson), qui avaient conclu à une datation entre 1260 et 1390. Mais, en 2013, coup de théâtre : Marco Riani et Anthony Atkinson publient un article (Statistics and Computing) qui montre une « direction dans les données officielles » : plus on se rapproche du centre, plus l’âge diminue. Puis, en 2017, Tristan Casabianca obtient par une requête légale la communication des données brutes des études de 1988 (vingt-neuf ans après !), qui confirment cette « directionnalité » (publication acceptée par la revue Archaeometry du laboratoire d’Oxford, qui a fait la datation de 1988). Cette donnée scientifique établie montre un contexte tout à fait anormal. Normalement, le taux de carbone 14 est absolument homogène sur tout le substrat et très précis : c’est le principe même de la datation carbone 14 qui, pour cette raison exacte, peut être elle aussi très précise. Mais, là, la dispersion statistique et la croissance régulière du taux de carbone 14 sont très étonnantes (statistiquement très solides, même si elles sont établies sur une petite partie), et elles nécessitent une explication. La contamination du tissu ou la présence d’autres matériaux que le lin originel – qui a été d’ailleurs reconnue par les laboratoires d’Oxford et Tucson –, les incendies subis par le Linceul ou la possibilité qu’on soit dans une zone non représentative du Linceul, perturbée par des réparations ou les manipulations, sont une possibilité, mais la régularité de la dispersion s’explique mieux par l’idée d’un rayonnement de neutrons plus dense quand on va vers le centre.

Globalement, il est donc certain que la brûlure du lin est produite par un rayonnement spécial, directionnel, qui n’a produit aucune distorsion globale sur l’image, comme établi par Ercoline et Jackson en 1982. Parce que, si on revêt un visage et un corps de quelque substance et qu’on lui applique par contact un linge, le résultat final sera qu’on aura les oreilles à trente centimètres l’une de l’autre et cela ne ressemblera en rien à un visage et un corps : tout sera déformé. Pour qu’une photo puisse représenter vraiment un visage et un corps, il faut que, par la lentille, l’appareil permette de capter le rayonnement qui arrive dans une seule direction. Il n’y a pas d’autre manière de faire. Si un rayonnement non directionnel classique (chaleur, lumière, etc.) sort d’un visage et d’un corps et qu’il produit une brûlure, il n’y aura aucune image nette : il y aura un gradient de brûlure entre le centre et la périphérie, mais on ne verra rien qui ressemble à un visage ou à un corps.

En résumé, au terme de quantité d’études de premier plan, il n’y a qu’un seul scénario cohérent :

  • Le linge a été tissé dans l’environnement de l’Inde et il est arrivé en Israël par la Route de la soie. C’est pourquoi 38,7 % des ADN humains issus des poussières prélevées en 1978 et 1988 provenaient de personnes originaires d’Inde et 55,6 % du Moyen-Orient (cf. Scientific Reports, un journal du groupe Nature, 2015).
  • Comme le linge est très précieux, ses propriétaires l’ont offert pour le cas très particulier d’un condamné qu’ils admiraient, ce que l’on ne fait jamais normalement pour un condamné de droit commun.
  • Après la Passion et la Résurrection (stress intense qui provoque la présence de bilirubine et qui garde le sang rouge : toutes les caractéristiques historiques et contextuelles de la Passion), l’image a été cachée en contexte de persécution, puisque le christianisme a très rarement dominé politiquement en Orient.
  • Reconnue comme « non faite de main d’homme », l’image apparaît à Édesse, premier royaume chrétien, et, à cause de cette réputation unique, Constantinople organise une opération militaire spéciale pour simplement la récupérer en 943.
  • À partir de 944, le « Sydoine » du Christ est vénéré à Constantinople et le Codex de Pray, que l’on peut dater de 1190, le représente (corps nu pour la première fois, mains croisées sur le bas ventre, pouces escamotés, et nombreux détails liés aux marques caractéristiques).
  • Lors du sac de Constantinople (1204), le Français Othon de La Roche aurait pris le Linceul en pillant l’église des Blachernes. Après être vue à Athènes, où il est duc, l’image se retrouve en France à Lirey (1355), chez un de ses parents.
  • En 1898, le cliché de Secondo Pia lance la saga scientifique, développée par Delage, Barbet, le STURP, etc.
  • La datation carbone 14 de 1988 semblait contrer la science, mais la directionnalité constatée en 2017 change tout.
  • À ce jour, vingt-cinq dossiers concordent pour établir la certitude de l’authenticité au-delà de tout doute raisonnable.

Il n’existe absolument aucun scénario alternatif crédible permettant de coller à l’impressionnante multitude de faits établis. À l’inverse, tous les éléments du dossier convergent en deux preuves indépendantes qui montrent que la Résurrection – phénomène absolument unique et singulier – est la seule explication rationnelle de l’image véritablement extra-ordinaire inscrite sur le Linceul de Turin :

  1. Le caractère absolument unique et singulier du Linceul suppose une cause absolument unique et singulière, car le principe de causalité veut que l’effet et la cause soient en rapport l’un avec l’autre.
  2. Toutes les hypothèses alternatives se heurtent à quantité d’impossibilités et doivent être éliminées, notamment parce que cette image est absolument irréalisable et inconcevable au Moyen Âge et avant.

Pendant dix-neuf siècles, le Linceul a été incompris et considéré comme une relique assez quelconque. Mais la progression fulgurante de la connaissance conduit à manifester de bien des manières et de plus en plus clairement le caractère extraordinaire de cette relique unique au monde et permet de conclure avec certitude, si et seulement si on accepte de prendre en compte toutes les découvertes réalisées.

Olivier Bonnassies


Au-delà des raisons d'y croire :

Avant le Linceul, bien des éléments attestaient déjà de la Résurrection du Christ :

  • Le témoignage des apôtres qui n’ont jamais renié, jusqu’au martyre ;
  • Le témoignage des cinq cents autres témoins, et de tous les disciples qui les ont suivis sans hésiter ;
  • Toute la naissance de l’Église jusqu’à la conversion de l’Empire romain, qui ne peut s’expliquer autrement que par la foi en la Résurrection du Christ ;
  • Et les innombrables apparitions et interventions du Christ, de sa Mère et des saints à chaque époque de l’Histoire, par lesquelles sans cesse Jésus se révèle toujours vivant, etc.

 

Il n’y a cependant qu’une seule preuve matérielle et il ne pouvait y en avoir qu’une seule. Pourquoi ? Parce qu’au moment décisif et singulier entre tous où le corps physique terrestre du Christ est transformé en corps glorieux, il n’y avait qu’un seul objet matériel à proximité immédiate du Christ : le Linceul qui l’entourait. Il ne peut donc y avoir d’autre élément matériel que celui-ci.


Aller plus loin :

Débat contradictoire Olivier Bonnassies et Tristan Casabianca versus Noé Gouttès (alias Absinners sur YouTube) et Benjamin Driquez (alias Techniquement) : « Qui a vraiment créé le Linceul de Turin ? »


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