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Conversions d'athées
n°381

Espagne

1930-1939

Une enfant obtient la conversion du président franc-maçon espagnol

L’Espagne vient de sombrer dans la guerre civile et la haine se déchaîne contre les catholiques. Mari del Carmen a six ans lorsque des miliciens communistes s’emparent de son père pour le tuer. Très pieuse, la fillette décide de prier et d’offrir ses souffrances pour leur conversion et celle de Manuel Azana, le franc-maçon qui préside la République espagnole. Ses prières seront rapidement exaucées. Moins de trois ans et demi plus tard, Manuel Azana se convertit et reçoit les derniers sacrements le jour de son décès.

© CC0 pxhere
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Les raisons d'y croire :

  • Dès le plus jeune âge, Mari del Carmen manifeste une maturité spirituelle exceptionnelle. À l’âge de six ans, elle se « livre à Dieu » et lui remet sa vie. Son état de santé se dégrade peu après cet acte d’abandon.

  • Mari del Carmen a pardonné aux bourreaux de son père et aux persécuteurs de sa famille. Durant sa courte vie, elle offre ses épreuves et ses souffrances pour leur conversion, en particulier pour le président espagnol Manuel Azana.
  • Or, ce franc-maçon qui approuvait l’assassinat de ses concitoyens en raison de leur foi catholique se convertit de manière fulgurante et mystérieuse le jour de son décès, en 1940. Il était parfaitement lucide et sincère. Manuel Azana reçoit d’ailleurs les derniers sacrements de la part de Mgr Pierre-Marie Théas, en dépit de la forte présence républicaine autour de lui, ce qui témoigne de la profondeur de sa conversion.
  • Carmen connaît la date précise de son retour à Dieu plusieurs jours avant que cela arrive. Aucun médecin n’aurait osé faire un pronostic aussi précis sur sa date de décès en se fondant sur la science seule. C’est la Vierge Marie qui la lui révéla. Sur son lit de mort, le 17 juillet 1939, Mari del Carmen fait preuve d’une sérénité impressionnante, résultat de sa foi en la vie éternelle.
  • Le médecin légiste qui atteste la mort de la fillette constate avec étonnement que son corps exhale un doux parfum, alors que le cadavre n’est pas embaumé et n’a pas subi de traitement particulier.

Synthèse :

Cette histoire raconte le lien entre une orpheline qui aime le Seigneur et un président franc-maçon qui le combat. Elle raconte comment ce petit David terrassa, en peu de temps, ce nouveau Goliath et l’arracha de l’abîme dans lequel il s’était enfoncé.

Mari del Carmen Gonzalez-Valerio y Saenz de Heredia naît le 14 mars 1930, à Madrid, dans une famille noble et profondément catholique. Gravement malade dès ses premiers jours, elle est baptisée en urgence sous le nom de Maria del Carmen del Sagrado Corazon. De manière exceptionnelle, elle reçoit les premiers sacrements en avance sur son âge. Elle sera ainsi confirmée à l’âge de deux ans, grâce à une initiative de Mgr Tedeschini, nonce apostolique en Espagne et ami de la famille. Et elle fera sa première communion à six ans à la demande de sa maman, qui pressent une période très difficile pour l’Espagne et sa famille et veut que sa fille puisse recevoir le Christ en amont. À partir de cette date, la vie spirituelle de Mari del Carmen va décoller.

Le 15 août 1936, jour de l’Assomption de la Vierge Marie au Ciel, des miliciens communistes se saisissent de Julio Gonzalez-Valerio, le père de Mari del Carmen, pour l’exécuter quelques jours plus tard. Celui-ci dira à sa femme avant de la quitter : « Les enfants sont trop jeunes, ils ne comprennent pas. Tu leur diras plus tard que leur père a lutté et donné sa vie pour Dieu et pour l’Espagne, afin qu’ils puissent être élevés dans une Espagne catholique où le crucifix préside dans les écoles. »

La maman et les enfants trouvent protection à l’ambassade de Belgique et chez leur tante Sofia, déjouant ainsi le projet des communistes d’enlever les enfants pour leur inculquer le marxisme en Russie. Ils se réfugient ensuite à Saint-Sébastien et Mari del Carmen est placée à l’internat des révérendes mères irlandaises de la Bienheureuse Vierge Marie, à Zalla.

Si elle reste une enfant, Mari del Carmen manifeste une maturité spirituelle peu commune. Dès quatre ou cinq ans, elle aime diriger le chapelet en famille et récite par cœur les litanies de la Très Sainte Vierge en latin. Elle offre ses petits sacrifices au Cœur de Jésus. Comme sainte Thérèse de Lisieux, elle s’est fait un « chapelet de pratiques » pour y compter ses actes de vertu. Elle exprime une grande sensibilité à la pudeur. Lorsqu’elle joue avec ses poupées, elle leur apprend à prier et à faire le signe de croix. Elle a à cœur d’aider sa mère et les plus pauvres autant que possible. Un jour, alors qu’un mendiant frappe à la porte et qu’elle ouvre, elle lui donne ses petites économies, puis lui dit : « Maintenant, sonnez de nouveau pour que maman vous donne quelque chose. » Elle se soucie des domestiques en veillant à ce qu’ils soient bien traités ou en donnant, en cachette, l’argent de poche qu’elle reçoit à sa nourrice, afin qu’elle offre des jouets à ses enfants.

Mais le fait le plus saisissant est peut-être que Mari del Carmen – suivant le commandement de Jésus : « Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent » (Mt 5,44) – prie pour la conversion des assassins de son père. En particulier pour leur chef, le président franc-maçon et anticatholique Manuel Azana Diaz-Gallo. Elle s’ouvre ainsi à sa tante : « Tante Fifa, prions pour papa et pour tous ceux qui l’ont tué. »

Dans son agenda, Mari del Carmen note : « Je me suis livrée à Dieu dans la paroisse du Bon-Pasteur, 6 avril 1939. » Peu après cette date surgit une otite qui dégénère en septicémie (infection du sang). Le 27 mai, elle est transportée et opérée à Madrid. Diarrhée persistante, perte de l’audition, double phlébite, plaies gangreneuses… les maux s’accumulent. Certains jours, elle reçoit plus de vingt piqûres. Elle s’évanouit de douleur quand on change ses draps. Seuls le nom de Jésus et la pensée du Ciel semblent adoucir son extrême douleur.

Devant sa souffrance, sa mère l’invite : « Mari, demande à l’Enfant Jésus de te guérir. » Mais elle lui répond : « Non, maman, je ne demande pas ça, je demande que sa volonté se fasse. »

Elle sait que son pèlerinage sur Terre prendra bientôt fin. Elle demande souvent qu’on lui lise les prières pour les agonisants. Elle dira à son infirmière : « Mon père est mort martyr, pauvre maman, et moi, je meurs victime. » La Vierge Marie lui révéla qu’elle viendrait la chercher le 16 juillet, jour de la fête de Notre Dame du Mont-Carmel et de sa fête (Carmen). Mais, apprenant que sa tante Sofia va se marier ce jour-là, elle annonce qu’elle mourra le lendemain. Effectivement, le 17 juillet, elle se redresse et déclare : « Aujourd’hui, je vais mourir, je vais au Paradis ! » Elle demande pardon pour ne pas avoir su aimer sa nourrice et avoir parfois omis ses prières. Elle se recueille en présence de ses proches et des anges dont elle entend le chant. Parmi ses dernières paroles, elle demande : « Aimez-vous les uns les autres. » Puis, elle dit : « Je meurs martyre. Laissez-moi partir maintenant, Docteur, vous ne voyez pas que la Sainte Vierge vient me chercher avec les anges ? » Et, joignant ses petites mains, elle prie : « Jésus, Marie, Joseph, assistez-moi dans ma dernière agonie ; Jésus, Marie, Joseph, faites que je meure en votre sainte compagnie. » Mari del Carmen a neuf ans et quatre mois ; elle s’était « livrée » un peu plus de trois mois auparavant. Le médecin légiste atteste la mort, survenue à 15 heures, mais constate avec étonnement que le corps de la fillette ne présente pas l’aspect d’un cadavre. Il exhale un doux parfum.

Un an et demi plus tard, Azana finit sa vie en exil, en France, à Montauban. Mgr Pierre-Marie Théas, nouvellement nommé à l’évêché et qui était à son chevet, rapporte dans un témoignage écrit qu’Azana s’est converti sur son lit de mort, le 3 novembre 1940, recevant en toute lucidité le sacrement de la pénitence, l’extrême-onction et l’indulgence plénière, et expirant doucement dans l’amour de Dieu et l’espérance.

L’oncle de Maria, Xavier, expliquera : « Mari del Carmen désirait la conversion des pécheurs, comme le prouve le fait qu’elle offrait les souffrances de sa maladie et de sa mort pour Azana, le président de la République, qui incarnait le symbole de la persécution religieuse dont les assassins de son père étaient l’instrument. » Sa tante Sofia racontera que la petite « récitait chaque jour le chapelet des plaies du Seigneur pour la conversion des meurtriers de son père ». Les prières de celle qui avait su pardonner aux bourreaux de sa famille et souffrir avec foi pour leur salut furent exaucées.

Reconnaissant le saint courage de cette jeune héroïne, le pape Jean-Paul II la déclarera vénérable le 12 janvier 1996.

Fabrice-Marie Gagnant


Aller plus loin :

Le site Internet dédié à la vénérable Maricarmen.


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