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TOUTES LES RAISONS DE CROIRE
Les mystiques
n°382

Saluzzo, Turin et Moriendo (Italie)

1903-1946

Sœur Consolata, en dialogue constant avec Jésus

Pierina Betrone, jeune Italienne profondément croyante, entre au monastère des Capucines de Turin (Italie, Piémont) en 1929 et prend le nom de sœur Consolata. Extérieurement, rien ne laisse transparaître la richesse exceptionnelle de sa vie mystique et des phénomènes extraordinaires que Dieu lui envoie : visions, locutions intérieures, messages du Christ par dizaines… Elle rend son âme à Dieu le 18 juillet 1946. L’exemplarité évangélique de son existence, l’héroïcité de ses vertus et la qualité doctrinale des messages que Jésus lui communique ont permis à l’Église catholique, par la voix du pape François, de lui attribuer le titre de vénérable.

© Shutterstock/Anneka
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Les raisons d'y croire :

  • Le 8 décembre 1916, en la solennité de l’Immaculée Conception, Pierina se consacre à la Vierge Marie. Quelques instants plus tard, tandis qu’elle se prépare à communier, elle entend pour la première fois le Christ lui parler : « Veux-tu être tout à moi ? » Ce à quoi elle répond : « Oui, Jésus. » Sa démarche est sincère et authentique : elle entre par la suite au monastère et prononce ses vœux perpétuels.

  • Depuis lors, sœur Consolata entretient une relation mystique impressionnante avec Jésus, faite de paroles intérieures et de dialogues ineffables.
  • Ce ne peut être une invention dans le but d’attirer l’attention : sœur Consolata n’a jamais fait étalage de ses dons extraordinaires ni de ses dialogues avec le Christ avec quiconque, à l’exception de son confesseur. Au contraire, elle a tenu fermement à ce que ses sœurs en religion – et a fortiori le monde extérieur – ignorent absolument ces phénomènes.
  • Aucun des messages de Jésus recueillis ne contient la moindre erreur ou approximation théologique. Leur finalité spirituelle est à la fois très simple et d’une grande profondeur ; ils rendent témoignage à la vérité de l’Évangile.
  • Le père Lorenzo Sales (1889 – 1972) entend sœur Consolata en confession à partir de 1935. D’abord sceptique face à sa vie mystique, il témoignera après sa mort de la spiritualité extraordinaire de sœur Consolata. Il est difficile d’imaginer une religieuse mentir en confession une dizaine d’années durant.
  • La spiritualité de sœur Consolata n’a rien de nébuleux et n’est pas une « invention » personnelle : elle s’inscrit au contraire dans la continuité de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus (1873 – 1897). Avec sainte Faustine (1905 – 1938), sa contemporaine, elle partage la nécessité de dire aux hommes d’aimer Dieu et de s’aimer les uns les autres comme Dieu aime le monde.
  • Le 23 avril 1999, l’archevêque de Turin, le cardinal Giovanni Saldarini, a clôturé l’enquête informative sur la vie de sœur Consolata. Le pape François l’a ensuite nommé vénérable le 6 avril 2019 : c’est la reconnaissance des efforts réalisés en vue de devenir meilleur, d’accueillir la grâce de Dieu, de pratiquer la charité, de se conformer à l’Évangile et d’être fidèle à l’Église. C’est une première étape vers une béatification à venir.

Synthèse :

D’un point de vue biographique, la vie entière de la vénérable semble assez monotone : extérieurement, il n’y a aucun événement majeur à citer. Pierina Betrone, en religion sœur Consolata, vient au monde en Italie, à Saluzzo, non loin de Cuneo, le 6 avril 1903, dans une famille assez aisée. Son père, Pedro Betrone, est boulanger et possède également un petit restaurant, qu’il gère avec son épouse, Josephine Nirino. Pierina est la deuxième des six filles nées du second mariage du père.

En 1916, la jeune fille, âgée de treize ans, ressent pour la première fois une émotion religieuse d’une grande force. « Mon Dieu, je t’aime ! », se dit-elle en elle-même. Sur le moment, elle est surprise mais, à ses yeux, cet instant marque sa première rencontre avec Jésus. Elle écrira ultérieurement dans ses notes autobiographiques que ce moment est resté gravé à tout jamais en elle.

Le 8 décembre 1916, solennité de l’Immaculée Conception, Pierina se consacre à la Vierge. Juste avant de communier, elle entend pour la première fois de sa vie Jésus lui parler : « Veux-tu être tout à moi ? » Profondément touchée, elle se met à pleurer, ce que ne manque pas de relever son entourage, surpris. Sans bien comprendre la portée d’une telle question, elle s’empresse de répondre : « Oui, Jésus. »

À quatorze ans, Pierina désire déjà prendre l’habit religieux pour suivre Jésus. Mais on lui fait rapidement comprendre qu’elle est trop jeune, et qu’elle devra patienter jusqu’à son vingt et unième anniversaire... Après plusieurs tentatives infructueuses au sein de communautés actives, elle entre enfin au monastère des Capucines de Turin le 17 avril 1929. Rapidement, la jeune femme, devenue sœur Consolata, devient une religieuse exemplaire, sans histoire, obéissante, humble et charitable. Le dimanche 8 avril 1934, elle prononce ses vœux perpétuels.

Mais cette apparente banalité n’est que la partie émergée de l’iceberg ! Car, dès sa jeunesse, la jeune religieuse entretient une relation mystique impressionnante avec Jésus, faite de paroles intérieures et de dialogues ineffables. Le nombre extraordinaire de messages qu’elle recueille de la bouche du Sauveur est très élevé : sans aucun doute, parmi les plus pléthoriques des annales de la mystique chrétienne.

Cette grande mystique mène une vie religieuse on ne peut plus banale : au couvent, elle exerce les fonctions les plus humbles. Elle est cuisinière, portière et cordonnière et lorsque, le 22 juillet 1939, elle est affectée au nouveau monastère de Moriondo Moncalieri, elle travaille comme infirmière et secrétaire. Rien dans son comportement, dans sa façon d’être, ne laisse présager que Dieu lui parle constamment. Humilité et obéissance, comme Jésus dans l’Évangile, voilà à ses yeux, les clés de la sainteté. « Le monde se plaît à représenter la sainteté sous un masque d’austérité, de discipline et de chaînes... Non, c’est faux ! Si le sacrifice et la pénitence se rencontrent dans une vie de saint, ils ne constituent pas toute sa vie. Le saint, l’âme qui se donne généreusement à moi, est l’être le plus heureux du monde, car je suis bon, exclusivement bon », lui dit un jour Jésus.

Confiance et espérance, tels sont les deux mots définissant le mieux les messages du Christ : « S’il t’arrive de commettre quelque faute, ne te laisse pas sombrer dans la tristesse, mais viens aussitôt la déposer dans mon Cœur et renouvelle en grand calme ta résolution de pratiquer la vertu opposée. Chacune de tes fautes sera ainsi un pas en avant […]. Sois persuadée que tu ne me seras pas moins chère lorsque, par faiblesse, tu auras enfreint tes promesses... À une âme humble et repentante, mon Cœur ne peut se refuser. » La simplicité de la relation que la vénérable entretient avec Jésus est basée sur la confiance indestructible que la religieuse éprouve vis-à-vis de lui. À un point tel qu’un jour Jésus lui dira : « Consolata, dans le sein de l’Église, tu seras la confiance ! »

Pour conduire Consolata jusqu’au sommet de l’union à Dieu, Jésus lui apprend une courte prière, dans laquelle il lui demande de répéter à chaque fois qu’elle le pourra : « Jésus, Marie, je vous aime, sauvez les âmes ! »

Tous les messages rapportés par sœur Consolata sont irréprochables sur le plan théologique, et leur finalité spirituelle est à la fois très simple et d’une grande profondeur. Jésus lui confie la mission de faire mieux connaître et de rendre accessible à tous les hommes ce que sainte Thérèse de Lisieux nommait la « petite voie d’amour ». Jésus veut faire connaître aux hommes la bonté de son Cœur plein d’amour : « Ne faites pas de moi un Dieu de rigueur alors que je suis un Dieu d’amour ! Aime-moi et tu seras heureuse, et plus tu m’aimeras, plus tu seras heureuse. » Les messages transmis n’ont donc rien de compliqué ou de spécieux ; ils disent l’Évangile : aimer Dieu comme Dieu aime chaque homme en Jésus-Christ.

Pour ce faire, Jésus lui confie qu’il désire constituer une sorte d’armée de « petites âmes » à qui il demandera un « acte incessant d’amour », chaque jour, chaque heure, à chaque instant, de la vie quotidienne. C’est l’essentiel du message laissé par la vénérable, à savoir aimer Jésus à chaque moment de la vie comme lui-même ne cesse d’aimer les hommes : « Comme Jésus est bon et avec quelle tendresse maternelle il porte dans ses bras divins ceux qui désirent demeurer petits en sa présence ! Il se penche sur eux pour combler tous leurs désirs, réaliser toutes leurs volontés, même si de telles âmes ont eu le malheur d’offenser le Seigneur […]. Jésus fait surabonder la grâce là où d’abord abonda le péché. »

Il serait trop long de citer tous les messages porteurs d’une belle espérance et revêtus d’une beauté spirituelle rare. Il suffit d’en citer deux ou trois exemples : « Le Cœur de Jésus est un cœur maternel, mais l’amour d’une mère n’est rien par rapport à celui de Jésus » ; « Mon Cœur a besoin de croire que mes créatures ne sont pas ingrates... Mon Cœur veut la miséricorde et non la justice ! » ; « Consolata, crois aveuglément à l’accomplissement de mes promesses, car je ne mesure ni ma bonté ni ma miséricorde, et je ne veux pas la mort du pécheur, mais son retour à la vie. »

Les messages forment une théologie d’une rare consistance au sujet de l’enfer : « Ne va en enfer que celui qui veut y aller. Futile est votre crainte de vous damner : n’ai-je pas versé mon sang pour vous sauver ? C’est au paradis et non à l’enfer que je vous ai voués en vous créant, à la jouissance d’un éternel amour et non à la compagnie infernale des démons... L’impénitence finale ne se rencontre que chez les personnes qui veulent aller en enfer, de propos délibéré, et par conséquent refusent ma miséricorde ; car, pour ce qui est de moi, jamais je ne refuse mon pardon : ma miséricorde illimitée embrasse l’univers entier, car pour tous j’ai versé mon sang... »

Tout cela, Consolata est chargée par Jésus de le dire au monde, non par voie de presse, mais en rapportant à son confesseur, depuis le 11 septembre 1935, le père Lorenzo Sales (1889 – 1972), toutes les paroles qu’elle entend, sans qu’elle puisse elle-même en faire le moindre tri, et en rendant témoignage à la vérité de l’Évangile.

Le 25 octobre 1945, une radiographie des poumons de sœur Consolata révèle la présence de la tuberculose dans son organisme, déjà affaibli par une longue ascèse. Le 4 novembre suivant, on la transporte sans grand espoir dans un sanatorium. Elle y reste jusqu’au 3 juillet 1946, date à laquelle une ambulance la ramène au monastère de Moriondo, où elle rend son âme à Dieu le 18 juillet 1946. Ce jour-là, nul doute que le Christ a transformé la vie de l’humble sœur en un acte de parfait amour.

Loin de tout tapage médiatique, de toute publicité, de tout sensationnalisme, sœur Consolata a vécu une union à Dieu de chaque instant, dont l’intensité fait d’elle assurément une mystique exceptionnelle. Aucune religieuse de son couvent, ni même les membres de sa famille ne connaissaient ses dialogues permanents avec Jésus, dont chaque passage, chaque phrase, est un condensé de l’Évangile, laissant au monde le témoignage d’une femme dont la vie est devenue un acte de confiance absolue en Jésus-Christ.

Patrick Sbalchiero


Au-delà des raisons d'y croire :

« Humble et grande, active et contemplative […], souffrante et pleine de joie, Consolata menait une vie linéaire, réconciliant en elle tout ce qui était désespéré et unifiant tout dans l’amour ardent de Dieu. Pendant longtemps, elle a été intensément tentée, elle a eu une compréhension délicate pour les pécheurs, en particulier pour les âmes consacrées qui avaient tergiversé, et pour leur conversion, elle a offert à Dieu toutes leurs peines et leurs douleurs et a fini par offrir sa vie même » : c’est par ces mots que la vénérable a été présentée dans le rapport introductif du procès de béatification.


Aller plus loin :

Le site Internet consacré à sœur Consolata Betrone.


En savoir plus :

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