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TOUTES LES RAISONS DE CROIRE
Les martyrs
n°29

Lyon, France

Eté 177

Sainte Blandine et les Martyrs de Lyon, la force de la foi

Sous le règne de Marc-Aurèle, pendant l’été 177, une violente persécution contre les chrétiens marque la ville de Lyon. Parmi les personnes torturées et condamnées à mort, une esclave impressionne par sa résistance héroïque et sa capacité à insuffler du courage aux autres prisonniers chrétiens. Elle se nomme Blandine.

Jules Comparat, Le martyre de sainte Blandine. 1886. Lyon, église Saint-Blandine de Lyon, tympan / © CC BY-SA 4.0/Delfin Le Dauphin
Jules Comparat, Le martyre de sainte Blandine. 1886. Lyon, église Saint-Blandine de Lyon, tympan / © CC BY-SA 4.0/Delfin Le Dauphin

Les raisons d'y croire :

  • Dans l’arène, Blandine est ligotée à un poteau. Des bêtes sauvages sont lâchées contre elle mais, à la surprise de tous, ne la touchent pas.
  • Physiquement chétive, Blandine résiste plusieurs jours à une multitude d’atroces supplices, dont un seul suffit d’ordinaire à tuer : tortures, fouet, fauves, gril, cornes d’un taureau. Les bourreaux sont stupéfaits et sont contraints de l’égorger.
  • Blandine reste inébranlable dans sa prière jusqu’à la fin, les autres chrétiens de l’arène sont affermis par son exemple.
  • Les païens qui assistent aux jeux reconnaissent le caractère extraordinaire du nombre et de la cruauté des tourments endurés par cette femme.
  • D’où venait sa force ? Notre entendement ne peut expliquer ni la résistance héroïque de sainte Blandine, ni l’obstination jusqu’à la mort des 47 autres chrétiens lyonnais. La réponse est d’ordre surnaturel.

Synthèse :

Rien ne laissait présager le trésor de force et de détermination de cette esclave de faible constitution. L’auteur de la Lettre des chrétiens de Lyon à l’Église de Smyrne affirme : « En Blandine, le Christ donna cet enseignement : ce qui, aux yeux des hommes, est méprisable, vil et laid, Dieu peut le juger digne d’une grande gloire, à cause de l’amour qu’on lui porte. »

Durant la torture, ce n’est pas renier sa foi mais la confesser qui aide Blandine à survivre. « Il lui suffisait de répéter : "Je suis chrétienne et chez nous il ne se fait point de mal" et elle reprenait des forces, se reposait et devenait insensible aux tortures. »

Dans l’arène, Blandine est suspendue et attachée au poteau. Pour les chrétiens qui la regardent, elle est l’image du Christ, crucifié pour qu’ils obtiennent la vie éternelle. « Menue, faible, méprisée, elle était revêtue de la force du Christ. »Par son courage et par sa foi, elle manifeste « qu’il n’est plus de crainte où règne l’amour du Père, qu’il n’est plus de souffrance où rayonne la gloire du Christ ».

Ils sont 48 chrétiens à être morts martyrs durant l’été 177. Chacun d’entre eux est un témoignage édifiant : saint Pothin avait 90 ans lorsqu’il fut arrêté et roué de coups, Sanctus fut miraculeusement guéri des blessures infligées par les tortures, l’adolescent Ponticus, la sainte apostate Biblis, Maturus, Attale…

Le sang des martyrs est une semence de chrétiens, constatait Tertullien au IIIe siècle. Les spectateurs des jeux ont été déconcertés par l’obstination des chrétiens lyonnais à confesser leur foi malgré les supplices encourus, alors qu’abjurer leur aurait permis d’avoir la vie sauve. En dépit de l’acharnement prolongé des autorités romaines pour dissuader les conversions, le christianisme a continué de se diffuser jusqu’à ce qu’il devienne, deux siècles plus tard, la religion d’état de l’Empire romain.

Depuis le IIe siècle, on transmet la mémoire du récit et du lieu du martyre de sainte Blandine. Aujourd’hui encore, il est symbolisé par un poteau en bois. Jean-Paul II s’y est rendu en 1986 et déclara au sujet des martyrs lyonnais : « Ils n’ont pas voulu renier Celui qui leur avait communiqué sa vie et les avait appelés à être ses témoins. Nous savons qu’ils sont nombreux aujourd’hui encore, et dans toutes les parties du monde, ceux qui subissent les outrages, le bannissement et même la torture à cause de leur fidélité à la foi chrétienne. En eux, le Christ manifeste sa puissance. Les martyrs d’aujourd’hui et les martyrs d’hier nous environnent et nous soutiennent pour que nous gardions nos regards fixés sur Jésus. »

Solveig Parent


Au-delà des raisons d'y croire :

Les martyrs façonnent aussi bien la foi chrétienne que l’histoire de leur pays. Le martyre continue à faire partie de la vie de l’Église : on compte plus de martyrs chrétiens au cours du XXe siècle que durant tous les siècles précédents réunis.


Aller plus loin :

Lire la lettre qui relate les persécutions : Lettre des Églises de Lyon et de Vienne aux Églises d’Asie et de Phrygie, consignée dans l’ouvrage Histoire Ecclésiastique de l’historien Eusèbe, évêque de Césarée, IVe siècle (disponible en ligne).


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