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TOUTES LES RAISONS DE CROIRE
Une vague de charité unique au monde
n°507

Espagne

1891 – 1974

Maravillas de Jésus : une charité à l’échelle du monde

Maria Maravillas Pidal y Chico de Guzman, attirée par la spiritualité carmélitaine et animée par son amour pour la Vierge Marie, entre au carmel de l’Escurial le 12 octobre 1919. Elle devient elle-même fondatrice d’une dizaine de couvents réformés et mène une action permanente de charité en faveur des pauvres, des déclassés, des sans-voix... Elle traverse les troubles des persécutions religieuses de la guerre civile espagnole avec force et espérance. C’est une personnalité spirituelle majeure du XXe siècle, tant par la fécondité apostolique de son œuvre que par la multiplicité des dons extraordinaires qu’elle reçoit de Dieu.

Sainte Maravillas de Jesús dans la cathédrale de l'Almudena de Madrid. / © CC BY-SA 3.0, José Luiz Bernardes Ribeiro.
Sainte Maravillas de Jesús dans la cathédrale de l'Almudena de Madrid. / © CC BY-SA 3.0, José Luiz Bernardes Ribeiro.

Les raisons d'y croire :

  • L’œuvre caritative de Maria Maravillas est invraisemblable. Respectant parfaitement son vœu de pauvreté, la sainte utilise l’entièreté des sommes énormes qui lui sont données pour de multiples œuvres de bienfaisance. Outre les communautés qu’elle fonde, elle soutient les nécessiteux, leur fait bâtir des logements, ainsi qu’une école et une clinique, sans pour autant avoir la moindre économie devant elle.
  • Elle mène une vie ascétique jusqu’à son dernier souffle, mangeant et dormant peu. À partir de 1931, lors d’une poussée d’anticléricalisme en Espagne, elle se met à veiller jour et nuit, depuis une fenêtre de son petit couvent de l’époque, sur une statue du Sacré-Cœur, car elle craint qu’elle ne soit profanée ou détruite. Depuis lors, elle ne dormira que trois heures par nuit, assise par terre, sans que ses facultés cognitives et son énergie subissent la moindre altération.
  • « Je ne veux vivre que pour imiter le plus possible la vie du Christ », écrit-elle (lettre 458). C’est son unique programme, sa seule directive. L’œuvre terrestre de mère Maria Maravillas, la charité et la pauvreté qu’elle manifeste jour après jour prennent leur source dans son désir d’imiter le Christ.

  • Jusqu’en 1964, elle fonde neuf carmels féminins et un carmel masculin.Ces communautés impressionnent aujourd’hui encore par l’éminente qualité spirituelle des religieux qui y vivent et par la charité qu’ils y pratiquent.
  • Excepté à son confesseur, elle tait les charismes extraordinaires qu’elle vit, sachant qu’ils ne sont pas l’essentiel de la vie chrétienne. Ainsi, mère Maravillas de Jésus ressemble à la grande sainte d’Avila, non seulement par son rôle de fondatrice de nombreux couvents carmélitains, mais encore par son union mystique avec Dieu. La publication de ses lettres a fait découvrir comment Dieu a agi en elle (Baldomero Jimenez Duque, Vie mystique de mère Maravillas de Jésus, son âme d’après ses lettres intimes, Éditions du Carmel, 2008).
  • Durant la guerre civile (1936-1939), mère Maria Maravillas de Jésus, menacée de mort par celui qui la questionne, pistolet au poing, répond avec une tranquillité invraisemblable : « Nous n’avons pas peur, nous désirons donner notre vie pour le Seigneur. » Finalement, elle en réchappera, tout comme les religieuses qui l’accompagnent.

  • À sa mort, le 11 décembre 1974, nombre de témoins rapportent des phénomènes insolites, en particulier un parfum extraordinaire de lys émanant de sa dépouille. Cet effluve est perçu pendant plusieurs heures par plusieurs dizaines de personnes, aussi bien des religieuses carmélites, des évêques, des prêtres, que des laïcs, croyants ou non.
  • Mère Maravillas de Jésus est béatifiée à Rome par saint Jean-Paul II le 10 mai 1998, vingt-trois ans seulement après son décès. En effet, son procès de canonisation est extrêmement rapide, notamment parce que les miracles obtenus par son intercession ne se font pas attendre !Le miracle ayant permis la béatification a été estimé absolument inconcevable par les scientifiques, quelle que soit leur croyance religieuse : en 1976, une jeune fille nommée Salamanca Alfonsa Garcia Blazquez est guérie instantanément d’une agranulocytose primitive (grave pathologie sanguine).
  • Puis, en juillet 1998, Manuel Vilar, petit argentin de Nogoya, alors âgé de dix-huit mois, tombe dans une piscine contenant de l’eau stagnante et sale. Lorsqu’il est repêché, son cœur s’est arrêté de battre et il tombe dans un coma profond. Ses parents supplient sœur Maravillas de Jésus, qui vient alors d’être béatifiée, d’intercéder pour lui. Manuel sort subitement du coma et ne garde aucune séquelle de cet incident. Cette guérison a, elle aussi, été jugée « inexplicable » par l’ensemble du corps médical.

Synthèse :

Maria Maravillas Pidal y Chico de Guzman vient au monde à Madrid le 4 novembre 1891 dans une famille aristocratique très croyante. Son père, don Luis Pidal y Mon, marquis de Pidal, est ambassadeur d’Espagne auprès du Saint-Siège ; il est investi dans des œuvres pieuses d’importance. Ses parents la prénomment Maravillas, en l’honneur de Nuestra Senora de las Maravillas, sainte patronne de Cehegin (Murcie, Espagne), d’où était originaire sa mère, dona Cristina Chico de Guzman y Munoz.

La future sainte reçoit une éducation soignée et étendue, tant dans le domaine intellectuel que spirituel. Elle se réjouit de prendre part à la messe dominicale aux côtés de ses parents et dévore la Bible et les vies de saints. Son projet de vie est rapidement constitué ; elle sera carmélite ou rien : « Je reçus la grâce de la vocation en même temps que l’âge de raison. » En 1919, la question de servir Dieu et l’Église ne peut plus attendre. Elle demande son admission au carmel de l’Escurial, près de Madrid. Son entourage est frappé par sa détermination et son bon sens. Rien ne peut désormais la retenir dans le monde. Elle fait sa profession temporaire le 7 mai 1921. Elle se révèle rapidement une religieuse active, entreprenante et très charitable. Obéissante, humble et décidée à vivre pauvrement comme le Christ a lui-même vécu, elle fait la fierté de sa communauté.

Dès 1924, avec bien sûr l’autorisation de ses supérieures, elle fonde le carmel du Cerro de los Angeles, dans la capitale espagnole. Ce faisant, elle obéit à une inspiration surnaturelle qui lui demande de proclamer l’amour de tous les êtres par la prière et d’implorer la protection du Seigneur sur le peuple espagnol, que le roi Alphonse avait consacré au Cœur de Jésus en 1919. C’est la première d’une longue série de fondations, qui prennent de l’importance au fil des années. Le 28 juin 1926, elle est nommée prieure de sa communauté. En 1933, elle inaugure en Inde un carmel, dans lequel elle envoie huit religieuses. Cette communauté fondera à son tour deux autres couvents.

Les qualités humaines de la sainte impressionnent : sérénité, volonté, bienveillance, joie permanente, amour des plus pauvres, oubli de soi, parfaite adaptation aux circonstances du quotidien, intelligence des situations (y compris des plus conflictuelles), capacités administratives et comptables, talents pédagogiques, pénétration psychologique rare… En particulier, Dieu donne à Maria un pouvoir de discernement rare. Elle sait à chaque fois, par une sorte de révélation privée, les tâches et fonctions qu’elle peut confier à chacune de ses religieuses, à tel point qu’elle n’a jamais commis la moindre erreur sur ce sujet.

Les années 1930 constituent une période très difficile pour le Carmel espagnol. La guerre civile bat bientôt son plein et la sainte n’est pas épargnée. Confiante dans l’aide de Dieu, elle poursuit néanmoins ses activités de fondatrice et d’assistance à chacun, faisant fi des intimidations et des risques réels qu’elle encourt.

Le couvent du Cerro, qu’elle fonde près de Madrid, aux pieds de la statue du Sacré-Cœur, est consacré le 26 octobre 1926, soit exactement le jour où fut célébrée pour la première fois la fête liturgique du Christ-Roi. Mais ce carmel et la statue voisine du Sacré-Cœur sont bientôt la proie du vandalisme. Les sœurs doivent prendre le chemin de l’exil. Après quatorze mois d’indescriptibles sacrifices, mère Maravillas réussit, avec sa communauté et quelques proches, à quitter Madrid. Bravant mille dangers, elle se réfugie un temps à Lourdes (Pyrénées, France), puis regagne l’Espagne alors que la guerre civile bat encore son plein. Là, elle gagne un vieux monastère abandonné à LasBatuecas (Salamanque), qu’elle a prudemment acquis début 1936. À la demande de l’évêque du lieu, mère Maravillas y laisse une partie de ses religieuses afin de consolider la communauté. Après la prise de Madrid en 1939 par les hommes du général Franco, elle peut retourner au Cerro.

Cette année-là, la future sainte commence une longue série de fondations en prenant exemple sur sainte Thérèse d’Avila. Des carmels voient le jour un peu partout : Mancera de Abajo, (Salamanque, 1944), Duruelo (1947), Cabrera (à côté de Salamanque, 1950), Arenas de San Pedro (Avila, 1954), San Calixto (Cordoue, 1956), Aravaca (Madrid, 1958), La Aldehuela (Madrid, 1961), Montemar (Malaga, 1964)… Les souffrances, le poids des ans, les contradictions diverses : rien ne peut arrêter la sainte.

Parallèlement aux fondations proprement dites, elle restaure des couvents prestigieux : l’archevêché de Madrid lui demande en 1964 de restaurer le carmel de l’Escurial, dans lequel elle a vécu ses premières années au sein de l’ordre. En 1966, sur la demande de l’évêché d’Avila, elle sauve le monastère de l’Incarnation, où a vécu au XVIe siècle sainte Thérèse de Jésus pendant trente ans.

Pour protéger, promouvoir et unir les couvents qu’elle fonde, elle met sur pied, sous l’impulsion du concile Vatican II, l’Association de Sainte-Thérèse, qui est approuvée en 1972 par le Saint-Siège et à laquelle de nombreux couvents ont depuis adhéré.

Le 11 décembre 1974, Maria Maravillas s’éteint doucement au couvent de La Aldehuela, dans la paix de Dieu, en disant à ses sœurs que son bonheur est immense de mourir carmélite ! Chaque jour, des milliers de personnes viennent lui rendre un dernier hommage dans l’église conventuelle.

En 1974, le père Finiano, général du Carmel déchaux, adresse à saint Paul VI une lettre dans laquelle il demande l’introduction de la cause de Maria Maravillas. Celle-ci est béatifiée en 1998, puis canonisée à Madrid en 2033 par Jean-Paul II, qui disait d’elle : « Elle a vécu animée par une foi héroïque, formée à travers une vocation austère, plaçant Dieu au centre de son existence. »

Patrick Sbalchiero, membre de l’Observatoire international des apparitions et des phénomènes mystiques.


Au-delà des raisons d'y croire :

L’histoire de sainte Maria Maravillas est celle d’un bonheur spirituel avant tout : celui d’accomplir aussi bien que possible la volonté de Dieu, de se conformer à la volonté du Christ, de devenir, à son humble mesure, l’image du Sauveur crucifié, de tout donner et de collaborer humblement au salut des âmes, en union avec Jésus sur la Croix. Le pape Jean-Paul II, lorsqu’il proclame sa sainteté, le 4 mai 2003, déclare ceci : « Mère Maravillas est un modèle de la vie consacrée à Dieu et un exemple qui mérite d’être imité par tous les chrétiens qui sont appelés à reconnaître la primauté de Dieu. »


Aller plus loin :

Sur le site Internet du Carmel en France, l’article consacré à mère Maria Maravillas de Jésus : « Sa vie, son message » et « citations ».


En savoir plus :

  • Baldomero Jimenez Duque, Vie mystique de Mère Maravillas de Jésus, son âme d’après ses lettres intimes, Éditions du Carmel, 2008
  • « María Maravillas de Jesús », dans Claudio Leonardi, Andrea Riccardi et Gabriella Zarri, Diccionario de los santos, vol. 2, Madrid, Editorial San Pablo, 2000.
  • « Santa María Maravillas de Jesus Pidal y Chico de Guzman », dans Paul Burns, Butler’s Saints of the Third Millennium: Butler’s Lives of the Saints: Supplementary Volume, Continuum International Publishing Group, 2001.
  • « Pidal y Chico de Guzman, Maria Maravillas de Jesus », dans New Catholic Encyclopedia, vol. 11, Thomson / Gale, 2003.
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