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TOUTES LES RAISONS DE CROIRE
Des miracles étonnants
n°600

Calanda (Espagne)

29 mars 1640

Le miracle de Calanda : du moignon à la jambe

En juillet 1637, en Aragon, en Espagne, le paysan Miguel Juan Pellicer est victime d’un accident qui lui fracture le tibia. Sa blessure s’infecte et s’aggrave, si bien qu’en octobre, il est amputé de la jambe droite à l’hôpital de Saragosse. Rentrant chez lui, il rejoint sa famille et mendie, son infirmité ne lui permettant plus de travailler. Deux ans plus tard, dans la nuit du 29 mars 1640, il se réveille en ayant à nouveau deux jambes.

Vitrail de l'église de Calenda / © J-C Antakli
Vitrail de l'église de Calenda / © J-C Antakli

Les raisons d'y croire :

  • Les événements relatifs à la jambe de Miguel Juan Pellicer sont connus jusqu’au moindre détail car, devant des faits aussi extraordinaires, il fut décidé d’instruire un véritable procès, canonique et public. Trois jours après le miracle, le notaire du roi, Lazario Macarion, étranger au village, se rend sur les lieux pour attester officiellement de la réalité qu’il constate, en suivant la procédure légale régulière.
  • Nous disposons encore d’une abondante documentation à ce sujet, comme des manuscrits originaux, contemporains des faits : les registres de l’hôpital royal de Valence, où il a d’abord été admis, puis ceux de l’hôpital général royal Notre-Dame-de-Grâce, ainsi que plus de cent témoignages venant de personnes de conditions sociales très différentes, etc.
  • Parmi les témoignages donnés sous serment, outre ceux de sa famille et des villageois de Calanda, on peut souligner celui d’un soldat, de passage dans la région, qu’on a fait loger chez les Pellicer justement la nuit du miracle. Sans avoir aucun parti pris dans cette affaire, il témoigne lui aussi avoir vu la jambe coupée, puis palpé la jambe retrouvée le lendemain.
  • Aucune voix ne s’est élevée pour exprimer un désaccord sur la fiabilité ou sur la véracité des faits, ni au moment de l’enquête ni plus tard, ni dans le village de Calanda ni en aucun autre lieu où Miguel Juan Pellicer était bien connu.
  • Miguel Juan a une foi profonde et une dévotion mariale sincère. Arrivant à Saragosse avec sa jambe infirme, la première chose qu’il fait n’est pas de se rendre à l’hôpital, mais d’aller prier au sanctuaire, de se confesser et de communier. Après l’amputation, chaque jour, il enduit son moignon avec l’huile des lampes qui brûlent devant la statue de Notre Dame du Pilier, même s’il sait que ces onctions retardent la cicatrisation de la plaie. Une fois sa jambe retrouvée, Miguel Juan n’attend pas pour aller rendre grâce à la personne qu’il sait responsable de ce miracle : la Vierge du Pilier.
  • Non seulement la jambe est réapparue, mais les fonctions motrices se remettent aussi parfaitement en place, après quelque temps. On s’est même assuré que la jambe est bien un membre vivant et sensible en la piquant au talon. De façon évidente, une opération chirurgicale n’aurait pas pu avoir ces résultats.
  • Plus incroyable encore, la jambe apparue au cours de cette fameuse nuit est exactement la même que celle qu’on avait coupée et enterrée à l’hôpital Notre-Dame-de-Grâce de Saragosse deux ans auparavant. En effet, on observe la marque de l’amputation, comme une marque indélébile du prodige opéré, mais aussi d’autres cicatrices laissées par des blessures de jeunesse sur le mollet et le genou.
  • Le 27 avril 1641, plus d’un an après les faits, l’archevêque de Saragosse, Mgr Apaolaza, rend solennellement sa sentence en s’appuyant sur les conclusions de l’enquête et sur l’avis des juristes et des théologiens : « Nous disons, prononçons et déclarons que Miguel Juan Pellicer, habitant de Calanda, a récupéré miraculeusement la jambe droite qui auparavant avait été amputée ; cette restitution n’est pas l’œuvre de la nature, mais a été opérée d’une manière admirable et miraculeuse et doit être enregistrée comme un miracle du fait qu’on y voit concourir tout ce qui selon le droit, convient à l’essence d’un véritable miracle. »

  • Le roi d’Espagne Philippe IV en personne convoque le miraculé dans son palais à Madrid et s’agenouille devant lui pour baiser sa jambe miraculeusement rendue. Cette audience a lieu devant de nombreux témoins de l’époque, et est également consignée par les historiens.
  • Voltaire, dans un article tiré de son Dictionnaire philosophique, sous le titre de « Miracle », écrit cent vingt ans plus tard : « Il faudrait donc qu’un miracle fût constaté par un certain nombre de personnes sensées qui n’eussent aucun intérêt dans la chose. Il faudrait que leurs témoignages fussent enregistrés en bonne et due forme, car en effet, si nous avons besoin de tant de formalités pour des actes tels que l’achat d’une maison, un contrat de mariage, un testament, combien n’en faudrait-il pas pour vérifier des choses naturellement impossibles ? » C’est le cas du miracle de Calanda, aussi impensable qu’il soit.

Synthèse :

Parmi les hauts lieux mariaux où la Vierge avait manifesté sa présence et où ses grâces abondantes continuaient à se répandre depuis les premiers temps du christianisme, c’est à Calanda, un petit village d’Espagne, en Aragon, que nous nous sommes rendus, afin d’enquêter sur l’événement impensable qui l’a rendu célèbre en 1640. Nous avons plongé dans l’Espagne du XVIIe siècle en suivant les traces de l’existence de Miguel Juan Pellicer. Venu au monde le 25 mars 1617, jour de l’Annonciation, dans une famille très chrétienne de huit frères et sœurs, Miguel Juan est le fils de modestes travailleurs de la terre, simples, bons et hospitaliers.

L’union des deux grands royaumes d’Aragon et de Castille a fait de Saragosse le cœur battant des « Reyes Catholicos ». Après la visite de la Sainte Vierge en ce lieu vers l’an 40, une chapelle a été construite à l’endroit même de l’apparition, sur les bords du fleuve, créant ainsi le premier sanctuaire marial de la chrétienté. Or, Calanda se situe à une centaine de kilomètres de là. Dans la région, personne n’ignore le rayonnement et les faits qui lui sont attachés depuis seize siècles, recueillis et conservés pieusement dans les archives de la basilique jusqu’à nos jours. Miguel Juan Pellicer, bien qu’analphabète, n’était pas sans savoir ce que la tradition orale rapportait.

À vingt ans, Miguel Juan quitte sa famille et se place à Castellon de la Plana, une région riche et fertile en bordure de la Méditerranée, comme ouvrier agricole chez Jaime Blasco, son oncle maternel. Une bouche de moins à nourrir pour ses parents ! En juillet 1637, ce sont les moissons. Juché sur un mulet, il ramène à la ferme une charrette remplie de blé. Par inattention et par fatigue, il tombe par terre et une des roues passe sur sa jambe droite, sous son genou, lui fracturant le tibia. Son oncle le transporte d’abord à Castellon, puis à l’hôpital royal de Valence (à soixante kilomètres), où il est admis – les registres en font foi – un lundi 3 août 1637 en tant que « patient indigent » par un employé, Pedro Torrosellas. La note d’admission est précise et détaille même le vêtement qui lui a été retiré. Après une semaine de soins, sans amélioration, il demande à être transféré à Saragosse, à l’hôpital général royal Notre-Dame-de-Grâce, très renommé, mais surtout proche de la Vierge du Pilier. On lui délivre un sauf-conduit, un passeport de malade et il entreprend le voyage exténuant de trois cents kilomètres en pleine canicule. Après un voyage de cinquante jours, d’étape en étape, d’asiles en hôpitaux, grâce à la charité et à l’aumône, au prix de douleurs et de souffrances inouïes, Miguel Juan arrive enfin début octobre au sanctuaire Notre-Dame du Pilier, où il se confesse et assiste à la messe pour recevoir l’eucharistie.

On fait établir un diagnostic précis par le professeur Juan de Estanga, chef de service à l’université royale de Saragosse, dont la renommée dépasse l’Aragon, en présence des maîtres chirurgiens Diego Millaruelo et Miguel Beltran. La jambe est phlegmoneuse et gangrénée, presque noire. Le seul moyen de sauver Miguel Juan d’une mort certaine, c’est l’amputation. Selon Juan de Estanga et Diego Millaruelo, qui vont l’opérer en coupant la jambe droite quatre doigts au-dessous du genou, c’est par l’invocation constante de la Vierge du Pilier que Miguel Juan a pu supporter sans anesthésie l’opération à la scie et au scalpel, puis la cautérisation au fer rouge du moignon.

Un jeune infirmier, Juan Lorenzo Garcia, débarrasse la salle d’opération et s’empresse de déposer le membre coupé au cimetière de la chapelle,auprès des morts du jour, après l’avoir montré au chapelain Pascual del Cacho, l’administrateur de l’hôpital, qui lui indique la place réservée dans le cimetière, où il peut enterrer le membre horizontalement, dans un trou de vingt et un centimètres de profondeur. La convalescence est longue mais, dès qu’il le peut, Miguel Juan se rend au sanctuaire pour remercier celle qui lui a sauvé la vie. C’est au printemps 1638 qu’il quitte l’hôpital avec une jambe de bois et deux béquilles. Il est officiellement « pordiosero », c’est-à-dire « mendiant agréé », autorisé à demander l’aumône par les chanoines qui réglementent la mendicité sur les lieux du sanctuaire.

Les nombreux témoignages recueillis, d’abord à la bibliothèque de la cathédrale Notre-Dame-du-Pilier, à Saragosse, puis à l’église et à la mairie de Calanda, nous permettent de bien suivre le parcours de Miguel. On apprend qu’il assiste chaque jour à la messe et qu’il continue à enduire son moignon avec l’huile des lampes qui brûlent en permanence devant la statue de Notre Dame du Pilier. Le professeur Estanga a beau lui expliquer que ces onctions retardent la cicatrisation de sa plaie, Miguel, imperturbable, continue son geste de dévotion, persuadé de la puissance de la Vierge, qui prime, pour lui, sur les règles sanitaires et scientifiques. Au début de l’année 1640, soit près de deux ans et demi après avoir quitté sa maison, Miguel rentre dans son pays. Il arrive à Calanda, épuisé par tant d’errances et de mendicité. Il effectue ce long voyage de cent vingt kilomètres en charrette et à dos d’âne, muni de ses deux béquilles. L’accueil affectueux de ses braves parents lui redonne la force et le goût de vivre. Il a vingt-trois ans et est inapte au travail. Ne pouvant pas les aider, il se remet à mendier, et nombreux sont ceux qui croisent le jeune mutilé dans les villages des alentours de Calanda, monté sur un petit âne, implorant la charité des habitants.

Le 29 mars 1640, c’est le 1600e anniversaire de la « venue en chair mortelle de la Vierge Marie, sur les bords de l’Ebre », selon les témoignages des gens de la région. C’est là l’origine de la vénération séculaire des Espagnols envers la Vierge du Pilier. Ce jour-là, contrairement à ses habitudes, Miguel Juan Pellicer, muni d’une houe, s’efforce d’aider les siens en remplissant de fumier les hottes dont est chargé un petit âne.

Ce jour-là aussi, des troupes de passage dans la région – et qui marchent vers la frontière pour repousser les troupes françaises – bivouaquent vers Calanda. Par les soins du notaire royal Lazario Macario Gomez, des cavaliers se voient attribuer des billets de logement. L’un d’eux est dirigé vers la maison des Pellicer, qui lui donnent la petite chambre où dort habituellement Miguel Juan. Le soldat témoignera avoir vu et touché la jambe coupée du fils de la maison à son retour des champs. Épuisé par le travail accompli dans la journée, son moignon est plus endolori que jamais ! S’étant allégé de sa jambe de bois, Miguel Juan prend part à la veillée de ce 29 mars 1640, avec ses parents et d’autres familiers de la maison, parmi lesquels le jeune Bartolomé Ximeno et un ménage voisin, Miguel Barrachina et sa femme Ursula Means.

Vers les vingt-deux heures, très fatigué, il quitte la compagnie et s’installe tant bien que mal sur une couchette sommaire aménagée pour lui dans la chambre de ses parents : il se couvre d’un manteau, trop court pour l’envelopper de la tête aux pieds, car il a laissé sa couverture au soldat. Ses parents, leurs voisins, ainsi que le soldat qui s’était joint à eux, ne prolongent guère la veillée et rentrent chez eux. Il est 22 h 30 lorsque madame Pellicer entre dans sa chambre, une lampe à huile à la main : un parfum suave l’accueille ; elle baisse la lampe sur son fils, endormi sur le matelas de fortune, et voit non pas un, mais deux pieds qui dépassent de la couverture, croisés l’un sur l’autre ! Stupéfaite, elle appelle son mari, qui soulève le manteau. Eh oui, ce sont bien deux pieds au bout de deux jambes ! Ils réveillent leur fils bruyamment. Pendant que tout cela se déroule, le jeune Bartolomé Ximeno se demande ce que signifient tous ces cris. On avertit les voisins : chez les Barrachina, on s’est couchés sitôt rentrés, mais Miguel revient tout de même chez les Pellicer en courant. Stupéfait, n’en pouvant croire ses yeux, il palpe le membre restitué, tout en écoutant le jeune homme raconter les circonstances dans lesquelles les choses se sont passées. Il repart chez lui pour réveiller sa femme, lui criant que Miguel Juan a deux jambes ! Ursula Means pense à une plaisanterie. « Viens donc, et tu verras », lui crie-t-il. Emboîtant le pas à son mari, Ursula Means revient chez ses amis et doit se rendre à l’évidence…

Devant les voisins, Miguel Juan Pellicer, une fois revenu de sa première émotion, examine sa jambe, qu’il commence à mouvoir. Le texte du procès précise : « On voit encore présentement la trace de la blessure produite lorsque la jambe a été écrasée par le chariot à Castellon de la Plana ! » L’on y voit aussi la trace de l’excision d’un kyste quand il était enfant, deux griffures profondes, souvenirs de ses promenades en montagne à l’adolescence, et les traces de la morsure d’un chien sur le mollet. À ces signes, il apparaît donc que la jambe récupérée au cours de cette nuit est exactement la même qu’on avait coupée à l’hôpital Notre-Dame-de-Grâce de Saragosse. Miguel Juan tient aussitôt pour certain que c’est Notre Dame du Pilier qui lui a rapporté et remis en place sa jambe coupée ! Il a la certitude que « la Vierge du Pilier a obtenu de Dieu la même jambe qui avait été enterrée plus de deux ans auparavant. » Cette jambe miraculée ne revêt pas pour l’instant un aspect reluisant. Elle a plutôt une couleur violacée, avec les doigts de pieds recourbés, des muscles atrophiés et une longueur inférieure de quelques centimètres par rapport à la jambe gauche.

Outre les parents, qui ont bien connu l’état de la jambe de leur fils avant l’amputation, deux hommes vont clairement exprimer leur sentiment sur ce point : un paysan de Calanda, Nicolas Calvo, et surtout l’assistant en chirurgie, Juan Lorenzo Garcia qui, après l’opération – on s’en souvient –, avait enterré dans le cimetière de l’hôpital le membre coupé. Au matin du 30 mars, le vicaire Juseppe Herrero, alerté au cours de la nuit, se rend chez les Pellicer, entraînant à sa suite un cortège d’habitants, mais aussi le maire, son adjoint, deux médecins de Calanda et celui qui cumule les fonctions de juge de paix et de responsable de l’ordre public.

On peut observer que, quand le miraculé se rend à l’église de Calanda, il a encore une béquille, parce qu’il ne peut pas appuyer son pied droit sur le sol, ses orteils étant retournés et comme morts. Il faut trois jours pour que, progressivement, une chaleur naturelle pénètre la jambe et le pied droits. Dès lors, les orteils recroquevillés se redressent, la chair reprend sa teinte normale, perdant les marbrures violacées qui la couvraient – marbrures dûment constatées par le chirurgien Juan de Rivera. Peu à peu, le pied va retrouver sa souplesse et le jeune homme peut le remuer à sa guise. En attendant, parce qu’il ne peut pas encore appuyer complètement sur le sol le talon de sa jambe droite, Miguel Juan Pellicer se rend à Saragosse pour un pèlerinage d’actions de grâces. La rumeur publique a propagé la nouvelle du prodige. Dans l’une des localités que traversent les pèlerins, un chirurgien, désireux de s’assurer de la réalité de ce qu’on lui a raconté, examine la jambe ressuscitée, manie le pied, donne même un coup de lancette au talon, vérifiant ainsi que l’on ne colporte pas des racontars fantaisistes.

Au mois de juin, devant les juges, Miguel Juan « peut appuyer son talon par terre, bouger ses orteils, courir sans difficulté ». Le corps médical constate que le membre récupéré s’est allongé de presque trois doigts, et qu’il est à présent aussi long que l’autre.

Que ce soient dans les documents manuscrits de la bibliothèque de Notre-Dame du Pilier, à Saragosse, que nous avons photographiés et enregistrés, ou grâce aux explications orales des archivistes, madame Ester Casorran Berges et monsieur Tomas Domingo Pérez, tout révèle la stupeur des témoins, abasourdis en voyant Miguel Juan Pellicer avec sa jambe droite, alors que, la veille au soir, il avait son moignon.

Dans la magnifique bibliothèque de Saragosse, cette histoire est conservée, authentique et précieuse ; et, dans l’église du XVIIe siècle de Calanda, une petite pièce témoigne de l’histoire extraordinaire du miracle, survenu en ce lieu le 29 mars 1640, par des peintures, des ex-voto et des inscriptions sur le marbre du sol. On découvre une reproduction de l’ancien retable et, au sol, une stèle sur laquelle est inscrit en langue castillane : « En ce lieu et par l’intercession de la Très Sainte Vierge du Pilier fut rendue à son dévot fidèle Miguel Juan Pellicer la jambe qu’on lui avait amputée bien longtemps auparavant. Après l’instruction d’un procès, il fut déclaré que cet événement prodigieux était un miracle, et la sentence fut signée de la main du révérendissime don Pedro d’Apaolaza, archevêque de Saragosse. »

Jean Claude et Geneviève Antakli, écrivains et biologistes, ont pu consulter les documents originaux relatifs à ce miracle, conservés dans la bibliothèque de Saragosse.


Au-delà des raisons d'y croire :

Le miracle de Calanda peut être avancé comme réponse à une série de réactions ironiques ayant été formulées vis-à-vis de Lourdes, notamment celles de l’écrivain Émile Zola et du neurologue Jean-Martin Charcot, tous deux adeptes du positivisme. Lourdes était pour eux un catalogue de phénomènes d’hystérie. En 1874, Zola effectue un pèlerinage dans ce qu’il appelle la « capitale du miracle » – défi scandaleux au scientisme de l’époque – pour démontrer que tous les faits qui s’y produisent ne sont rien d’autre que le fruit d’illusions, d’hallucinations, voire de trucages ! Il écrit avec une ironie cinglante : « Je vois beaucoup de cannes, beaucoup de béquilles, dit-il, moqueur, aux amis qui l’accompagnaient, mais je ne vois aucune jambe de bois […]. Il est évident que la foi n’a jamais fait repousser un membre amputé. »Zola admettait que l’on puisse guérir de paralysie grâce au souffle guérisseur de l’enthousiasme religieux, qu’un aveugle puisse retrouver la vue, un muet la parole, un fou la raison, un sourd l’ouïe… mais jamais on n’avait vu et on ne verrait un membre manquant ou amputé reprendre vie et repousser !

Pourtant, le miracle de Calanda est bien réel et bien antérieur à Zola. Il s’agit non d’un rêve, mais d’un fait attesté par des preuves historiques et scientifiques irréfutables, qui poussent à admettre que, pour Dieu, tout est possible, dès lors qu’il le juge bon pour notre humanité.


Aller plus loin :

La vidéo de la chaîne YouTube Ignis : « L’Enquête ULTIME sur un des plus grands miracles de l’histoire – 100 miracles catholiques (Ep. 1) ».


En savoir plus :

  • Geneviève et Jean-Claude Antakli, Dieu existe. Ses merveilles étincellent sous nos yeux, Éditions du Parvis, 2020.
  • Les documents originaux sont conservés dans la bibliothèque de Saragosse : édition des pièces du procès et acte public du notaire de Mazaleon.
  • Francine Bay, PourDieu... avec Miguel : le grand miracle de Calanda, Éditions des Petits Chouans, 2014.
  • André Deroo, L’Homme à la jambe coupée, Fayard, 2019 (réédition numérique d’un livre paru en 1959).
  • Vittorio Messori, Le Miracle impensable, Paris, Mame, 2000.
  • Patrick Sbalchiero (dir.), « Calanda, miracle dit de », dans Dictionnaire des miracles et de l’extraordinaire chrétiens, Fayard, 2002.
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