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Histoires providentielles
n°12

Place Saint-Pierre, Vatican

13 mai 1981

Une main protectrice sauve Jean-Paul II et entraîne des répercussions providentielles

Le 13 mai 1981, deux extrémistes turcs tirent sur le jeune pape Jean-Paul II, place Saint-Pierre, au Vatican. La balle qui devait lui ôter la vie est miraculeusement déviée et frôle l’aorte, sans toucher d’organe vital. Au-delà du choc, ce drame participera à d’heureux signes de Dieu : le pardon du pape à son agresseur et la conversion de celui-ci, le lien avec les apparitions de Notre Dame de Fatima débutées 64 ans plus tôt jour pour jour, et la consécration du monde au Cœur immaculé de Marie liée à l’effondrement du communisme dans les pays de l’Est.

Les raisons d'y croire :

  • Au moment d’être touché, le pape ressent qu’une main protectrice « a guidé la balle », comme il le dira plus tard. Les chirurgiens constateront, en effet, que la course de la balle a été déviée de telle manière que le projectile frôla l’aorte et ne toucha aucun organe vital.
  • Il y a un lien entre les apparitions de Fatima, débutées 64 ans plus tôt jour pour jour, le 13 mai 1917, et cet attentat.
  • Le pape pardonne à celui qui a tenté de le tuer et garde contact avec lui jusqu’à la fin de sa vie, conduisant son agresseur à lire les Évangiles et à reconnaître Jésus comme son sauveur.
  • Cet événement a entraîné le renouvellement de la consécration du monde au Cœur immaculé de Marie et, comme promis par la Vierge, la dislocation du bloc communiste et un certain temps de paix.

Synthèse :

Le 16 octobre 1978, le cardinal polonais Karol Józef Wojtyła est élu pape, à l’âge de 58 ans, pour succéder à Jean-Paul Ier qui vient de décéder dans des circonstances suspectes après seulement trente-trois jours de pontificat. La surprise est grande : c’est le premier pape polonais de l’histoire et le premier à n’être pas italien depuis 456 ans. Qui plus est, nous sommes en pleine Guerre froide et le cardinal Wojtyła – archevêque de Cracovie – vient d’un pays faisant partie du bloc de l’Est. Il est connu pour avoir toujours dénoncé les mensonges du communisme et soutenu les chrétiens persécutés. Il prend le nom de Jean-Paul II.

Le 13 mai 1981, il circule à l’arrière d’une Jeep blanche totalement découverte sur la place Saint-Pierre, au Vatican, parmi les 20 000 fidèles réunis pour l’audience générale du mercredi. Il bénit les personnes, donne des accolades, prend les enfants dans ses bras. À 17h19, alors qu’il vient de rendre une fillette à ses parents, trois coups de feu sont tirés contre lui. Deux balles lui perforent l’abdomen et le blessent à la main gauche et au bras droit. Le pape s’effondre. Deux pèlerines étrangères sont également grièvement blessées. Une religieuse parvient à agripper le bras de l’un des tireurs, on le plaque au sol et la police l’immobilise. Le second arrive à s’éclipser. Les pèlerins – et bientôt le monde entier – sont atterrés. C’est l’information n° 1 du moment, diffusée à l’échelle de la planète. Benedetto Nardacci, le journaliste de Radio Vatican, commente en direct : « Pour la première fois, on parle de terrorisme aussi au Vatican. On parle de terrorisme dans une ville d’où sont toujours venus des messages d’amour, des messages de concorde, des messages de pacification. »

Les prières en faveur du Saint Père montent, toujours plus nombreuses, vers le Ciel. La garde rapprochée conduit en urgence le pape à l’entrée du centre médical et l’étend au sol, en attendant une ambulance pour le transférer à l’hôpital Gemelli. Pendant cette attente, Jean-Paul II ne gémit pas, mais murmure une prière en polonais : « Ma Madone, aide-moi, ne m’abandonne pas. » La poche de sang de secours qui lui est réservée n’est pas la bonne et la sirène de l’ambulance qui le transporte (pourtant neuve) est en panne. Il perd connaissance dans l’ambulance et son état décline. Il reçoit l’extrême onction. Une radio italienne annonce même sa mort.

Mais les chirurgiens parviennent à l’opérer avec succès à 20 heures. Reprenant des forces, quatre jours plus tard, le pape célèbre une messe depuis son lit d’hôpital et assure son pardon à l’agresseur, « le frère qui m’a frappé ». Il s’agit de Mehmet Ali Ağca, un Turc tout juste âgé de 23 ans et appartenant aux « Loups gris », un groupe ultra nationaliste et mafieux. Il fut également un membre important de la cellule turque « stay-behind », faisant partie des réseaux clandestins coordonnés par l’OTAN pendant la Guerre froide. Il est arrivé à Rome sous un faux nom, la veille de l’attentat. Mais il n’a pas agi seul : il était accompagné d’un ami d’enfance et complice, Oral Çelik, équipé d’une grenade offensive (prévue pour faire diversion) et d’un pistolet. Ağca tira deux balles, Çelik en tira une (qui ne toucha personne).

Ağca n’est pas un inconnu. En effet, deux ans plus tôt, il a déjà tué – sur le sol turc – Abdi İpekçi, le directeur de la publication du journal Milliyet. Incarcéré pour ce crime, il parvient à s’évader le 25 novembre 1979 avec l’aide de Loups gris infiltrés, dont Oral Çelik. Il envoie alors une lettre dans laquelle il affirme que le seul motif de son évasion est de tuer le pape si celui-ci se rend en Turquie comme prévu. Le pape y effectue sa visite sans encombre en décembre 1979. Dans sa cavale, Ağca transite par l’Iran, la Bulgarie, l’Allemagne, la Suisse, l’Italie et la Tunisie.

Une piste bulgare, fomentée par les communistes, fut évoquée pour expliquer l’attentat, notamment par Ağca dans un livre, mais rien n’a permis de la confirmer. Il faut dire que ce dernier changea de très nombreuses fois sa version des faits. La mafia italienne et les islamistes furent également soupçonnés.

Après sa convalescence, Jean-Paul II, fidèle à sa ligne « N’ayez pas peur », poursuit son œuvre en faveur de la paix. Et Dieu, sachant tirer du mal un plus grand bien, permet à ce drame d’avoir plusieurs heureuses répercussions en cascade.

Le pardon et la conversion

Le 27 décembre 1983, Jean-Paul II rend visite à son agresseur dans la prison de Rebibbia, à Rome, et lui donne de nouveau son pardon. Le pape demande qu’il soit gracié et rapportera : « Nous nous sommes rencontrés en tant qu’hommes et en tant que frères, parce que nous sommes tous frères, et que tous les événements de notre vie doivent confirmer cette fraternité qui vient du fait que Dieu est notre Père. » Le pape a voulu sauver la vie de celui qui voulait la lui ôter. Jusqu’à sa mort, en 2005, il gardera contact avec Ağca et sa famille (il rencontrera sa mère et son frère).

Mehmet Ali Ağca est libéré en l’an 2000, mais les autorités turques le réincarcèrent jusqu’en janvier 2010, pour le meurtre d’Abdi İpekçi. Ağca déclarera plus tard avoir abjuré la foi musulmane le 13 mai 2007 et être devenu catholique romain. Il dira que sa rencontre avec le pape le poussa à lire attentivement les Évangiles. En 2014 – soit trente-trois ans après l’attentat sur la place Saint-Pierre –, il vient fleurir la tombe du pape qui lui avait pardonné.

Une anecdote : avant de commettre son attentat, la veille au soir, Mehmet Ali Ağca se rend dans un cinéma, via Cicerone, en compagnie d’une femme de chambre rencontrée dans son hôtel, et ils choisissent ensemble de regarder le film « Jésus de Nazareth », réalisé par Franco Zeffirelli en 1977.

Oral Çelik, quant à lui, est arrêté en France le 14 novembre 1986 pour trafic de drogue sous le faux nom de Bedri Ateş. D’après les informations dont nous disposons, il est acquitté faute de preuves. Il évolue ensuite en politique et dans les affaires en Turquie, et devient le président de l’équipe de football Malatyaspor.

Le lien avec Notre Dame de Fatima

Nous le savons, la Vierge Marie occupe une place de choix dans la vie de Jean-Paul II, comme le rappelle sa devise pontificale : Totus tuus ego sum, Maria (« Je suis tout à toi, Marie »). Il portait le scapulaire du Mont Carmel depuis l’âge de dix ans. Il le voyait notamment comme un vêtement qui évoque « la protection continuelle de la Vierge Marie en cette vie et dans le passage à la plénitude de la gloire éternelle ». Il insiste pour que les chirurgiens le lui laissent lors de sa délicate opération en urgence.

Le pape attribue sa survie à la Vierge Marie, affirmant : « À l’instant même où je tombais place Saint-Pierre, j’ai eu ce vif pressentiment que je serais sauvé […] ; une main a tiré et une autre a guidé la balle. » De leur côté, les chirurgiens qui ont opéré le pape sont formels : la course de la balle de 9 millimètres a été déviée de telle manière qu’elle frôla l’aorte de quelques millimètres et ne toucha aucun organe vital.

Soixante-quatre ans plus tôt jour pour jour, le 13 mai 1917, la Vierge apparaissait pour la première fois aux trois petits bergers portugais, Jacinthe, François et Lucie, à Fatima (Portugal). Le pape en est pleinement conscient. Dès son réveil à l’hôpital, il demande à son secrétaire particulier, le cardinal Stanisław Dziwisz, de lui apporter les documents sur ces apparitions. Celles-ci parlent notamment de consacrer la Russie au Cœur immaculé de Marie. En effet, lors de la troisième apparition, le 13 juillet 1917, la Vierge émet une demande rapportée ainsi par Lucie : « Lorsque vous verrez une nuit illuminée par une lumière inconnue, sachez que c’est le grand signe que Dieu vous donne, qu’Il va punir le monde de ses crimes par le moyen de la guerre, de la faim et des persécutions contre l’Église et le Saint Père. Pour empêcher cette guerre, je viendrai demander la consécration de la Russie à mon Cœur immaculé et la communion réparatrice des premiers samedis. Si l’on accepte mes demandes, la Russie se convertira et on aura la paix ; sinon elle répandra ses erreurs à travers le monde, provoquant des guerres et des persécutions contre l’Église. Les bons seront martyrisés, le Saint Père aura beaucoup à souffrir, diverses nations seront détruites. À la fin, mon Cœur immaculé triomphera. Le Saint Père me consacrera la Russie, qui se convertira, et il sera concédé au monde un certain temps de paix.” » Cette demande sera renouvelée lors d’une nouvelle apparition à Lucie, le 13 juin 1929.

Le 7 octobre 1981, Jean-Paul II confie aux pèlerins rassemblés place Saint-Pierre : « Comment pourrais-je oublier que l’événement a eu lieu le jour et à l’heure où, depuis plus de soixante ans, on commémore à Fatima, au Portugal, la première apparition de la Mère du Christ aux pauvres petits paysans ? Car vraiment, ce jour-là, j’ai ressenti dans tout ce qui est arrivé cette extraordinaire protection maternelle qui s’est montrée plus forte que le projectile de mort. »

Depuis l’attentat et jusqu’à sa mort, Jean-Paul II célèbre une messe de remerciement à la Vierge dans sa chapelle privée, tous les 13 mai à 17 heures. Le 13 mai 1982, il se rend à Fatima pour remercier, en présence d’un million de fidèles, la Vierge de l’avoir protégé. Il y exprime également son intention de consacrer le monde et la Russie au Cœur immaculé de Marie. Il renouvelle en 1981, 1982 et 1983 la première consécration du monde au Cœur immaculé de Marie, réalisée par le pape Pie XII en 1942. Puis il la renouvelle, plus solennellement encore, en présence de tous les évêques du monde entier réunis au Vatican, le 25 mars 1984, jour de la fête de l’Annonciation. La balle qui l’a frappé est sertie dans la couronne de la statue originale de la Vierge de Fatima, entre la tige et la croix.

Quelques années après la chute du mur de Berlin, Jean-Paul II confie aux cardinaux le 13 juin 1994 : « Personnellement, il m’a été donné de comprendre d’une manière très particulière le message de la Vierge de Fatima. Le 13 mai 1981, au moment de l’attentat contre la vie du pape, puis encore vers la fin des années 1980, à l’occasion de l’écroulement du communisme dans les pays du bloc soviétique. »

Comme Marie l’avait promis, à la fin, son « Cœur immaculé triomphera ».

Fabrice-Marie Gagnant


Au-delà des raisons d'y croire :

Les cas de protections miraculeuses contre les balles sont moins rares qu’il n’y paraît. Par exemple, lorsque la famille de Joseph Fadelle tenta de l’assassiner en lui tirant de nombreuses balles à bout portant, parce qu’il avait quitté l’islam pour devenir catholique, celui-ci en ressortit indemne. Écoutez son témoignage ici pour découvrir comment il fut miraculeusement sauvé par la Vierge Marie : https://www.youtube.com/watch?v=agWbuOdG6a4.


Aller plus loin :

https://fr.aleteia.org/2021/05/12/la-vierge-de-fatima-a-t-elle-sauve-la-vie-de-jean-paul-ii/


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