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TOUTES LES RAISONS DE CROIRE
Corps conservés des saints
n°412

Russie, Estonie, France

1867 – 1934

Saint Alexis d’Ugine, la simplicité en Christ

Alexis Medvedkov naît en 1867 dans un village du nord de la Russie. Il devient prêtre mais, après la révolution russe de 1917, il est emprisonné et martyrisé par les communistes, avant de s’enfuir en Estonie, où il subit les vexations du clergé local. Le père Alexis est finalement affecté à la paroisse de Saint-Nicolas d’Ugine (Savoie, France). Il vit pauvre et calomnié, faisant preuve de miséricorde envers ceux qui lui sont hostiles et cherchant dans la prière la force et le réconfort de Dieu. Gravement malade, il est transféré à l’hôpital d’Annecy où il rend son âme à Dieu le 22 août 1934.Saint Alexis d’Ugine fait partie des saints orthodoxes français de la nouvelle génération.

© Shutterstock/ZviatanaLaza.
© Shutterstock/ZviatanaLaza.

Les raisons d'y croire :

  • Les autorités municipales d’Ugine ayant décidé de supprimer l’ancien cimetière où a été inhumé le père Alexis, on procède à l’exhumation de tous les corps enterrés là. Le 22 août 1956, lorsque arrive le tour de la dépouille d’Alexis d’Ugine, les fossoyeurs se sentent étrangement obligés de poser leurs outils et continuent de creuser à la main.
  • Ils découvrent très surpris le corps du prêtre intact, ainsi que les vêtements et l’Évangile avec lesquels il avait été enterré. Le bois du cercueil est complètement décomposé et la dépouille gît donc au contact direct de la terre humide.
  • Les fossoyeurs sont très émus et comprennent que la « force inconnue » qui les a arrêtés a évité qu’ils abîment le cadavre avec leurs pelles et leurs pioches.

  • Le médecin appelé sur les lieux demeure sans explications devant les membres flexibles et la peau douce de ce corps, pourtant sans vie depuis exactement vingt-deux ans.
  • L’incorruptibilité de cette dépouille ne peut être expliquée rationnellement, surtout au vu de la pathologie dont le père Alexis est mort. Souffrant d’un cancer généralisé, le corps du père Alexis se détériorait gravement à la fin de sa vie. Mais, une fois Alexis endormi dans le Seigneur, sa dépouille est restée intacte durant des décennies.
  • Le corps a été retiré de la tombe et laissé à l’air libre pendant trois jours avant d’être réenterré. Malgré la chaleur estivale, l’état du corps ne s’est pas dégradé et tous les curieux ont pu venir au cimetière observer le prodige.
  • Plus tard le corps du père Alexis a été transféré encore deux fois : une fois au cimetière russe de Sainte-Geneviève-des-Bois, en région parisienne, et ensuite au monastère orthodoxe Notre-Dame-de-Protection, à Bussy-en-Othe. L’état de son corps est resté inchangé et chaque fois de nouveaux témoins ont pu constater le phénomène.
  • L’incorruptibilité des reliques n’est pas quelque chose de réellement utile, ni à Dieu lui-même ni à saint Alexis, si ce n’est pour signifier aux orthodoxes de la diaspora que le Seigneur ne les délaisse pas.

  • Les « petites personnes », tel Alexis d’Ugine, paraissent « insignifiantes » aux yeux du monde, qui réclame plutôt l’épique, alors qu’aux yeux de Dieu et dans le monde religieux chrétien, elles peuvent se révéler de saintes personnes.
  • Saint Alexis a conservé toute sa vie une profonde bonté et une grande humanité, malgré les tortures, le travail usant, l’exil et les tensions ecclésiales. En particulier, il a fait montre d’une miséricorde extraordinaire envers ses détracteurs, leur demandant pardon comme s’il était leur débiteur. Il faut la grâce divine pour agir de la sorte.

Synthèse :

Alexeï Ivanovich Medvedkov naît le 1er juillet 1867 dans le village de Fomichevo, près de Viazma, dans la famille d’un prêtre. Son père décède peu de temps après sa naissance. Par conséquent, après avoir obtenu son diplôme de théologie du séminaire de Saint-Pétersbourg, Alexeï, malgré son désir de service pastoral, commence par chercher le moyen qui lui permettrait de nourrir non seulement lui-même, mais aussi sa mère.

Doué musicalement et possédant une excellente voix de basse, il trouve facilement un poste de lecteur à la paroisse Sainte-Catherine. Quelque temps plus tard, il se marie. Il aspire à la prêtrise mais n’ose la demander, craignant de ne pas être à la hauteur. Ses doutes sont levés avec l’aide de saint Jean de Cronstadt, à qui il se confesse souvent et qui l’encourage au sacerdoce.

Alexeï est ordonné diacre le 24 décembre 1895 et prêtre le 26 décembre. Au début de 1896, il est nommé prêtre du village de Vruda, dans la province de Saint-Pétersbourg. La paroisse compte treize villages et mille cinq cents paroissiens, mais elle est aussi très pauvre. Comme beaucoup d’autres prêtres, le père Alexis doit donc travailler dans les champs pour nourrir sa famille. Il entreprend avec zèle le travail pastoral. Parfois, il travaille des nuits entières sur ses sermons. Vingt-trois années de service humble et aimant lui valent l’amour et le respect de ses paroissiens et des prêtres qui le connaissent. En 1916, il est élevé au rang d’archiprêtre.

Lorsque la révolution russe éclate, il est jeté en prison et torturé. Ses bras et ses jambes sont cassés et son nerf facial endommagé pour le reste de sa vie. Il est aussi condamné à mort, mais sa fille réussit à négocier sa libération avec les bolcheviks. Enfin, en 1919, le père Alexis réussit à s’enfuir avec sa famille en Estonie. Là, il travaille d’abord comme mineur, puis comme veilleur de nuit. En 1923, il est nommé prêtre responsable de la ville d’Ieve, où il s’occupe notamment de la catéchèse des enfants émigrés. La vie de misère a détruit la santé de sa femme, qui décède en 1929. La même année, le père Alexis contacte le métropolite Euloge (Georgievsky), qui dirige les paroisses orthodoxes russes d’Europe occidentale, afin de passer sous son omophore.

En septembre 1929, le père Alexis, ses filles et son petit-fils s’installent à Paris. Bientôt, il est nommé recteur de la paroisse Saint-Nicolas de la ville d’Ugine, en Savoie. Plusieurs centaines d’immigrés russes travaillent ici dans l’usine métallurgique. Le père Alexis s’occupe d’abord d’assurer la continuité du service liturgique. Il prend aussi en charge les services funéraires, à la demande des paroissiens, refusant à chaque fois d’accepter de l’argent de leur part. Malgré le salaire, le logement et le charbon que la direction de l’usine lui attribue, le père Alexis vit dans la pauvreté, car il distribue l’essentiel de ses revenus aux pauvres. D’après les souvenirs des paroissiens, rapportés par le compilateur de sa biographie, A.-D. Donzo, le père Alexis était un homme travailleur, extrêmement humble, délicat, presque timide, ne cherchant jamais son propre bénéfice, mais toujours uniquement celui de sa paroisse. On le trouvait souvent plongé dans la prière et dans une réflexion profonde.

À cette époque, la diaspora russe est divisée, tant sur le plan ecclésial que politique : les représentants de divers partis et mouvements ont fui la Russie. Le père Alexis ne veut pas s’impliquer politiquement : lorsque la conversation en sa présence prend un tour politique ou se porte sur les intrigues au sein de l’Église, il se tait et se plonge imperceptiblement dans la prière. Sa neutralité, son refus de prendre parti pour tel ou tel groupe, ainsi que son zèle pour de longs offices suscitent des réactions négatives chez certains paroissiens. Son apparence simple et sa soutane vétuste suscitent également l’irritation. Une fois, il doit même aller s’expliquer à Paris auprès du métropolite.

L’âge et les blessures physiques et morales ont fragilisé la santé du père Alexis et, en juillet 1934, il est admis dans un hôpital de la ville voisine d’Annecy. On lui diagnostique un cancer de l’intestin. Jusqu’à la fin de sa vie, il reste en prière, reçoit des visiteurs et prêche. Peu avant sa mort, il peut se confesser et communier. Tôt le matin, le 22 août 1934, il se présente à notre Seigneur.

Les médecins demandent que l’enterrement se fasse immédiatement, car le corps d’une personne atteinte de cancer se détériore déjà de son vivant. Mais la famille et les paroissiens insistent pour que le père Alexis soit enterré à Ugine.

En 1953, les autorités municipales décident de supprimer l’ancien cimetière et, le 22 août 1956, les fossoyeurs procèdent à l’exhumation de la tombe du père Alexis. Par la suite, ils déclareront qu’ayant atteint une profondeur d’environ un mètre, ils avaient, par une pulsion incompréhensible, déposé leurs pioches et leurs pelles et avaient commencé à travailler avec leurs mains. À leur grand étonnement, ils ont vu le corps intact du père Alexis étendu dans l’argile humide, comme s’il était mort seulement deux ou trois jours plus tôt. Le cercueil en bois était décomposé, seuls ses éléments métalliques demeuraient. Non seulement le corps du père Alexis est resté intact, mais aussi ses vêtements, ainsi que l’Évangile posé sur sa poitrine. Lorsqu’ils ont retiré le corps du père Alexis de la tombe, il s’est avéré que ses membres restaient flexibles et que sa peau était douce. Le médecin arrivé sur les lieux était perplexe quant à la façon dont le corps d’un homme décédé d’une telle forme de cancer pouvait être préservé.

Le père Alexis d’Ugine a été canonisé par l’Église orthodoxe du patriarcat de Constantinople le 16 janvier 2004. Saint père Alexis, prie pour nous !

Yustina Panina, théologienne orthodoxe et animatrice radio.


Au-delà des raisons d'y croire :

Il est dit à plusieurs reprises dans la Bible : « Tu ne laisseras pas ton saint voir la corruption » (Ps 15, Ac 2,27, Ac 13,35).


Aller plus loin :

L’article rédigé par le Monastère Notre-Dame-de-Toute-Protection, Bussy-en-Othe, 2004.


En savoir plus :

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