Frère Marcel Van, une « étoile s’est levée en Orient »

Synthèse :

Van est né dans le nord du Vietnam le 15 mars 1928, dans une famille catholique. D’un tempérament joyeux et décidé, il est aussi très espiègle. À 6 ans, il fait sa première communion. Rempli de bonheur, il confie à sa mère son désir de devenir prêtre.

Celle-ci l’emmène alors dans une paroisse où le curé reçoit de jeunes garçons pour les former au sacerdoce. Mais, dans cette cure, Van se heurte à la méchanceté de catéchistes aigris qui le maltraitent. Très vite, il devient leur souffre-douleur. Non seulement on lui inflige des coups de rotin, mais on le fait passer devant un « tribunal populaire » où on l’humilie et on en vient à le culpabiliser de communier chaque jour. La tyrannie des catéchistes va jusqu’à lui confisquer son chapelet ainsi que les moyens de substitution que Van a inventés en faisant dix nœuds à sa ceinture ou en passant dix fèves d’une poche à l’autre.

L’hiver 1940-1941 est particulièrement dur : Van, abandonné de tous, même de sa famille, reste fidèle... Noël approche et, au cours d’une confession, le prêtre lui dit : « Tu peux croire que, si Dieu t’a envoyé la croix, c’est un signe qu’il t’a choisi. » Pendant la messe de minuit, après avoir communié, Van, rempli de bonheur, comprend que Dieu lui confie la mission de « changer la souffrance en bonheur ».

Depuis toujours, Van voulait devenir un saint, mais cela lui paraissait hors de sa portée, « car pour être un saint, il faut… faire beaucoup de choses difficiles et extraordinaires ». Il imaginait la sainteté à la manière de saint Augustin qui écrivait : « Aime et fais ce que tu veux. »

Van décide de lire une vie de saint. Il pose sur une table tous les livres de la bibliothèque, ferme les yeux et demande à Marie de guider sa main pour prendre le bon. Quelle déception : Histoire d’une âme. Van veut faire un nouveau choix, mais il avait promis à Marie de lire le livre tiré ! Au bout de deux pages, le voilà en larmes, mais des larmes de joie : ses pensées les plus secrètes sont là, écrites par une grande sainte. Il choisit donc sainte Thérèse († 1897) comme sœur spirituelle. Quelques jours plus tard, elle lui apparaît et lui parle longuement. Elle lui révèle que Dieu lui a confié le soin de veiller sur Van, qu’il est un « Père qui ne sait qu’aimer et désirer être aimé ».

Van ne vivait et n’existait, depuis son enfance, que pour être prêtre. Un jour, Thérèse lui dit que Jésus ne l’appelle pas à être prêtre, mais qu’il a la vocation d’être un « apôtre caché de l’amour ».Guidé par Marie, il entre chez les Rédemptoristes.

Le père Antonio Boucher, père spirituel de Van, lui demande d’écrire sa vie ainsi que les colloques qu’il a avec Jésus, Marie et Thérèse. Le père Boucher a, quant à lui, recopié toutes les lettres de Van avant qu’elles ne soient expédiées. Les écrits de ce petit frère rédemptoriste, sous une apparence simple et directe, ouvrent une réflexion théologique parfois prophétique, et nous révèlent sa grande liberté d’expression avec Dieu.

En 1954, le Vietnam est coupé en deux. Le Nord est communiste. Van demande à y retourner, « pour qu’il y ait quelqu’un qui prie au milieu des communistes ». Le 14 septembre 1954, il s’envole pour Hanoï et, le 7 mai 1955, il est arrêté et conduit dans un camp de rééducation. De la prison, il peut écrire quelques mots, du moins dans les premières années.

Le petit rédempteur que Van a toujours voulu être avec Jésus meurt d’épuisement et de maladie le 10 juillet 1959 à midi… Simplement… Avec, pour grâce ultime, la présence d’un prêtre. Un jour, il avait écrit un jour : « L’amour ne peut mourir. »

Au-delà des raisons d'y croire :

Le message de Van :

• Dieu m’a confié une mission : celle de changer la souffrance en bonheur. Je ne supprime pas la souffrance, mais je la change en bonheur.
• Je ne regarde ni près ni loin de moi, je ne regarde que Celui que mon cœur aime.
• Je suis toujours joyeux par amour.

Préfaçant les Autres écrits, le cardinal Ouellet affirme : « Je crois que les écrits de Marcel Van forment un tout cohérent qui est un témoignage et un enseignement pas seulement pour les "petites âmes" ; il s’agit d’une véritable mission ecclésiale au sens d’un charisme destiné à édifier la communauté, notamment dans le sens de revitaliser la prière, éclairer l’expérience douloureuse de l’amour et soulever l’espérance des jeunes. Quoi conclure si ce n’est qu’une étoile s’est levée en Orient qui appartient à une constellation précise du firmament catholique et qui offre aux mages de l’Orient et de l’Occident une lumière qui conduit au Messie des Nations. »

Aller plus loin :

Les écrits de frère Marcel Van : Œuvres Complètes, Amis de Van Éditions, 2014. Plusieurs volumes : Autobiographie, t. 1 (1re éd. 2000), Colloques, t. 2 (1re éd. 2001), Correspondances, t. 3 (1re éd. 2006), Autres écrits, t. 4.

En savoir plus :

• Le site Internet de l’association Les Amis de Van : www.amisdevan.org.
• La collection « Une Mission Extraordinaire », Amis de Van Éditions. Chaque ouvrage traite d’un point de la spiritualité de Van.
• Le film Changer la souffrance en bonheur, Amis de Van Éditions.
• Sur le site internet Notre Histoire avec Marie, l'article Encouragé par Jésus et Sainte Thérèse, un religieux vietnamien prie pour la France.