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TOUTES LES RAISONS DE CROIRE
Guérisons miraculeuses
n°49

Naples, Italie

1894-1948

La guérison de Sœur Marie-Joséphine Catanea

Marie-Joséphine Catanea est une carmélite napolitaine du XXe siècle. Elle endure toute sa vie d’importants problèmes de santé (tuberculose, paralysie, crise cardiaque, sclérose en plaques…). Elle souffre silencieusement mais joyeusement, et s’abandonne à la volonté de Dieu qui la gratifie d’expériences mystiques. Marie-Joséphine est élue prieure de sa communauté en 1945, en dépit de sa condition physique. Obéissant à son directeur spirituel, elle écrit son autobiographie, son journal spirituel, ainsi que de nombreuses lettres et exhortations à l’attention de ses sœurs du carmel.

© Unsplash/Mateus Campos Felipe
© Unsplash/Mateus Campos Felipe

Les raisons d'y croire :

  • L’existence de Marie-Joséphine est ponctuée d’au moins cinq guérisons miraculeuses. Ces rémissions, inexplicables par la médecine, ont été étudiées par les médecins et sont très bien documentées.
  • La guérison du 26 juin 1922 est particulièrement remarquable : une relique de saint François-Xavier est placée près de Marie-Joséphine que l’on croit sur son lit de mort. Après une prière, les personnes présentes témoignent d’un « souffle d’air inexpliqué » qui traverse la chambre, sans qu’aucune fenêtre ni porte ne soit entrouverte. Le lendemain, la bienheureuse, qui avait reçu en songe l’annonce qu’elle serait soignée par le saint, est capable de reprendre ses différentes activités.
  • Marie-Joséphine est confrontée de façon récurrente à des douleurs écrasantes. Sa capacité à les surmonter sans s’en plaindre et avec gaieté est inexplicable. Sans être portée sur le dolorisme, elle considère ses maladies comme un « don magnifique » qui lui permet de mieux se conformer au Christ crucifié. Elle explique elle-même que sa force vient de sa conviction qu’elle offre son corps en sacrifice pour les âmes.
  • Malgré une santé délabrée dès sa jeunesse, faisant de Marie-Joséphine une morte en sursis, celle-ci est très active : elle assume ses différentes tâches avec une énergie inexplicable étant donné ses handicaps lourds (fauteuil roulant, mal voyante, etc.) et remplit avec succès des fonctions de direction au sein de son couvent.
  • À sa mort, son corps est exposé pendant treize jours à la vénération des fidèles. Aucune précaution n’a été prise quant à la conservation des tissus : ni momification, ni soins mortuaires spécifiques. Le corps de la bienheureuse est encore totalement intact après ce laps de temps.

Synthèse :

Appelée « Pinella » par sa famille, Giuseppina Catanea vient au monde le 18 février 1894 à Naples (Italie), dans une famille aisée. Son père, Francesco, appartient à la fratrie des Grimaldi, une dynastie prestigieuse de la péninsule italienne. Le foyer compte trois enfants. Marie-Joséphine reçoit une éducation complète : arithmétique, géographie, histoire, latin… Mais c’est une fillette frêle et fragile, car sa santé n’est pas bonne ; toute sa vie, elle souffrira de diverses maladies qui, pour certaines, disparaîtront après un acte religieux : prière, neuvaine, imposition d’une image ou d’une relique d’un saint.

Ses biographes la décrivent comme une enfant aimant les chants religieux et la prière en famille ou en paroisse. Mais plus encore, Marie-Joséphine passe beaucoup de temps seule, dans sa chambre, à demander à Dieu d’aider ses parents, ses amies ou tel ou tel prêtre qu’elle a rencontré. Très tôt, la communion des saints lui apparaît comme un mystère extraordinaire qui permet à ceux qui souffrent de garder l’espérance en l’avenir qui n’appartient qu’à Dieu. Pour autant, elle n’a rien d’une personne coupée du monde ; au contraire, elle est heureuse de porter aide et encouragement auprès des pauvres de sa paroisse.

En mai 1904, elle fait sa première communion et reçoit le sacrement de confirmation. À partir de cette date, son choix est fait : elle sera religieuse. Pour le devenir, elle est déjà prête à abandonner le rang social qui pourrait être le sien, ses avantages et ses biens. En attendant, elle accepte avec obéissance les injonctions paternelles et entreprend des études de commerce à l’institut Regina Margherita de Naples, d’où elle sort diplômée le 10 mars 1918.

Ce succès dans les études est déjà en soi extrêmement étonnant, car Marie-Joséphine est tombée malade six ans auparavant, en 1912 : angine de poitrine puis tuberculose. La colonne vertébrale et plusieurs vertèbres sont touchées. Une large partie de son corps est paralysé. À cette époque, la tuberculose frappe à mort des dizaines de milliers de personnes en Europe, sans que la médecine puisse y faire quoi que ce soit. La bienheureuse s’en tire pourtant sans aucune aide thérapeutique : elle guérit instantanément après avoir prié une neuvaine en l’honneur de saint Joseph avec les religieuses carmélites de Ponti Rossi (Naples) où elle a pris ses habitudes.

C’est effectivement dans cette communauté qu’elle décide de prendre l’habit. À cette époque, il ne s’agit encore que de la réunion de membres d’un tiers ordre du Carmel. Peu lui importe. Elle sent que c’est là que Dieu l’appelle. En attendant, et malgré ses difficultés de santé, elle reçoit la visite de jeunes prétendants qui la demandent en mariage, en vain. Un jour, l’un d’eux, éconduit, la blesse à la poitrine avec une arme de chasse. Elle guérit instantanément après avoir posé une image de Notre-Dame sur la blessure.

Le 24 novembre 1918, son état de santé se dégrade subitement. Le médecin habituel de la communauté de Ponti Rossi informe qu’elle va mourir sous peu. Le pronostic vital est engagé. Un prêtre lui administre les derniers sacrements. Quelques heures plus tard, elle ouvre les yeux, se lève seule et part vaquer à ses affaires : elle-même et ses sœurs en religion ont imploré la Vierge toute la nuit.

Le 6 juin 1922, c’est le drame : Marie-Joséphine est victime d’une crise cardiaque. Cette fois, les médecins arrivent pour constater qu’il lui reste seulement un très faible espoir de survie. Elle reprend conscience, mais reste amorphe et ne répond même plus aux stimuli de l’entourage. Quelques jours se passent ainsi. On l’hydrate, on la nourrit artificiellement. L’échéance fatale semble inéluctable. Marie-Joséphine racontera ultérieurement un rêve qu’elle fit quelques heures après son attaque cardiaque et auquel elle ne comprit d’abord rien : un « saint » vêtu d’un habit religieux noir, un bâton à la main, accompagné d’un « Indien en turban blanc », lui sourit et lui dit d’approcher ; puis elle entendit une voix : « Saint François-Xavier va te guérir. »

Quelques jours plus tard, son confesseur, le carme don Romualdo di Sant’Antonio, qu’elle n’a plus revu depuis la crise cardiaque, lui apporte une petite image de saint François-Xavier. Derrière l’image est imprimée une prière à dire à François-Xavier pour obtenir son intercession et la guérison de Dieu. Lui et la bienheureuse se mettent à invoquer l’apôtre des Indes. Don Romualdo lui chuchote à l’oreille qu’une surprise l’attend : une relique de saint François-Xavier est arrivée à Naples et il a obtenu la permission de la faire venir à Ponti Rossi. C’est ainsi que, le 26 juin 1922, le bras de saint François-Xavier est placé près de Marie-Joséphine dont le corps, engourdi, est horriblement douloureux. À l’issue de la prière récitée en l’honneur de saint François-Xavier, les personnes présentes dans la chambre témoignent d’un phénomène incroyable : un « souffle d’air inexpliqué » traverse la pièce, sans qu’aucune fenêtre ni porte ne soit entrouverte. Aussitôt après, la bienheureuse retrouve ses forces et peut marcher normalement… Le lendemain, elle reprend ses différentes activités !

L’année 1932 marque un tournant important : le Saint-Siège reconnaît la communauté de Ponti Rossi comme couvent des Carmes déchaux et les sœurs peuvent désormais revêtir l’habit carmélitain traditionnel. La bienheureuse prend le nom de Marie-Joséphine de Jésus Crucifié : « Je me suis offerte à Jésus pour être crucifiée avec lui », avait-elle dit. Le 2 avril 1932, elle devient sous-prieure de la communauté qui est placée sous l’autorité du cardinal Alessio Ascalesi, archevêque de Naples.

On reconnaît chez Marie-Joséphine un don hors du commun pour le conseil spirituel. Son charisme surnaturel de lire dans les âmes lui vaut déjà une réputation de sainte : on vient lui demander des conseils spirituels innombrables, aussi bien laïcs que cardinaux, évêques et prêtres. Mgr Ascalesi encourage le clergé à aller la voir, sans restriction aucune. En 1943, elle est atteinte d’une sclérose en plaques qui la cloue dans un fauteuil roulant et sa vue commence à baisser. Cependant, son activité au sein du couvent et sa capacité à recevoir des centaines de personnes extérieures ne diminuent en rien. Au contraire ! C’est à cette époque qu’elle atteint le sommet de sa popularité.

Après la guerre, elle est élue prieure de sa communauté le 29 septembre 1945. Malgré son handicap, elle assume ses différentes tâches avec une énergie inexplicable, supportant toutes ses souffrances et accordant à chacun le temps nécessaire. De plus, son confesseur exige d’elle qu’elle rédige une autobiographie ainsi que son journal spirituel, depuis 1925. Elle obéit et se met au travail sans plus attendre. Ces manuscrits révèlent une vie chrétienne d’une richesse incomparable.

« Elle prie tout le temps », selon les témoins. De fait, elle prie aussi sur son lit de mort. C’est dans une joie toute céleste qu’elle rend son âme à Dieu le 14 mars 1948. Son corps est exposé pendant treize jours à la vénération des fidèles. Mais aucune précaution n’a été prise quant à la conservation des tissus : ni momification, ni soins mortuaires spécifiques. Le corps de la bienheureuse est totalement intact après ce laps de temps.

Un procès de béatification est ouvert dès 1948, à la demande du cardinal Ascalesi qui est soutenu par le pape Pie XII. Le décret de reconnaissance des vertus héroïques est signé le 3 janvier 1987. L’Église a proclamé Marie-Joséphine bienheureuse le 1er juin 2008.

Patrick Sbalchiero


Au-delà des raisons d'y croire :

La spiritualité de « Pinella » est tout évangélique et entièrement fondée sur l’amour de l’Eucharistie et de la Vierge Marie.


Aller plus loin :

Article « Beata Maria Giuseppina di Gesù Crocifisso », sur le site Carmelitani Scalzi.


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