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Corps conservés des saints
n°490

Ukraine puis Russie (Saint-Pétersbourg et Rostov)

1651 – 1709

Le repos de saint Dimitri de Rostov, pour les siècles des siècles

Saint Dimitri de Rostov (1651 – 1709) est canonisé au XVIIIe siècle par l’Église orthodoxe russe. D’abord higoumène en Ukraine, sa région natale, il devient rapidement un témoin privilégié des changements orchestrés par le pouvoir de son temps, car le tsar Pierre Ier le Grand l’appelle à son service. Ses qualités intellectuelles et sa haute valeur spirituelle font de lui un acteur majeur de la vie religieuse et politique du temps. Tour à tour prédicateur, historien, philosophe, poète et dramaturge de renom, il consacre sa vie à servir le Christ et chaque personne qu’il rencontre. Dieu lui accorde des dons extraordinaires.

© Shutterstock/shushonok
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Les raisons d'y croire :

  • Sa précocité n’a rien de naturel : à vingt-cinq ans, grâce à sa maîtrise des langues russe, grecque, latine, polonaise et ukrainienne, il a déjà prêché des sermons inoubliables à l’église métropolitaine de Tchernigov et a été abbé de plusieurs monastères ukrainiens, à un âge où l’on entrevoit habituellement à peine la poursuite des études en vue du sacerdoce.
  • Dès l’hiver 1701, le tsar l’invite à la cour pour lui confier différentes tâches religieuses, administratives et intellectuelles. Le saint va garder la confiance de Pierre le Grand jusqu’à la fin. C’est d’ailleurs le tsar qui le fait nommer évêque de Rostov.
  • Ses homélies et ses enseignements sur l’Évangile convertissent des foules de personnes ; c’est pourquoi il est surnommé le « saint Jean Chrysostome de Russie ».
  • Non content d’évangéliser la cour de Pierre le Grand, il est un pasteur d’une charité sans pareille. Il sert lui-même les indigents, réaffirme publiquement la dignité de chaque être, demande à tous de prendre soin des personnes vulnérables, de donner à manger à ceux qui ont faim, de vêtir ceux qui sont nus, d’héberger les sans-abri, de visiter les prisonniers, et de donner aux défunts une sépulture décente. Il a aussi fondé une école à Rostov, qu’il finance personnellement.
  • Son humilité est réelle et il demande à tout bout de champ aux séminaristes de son diocèse de prier pour lui, « pauvre pécheur ».

  • Dans l’œuvre immense de Dimitri, pas une ligne, pas un mot qui ne soit en totale conformité avec les enseignements théologiques de l’Église catholique et orthodoxe.
  • Il a de nombreuses visions. Un jour, saint Oreste, martyrisé pour sa foi au début du IVe siècle, apparaît à ses côtés, à l’instant précis où il finit d’écrire sa vie. Il lui montre son côté gauche, jadis « percé au fer rouge », sa main gauche tailladée et sa jambe « coupée par une faux », en disant : « J’ai enduré pour le Christ de plus grandes tortures que celles que tu as écrites. Je suis celui dont tu viens d’écrire la vie. »

  • Dieu lui donne occasionnellement le don de prophétie. Le 2 mars 1702, tandis qu’il visite pour la première fois le monastère Saint-Iakov de Rostov, il montre du doigt une aile du bâtiment conventuel en disant : « C’est ici que je trouverai mon repos pour les siècles des siècles» Effectivement, bien des années plus tard, c’est dans ce monastère, à l’endroit précis du bâtiment qu’il avait indiqué, qu’il rendra son âme à Dieu. Le cadavre de Dimitri est retrouvé dans la matinée du 28 octobre 1708, à genoux dans une position de prière, devant une icône du Christ.

  • Après sa mort, la dépouille de Dimitri est placée dans un simple coffrage en bois avant d’être enterrée. Le 21 novembre 1752, des réparations sont entreprises et les ouvriers, contraints de creuser le sol, découvrent des planches, puis un coffrage, qu’ils exhument. Le cercueil est largement endommagé mais, malgré l’humidité importante du lieu, saint Dimitri semble dormir paisiblement. Sa mitre et son chapelet en tissu sont intacts. Quarante-quatre ans après la mort de Dimitri, les témoins oculaires constatent unanimement l’extraordinaire état de conservation des tissus et l’élasticité des membres.
  • Après cette découverte, plusieurs guérisons survenues près de la dépouille de Dimitri sont rapportées aux autorités ecclésiastiques. Le métropolite Sylvestre de Suzdal et l’archimandrite Gabriel de Simonov mènent une enquête et examinent personnellement les reliques. Un décret épiscopal est publié le 29 avril 1757, attestant de l’authenticité des faits. Les reliques de saint Dimitri de Rostov n’ont pas cessé d’être vénérées jusqu’à ce jour.

Synthèse :

Dimitri (ou Démétrius) est né en décembre 1651 dans une famille cosaque de la « Petite Russie », terme désignant autrefois l’actuelle Ukraine, dans le village de Makarovo, non loin de Kiev. À son baptême, il reçoit le prénom de Daniel. Son père, Savva Tuptalo, a le grade de commandant dans l’armée cosaque. Dès sa jeunesse, il se fait remarquer par ses qualités intellectuelles et morales. Brillant élève, doué d’une mémoire prodigieuse, il fait l’admiration des siens, en particulier à l’académie de Kiev-Mohyla, où il effectue une partie de sa scolarité.

Toutefois, il désire très tôt se mettre au service de Dieu et de son Église. À l’âge de dix-sept ans, le futur saint devient moine dans une communauté de Tchernigov, au monastère Saint-Cyrille, à Kiev, sous le nom de Dimitri. Ses trois sœurs deviennent également religieuses.

Bien que la guerre le contraigne à abandonner sa formation à l’académie de Kiev-Mohyla, il poursuit de lui-même les enseignements dans plusieurs disciplines, lisant et écrivant le jour, et priant une partie de la nuit. Il se voit rapidement confier diverses responsabilités. Une fois ordonné prêtre, l’archevêque de Kiev, Lazarus Baranovich, émerveillé par ses talents, lui demande de venir prêcher dans sa cathédrale. À l’âge de vingt-cinq ans, il a déjà été plusieurs fois abbé et sa renommée de prédicateur dépasse l’Ukraine. Les évêques de Lituanie et de Malorossia (actuelle Ukraine) l’invitent à prendre publiquement la parole, car des conversions et des vocations surviennent fréquemment à la suite de ses homélies.

En 1684, il commence à travailler à son Menologion (Lectures mensuelles, qui décrivent la vie des saints pour chaque jour de l’année). L’œuvre comptera finalement douze gros volumes. Elle sera achevée en 1702 lorsque Dimitri sera sacré évêque de Rostov à la demande du tsar.

À l’hiver 1701, sachant la qualité exceptionnelle de son travail pastoral, Pierre le Grand le fait venir à la cour de Saint-Pétersbourg. Là, ils entreprennent ensemble quelques-unes des plus grandes réformes religieuses et administratives du règne. Ami du tsar et de sa famille, Dimitri, bientôt élevé au rang de métropolite, n’hésite pas à contredire le pouvoir en place lorsqu’il l’estime nécessaire. Dans le même temps, Pierre le Grand apprécie l’éloquence et l’œuvre de Dimitri. Une solide amitié soude les deux hommes, qui se respectent mutuellement.

En tant que métropolite, il engage le fer contre les mouvements schismatiques qui voient alors le jour dans l’Église russe et visite chaque recoin du diocèse de Rostov. Conscient du manque d’instruction de nombre des fidèles et même des prêtres, il prêche sans répit, soutient toutes les actions caritatives et veille à l’éducation des fidèles comme du clergé. Il inaugure une école, qu’il finance lui-même et dans laquelle il enseigne à intervalles réguliers. Prédicateur brillant, serviteur infatigable de l’Évangile, Dimitri est un évêque aimé de tous.

Le monastère Saint-Iakov de Rostov est la première communauté qu’il visite après son arrivée à Rostov, le 2 mars 1702. Dès qu’il entre dans le monastère, Dimitri pointe du doigt une des ailes du bâtiment des moines en disant : « Ici, je trouverai mon repos pour des siècles et des siècles. » C’est effectivement en ce lieu qu’il rendra son âme à Dieu quelques années plus tard.

Si la Vie des saints, achevée en 1705,resteson œuvre la plus connue, il est aussi l’auteur d’hymnes musicales célébrant les mystères de Dieu, reprises tout au long des XVIIIe et XIXe siècles, et postérieurement. Il est également l’auteur apprécié de textes théologiques et historiques, d’essais spirituels et éthiques, de drames poétiques, et de deux chroniques : Sur le peuple slave et La Nomination des archevêques. Ses autres œuvres comprennent : L’Alphabet spirituel, imprimé par les moines de la Laure des Grottes de Kiev, La Toison mouillée de rosée (sur la vénération de la Vierge Marie et de ses icônes), L’Apologie, Conversation du Consolateur avec les affligés,uneHistoire des tsars et des patriarches, un Registre des métropolites russes et un Bref catéchisme. Sa Courte confession devant son père spirituel est encore utilisée de nos jours dans certaines paroisses pour la préparation au sacrement de réconciliation. Monumentale, visionnaire et très diversifiée, son œuvre écrite figure parmi les trésors de la littérature du XVIIIe siècle. Plusieurs de ses écrits restent aujourd’hui encore connus et étudiés un peu partout dans le monde orthodoxe et bien au-delà.

À Rostov, il ne change pas ses habitudes de vie. C’est un ascète, jeûnant périodiquement et se contentant de l’essentiel. Sa nourriture est toujours simple et il partage ce qu’il possède avec les pauvres de son diocèse.

Le 28 octobre 1709, Dimitri meurt paisiblement, seul, dans le monastère Saint-Iakov de Kiev. Il s’éteint agenouillé, en prière devant une icône du Christ. En 1752, son corps est retrouvé incorrompu. Il est inscrit un peu plus tard au catalogue des saints.

Patrick Sbalchiero, membre de l’Observatoire international des apparitions et des phénomènes mystiques.


Au-delà des raisons d'y croire :

Homme de Dieu et homme d’État, par sa longue collaboration aux réformes de son ami, le tsar Pierre le Grand, auteur spirituel et profane, pasteur charitable et mystique doué d’une humilité fabuleuse, Dimitri de Rostov est une figure majeure de l’histoire de la Russie. Profondément attaché aux réformes de son époque, à tous les niveaux (religieux, civil, militaire, social), il a remarquablement contribué à donner à l’orthodoxie russe le visage de la modernité. Visionnaire, doué de charismes surnaturels, son souvenir est transmis de génération en génération par la mémoire collective, quels que soient les aléas de l’histoire.


Aller plus loin :

L’article (en anglais) du site Internet Saint Elisabeth Convent : « Saint Dimitry of Rostov, enlightener of the faithful ».


En savoir plus :

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