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TOUTES LES RAISONS DE CROIRE
Histoires providentielles
n°251

Val-Saint-Germain (Île-de-France)

1994

Les miracles de sainte Julienne

Sainte Julienne de Nicomédie, née vers 311, était la fille d’un païen qui persécutait les chrétiens. Dès son jeune âge, elle refusa de se marier à Evilase, le préfet de la ville, à moins qu’il ne se convertisse. Face au refus persistant de Julienne, son père la livra à Evilase, qui tenta en vain de la convaincre d’abandonner sa foi. Julienne fut soumise à de nombreux supplices sans jamais renier sa foi chrétienne. Les miracles qui entouraient sa persécution convertirent de nombreuses personnes. Il y en eut beaucoup, au cours des siècles, autour de ses reliques, qui furent dispersées dans différentes villes, et notamment à Val-Saint-Germain, dans l’Essonne, qui fut aux XVIIIe et XIXe siècles un important lieu de pèlerinage régional, avec parfois 30 000 pèlerins venant de quatre cents paroisses différentes. Sainte Julienne est invoquée pour la guérison des fièvres, des épidémies, des maladies infantiles et de la stérilité.

Oberhausmuseum (Passau) : tableau de sainte Julienne de Nicomédie, 1460 / © CC BY-SA 3.0, Wolfgang Sauber.
Oberhausmuseum (Passau)&nbsp;: tableau de sainte Julienne de Nicomédie, 1460 / © CC BY-SA 3.0, Wolfgang Sauber.

Les raisons d'y croire :

  • Une tradition constante rapporte le martyre de sainte Julienne, qui fut dès l’Antiquité considérée comme une des grandes héroïnes de la foi chrétienne, à l’égal des saintes Félicité, Perpétue, Agathe, Lucie, Agnès, Cécile, Anastasie ou encore Philomène.
  • Ses reliques furent vénérées à Constantinople, à Naples, à Cumes et dans différentes villes, générant des miracles et contribuant à une dévotion grandissante envers la sainte martyre.
  • Vers 1204, un gentilhomme breton revenant des croisades avait obtenu, à Constantinople, le précieux chef de sainte Julienne afin de l’emporter dans son pays. La tradition locale raconte que, subitement très malade, il s’arrêta au Val-Saint-Germain et fit le vœu de laisser la relique et de faire construire une église s’il guérissait. Ayant retrouvé la santé, il tint parole. Ce fut l’origine de l’église qu’on voit aujourd’hui.
  • Parmi les miracles attestés figure celui qui eut lieu en 1733. Une petite fille d’Angerville, âgée de sept ans, avait perdu entièrement l’usage du bras droit. Tous les chirurgiens avaient assuré qu’elle demeurerait estropiée à vie, mais elle retrouva l’usage de son bras pendant que l’on célébrait une messe pour elle au Val-Saint-Germain.
  • J’ai été moi-même témoin en 1994 d’un petit clin d’œil manifeste de sainte Julienne.

Synthèse :

Selon les martyrologes et les récits antiques, sainte Julienne naît vers l’an 311 à Nicomédie, en Asie Mineure. Son père, nommé Africain, est païen et persécute les chrétiens. Julienne comprendpar la réflexion qu’il n’y a de vrai dieu que celui qui a fait le Ciel et la Terre ; elle prie tous les jours, et fréquente les églises de Dieu.

Dès l’âge de neuf ans, elle est fiancée à un jeune homme de Nicomédie nommé Evilase qui devient préfet de la ville quelques années plus tard, et la fait demander en mariage lorsqu’elle atteint ses dix-huit ans. Julienne lui répond en ces termes : « Si vous voulez croire en mon Dieu et adorer le Père, le Fils et le Saint-Esprit, je vous prendrai pour époux ; sinon, cherchez une épouse ailleurs. » Le père de Julienne, à qui Evilase rapporte cette réponse, entre aussitôt dans une grande fureur. Il fait venir sa fille, et lui enjoint de consentir sur le champ à épouser celui à qui sa main est depuis si longtemps promise. Elle lui répète la réponse qu’elle a envoyée à Evilase. Africain ne fait que redoubler de colère et, aussitôt, il la fait déshabiller et battre de verges. La sainte n’en persiste pas moins dans son refus. Voyant alors que la violence est inutile, comme tout le reste, son père la livre au préfet Evilase.

Ce dernier emploie d’abord tous les moyens que lui suggère la douceur pour gagner le cœur de sa fiancée. « Embrassez la religion de Jésus-Christ,lui dit-elle,et je serai votre épouse. — Mais si je fais cela, répond Evilase, l’empereur le saura, il me révoquera et me fera trancher la tête. » « Si vous craignez ainsi,lui répartit Julienne,un souverain mortel et dont le trône n’est que poussière, comment pouvez-vous me forcer à nier le Souverain immortel ? » À ces mots, le préfet change de sentiments et essaye de lui arracher par la violence ce qu’il ne peut obtenir par la douceur. Trois soldats la frappent à coups de fouet redoublés jusqu’à ce qu’ils soient fatigués, mais Julienne persiste dans ses sentiments. Evilase la fait suspendre par les cheveux pendant une heure, mais elle ne change pas davantage de résolution. Il ordonne alors de la déshabiller complètement et de la précipiter dans une fournaise ardente, mais, voyant que le feu ne lui fait aucun mal, il la fait lier par les pieds et jeter en prison.

Elle adresse alors à Dieu une prière fervente, le remerciant de l’avoir ainsi miraculeusement protégée, et lui demandant la grâce de demeurer non moins inébranlable dans sa foi et dans ses résolutions au milieu des nouveaux tourments qui l’attendent. Evilase la fait amener de nouveau devant son tribunal et lui demande comment elle a pu résister à tous les supplices qu’elle vient d’endurer. « C’est dans ma foi,lui répond-elle,que j’ai trouvé le courage de résister à toutes vos cruautés. » Poussé ainsi au comble de la fureur, il la livre aux supplices les plus barbares. La sainte, malgré cela, n’éprouve aucune douleur, dit un témoin de son martyre, et elle rend grâce à Dieu. À la vue de tant de prodiges et en l’entendant prier ainsi Dieu, tous ses bourreaux et les personnes présentes, au nombre de cent trente, se convertissent. Maximien, ayant été instruit de ce fait, les fait tous décapiter.

Cependant, la cruauté d’Evilase n’est point satisfaite. Il fait donc apporter une chaudière remplie de plomb fondu, et y fait plonger Julienne. Elle s’y trouve comme dans un bain d’eau douce, et le plomb fondu se met à jaillir de la chaudière et brûle soixante-quinze personnes. Evilase ne tient plus : il déchire ses vêtements, et ordonna qu’on lui tranche la tête. Julienne se rend au lieu de son dernier supplice, adressant des paroles d’encouragement à ceux qui viennent de se convertir.

Ses reliques sont transportées en différentes villes, notamment à Naples et à Cumes, d’où une partie fut rapportée pendant l’occupation du royaume de Naples par Charles d’Anjou, frère de Saint Louis.

 

Sainte Julienne au Val-Saint-Germain 

Vers 1204, un gentilhomme breton revenant des croisades obtient, à Constantinople, le précieux chef de sainte Julienne et l’emporte dans son pays. La tradition locale raconte que, subitement très malade, il s’arrête au Val-Saint-Germain et fait le vœu, s’il guérit, de laisser la relique et de faire construire une église. Ayant recouvré la santé, il tient parole. C’est l’origine de l’église que l’on voit aujourd’hui.

Au XVIIIe siècle, au moins 30 000 pèlerins, de plus de quatre cents paroisses des alentours de Paris, viennent chaque année au Val-Saint-Germain prier la sainte qui guérit les fièvres et les épidémies, comme le choléra. On lui confie aussi les enfants malades ou marchant tardivement. On l’invoque aussi pour les douleurs de l’accouchement.

En vertu d’un privilège accordé d’abord pour sept ans par le pape Clément XII, en l’an 1734, puis renouvelé à perpétuité grâce à l’entremise du cardinal Caprara le 12 février 1805, tous les fidèles qui visiteront l’église du Val-Saint-Germain, se confesseront, communieront et prieront pour la Sainte Église pourront gagner une indulgence plénière.

À quarante mètres au sud-est de l’église, on voit toujours la fontaine miraculeuse de sainte Julienne, avec le buste de la sainte. Chaque paroisse qui venait en pèlerinage avait l’habitude de laisser sur place une « souche », c’est-à-dire un porte-cierge à son nom. Cette tradition a perduré tout au long du XIXe siècle, et l’église du Val conserve toujours une impressionnante collection de ces « souches » ornées, toutes différentes.

La confrérie de Sainte-Julienne s’est étendue dans tout le sud de Paris : c’est pourquoi un grand nombre d’églises des alentours possède une chapelle dédiée à sainte Julienne. C’est le cas notamment de la basilique Notre-Dame-de-Bonne-Garde, à Longpont-sur-Orge. Rien qu’en Essonne, pas moins de trente-deux églises conservent encore une statue, une peinture ou un vitrail représentant la sainte.

 

Les miracles de sainte Julienne

On vient de loin prier sainte Julienne, car elle a fait au Val de très nombreux miracles. Parmi les miracles attestés figure celui qui eut lieu en 1733. Une petite fille d’Angerville, âgée de sept ans, avait entièrement perdu l’usage du bras droit. Tous les chirurgiens avaient assuré qu’elle demeurerait estropiée à vie, mais elle retrouva l’usage de son bras pendant que l’on célébrait une messe pour elle.

Le 22 novembre 1793, un représentant du peuple qui se proposait de faire abattre l’église, considérée comme étant un foyer fanatique à cause de la relique de la sainte, fut pris de si violentes douleurs au ventre qu’il quitta précipitamment la région.

En 1994, j’ai moi-même été témoin d’un petit clin d’œil de sainte Julienne. Étant prêtre vicaire à Dourdan, j’avais organisé, du 28 août au 4 septembre, un « raid aventure spirituel » avec un petit groupe de jeunes. Il s’agissait de visiter à pied pendant huit jours tous les lieux saints de notre région, en faisant mémoire de leur histoire, afin de découvrir la richesse de nos racines et traditions chrétiennes locales et de s’en émerveiller. Partis de Dourdan, nous fîmes une première étape au Val-Saint-Germain et, après avoir fait le récit de la vie de sainte Julienne et fait connaître aux pèlerins la fontaine miraculeuse qui se trouve à quarante mètres de l’église, nous avions prévu de dormir dans une annexe du presbytère. Mais Laurence et Olivier Bonnassies, qui nous avaient rejoints in extremis, ont décidé de dormir au pied de la fontaine. Jeunes mariés, ils avaient prévu d’être à Bruxelles pour leur travail et leurs études, mais un concours de circonstances inattendu les avait fait changer d’orientation, et ils avaient décidé de consacrer un an pour le projet des « Vierges pèlerines », dont le lancement était prévu pour le mois de septembre 1995. De retour en région parisienne, il leur fallait trouver rapidement une maison, mais, avant d’entamer cette recherche, ils avaient décidé de nous rejoindre pour vivre d’abord le « raid aventure spirituel ». Ils dormirent donc près de sainte Julienne, après avoir confié à tout le groupe cette intention, et, à l’issue du pèlerinage, huit jours plus tard, une personne leur proposa de leur louer en dépannage sa petite maison de campagne à un tarif très raisonnable, ce qui se fit. Or, cette maison était, par le plus grand des hasards, la maison la plus proche de la fontaine Sainte-Julienne ! Par la suite, le dépannage se prolongea, et c’est ainsi qu’ils purent finalement passer trois ans auprès de sainte Julienne, qui – semble-t-il – avait bien entendu notre prière !

La sainte est représentée dans l’église du Val avec un buste reliquaire, toujours en place, contenant une de ses précieuses reliques.Un grand tableau daté de 1879 représente le supplice de la sainte, et une bannière de procession est visible près de la sacristie.Dans les années 1960 fut posé un beau vitrail représentant le martyre de la sainte, depuis le chaudron jusqu’à sa décapitation.

Père Frédéric Gatineau, curé de Corbeil-Essonnes.


Au-delà des raisons d'y croire :

Le courage et la foi de tant de martyrs, qui ont préféré livrer leur vie à leurs bourreaux dans la douceur, la prière et le pardon plutôt que de renier le Christ, sont une réalité étonnante et admirable.


Aller plus loin :

L’article du site Internet Réflexion chrétienne : « Sainte Julienne de Nicomédie, martyre en Bithynie (IVe siècle). Fête le 16 février. »


En savoir plus :

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