Recevoir les raisons de croire
< Toutes les raisons sont ici !
TOUTES LES RAISONS DE CROIRE
Les visionnaires
n°307

Italie, Israël

XXe siècle

Quand les visions de Maria Valtorta coïncident avec les observations de l’Institut météorologique d’Israël

Le 22 avril 1943, Maria Valtorta recevait une vision – la première d’une très longue série, qui se poursuivra jusqu’en 1954, avec plus de six cents visions de la vie de Jésus en Terre sainte. Pie XII demanda leur publication, mais elles furent ensuite mises à l’Index à la mort du pape à l’instigation de quelques personnes, qui n’y voyaient qu’un simple « roman ». Il faudra attendre les décennies suivantes pour que des chercheurs vérifient un à un les milliers de détails factuels qu’elles contiennent et constatent leurs extraordinaires exactitudes. Nous donnerons ici en exemple l’étude comparant le régime des pluies rapporté par Maria Valtorta avec les données du Service météorologique israélien.

© CC0, pxhere.
© CC0, pxhere.

Les raisons d'y croire :

  • Maria Valtorta a mené une vie édifiante, retirée du monde dans la prière et la souffrance physique permanente. Clouée à son lit, on se demande comment elle aurait pu avoir accès à la mine d’informations contenue dans ses écrits, si ce n’est par révélation.
  • En 1959, le Saint-Office met prudemment à l’Index les œuvres de Maria Valtorta, car il est possible que, dans le futur, l'on trouve « beaucoup d’erreurs historiques, géographiques et autres » (L’Osservatore Romano du 6 janvier 1960). C’est exactement l’inverse qui va se passer au fil des décennies suivantes.

  • En effet, après le décès de Maria Valtorta, des chercheurs de différents pays commencent à éplucher, ligne à ligne, les milliers de pages laissées par Maria Valtorta pour vérifier les détails qu’elles contiennent. On voit mal pourquoi des scientifiques renommés perdraient leur temps à étudier de si près une œuvre de la littérature mystique si elle était totalement farfelue.
  • Concernant le régime des pluies, qui nous intéresse ici, les données du Service météorologique israélien n’existaient pas à l’époque où Maria Valtorta transcrit la vie de Jésus. Une étude publiée en 2017 se penche sur les corrélations entre les épisodes pluvieux rapportés par la visionnaire et les statistiques météorologiques contemporaines mises à disposition par le Service météorologique israélien (Israel Meteorological Service ou IMS).
  • Les auteurs précisent que « le climat de la Terre sainte n’a pas radicalement changé au cours des deux mille dernières années du fait que les contraintes climatologiques qui le déterminent (mer Méditerranée, dépression de la mer Morte, désert de Judée et vallée du Jourdain) sont identiques, de sorte qu’il est raisonnable de supposer que le nombre moyen de jours de pluie annuels fourni par l’IMS peut être comparé aux résultats déduits de L’Évangile tel qu’il m’a été révélé, en supposant que Maria Valtorta ait décrit ce qu’elle a vu il y a deux mille ans. »

  • À partir de comparaisons méthodiques, les auteurs de l’étude soulignent « l’inattendue correspondance entre le régime des pluies décrit tout au long de l’œuvre avec les données pluviométriques mensuelles et annuelles moyennes produites par le Service météorologique israélien ». On voit mal comment le hasard pourrait être à l’œuvre ici.

  • Ces similitudes nous interpellent d’autant plus que Maria Valtorta, qui n’avait jamais quitté l’Italie, ne pouvait pas s’inspirer des conditions météo dont elle était familière, car très différentes, ni consulter une documentation détaillée – inexistante à son époque.

Synthèse :

Maria Valtorta est une mystique catholique italienne née en 1897 et décédée en 1961. Alors qu’elle a rejoint le tiers ordre des Servites comme tertiaire et mène une vie de prière retirée du monde dans sa maison de Viareggio, clouée à son lit en raison de souffrances physiques continues, elle reçoit de 1943 à 1954 des centaines de visions et de dictées de la part du Christ, de Marie, de certains saints ou encore de son ange gardien.

Parmi ces « révélations privées », il lui est notamment donné de revoir la vie de Jésus en détail à travers plus de six cents visions immersives. Traduites en vingt-neuf langues, elles sont aujourd’hui disponibles en français sous le titre L’Évangile tel qu’il m’a été révélé.

À la demande de Jésus, elle décrit avec minutie les scènes (topographie, architecture, us et coutumes, faune, flore, conditions météorologiques, observations astronomiques…), dépeint les personnes (nom, origines, fonctions, physionomie, tempérament…) et retranscrit, mot à mot, leurs dialogues. Ce sont ainsi quelque neuf mille pages manuscrites qu’elle couvre en l’espace de quatre ans.

Elle reçoit également de nombreux enseignements théologiques, cosmogoniques et pastoraux d’une profondeur saisissante réunis dans six autres volumes, et entretient une importante correspondance avec son directeur spirituel, le père Romualdo Maria Migliorini, avec Mgr Alfonso Carinci et avec la carmélite mère Teresa Maria de Saint-Joseph.

Par ces révélations, Jésus lui dit vouloir être mieux connu des âmes, soutenir ses prêtres dans leur ministère et réévangéliser le monde. Mais la publication de ses écrits est mouvementée.

Informé, le pape Pie XII prend le temps, entre 1947 et 1948, de consulter la vie de Jésus transcrite par Maria Valtorta. À la suite de quoi, il convoque le jeudi 26 février 1948 en audience spéciale le père Migliorini, accompagné de deux témoins : son confrère, le père Berti, et leur prieur, le père Cecchin. Le pape conclut la rencontre en donnant cette consigne : « Publiez l’œuvre telle quelle. Il n’y a pas lieu de donner une opinion quant à son origine, qu’elle soit extraordinaire ou non. Ceux qui liront comprendront. » Puis, il ajoute : « On entend parler de tant de visions et de révélations ! Je ne dis pas que toutes sont vraies, mais certaines d’entre elles pourraient l’être » (propos rapportés sous serment par le père Berti dans son témoignage écrit du 8 décembre 1978, et par le père Cecchin auprès du père Peter Mary Rookey).

Concernant l’exemple des jours de pluie mentionnés par Maria Valtorta au fil de l’œuvre, il a fait l’objet d’une analyse détaillée. Le professeur Emilio Matricciani (du DEIB, département d’électronique, d’information et de bio-ingénierie de l’université polytechnique de Milan) et le docteur Liberato De Caro (du IC-CNR, institut de cristallographie du Conseilnational italien de la recherche) ont conduit une étude publiée le 9 juin 2017 sous le titre « Literary Fiction or Ancient Astronomical and Meteorological Observations in the Work of Maria Valtorta? ». Dans un premier temps, les deux chercheurs italiens vont établir les moyennes annuelles et mensuelles des jours de pluie selon l’œuvre de Maria Valtorta. Puis ils vont les comparer, dans un second temps, aux banques de données sur les précipitations mises à disposition par le Service météorologique israélien (Israel Meteorological Service ou IMS). Ici, les chercheurs se sont basés sur les données pluviométriques collectées par l’IMS, entre 1990 et 2015, dans cent quatre-vingt-quatre localités réparties de manière homogène sur toute la Terre sainte. Ils s’appuient sur l’étude de J. Esper et al. (de 2012), « Orbital forcing of tree-ring data » (in Nature Climate Change 2: 862–66), montrant que « la croissance des cernes des arbres révèle une température moyenne au début de l’ère chrétienne étonnamment similaire à celle des cinquante dernières années ».

Les deux chercheurs rappellent les différences notables qui existent d’une région à l’autre en Terre sainte, ainsi qu’entre les saisons. Ainsi, les précipitations sont plus abondantes et plus fréquentes vers la Méditerranée et le Nord (climat méditerranéen), et rares et peu fréquentes dans la dépression de la mer Morte, dans le désert de Judée et la vallée du Jourdain (climat semi-aride). De même, si l’été est très chaud et plutôt sec, l’hiver est, quant à lui, frais et pluvieux, surtout d’octobre à mai.

Emilio Matricciani et Liberato De Caro observent que la vie publique de Jésus aurait duré 1 204 jours, parmi lesquels Maria Valtorta aurait « vu » 380 jours. Parmi ces 380 journées décrites, 52 sont plus ou moins pluvieuses. En excluant les données correspondant à la latitude de Chypre (hors de la zone concernée), nous obtenons une fréquence annuelle de 49 jours de pluie. Ils ont également positionné chacune de ces journées sur la carte de Terre sainte et noté le moment de l’année. Or, la valeur annuelle obtenue à partir de la banque de données IMS est de 50,6 jours de pluie, soit une valeur très proche des 49 jours de pluie rapportés par Maria Valtorta.

Plus encore, les chercheurs ont ensuite observé les « couples de jours de pluie ». Nous trouvons dans l’œuvre (latitude de Chypre exceptée) en moyenne 41 couples de jours par an et 38,4 dans les données de l’IMS. Ils observent ainsi qu’« une fois de plus, on peut remarquer une corrélation surprenante entre les valeurs moyennes déduites de l’EMV et de l’IMS ».

Ces similitudes ne sont pas seulement annuelles, mais se retrouvent également dans la fréquence mensuelle des jours de pluie.

Fabrice-Marie Gagnant


Aller plus loin :

L’article d’Emilio Matricciani et Liberato De Caro, « Literary Fiction or Ancient Astronomical and Meteorological Observations in the Work of Maria Valtorta? », 9 June 2017. Lire l’étude en français.


En savoir plus :

Partager cette raison

LES RAISONS DE LA SEMAINE