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TOUTES LES RAISONS DE CROIRE
Les docteurs
n°410

Europe occidentale

1090 - 1153

Saint Bernard, abbé de Clairvaux et docteur de l’Église

Bernard de Clairvaux est l’un des plus grands saints de l’Occident médiéval. Auprès de ses contemporains, il est grandement réputé pour sa sagesse, sa connaissance des Écritures et les miracles qu’il accomplit. Il joue un rôle central dans le développement de l’ordre cistercien, sans pour autant négliger les affaires séculières de son temps. Déjà de son vivant, il bénéficiait d’une grande réputation de sainteté, il est canonisé très rapidement après sa mort, le 20 août 1153, puis élevé au rang de docteur de l’Église au XIXe siècle. Il a laissé une œuvre théologique abondante, dans laquelle figurent notamment ses fameux sermons sur le Cantique des cantiques, dans lesquels Bernard de Clairvaux dévoile son cœur amoureux du Cœur de Jésus.

Apparition de la Vierge à Saint Bernard de Clairvaux par Filippino Lippi, église Badia Fiorentina à Florence. / © Shutterstock, Zvonimir Athletic.
Apparition de la Vierge à Saint Bernard de Clairvaux par Filippino Lippi, église Badia Fiorentina à Florence. / © Shutterstock, Zvonimir Athletic.

Les raisons d'y croire :

  • La rédaction de la Vie de saint Bernard, abbé de Clairvaux a débuté de son vivant et a été terminée peu de temps après sa mort. C’est un argument fort en faveur de la fiabilité de cette biographie. Elle a été composée par trois de ses proches, Guillaume de Saint-Thierry, Arnaud de Bonneval et Geoffroy d’Auxerre.
  • À son entrée en tant que novice à Cîteaux, il n’existait que cette seule abbaye de moines blancs. À sa mort, quarante ans plus tard, l’ordre cistercien compte environ trois cent cinquante abbayes réparties dans toute la chrétienté latine. Clairvaux, le monastère fondé par Bernard en 1115, rassemble à lui seul sept cents moines.Ce qui est recherché à travers le dépouillement monastique, c’est la disponibilité à la présence du Christ.
  • Les miracles accomplis par Bernard de Clairvaux sont attestés par de nombreux témoins d’origines très diverses. Des notes sur ses miracles ont été rédigées dès son vivant, probablement en 1145 ou 1146, par Geoffroy d’Auxerre.
  • Bernard accorde tout le crédit de ces miracles au Christ, affirmant : « Il n’y a aucun rapport entre ces miracles et moi. »Mais ses contemporains connaissent les grâces extraordinaires qui sont obtenues par son intercession et viennent donc nombreux le solliciter.

  • Même un adversaire comme Bérenger, disciple et défenseur d’Abélard, admet la réalité des miracles accomplis par Bernard de Clairvaux.
  • Parmi ses nombreux miracles, nous pouvons donner un exemple. Bernard vit en songe une femme boiteuse qui le cherchait dans l’église. S’approchant d’elle, il la bénit d’un signe de croix. Cette vision s’accomplit quelque temps plus tard. Une femme contrefaite depuis bien des années rampait à terre, et ne pouvait se redresser ; elle se traînait là où elle voulait aller, sur ses genoux, en s’aidant de petits bancs qu’elle tenait à ses mains. Alors que Bernard célébrait la messe, elle s’approchait difficilement de lui, fut soudainement guérie et se mit à marcher. Tout le peuple qui assistait à la messe et qui connaissait bien la femme témoigna de cette guérison extraordinaire.

Synthèse :

Bernard de Clairvaux est né au château de Fontaine-lès-Dijon en 1090. Il est le troisième fils de Tescelin le Saure et d’Aleth de Montbard, un couple particulièrement pieux. La mère prit soin d’apporter la meilleure éducation possible à ses enfants, six garçons et une fille, qui s’engagèrent tous dans la vie monastique.

En 1112, ou 1113, Bernard entre à Cîteaux comme novice. L’abbaye avait été fondée en 1098 par Robert, abbé de Molesme. Il reçoit l’ordination sacerdotale à la fin de 1114 ou au début de 1115. L’abbaye de Clairvaux est fondée le 25 juin 1115 et Bernard en devient le premier abbé. Toute sa vie, Bernard fut un grand promoteur de l’ordre cistercien, insistant sur la pauvreté, le silence, le travail et le service religieux.

Toutefois, l’importance de son activité monastique ne l’empêcha pas de jouer un rôle essentiel dans les affaires séculières. Gagnant très vite en réputation, ses conseils sont recherchés par les grands hommes de son époque. En 1129, il participe au concile de Troyes, convoqué par le pape Honorius II. C’est durant ce concile qu’il fait reconnaître les statuts particuliers des Templiers.

À la mort du pape Honorius II, un schisme se produit au sein de l’Église d’Occident. Bernard soutient d’Innocent II, le pape qui est finalement reconnu comme légitime. C’est à cette occasion que se produit un miracle aboutissant à la réconciliation surnaturelle du duc d’Aquitaine, un des derniers grands soutiens de l’antipape Anaclet II.

La réputation de sainteté de Bernard conduit de nombreuses personnes à le solliciter dans l’espoir d’obtenir, par son intercession, une intervention divine en leur faveur. Plusieurs de ses miracles ont été consignés dans les Notes sur la vie et les miracles de saint Bernard, rassemblées de son vivant même, probablement en 1145 ou 1146, par son secrétaire Geoffroy d’Auxerre.

Mais Bernard est surtout un grand spirituel. Parmi toutes les œuvres qui ont été conservées, il faut notamment mentionner ses lettres, ses traités de théologie et ses sermons, dont les plus connus sont sans aucun doute ceux sur le Cantique des cantiques, qui est peut-être le livre de prédilection de l’abbé de Clairvaux.

Enfin, il faut souligner que si Bernard est un fervent défenseur de la foi chrétienne, il s’est aussi opposé fermement à la violence dont les communautés juives européennes ont pu être victimes. La conversion au Christ ne doit pas passer par ces actes de violence, qui constituent au contraire une profonde offense envers Dieu.

Bernard meurt en 1153. Bénéficiant d’une grande réputation de sainteté, il est canonisé seulement vingt ans après sa mort. Il est proclamé docteur de l’Église par le pape Pie VIII en 1830.

David Vincent, doctorant en histoire des religions et anthropologie religieuse à l’École Pratique des Hautes Études.


Au-delà des raisons d'y croire :

La connaissance des Écritures, la sagesse et la science théologique de Bernard de Clairvaux étaient reconnues dans toute la chrétienté latine, comme l’atteste son abondante correspondance. Ses écrits ont été très tôt copiés et diffusés dans tout l’Occident. Son influence a été telle que certains historiens ont surnommé le XIIe siècle le « siècle de saint Bernard ».


Aller plus loin :

Guillaume de Saint-Thierry et Arnaud de Bonneval, Vie de saint Bernard, abbé de Clairvaux, (trad. R. Fasseta), Paris, Le Cerf, 2022.


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