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TOUTES LES RAISONS DE CROIRE
Les saints
n°86

Espagne, France, Italie

1170-1221

Saint Dominique de Guzman, athlète de la foi

Doté d’un caractère enjoué et aimable, Dominique éprouve une joie profonde à prier intensément et à résoudre des questions doctrinales ardues, œuvrant ainsi à la défense de la vérité du Christ. Chanoine à Osma, en Espagne, il acquiert une connaissance approfondie des Écritures. La ferveur qu’il manifeste dans la célébration de la messe est remarquée par tous. Il s’attarde souvent dans l’église du couvent, radieux, comme en extase au-dessus de lui-même ou dans la compagnie des anges. Ardent défenseur de la science sacrée, Dominique combat les théories cathares et obtient d’innombrables conversions d’hérétiques. Fondateur de l’ordre des Frères prêcheurs, il lutte avec ardeur pour le salut des âmes. Sa dévotion à Marie et son zèle pour la défense de l’Église font de lui un véritable athlète au service de la défense de la foi.

Détail de Saint Dominique de Guzman par Claudio Coello, vers 1685, musée du Prado, Madrid. CC0/wikimedia
Détail de Saint Dominique de Guzman par Claudio Coello, vers 1685, musée du Prado, Madrid. CC0/wikimedia

Les raisons d'y croire :

  • Dominique convertit les cœurs de ses contemporains éloignés de la foi par l’hérésie cathare. Exemple de piété et de pauvreté, sa foi joyeuse et sa charité contagieuse sont à l’origine de nombreuses conversions. Alors que d’éminents prédicateurs avaient tenté de combattre les Albigeois par leur parole, Dominique, quant à lui, réussit par sa compassion. Personne mieux que lui n’avait jusqu’alors rassemblé dans l’unité de la foi catholique des partis si opposés.
  • Doté d’une profonde humilité, il refuse que ses proches révèlent les actions surnaturelles qui jalonnent sa vie. Il préfère parler à Dieu, ou de Dieu. Néanmoins, des sources solides attestent que Dominique, ému de compassion, guérit un frère aux portes de la mort, sauve des personnes de la noyade, délivre un possédé du démon, multiplie les pains et les rations de vin des frères, arrête le feu par sa tunique, acquiert inexplicablement le don des langues, etc.
  • Prosterné ou à genoux, les bras levés ou en croix, assis en méditant la Parole divine, versant des larmes en implorant Dieu, chantant et invoquant la Vierge Marie dans la nature et au cours de ses marches apostoliques, il étonne ses contemporains par sa prière incessante. Il manifeste une vie intérieure riche, qui atteste de son amitié avec le Christ.
  • Doté d’une profonde sagesse, aussi bien dans sa vie contemplative qu’apostolique, son influence remarquable se diffuse durant plus de huit siècles, dans le monde entier, à travers l’ordre qu’il a fondé. Cette longévité démontre l’authenticité des vertus de Dominique. D’ailleurs, la Vierge Marie a choisi les fils et les filles de saint Dominique en disant : « Cet ordre m’appartient. »
  • Ce nouvel ordre est pourvoyeur d’innombrables saints, docteurs, prédicateurs, religieux et religieuses, convers, tertiaires, dont le mode de vie s’inspire, encore aujourd’hui, de la force évangélique de saint Dominique. L’ordre des Prêcheurs a ainsi donné à l’Église saint Thomas d’Aquin (le Docteur commun de l’Église), le pape saint Pie V, sainte Catherine de Sienne, ou encore Fra Angelico.

Synthèse :

Né vers 1170, le jeune Dominique est issu d’une ancienne famille espagnole de Castille. Durant son enfance, il ressent avec douleur la pauvreté des personnes de son entourage, et il préfère ainsi vendre ses livres pour aider les nécessiteux. Sa naissance est précédée d’un signe étonnant : sa mère, la bienheureuse Jeanne d’Aza, aperçoit en songe son enfant sous la forme d’un chien qui tient dans la gueule un flambeau illuminant le monde. Puis, le jour de son baptême, sa marraine voit, toujours en songe, le front de l’enfant marqué d’une étoile radieuse – présage d’un destin unique.

À l’âge de quinze ans, Dominique part étudier au nord de Madrid, à l’université de Palencia. Après dix années consacrées à l’étude des lettres et de la philosophie, animé d’une soif ardente pour la Parole divine, il s’adonna avec zèle à la théologie, dans une vie contemplative, fraternelle et ascétique. Devenu chanoine de la cathédrale d’Osma, il vit neuf années durant sous la règle de saint Augustin, participant à l’instruction des habitants de la région.

Mais, en 1203, il est envoyé en ambassade avec son évêque dans le nord de l’Europe, afin de négocier un mariage entre les familles régnantes d’Espagne et du Danemark. Il doit traverser le Languedoc, alors ravagé par la guerre entre les cathares et les catholiques – conflit qui se répand dans le Midi de la France. Voyant, dans les âmes enfermées dans l’erreur, les désastres de l’hérésie, il adresse cette plainte à Dieu : « Que vont devenir les pécheurs ? » Bien qu’il affiche dans ses combats une détermination sans faille, ses proches le surnomment le « doux père Dominique ».

Face aux savants cathares, il travaille à aiguiser ses arguments pour édifier la vraie foi. À cette époque, le catharisme séduit par une croyance selon laquelle seuls les parfaits accéderaient au paradis. Refusant les liens du mariage, vivant dans une grande austérité, s’abstenant d’aliments à base de viande et de vin, les familles les plus influentes ont même adhéré à cette croyance d’un monde divisé entre le bien et le mal. Grâce à une aide surnaturelle et à un travail intellectuel assidu, la sagesse de Dominique emporte l’adhésion de son auditoire.

Pour répondre aux thèses cathares, les catholiques adoptent les démonstrations de Dominique. Néanmoins, les arbitres ne parviennent pas à trancher. Ils proposent alors de brûler les écrits des deux camps, émettant l’hypothèse que ceux qui étaient dignes de foi échapperaient aux flammes. Jetés au feu, les écrits cathares se consument rapidement, tandis que ceux de Dominique demeurent intacts, soulevés au-dessus des flammes, devant l’assemblée ébahie. Dominique montre ainsi la voie du Christ aux âmes qui le cherchent, leur demandant de mener une vie de prière et de pénitence assidue.

Méprisant la gloire du monde, vêtu pauvrement, il dort dans les chemins creux, s’arrête dans les villes et les villages. Comme les premiers apôtres, il suit l’esprit du Christ qui lui indique concrètement sa route. En larmes, ilimploreinlassablement Dieu pour les âmes égarées.

Lors de conférences publiques ou de rencontres dans les maisons, il expose nettement la vraie foi en la distinguant des opinions personnelles. Le visage rayonnant de Dominique, preuve de sa grande bonté, laisse à son interlocuteur un profond sentiment de liberté dans l’acceptation de l’enseignement véritable de la Parole divine. Son ardeur est couronnée de succès : les habitants finissent le plus souvent par congédier les hérétiques.

Il fonde des couvents dans lesquels affluent les vocations dominicaines. Les conversions et les miracles se multiplient. Un jour, « deux beaux jeunes hommes apparurent au milieu du réfectoire, portant des pains dans deux nappes blanches. Ils mirent devant chaque frère un pain entier d’une admirable beauté. Parvenus jusqu’au bienheureux Dominique, ils inclinèrent la tête et disparurent » (Lacordaire, Vie de saint Dominique, Cerf, 2007, p. 180, extrait du récit de sœur Cécile).

Enfin, il envoie ses frères étudier dans les meilleures universités d’Europe. Selon le pape Honorius III, ces prédicateurs redoutables deviennent des « champions de la foi ». Un jour, un étudiant de Bologne demande à Dominique : « Où avez-vous le plus étudié ? » Le doux père Dominique répond : « Dans le livre de la charité, plus que dans les livres des hommes. » Dominique s’éteint le 6 août 1221, dans une cellule d’un couvent de Bologne. Il n’était en possession d’aucun bien propre. Ses dernières paroles sont : « Gardez la charité. »

Diane Suteau, auteur du roman Les conquérants de lumière.


Au-delà des raisons d'y croire :

Les premiers frères Prêcheurs sont demeurés discrets sur les innombrables miracles et conversions opérés par saint Dominique. Pourtant, nous savons que les foules se pressaient pour l’entendre. De nombreuses vies furent donc certainement bouleversées par la grâce et la vérité émanant de sa prédication.


Aller plus loin :

Gianni Festa, Augustin Laffay, Saint Dominique et sa mission, Paris, Cerf, 2021.


En savoir plus :

  • Sœur Marie-Ancilla, Les miracles de saint Dominique, Éditions Bénédictines, 2010.
  • Sur le site Internet de la Fraternité Saint-Vincent-Ferrier, de Chéméré : l’article « Saints patrons » (trois saints dominicains, défenseurs zélés de la vérité : saint Dominique, saint Thomas d’Aquin et saint Vincent Ferrier).
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